« Arrêtons de dire que ce qui n’est pas bio, c’est de la merde ! »

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Le président des Jeunes Agriculteurs, Jérémy Decerle, a poussé un coup de gueule lors de l’émission « Tout est politique » du 23 février dernier sur France Info. « Arrêtons de dire que ce qui n’est pas bio, c’est de la merde ! » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « C’est dégueulasse pour tous les paysans français qui essaient de bosser correctement ». Face à un Julien Bayou (Europe écologie – Les Verts) qui compare le glyphosate à l’amiante (!), Jérémy Decerle a rappelé quelques vérités incontestables comme la hausse de l’espérance de vie ces soixante-dix dernières années malgré (en partie grâce à ?) l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture.

20 commentaires sur “« Arrêtons de dire que ce qui n’est pas bio, c’est de la merde ! »

  1. D’autant avec ce que l’on sait du type de fertilisation de l’agriculture bio, surtout pour les légumes ou les graines germées et le nombre d’accidents sanitaire liés à l’utilisation de la « merde » animale en agriculture bio, voire humaine s’agissant de graines germées de fénugrec bio produites en Egypte.

    Les médias nous ressassent les vertues du bio mais font l’impasse sur les accidents sanitaires associés.

    1. Préférer par idéologie les excréments plein de bactéries et virus qui se recombinent joyeusement et qui resteront dans les sols à jamais sous des formes imprévisibles ( à la différence des produits chimiques si on arrête d’en épandre) à la production de nitrates à partir de l’azote de l’air est peut être du ressort de la psychanalyse. Lorsqu’il n’y avait pas d’autres solutions il fallait bien en passer par là mais refuser les solutions hygiéniques relève d’une certaine perversité.

      1. 10 morts avec du fromage AOC…très peu parlé sur les ondes…..petit producteur donc moins grave qu une diahrre fournie par une multinationale.

  2. Caca humain n est pas un facteur aggravant .
    En conventionnel on use aussi de l épandage du fumier et en respectant les règles de l art le risque est faible.

    1. C’est exact, à une nuance près : en « conventionnel » on peut épandre le fumier sur les cultures le moins à risques et utiliser les engrais « chimiques » sur les autres. En « bio », on n’ pas cette deuxième possibilité.

      1. Vous avez raison mais on peut faire de l’engrais Bio avec du fumier conventionnel. C’est magique non? D’ailleurs sans ces apports les rendements du Bio seraient très inférieurs à ceux déjà faibles actuellement

        1. C’est pour ça que j’écris que les fertilisants organiques « bio » sont des engrais de synthèse « blanchis » en passant par l’estomac d’un animal.

            1. Comment dois-je prendre ça ?

              Je pense qu’il ne faut jamais rater une occasion de mettre le nez des thuriféraires de l’agribio — à distinguer des gens qui pratiquent honnêtement ce mode de production — dans leur caca « intellectuel ».

              Le « bio » ne peut pas exister à long terme sans, ou bien, le blanchiment des engrais de synthèse récupérés sous forme d’engrais organiques chez les producteurs conventionnels (ou utilisateurs comme les manèges équestres), ou bien, par le transfert de la fertilité des prairies vers les champs, ou encore par une combinaison des deux.

              Quand on voit des gugusses rêver de 15 ou 20 % de la SAU en bio, il y a de quoi s’inquiéter pour notre avenir agricole et alimentaire. Heureusement que la « conversion » est réversible.

              1. Avec humour, il faut le prendre avec humour ! O grand Seppi.

              2. @ Seppi,
                Olive aurait pu souligner que Seppi avait pris la mouche, la mouche de l’Olive, mouche radicale pour l’olive….mais qui n’attaque que le fruit alors que la bactérie Xylella s’attaque elle à l’arbre et le crève en une dizaine d’années voire moins.

                Contre Xylella, que font les américains?
                D’abord, ils font! et ils font dans l’efficacité!

                Ils font :
                – du glyphosate autour des arbres ( fruitiers et vigne ) pour éviter que les adventices, plantes hôtes de la bactérie ne se maintiennent et avec elles la bactérie .
                -des insecticides néonicotinoides: imidaclopride ou thiametoxam car les plus efficaces et persistants sur une large bande autour des vignes et des vergers pour tuer les insectes piqueurs vecteurs de la bactérie qui se déplacent des zones voisines riches en plantes herbacées qui servent de réservoir à la bactéries vers les arbres et ceps de vigne à protéger.

                Ce qu’il y a de con en Europe c’est que le parlement européen se pose la question de l’intérêt du glyphosate et la commission vient de proposer l’interdiction des néonicotinoides efficaces sur les vecteurs de Xylella.

                Ce n’est pas la fin des haricots mais à terme des oliviers et des olives en Europe, du moins dans les pays qui respectent la règlementation proposée par Bruxelles, à moins de trouver une source de résistance à la bactérie chez les oliviers sauvages.

              3. Un jour ou l’autre les bios accepteront l’engrais azoté de synthèse ( l’azote de l’air est naturel). Ils acceptent bien les formulations de synthèse à base de cuivre, les tracteurs et autres. Ils ne sont pas à une contradiction près. Si leur idéologie nécessite de tordre le cou à la cohérence ils le feront.

              4. Bonjour
                Du moment qu un élevage dit industriel possède des surfaces agricoles, et quelques petits details, les lisies, fumiers, etc peuvent être épandus en bio

              5. @ Visor : Vous êtes bien optimiste ! Non, les jusqu’au-boutistes et autres idéologues ne le permettront pas. Ils sont dans l’escalade d’engagement, l’aveuglement qu’on ne peut même plus qualifier d’intellectuel.

                C’est ainsi qu’ils s’opposent aussi aux NBT. Quitte à priver les agriculteurs bio de variétés résistantes à des maladies comme le mildiou ou conférant un avantage nutritionnel au produit, comme des blés sans gluten.

        2. le coût de la transformation de ces fumiers conventionnel (et là, l’origine « conventionnel »ne vous pose pas de pb !!!) pour être transformés en engrais bio??????.
          Nos impôts subventionneront cette ânerie de plus ! ?????

  3. Pour les légumes, l’utilisation de fertilisation organique n’est observée qu’en bio, théoriquement avec un compostage long et précautionneux, mais qui n’est pas respecté par tous les agriculteurs et malgré les précautions n’est pas sans risque, la moindre fraction qui ne monte pas suffisamment en température présente un risque.
    En sus venant d’élevage conventionnel ( le bio n’est pas tenu à une ressource organique venant du bio, pas suffisamment de volume de proximité), on retrouve des médicaments vétérinaires dans le compost, idem dans le compost issu de l’élevage bio mais en moindre quantité.

    On notera l’impasse de la presse à sensation ( la quasi totalité de la presse française) mais aussi des politiques pour l’épandage des boues de station d’épuration dans les champs cultivés, boues remplies de métaux lourds, contaminants ubiquitaires ( dioxines, PCB, furanes), médicaments, produits ménagers, ce sont nos les résidus solides de nos eaux usées tous plus perturbateurs endocriniens les uns que les autres.

    Il existe des analyses et des seuils mais très tolérants avec le risque d’un transfert vers la plante, cela reste très théorique, sachant que suivant les techniques de travail du sol, le végétal sera ensuite contaminé par le sol et ce qu’il porte de toxique.

    http://www.haute-loire.chambagri.fr/Epandage-des-boues-de-station-en.html

    Idem pour les produits organiques de nos poubelles également compostés.
    Tout cela est infiniment plus préoccupant que les pesticides et engrais utilisés en agriculture mais avec une infinie tolérance, voire cécité des médias et des politiques.
    Passez votre chemin, rien à voir.

  4. Ici pollution avec des PCB mais ne rèvons pas sur la capacité à détecter les pollutions de ce type, combien d’épandage de lots pollués avant la détection?
    Dans tous les cas un bruit de fond élévé est observé, obligatoire vu les sources nombreuses de ces polluants, les transformateurs ont bon dos!
    Dans ce cas le principe de précaution même la simple prévention ne s’applique pas, il faut éliminer ces déchets et les terres agricoles font parfaitement l’affaire.

    http://www.leparisien.fr/evry-91000/une-plainte-apres-la-pollution-de-la-station-d-epuration-09-04-2011-1400097.php

    https://www.ladepeche.fr/article/2016/12/14/2478958-la-station-d-epuration-de-castres-polluee-au-pcb.html

    Et plus d’information sur les PE et médicaments dans les boues des stations d’épuration épandues dans les champs.

    Non sujet pour les médias!

  5. Et une question stupide dans un papier américain:

    Is Organic Romaine Safe?
    https://www.consumerreports.org/e-coli/romaine-lettuce-e-coli-cases-climb-what-you-need-to-know/

    La réponse est aussi bête, l’agriculture organique qui met en oeuvre des composts, fumiers et lisiers est bien plus exposée, c’est dans son programme et dans son nom, organic farming par rapport à l’azote minéral. L’agriculture biologique ou organic farming n’a pas d’alternative.

    « The bacteria often contaminates plants when animal or, more rarely, human waste—which can harbor E. coli—ends up in growing fields, says CR’s Rogers. For instance, a 2006 E. coli outbreak was believed to be linked to waste from feral pigs that invaded some California spinach fields. »

  6. Toujours dans la série de l’indignation différentielle:
    https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/celance-un-autre-scandale-dans-l-93060
    Je cite
     » L’affaire du Mediator aura agi comme un révélateur des pratiques dans le monde de la santé et du médicament. Mais peut-être que le déchaînement médiatique a occulté d’autres scandales que tout le monde règle en coulisses, à l’abri du regard du public. Dans le cas du Celance (pergolide) ont peut effectivement se poser quelques questions

    Le Celance® (pergolide) est un médicament dérivé de l’ergot de seigle utilisé pour le traitement de la maladie de Parkinson.

    Les dérivés de l’ergot de seigle sont utilisés depuis longtemps en pharmacie. En particulier, ceux basés sur l’ergoline (substance qui sert également à produire le L.S.D.) qui servent ou ont servi à traiter migraines et maladie de Parkinson.

    Développé par le laboratoire américain Eli Lilly, le Celance® a été mis sur le marché aux Etats-Unis en 1989, et en France en 2000 (alors que l’autorisation de mise sur le marché date du 13 février 1995).

    Aux Etats-Unis, plusieurs études ont démontré le lien entre la prise de pergolide et le développement de valvulopathies. Dès 1974, une étude avait mis en évidence le risque de fibroses endocardiaques associées à la prise de méthysergide, un autre dérivé de l’ergot de seigle (Cardiac murmurs and endocardial fibrosis associated with methysergide therapy, American Heart Journal, 1974). En 1992, une nouvelle étude fait le lien entre valvulopathie et dérivés de l’ergot de seigle (Valve disease associated with ergot alkaloid use : echocardiographic and pathologic correlations, Annals of Internal Medicine, 1992).
    ……
    Officiellement, aucun cas de valvulopathie sous pergolide n’a été détecté en France, cependant l’AFSSAPS a décidé, suite à deux réunions du Comité technique de pharmacovigilance les 11 janvier 2011 et 8 février 2011, de lancer une enquête officielle de pharmacovigilance sur le risque de fibrose et de valvulopathies associés aux dérivés ergotés. Cette décision intervient alors même qu’Eli Lilly informait l’AFSSAPS de son intention de retirer le Celance® du marché français, retrait qui sera effectif le 2 mai 2011.

    Il est difficile de ne pas faire le lien avec l’affaire du Mediator® également pointé du doigt pour le risque de valvulopathies. Dans ce contexte, il est légitime de s’interroger sur plusieurs éléments :

    Comment Eli Lilly a pu mettre sur le marché en France le Celance® à une époque ou de nombreux cas de valvulopathies sont déjà signalés ? Ces cas ont-ils alors été cachés à l’AFSSAPS ?
    Pourquoi l’AFSSAPS a attendu 2011 pour lancer une enquête de pharmacovigilance sur les risques de valvulopathies associés à la prise de pergolide alors que ce risque est clairement identifié dès 1992 (cf étude mentionnées précédemment) ? » fin de citation

    Ce questionnement est pertinent cependant on ne trouve pas ces dérivés de l’ergot du seigle que dans les médicaments.

    Ils sont présents aussi dans les produits céréaliers, à faible dose certes, surtout dans les récoltes du nord de l’Europe, et d’Amérique du nord, un peu partout dans le monde sauf dans les régions à printemps sec.

    Que penser de règlementations qui ne permettent pas de controler ce champignon dans les céréales, champignon dont on sait qu’il est favorisé par la présence de mauvaises herbes.

    https://www.plantwise.org/KnowledgeBank/Datasheet.aspx?dsid=13794

    « Alternative Hosts as a Source of Infection
    Because of the broad host range of C. purpurea, infected weed grasses, within or surrounding a field can serve as a source of inoculum. In Australia, infected ryegrass [Lolium] has provided inoculum for wheat (Bretag and Merriman, 1981). In Canada, inoculum has come from grasses surrounding grain fields (Campbell and Freisin, 1959) and all indigenous and forage grasses have been found to constitute a reservoir of ergot inoculum for rye, wheat, and barley (Campbell, 1957). In England, blackgrass [Alopecurus myosuroides] became infected and produced honeydew before anthesis in wheat (Mantle and Shaw, 1976), which increased the risk of infection in wheat (Mantle and Shaw, 1977). Weed grasses which could (A. myosuroides, A. pratensis) and could not (Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Lolium perenne) support infection in wheat and barley were identified by Mantle and Shaw (1977). In Israel, ergot was passed from local grasses to wheat (Minz et al., 1960). In New Zealand (Latch, 1966) and the USA (Sprague, 1950), ergot is common on indigenous and forage grasses. Removing weeds may thus aid ergot control. »

    Interdire les moyens de gérer l’ergot du seigle via la controle des mauvaises herbes, conduit à exposer davantage la population aux alcaloïdes de l’ergot.

    Parmi ces moyens, certains herbicides actuellement remis en cause au niveau européen.

    Si nous devons nous indigner de l’excès dans l’usage des médicaments ou de certains d’entre eux, il faut aussi le faire dans la carence qui s’intalle dans les moyens de controler des bioagresseurs réellement dangereux pour la santé des populations.

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