Le maïs OGM est-il meilleur que le maïs sans OGM ?

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Méta-analyse. « Non seulement inoffensif, le maïs transgénique serait-il aussi meilleur pour la santé que son équivalent sans OGM ? » C’est la question posée par le magazine de vulgarisation scientifique Futura Science, après qu’Elisa Pellegrino et ses collègues de l’École Supérieure de Sainte-Anne de Pise et de l’université de Pise (Italie) aient choisi de donner la parole aux 6 006 publications scientifiques parues entre 1996 et 2016. S’intéressant par exemple au problème des mycotoxines, véritable fléau sanitaire (car elles sont toxiques, voire cancérigènes, pour les êtres humains et les animaux), les chercheurs ont découvert que par rapport aux lignées non-OGM, le maïs transgénique contient 28,8 % de mycotoxines, 30,6 % de fumonisine et 36,5 % de trichothécènes en moins. Cela s’expliquerait par la résistance accrue du maïs OGM aux attaques d’insectes, qui rendent les plantes plus vulnérables aux champignons.

Mieux, les bienfaits du maïs OGM ne se limiteraient pas à la santé, ils seraient aussi économiques. Ainsi, « des cultures sont perdues chaque année, rendues impropres à la consommation par contamination aux mycotoxines, et le maïs OGM permettrait un rendement 5,6 à 24,5 % plus élevé que son homologue non-OGM » résume Futura Science. « En prime, il ne ferait pas de victimes collatérales (à une exception près) parmi les insectes et les araignées non ciblés par l’insecticide. » Et si le monde rêvé des écolos de tout poil et autres marchands de peur était en fait un monde d’OGM ?

13 commentaires sur “Le maïs OGM est-il meilleur que le maïs sans OGM ?

  1. Cette méta-analyse ne fait que confirmer ce qui a été mis en évidence dès 1997 (travaux Italiens d’ailleurs de Pietra Piva et al.). Ils avaient même constaté une diminution de la teneur en fumonisine de 90% !

    « Cela s’expliquerait par la résistance accrue du maïs OGM aux attaques d’insectes » dites vous !
    Non, les maïs GM sont tout autant attaqués par les insectes que les autres non-GM !
    En fait lorsque la larve de la pyrale (insecte foreur) pénètre dans la tige d’un maïs, elle fait un petit trou et comme elle ne ressort pas (car elle meurt ayant mangé des cellules du maïs produisant la toxine Bt (Cry1 Ab dans le cas du maïs MON 810), il n’y aura pas d’autres trous (de plus en plus gros d’ailleurs au fur et à mesure que la larve grandit).
    Comme le Fusarium est un champignon qui entre dans la plante sur blessure, s’il y a peu de blessures, il y aura peu de possibilités de développement du champignon.
    A noter qu’en raison d’un meilleur état sanitaire (et justement la teneur moindre en mycotoxines), les Espagnols vendent mieux leur maïs GM à l’exportation que les français !
    On sait aussi depuis longtemps (dès l’origine d’ailleurs) que les toxines Cry que l’on fait produire à des plantes via la transgénèse ont une spécificité d’action vis à vis de tel ou tel insecte. Ainsi, la toxine Cry 1 Ab a pour cibles la pyrale et la sésamie !

    Faudra t-il encore 20 ans (voire plus) pour que les escroloverdâtres arrivent à comprendre que non seulement les OGM ne présentent aucun danger une fois mis sur le marché mais qu’ils respectent mieux l’environnement et, au passage, font bien mieux que l’AB !

    Notes :
    * Toutes les mycotoxines produites par les champignons ravageurs des plantes (DON, trichothécénes, aflatoxines, fumonisines etc.) sont toxiques et cancérigènes (ce n’est pas dans le domaine du « probable »).
    * Concernant la forme, il est inutile de parler de maïs OGM (le O est en trop et fait pléonasme), maïs GM suffit amplement. Il ne faut pas dire non plus -dans le cas cité précisément ci dessus- : « le maïs transgénique serait-il aussi meilleur pour la santé que son équivalent sans OGM ? » il faut écrire dans ce cas : son équivalent non-GM !

    1. additif :
      la dernière remarque est évidemment valable aussi pour le titre :
      « Le maïs OGM est-il meilleur que le maïs sans OGM ? »
      NON, la formulation correcte est : le maïs GM est-il meilleur que le maïs non-GM ?

    2. Le facteur limitant de cette étude est qu’il est fait une moyenne de situation où il a peu de mycotoxines de fumonisines notamment et de situations où il y en a beaucoup, l’autre facteur limitant est que les chenilles et leurs blessures ne sont pas la seule cause favorisant les fumonisines, la génétique des variétés, le stress hydrique à la floraison, la récolte tardive impactent aussi la teneur en fumonisines.
      Le 30,6 % de fumonisine en moins est la moyenne de situations où l’utilisation du maïs Bt a du sens, chenilles de pyrale, sésamie … facteur majeur pour le développement des fumonisines et d’autres situation où c’est la variété, le climat estival, la date de récolte, le stress à la floraison ….

      Les travaux de Wu et al , Gary Munkvold http://www.apsnet.org/publications/apsnetfeatures/Pages/InsectResistantCorn.aspxou des auteurs espagnols évaluent cet effet à plus de 90%, des auteurs français aussi il me semble, 90 % et plus cela change tout pour une substance reconnue cancérigène 2B, moins que les aflatoxines certes: 1. Mais ce 2B est à requalifier.

  2. Ce n’est pas le fait d’être GM qui fait que le mais est meilleur pour la santé mais le fait que le gène incorporé permet de lutter contre les insectes responsables des blessures et donc de l’implantation des champignons producteurs de mycotoxines cancérigènes ( un mais GM herbicide serait bien sûr sans effet).En théorie, un bon insecticide ferait le même boulot mais il n’est pas facile de pulvériser dans des mais déjà très hauts ( d’autant que les pulvérisations aériennes sont interdites). Il y aura aussi un moment où il y aura résistance et le mais GM sera moins efficace. Le problème est que les anti GM sont aussi anti insecticides …. donc cela conduit à une contamination des aliments par des substances cancérigènes…. naturelles.

    1. Concernant la possibilité de passer dans des maïs très hauts, il existe du matériel adapté ( 2m sous chassis et rampe jusqu’à 4,5m. )évidemment plus onéreux que celui que possède chaque agriculteur.
      Ces machines sont utilisées en production de semence et en maïs grain sur pyrale et chrysomèle, mais aussi pour épandre des fongicides si besoin.

    2. Maïs tolérant herbicide efficace aussi:

      Withdrawal of maize protection by herbicides and insecticides
      increases mycotoxins contamination near maximum thresholds
      Reboud1 & al

      1. Par quel mécanisme ? A mon sens c’est le gène BT qui joue un rôle et non le gène résistance au glyphosate

      2. Dans la com Withdrawal of maize protection by herbicides and insecticides
        increases mycotoxins contamination near maximum thresholds, ce sont des maïs conventionnels avec herbicides et insecticides, du maïs tolérant glyphosate permet seulement l’utilisation du glyphosate qui dans certains contextes peut rendre le désherbage plus facile et plus efficace, en non labour avec résidus en surface du sol comme aux Etats Unis ou au Canada par exemple.

    3. Un maïs Bt type Mon 810 s’est 100% d’efficacité sur épi sur pyrale et sésamie jusqu’à la récolte.
      Dans les zones où la pyrale ne fait qu’une génération, avec deux passages on atteint 98% d’efficacité sans problème avec les insecticides.
      Les meilleurs traitements insecticides avec trois passages ne dépassent pas 90% d’efficacité sur épi dans les zones à 2 ou 3 générations du sud de la France, c’est du moins ce j’ai lu dans les pubs se rapportant à ce sujet, ce que m’a confié un ami agronome qui semble connaitre la question aussi.

  3. Ce n’est pas la résistance au glyphosate qui joue mais la possibilité d’utiliser des herbicides qui réduisent considérablement le développement des adventices de la culture du maïs.
    Les adventices par leur compétition pour l’eau et les éléments minéraux affaiblissent le maïs, plante cultivée, perte de turgescence des tissus dont celui des épis, augmentation du stress hydrique ou alimentaire avec potentiellement des blessures au niveau du grain, type popping, favorable à l’installation de fusarium toxinogènes ou d’aspergillus dans les climats plus chaud que celui de l’hexagone . Ce que j’ai lu dans
    un article de J. GASQUEZ et al Histoire du désherbage en grandes cultures dans la revue Phytoma, numéro 701 qui aborde ce sujet.
    J’ai vérifié qu’effectivement les revues techniques américaines préconisent un désherbage maximum , comme l’irrigation ou une fertilisation équilibrée ( ni manque, ni excès) pour éviter l’installation des aspergillus sur l’épi de maïs avec cette justification même si la littérature scientifique récente sensu stricto reste peu fournie en références sur le sujet, sauf citations de la synthèse de phytoma citée.
    L’intérêt des maïs tolérant les herbicides est indirect, ils permettent un désherbage plus efficace dans les conditions américaines.
    Cela dit l’intérêt du maïs Bt est aussi indirect puisqu’il n’agit pas sur le champignon fusarium mais sur l’insecte, pyrale ou sésamie qui génère des plaies ou transporte spores et mycélium des fusarium sur son corps.
    Cette méta analyse italienne est intéressante mais il est aussi intéressant que la presse d’influence russe en français se fasse l’écho d’un bénéfice des maïs GM alors que la Russie est officiellement hostile à cette technologie. C’est peut être là la principale nouveauté. A suivre et à confirmer ou pas. Syngenta dans le giron de ChemChina ?

  4. J’ai envoyé 3 commentaires (détaillant les avantages techniques du maïs Bt) hier qui ont été supprimés ce matin. Erreur? Ou censure?

  5. Cela fait longtemps que la recherche a montré les avantages des OGM pour la santé humaine.
    Des études remontant aux années 90 et 2000 montraient l’intérêt du maïs OGM contre les mycotoxines et la baisse de cas de Spina bifida dans les populations pauvres d’amérique centrale utilisant des OGM !!!
    Des études récentes (Williams et al (2010) HIV and hepatocellular and esophageal carcinomas related to consumption of mycotoxin-prone foods in sub-Saharan Africa. Am J Clin Nutr 92:154–160) montreraient même que les mycotoxines favoriseraient l’expansion du HIV (sida).
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1871678410004516
    https://ageconsearch.umn.edu/bitstream/242323/2/AIEAA_2016_Tagliabue.pdf
    https://genesandnutrition.biomedcentral.com/articles/10.1007/s12263-012-0316-4

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