Glyphosate : Macron confond « danger » et « risque »

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Samedi, alors qu’il passait la journée au Salon international de l’agriculture, le Président de la République a rétorqué à un agriculteur qui protestait que « le glyphosate, il n’y a aucun rapport qui dit que c’est innocent, il y en a qui disent que c’est très dangereux, d’autres que c’est moyennement dangereux (…) »

Faux ! Doublement faux, même.

Comme d’autres avant lui (exemples ici et ), Emmanuel Macron confond « danger » et « risque » face à cet agriculteur. Par exemple, l’électricité est dangereuse. Elle peut tuer l’être humain mais il est possible de l’utiliser sans risque pour ce dernier. C’est aussi le cas pour les phytos comme le glyphosate. Concernant les études scientifiques sur le glyphosate, une seule effectuée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) arrive à la conclusion que l’utilisation du glyphosate présente des effets « probablement cancérogènes ». Mais

suite aux travaux du Circ, l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait réévalué le glyphosate et conclu qu’il était improbable qu’il présente un risque cancérigène pour l’homme. En France, notre Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments, de l’environnement et du travail, l’Anses, avait quant à elle estimé nécessaire, début 2016, que son classement soit revu par l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). En mars 2017, les toxicologues de l’Echa, après prise en compte de toutes les études disponibles, avaient finalement conclu que le glyphosate n’était ni cancérigène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction…

Et le Circ refuse d’expliquer au législateur nord-américain comment elle a abouti à sa conclusion contestée par toutes les études qui ont suivi. Contrairement à ce que raconte un Emmanuel Macron très sûr de lui, il n’y qu’une étude qui juge l’utilisation du glyphosate risquée pour l’être humain mais ses résultats ont depuis été contredits par plusieurs études.

8 commentaires sur “Glyphosate : Macron confond « danger » et « risque »

  1. « il n’y qu’une étude qui juge l’utilisation du glyphosate risquée pour l’être humain »?

    Non, c’est faux. Le CIRC a évalué un danger.

    1. J’avais noté cette citation du philosophe belge Laurent De Sutter :
      « On ne peut pas penser à l’endroit avec des mots à l’envers. »
      Elle me semble parfaitement bien s’appliquer à l’encontre du Président Macron.
      « Mal nommer les choses, c’est rajouter au malheur du monde. », avait dit Albert Camus.

    2. Vous avez lu le post ? Je parle justement de l’étude du CIRC, la seule qui juge l’utilisation du glyphosate risquée pour l’être humain. Le CIRC a depuis été contredit par de nouvelles études et il refuse de s’expliquer sur son étude devant le Congrès US. Quant au danger (à ne pas confondre avec le risque), personne ne le nie : boire un verre de glyphosate est dangereux, comme s’électrocuter dans sa baignoire (il ne viendrait à personne l’idée de réclamer l’interdiction de l’électricité).

      1. Le CIRC a évalué un danger et conclu à un danger. Sa littérature de base précise bien qu’il évalue des dangers, même si, pour des raisons historiques (dit-il), il utilise le mot « risques » dans sa littérature.

        Il précise aussi dans sa littérature de base qu’il appartient aux Etats, etc. de prendre la suite, c’est à dire des mesures concernant le risque.

        Le drame — ou le complot — est que le CIRC n’a jamais vraiment (sauf du bout des lèvres) expliqué cette différence à propos du glyphosate et a laissé se développer (en y contribuant…) la thèse du risque.

        Alors « il n’y qu’une étude qui juge l’utilisation du glyphosate risquée pour l’être humain »?

        Vous avez raison si vous considérez « utilisation » comme signifiant en boire à la bouteille. Sinon, c’est « il n’y qu’une étude qui juge l’utilisation du glyphosate dangereuse pour l’être humain ».

  2. Le glyphosate présente un risque compris entre celui de boire un verre de vinaigre à 10% d’acide acétique et un verre d’acide pélargonique récemment autorisé et recommandé en agriculture biologique, plus dangereux.
    Le glyphosate est un acide faible mais un acide quand même, les phrases de danger avant l’avis plus que contesté du CIRC relevaient principalement de ce risque, pour l’oeil et les muqueuses notamment.

    Les acides sont aussi potentiellement cancérigènes pour l’œsophage par ingestion, cas des légumes au vinaigre, c’est le vinaigre qui est en cause, comme les boissons brûlantes, le thé est cité mais la tisane d’herbes bio ne vaut pas mieux si elle est brûlante. Dans le thé les journaleux bobo iront argumenter sur la présence de résidus de pesticides ( certes élevés) pour expliquer le phénomène.

    Pour le LNH, cela paraît être un non sens pour une substance hydrophile comme le glyphosate, les produits chimiques responsables de LNH sont tous des lipophiles : benzène, xylènes, toluène, solvants organiques divers autres, organochlorés dont lindane…. ( pesticide agricole cité en général pour ce risque mais aussi biocide et un temps médicament contre la gale…. jusqu’en 2007 ).

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