Agriculture : et si Jupiter redescendait sur terre ?

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Nul ne l’ignore, le chef de l’État n’a pas été élu par le monde rural mais par les (centre-)villes. C’est pour tenter de briser la glace qu’Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux agriculteurs («  Une première  », précise-t-on à l’Élysée) jeudi 25 janvier à Chamalières (Puy-de-Dôme). L’occasion pour notre Président de paraphraser le philosophe Alain en appelant à « penser printemps pour notre agriculture ». Reste à savoir ce que cette jolie expression signifie concrètement. En effet, depuis son élection, Emmanuel Macron joue la carte de la séduction en promettant aux agriculteurs « la juste rémunération » (« et c’est légitime », ajoute-t-il, comme pour montrer qu’il est un allié naturel), affichant aussi « une vision » pour un secteur agricole « à la croisée des chemins ». Jusque là, rien à redire, mais le chef de l’Etat joue aussi la carte des ONG et partage leur agenda, ce qui explique la nomination de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire, un poste taillé sur mesure pour le médiatique business man-hélicologiste-amateur de voitures-qui se tâte pour savoir s’il reste (on résume !). En face, c’est-à-dire au ministère de l’Agriculture, Stéphane Travert porte mal son nom et ne fait pas le poids. Il avalise les résolutions présidentielles les plus irréalistes (comme l’interdiction du glyphosate prévue dans trois ans, ce que toute personne sérieuse qui ne donne pas dans la démagogie sait être pratiquement impossible). Et, alors qu’il est censé accompagner les agriculteurs vers un moindre usage des phytos, il préfère refuser tout contact (même le plus anodin, de courtoisie) avec l’industrie de l’agrochimie y compris avec les entreprises du biocontrôle pourtant présentées comme une voie d’avenir par son prédécesseur Stéphane Le Foll… Un sectarisme qui en dit long sur l’influence exercée par les ONG sur le président et le gouvernement et qui n’inspire aucune confiance. Les sorties du catastrophique Christophe Castaner, un porte-parole du gouvernement qui ne connaît rien au sujet, achevant de susciter la colère et le dépit profond dans les campagnes de France. Dès 2012, elles avaient bien compris que le changement ne serait pas pour maintenant et en 2018, elles commencent à intégrer le fait que, contrairement à ce qu’affirmait le slogan de campagne du vainqueur, la France ne sera pas une chance pour tous, en tout cas pas pour elles.

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