« Le goût des pesticides dans le vin » de Seralini : une fake news ?

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Cela ne vous a sans doute pas échappé : depuis quelques années, nous parlons plus du professeur Séralini à propos de vin et moins à propos de glyphosate. Paradoxe pour ce « lanceur d’alerte » dont le sommet d’exposition médiatique a été obtenu en 2013 via la publication d’une étude très décriée sur la toxicité du roundup. Mais toute exposition médiatique passe vite : en quelques mois, Gil-Eric Séralini est repassé dans l’ombre. Les quelques nouvelles études « scientifiques » qu’il a publiées n’ont pas eu d’audience au-delà de la sphère militante anti-pesticides.

Alors notre  « lauréat 2015 du Prix du Lanceur d’Alerte » a changé de créneau : il s’est mis sur le vin. Le glyphosate n’est jamais loin. C’est fin 2015 que Gil-Eric Séralini a débuté ses expériences : il s’agissait de démontrer que les vins traités prendraient le goût de pesticides, contrairement aux vins « sans pesticides » qui eux auraient des  « parfums aromatiques plus riches et plus persistants ». L’échantillonnage ne vaut pas un clou : quelques vins,  bios et conventionnels.

Des media tombent dans le panneau évidemment, mais ce n’est plus l’audience des grands jours. Vaille que vaille, Gil-Eric Séralini persiste et publie ces derniers jours un livre en collaboration avec le chef cuisiner Jérôme Douzelet « Le goût des pesticides dans le vin ». Quelle impression après la lecture de ces 117 pages qui nous ont coûté 15 euros ? En deux mots : rébarbatif et ennuyeux. Et pourtant, les deux auteurs ont probablement souhaité un livre dynamique alternant dialogues, exposés plus « scientifiques » et comptes-rendus de dégustation. On navigue entre les hautes sphères d’une réflexion sans intérêt sur le vin et la cuisine, et les lieux communs d’un militantisme anti-pesticides rebattu par quelques ONG : nocivité absolue des résidus de pesticides sur la santé, données partielles et déformées (la France mauvais élève en étant « 3ème consommateur de pesticides au monde » ;  évidemment c’est plus facile que de faire un calcul à l’hectare. Il suffit de lire le dernier rapport de l’Inspection général des Affaires Sociales publiée 18 janvier 2018  qui mentionne que la France se situe au 8e rang par hectare ), absence supposée de pesticides dans les vins bio, etc. Sur ce dernier point, il est particulièrement étrange que le cuivre, 1er pesticide employé en agriculture (et oui !), largement devant tous les autres produits phytosanitaires, ne soit pas une seule fois cité dans le livre. Les analyses faites par le site Agriculture & Environnement en 2015  sont très clairs : sur 29 vins bio testés, tous contenaient du cuivre. Gil-Eric Séralini n’en parle pas et ses « goûteurs » ne le sentent pas ! Les nez se boucheraient-ils à la peur de déplaire au lobby bio ? C’est en tout cas la preuve que cet ouvrage n’a rien de scientifique. Sa fonction première : alimenter la machine de « fabrique de  la peur » dénoncée par Gil Rivière-Wekstein.

Etrange également ce chapitre « La ”détox”, Info ou Intox? » et particulièrement ce paragraphe qui renvoie explicitement au très nébuleux laboratoire Sevene Pharma dont les liens avec Gil-Eric Séralini ont été révélés il y a quelques années. Pour rappel, ce « laboratoire » est spécialisée dans les solutions de « détoxification » et serait une émanation du mouvement sectaire « Invitation à la vie » (IVI).

Pour conclure, revenons à notre vin et donnons la parole à 60 millions de consommateurs qui a publié il y a quelques jours un article intéressant sur les pesticides dans les vins bio.

Acheter un vin bio ou biodynamique n’est pas pour autant une garantie gustative : ils subissent, comme les vins conventionnels, les aléas de la vinification, du stockage, du transport, etc. Et plus encore les vins naturels, que l’absence de soufre rend fragiles : de ce fait, les amateurs de ce type de vin trouveront leur bonheur via des cavistes indépendants, se fournissant directement auprès des producteurs.

Les vins biodynamiques et surtout bio ont, eux, franchi les portes de la grande distribution. Pour le meilleur et parfois le pire.

 

En bref, buvez du vin bio ou conventionnel…mais toujours avec modération !

13 commentaires sur “« Le goût des pesticides dans le vin » de Seralini : une fake news ?

  1. En plus , il est avéré que le cuivre a un effet dépréciateur au moins sur les arômes des vins blancs de sauvignon ; au point qu ‘ il est recommandé aux producteurs de ne pas traiter leurs vignes de sauvignon au delà d’une limite bien supérieure au Délai Avant Récolte normal (21 j au moins pour le Cu ) pour ne pas trop diminuer le goût des vins obtenus . Ce qui est embêtant puisque c’est le seul moment -en été -où le Cu présente un intérêt , pour la lutte contre le mildiou mosaïque , mildiou tardif qui impacte la constitution des réserves de la vigne ( par défeuillaison précoce) sauf évidemment pour les producteurs bio qui par choix , n’ont que ce moyen .

  2. En effet l’ ion cuivre, très électroactif, capte l’ion de soufre de la molécule odorante du Sauvignon le précipite sous forme de sulfate insoluble et détruit ainsi ce bel arôme spécifique. On enlève de la même façon les odeurs d’oeufs pourris ou de merde de poule, pardon de H2S ou de mercaptan, des vins restés sur lies trop longtemps!! Si un vin a cette odeur, mettez une pièce de 0,20 euro dans votre verre, agitez et l’odeur disparaît comme par enchantement!!!!
    A faire pour briller en société!!
    Par contre, même si ce livre est sûrement une direction de recherche à exploiter, de là à l’associer à ce « cuistot » ne se départissant jamais de son chapeau noir, à croire qu’il couche avec, ma foi, il y a mieux comme référence sérieuse!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    François Maury, oenologue

    1. « …ce « cuistot » ne se départissant jamais de son chapeau noir,… »

      >>> Sauf erreur de ma part, Jérôme Douzelet ne porte pas de chapeau noir sauf peut être pour aller à la messe le dimanche? Celui qui ne s’en sépare jamais avec son énorme bitos noir c’est l’ineffable Marc Veyrat!

      1. Mon cher Zygomar, je parlais bien sûr de Veyrat en parlant d’associer son nom à leur ouvrage, car c’est lui qui a écrit la préface!!!!!!!! Vous avez lu le petit livre?

        1. Vous avez lu le petit livre?

          >>> Je n’ai pas encore eu l’occasion de le voler!

    1. Anton Suwalki,
      Merci pour ce lien vers un article réconfortant que je m’empresse de diffuser autour de moi.
      P.S. : Mon appréciation des bordeaux n’a pas varié d’un iota, malgré les récentes campagnes de dénigrement. Celle de mon père non plus, lui qui, adepte des vins de Bordeaux et n’ayant pas de « séquelles », dans deux mois, deviendra centenaire !

  3. bonjour ,

    La vérité est qu »Eric Seralini est devenu l’homme à abattre pour Bayer acheteur de Monsanto avec l’argent des contribuables allemands, avec la bénédiction de la libérale Merkel et son ami Valls de Paris. Consommateurs « obligés » de signer le Ceuta, cheval de Troie du TAFTA. ceci sur la pression des mafieux du pesticide comme empoisonneur protocole. Les dérivées de ce poison sont habilement cachées. Dissimulation mortelle niées par les lobbyistes du Rundop sur études bidons. Quant aux tumeurs révélées et des cancers qui commencent à voir le jour malgré les résistances des Richard Goldman et consorts de Monsanto contre Paul Delves, futur « suicidé » sur l’autel de la rentabilité dû à l’argent des contribuables détournés pour leur propre mort annoncée. Allemagne et France inclus pour cette grande entreprise d’empoisonnement des peuples européens fagocytés par Bruxelles. Les statistiques interdites par Valls, ( qui se désintéresse de son peuple de France gravement touché par les cancers, sauf son Premier Sinistre d’Hollande) n’étant plus niable par Bayer qui porte désormais l’affaire comme un Sisyphe. Bayer, face à un Comité des statisticiens, à du souci à se faire. Ceci pour ne souligner que cette partie visible de l’iceberg.
    Belle opération criminelle pour Monsanto qui vend au bon moment son poison légalisé par les idiots de Bruxelles. Gageons que le groupe Bayer ne s’en morde les doigts. A qui revendront-ils cette monstruosité? Aux Chinois mondialistes, numéro deux ou trois?
    Certainement pas aux agriculteurs européens, premiers utilisateurs et premiers à en crever ?
    Que Bayer et le peuple allemand supporte le portage de l’opération, le temps de trouver le prochain pigeon acheteur, avec l’antidote de ce crime en guise de vaccin, en prime. Affaire mondialiste oblige!

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