Miam, les saumons bio au plomb, à l’arsenic et aux PCB pour les fêtes !

Partager sur : TwitterFacebook

Le JT de 20h de samedi 30 décembre 2017 s’intéresse à une étude de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Celle-ci a comparé la qualité de 23 saumons fumés et les résultats ne sont pas en faveur des produits bio. Ainsi, « deux références bio obtiennent 11,2/20 et 12/20″ tandis qu' »une autre référence, non labellisée, est mieux notée : 14,7/20 » s’étonne la chaîne (mais pas nous) qui explique que « si le saumon bio est aussi mal classé dans cette étude, c’est qu’il contient des polluants : du plomb, de l’arsenic ou encore des composés toxiques comme les PCB ».

Sur ce point précis, lire aussi :
> Un saumon bio contient deux fois plus de polluants
> Le saumon bio de moins bonne qualité que le conventionnel

Plus généralement :
> Un Français sur deux ignore que l’agriculture biologique utilise des pesticides

3 commentaires sur “Miam, les saumons bio au plomb, à l’arsenic et aux PCB pour les fêtes !

  1. Bonjour Thibaut,

    Merci pour vos articles. En fait, j’ai une question qui ne cesse de revenir. Que faut-il consommer ou pas, pour être en accord avec l’environnement et sans polluer son corps… et est ce possible en fin de compte?
    merci. Céline

  2. @ Céline,

    Bien que non interpellé et faute de réponses à votre question, si je puis me permettre, les principaux contaminants de l’alimentation à risque ont 3 origines :
    – métaux lourds (Hg, As, Cd, Pb, Cu, …)
    – contaminant ubiquitaires (PCB, dioxines et furanes, HAP …)
    – contaminants naturels (mycotoxines, alcaloïdes de l’ergot, alcaloïdes tropaniques ( datura… ) ou pyrrolizidiniques ( séneçons, bourrache ….) et autres contaminants végétaux des adventices .

    C’est ce qui ressort des études EAT de l’ANSES ou de la plupart des agences alimentaires sérieuses au plan mondial.

    Il existe un risque avec les productions agricoles brutes ( mycotoxines dans les céréales ou graines d’adventices toxiques ou fragments avec différentes produits comme les graines, les thés et tisanes…) ou productions agricoles plus élaborées comme les viandes, le miel, le lait mais du fait de alimentation de ces animaux qui peut être contaminée avec intégration du contaminant dans les produits et sous produits animaux ( viande, œufs, lait, miel) .

    Dans le cas du saumon, l’alimentation des saumons d’élevage se faisant principalement à base de produits végétaux maïs et soja brésiliens ( OGM) non contaminés par des métaux lourds et contaminants ubiquitaires avec une fraction de farine de poisson limitée ( ce qui limite le coût et l’impact environnemental), le résultat est meilleur qu’avec le saumon bio qui incorpore plus de farine de poisson contaminée obligatoirement avec concentration dans la chaîne alimentaire.

    Bonne nouvelle, il en existe ce début d’année, des sojas ont été enrichis en omégas 3 ce qui permettra dans le saumon conventionnel de réduire encore la quantité de farine de poisson apportée donc l’accumulation tropique de métaux lourds et PCB.

    L’exemple du saumon d’élevage est un parfait exemple de procédé de production où la démonstration de la rationalité est possible.

    On pourrait ajouter la contamination avec les engrais organiques ( purin, fumier, lisier …) insuffisamment compostés, ce qui peut arriver en France mais doit être plus fréquent dans les pays où les agriculteurs qui produisent en bio sont moins méticuleux que les producteurs bio français qui, en règle générale, limitent ce risque, sans l’annuler totalement.
    L’azote minéral est de ce point de vue très sécurisant, même s’il est à l’origine de l’opposition entre agriculture conventionnelle qui l’utilise et celle organique ( organic farming) qui deviendra notre agriculture biologique en ajoutant les pesticides à l’azote minéral parmi les outils interdits d’emploi.

    Ce risque lié aux fertilisants organiques a donné l’épisode de graines germées allemandes mais avec une contamination des graines de fenugrec dans le pays de production, l’Egypte, 53 mortes, plus de 860 dialysées à vie, des milliers d’hospitalisées. Il existe en outre de nombreux accident y compris dans les pays développés lié à l’utilisation de la fertilisation organique, comme cela a été régulièrement le cas et plus encore dans le passé.
    Il convient donc de se méfier du bio qui n’est pas produit dans l’hexagone et certifié comme respectant le cahier des charges à la lettre.

    Indépendamment de cela, notre alimentation n’a jamais été aussi sure.
    La différence par rapport à avant est que nous connaissons mieux les risques, ils sont surtout naturels, mycotoxines, métaux lourds pour partie et chimiques mais ubiquitaires comme le précisait l’ANSES donc indépendant d’une production bio ou pas bio même si, par des itinéraires plus « contraints », le bio peut être plus exposé, notamment si le sol est contaminé par des métaux lourds , des contaminants ubiquitaires. Le cas des mauvaises herbes toxiques, en particulier le datura est également à prendre en compte, plus difficile a éliminer pour l’agriculture bio et suppose des coûts bien supérieur donc une fraction du revenu consacrée à se nourrir plus importante.
    Le bio reste donc l’apanage de populations qui ont les moyens de se l’offrir et font un cheminement intellectuel ( sans épiloguer sur la justesse de ce cheminement) pour justifier ce choix.

    A titre personnel je privilégie le local ( pour son caractère social notamment) plutôt que le bio, même si je consomme aussi occasionnellement du bio …de qualité, notamment salades, tomates et produits de la boulangerie parce qu’il est associé à une production locale par des producteurs bien identifiés et sympathiques … producteurs bios mais ouverts d’esprits.

    1. « Bonne nouvelle, il en existe ce début d’année, des sojas ont été enrichis en omégas 3 ce qui permettra dans le saumon conventionnel de réduire encore la quantité de farine de poisson apportée donc l’accumulation tropique de métaux lourds et PCB. »

      Mauvaise nouvelle pour les adeptes du « bio » : les idéologues du « bio » empêcheront les consommateurs de « bio » de profiter de cette évolution technologique d’une importance considérable pour l’environnement (moins de pêche « minotière » pour attraper le poisson destiné à l’alimentation de ceux que nous consommons) et d’une importance moindre pour la santé (car, même s’ils sont plus « contaminés » que les poissons conventionnels, les poissons « bio » ne présentent aucun risque pour la santé en consommation normale).

      Non seulement ;’idéologie du « naturel » exige une part importante d’alimentation par des produits de la mer, mais encore, ces nouveaux sojas sont « OGM ».

Les commentaires sont fermés.