Des résidus de glyphosate dans les importations, pas dans les produits français

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analyses glyphosateDans un très intéressant communiqué publié le 11 décembre 2017, la Coordination Rurale (CR) et l’Organisation des producteurs de grains (OPG) annoncent « (avoir) vérifié l’origine des contaminations alimentaires par le glyphosate » dénoncées à tort et à travers par des groupuscules comme Générations Futures. « Résultat : le glyphosate contenu dans nos aliments ne vient pas des produits français mais des importations ! »

Ainsi, « lors de leur action menée le 21 novembre sur les ports de Lorient et St Nazaire, les agriculteurs de la CR et de l’OPG ont prélevé et fait analyser 2 échantillons de tourteau de soja importé. Sans surprise, l’analyse a détecté la présence d’OGM mais surtout de résidus significatifs de glyphosate. En parallèle, la CR et l’OPG ont fait analyser 16 échantillons de grains de différentes cultures (blé tendre, quinoa, lentille, soja, avoine…) provenant d’agriculteurs français. Résultat : aucun échantillon ne contient le moindre résidu de glyphosate, et ce alors que ces agriculteurs utilisent ce désherbant sur leur ferme. »

Et les deux organisations d’expliquer ces différences par « des conditions d’utilisation très différentes » : « en Europe, le glyphosate est utilisé majoritairement entre 2 cultures pour détruire des mauvaises herbes. Son utilisation ‘en végétation’ qui favoriserait les résidus dans les graines se pratique dans certains pays d’Europe du Nord ou de l’Est mais très rarement en France » tandis que « sur le continent américain, le glyphosate est systématiquement pulvérisé en végétation à deux ou trois reprises sur les cultures génétiquement modifiées qui lui sont résistantes. Il est aussi très utilisé comme dessiccant sur les cultures de légumes secs, 2 semaines avant leur récolte. Ces techniques expliquant la présence de résidus sur des marchandises importées ! »

La Coordination Rurale et l’Organisation des producteurs de grains dénoncent ensuite « la désinformation » dont sont victimes les Français que ciblent avec talent les marchands de peur. En effet, « malgré (leurs) demandes, Génération futures n’a jamais répondu sur l’origine des produits qu’elle a analysés et dans lesquels elle a déclaré avoir trouvé des résidus de glyphosate. La connaît-elle elle-même ? Nous pouvons émettre l’hypothèse selon laquelle les céréales pour petit-déjeuner sont des flocons d’avoine ayant reçu du glyphosate juste avant récolte provenant probablement du Canada, premier producteur mondial. Idem concernant les légumes secs : ils sont très peu produits en Europe et les importations du continent américain dominent notre marché. »

Et les deux organisations de conclure, magistralement, que « si le glyphosate est interdit dans l’UE, sans que celle-ci exige que les importations soient d’une qualité au moins équivalente à la nôtre, alors non seulement le consommateur ingérera toujours autant de glyphosate mais les agriculteurs européens seront victimes d’une nouvelle distorsion de concurrence. »

10 commentaires sur “Des résidus de glyphosate dans les importations, pas dans les produits français

    1. Difficile de considérer la Coordination Rurale comme un exemple. La FNSEA n’est pas aussi monolithique qu’on ne le croit, quand on se penche (sérieusement) sur son fonctionnement. Elle traîne comme un boulet son historique de cogestion de l’agriculture alors que l’on ne cesse de demander aux syndicats en France de copier ce que font leurs homologues en Allemagne: de la cogestion. Pourquoi ce serait bien de faire de la cogestion en Allemagne et mal en France ?

      1. parfois la FNSEA fait penser à la CGT de l’agriculture. En défendant une agriculture subventionné et hyper administrée et planifiée avec quantité de mesures  » protectrices  » ( des rentes) ils participent au déclin. Co gestion ne veut pas dire collusion : on dirait que la FNSEA accepte n’importe quoi du moment qu’ils conservent les 10 milliards € de subventions de la PAC.

  1. Au point de vue représentativité de l’échantillon, ça ne vaut pas mieux que les études toutes pourrites de GF.
    Donc ne nous emballons pas, et attendons des études sur des échantillons plus importants

  2. En l’occurrence, le but de la Coordination Rurale est de justifier la fermeture du marché français ou européen aux importations. Une ou deux phrases pour rappeler que le glyphosate, aux doses trouvées, n’est pas plus nocif que les nitrates, aurait été bienvenue!

    1. Pas d accord
      Il n est pas acceptable de continuer l importation d ogms bourrés de glyphosate et de l’interdire en France alors que nos produits en sont exempt !!!
      C est l’ un ou l’autre !!!

      1. C’est un point de vue.

        Donc l’élevage français devra se rabattre sur le soja non-GM, ce qui augmentera les coûts de production, ce qui affaiblira encore plus la compétitivité des filières françaises.

        Ah, on me susurre qu’on peut aussi interdire les importations de porcs et de poulets, ainsi que du beurre dont je viens de lire qu’un quart des besoins français vient de l’étranger.

        Ah, on me susurre auss qu’on peut produire du soja non-GM en France. Sauf que, là aussi, ce sera plus cher que le GM importé. Et ça fera moins de blé à exporter… Sans compter les mesures de compensation… les taxes sur le roquefort cher à l’ami Bové…

        P.S. : les OGM ne sont pas « bourrés » de glyphosate.

    1. Nous avons quelques problèmes de publication de commentaires.Tout devrait être réglé d’ici peu de jours.

      1. @Adminalerte,
        Comme Seppi à qui vous répondez, j’ai aussi constaté l’absence* de mon dernier commentaire posté le 19/12 – sur le fil « Colloque « CAP sur la PAC 2020 » : exit les organisations agricoles, place aux ONG !« .
        Merci pour votre intervention nous informant des dysfonctionnements actuels.
        .
        * Cette non-publication de mon post n’a peut-être rien à voir avec les dits soucis.
        Oh ! mystère de l’informatique…

Les commentaires sont fermés.