Les contradictions d’Emmanuel Macron dans le journal Le Monde

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A force de jouer la synthèse, Emmanuel Macron révèle ses contradictions. Il nous en donne deux exemples dans l’interview publiée ce jour dans le journal Le Monde.

1- « Sur le glyphosate, je me bats aussi contre les lobbys ». Le Président de la république poursuit ensuite : « Tous les Etats membres prêts à trouver en trois ans une alternative au glyphosate sont les bienvenus. » Sauf que ce ne sont pas les Etats membres qui trouveront une solution mais bien les firmes honnis… Cela fait des dizaines d’années qu’elles cherchent même des alternatives pour piquer la place du célèbre désherbant. Dîtes : quelqu’un peut-il expliquer aux conseillers du président que la substitution d’un désherbant ne se fait pas en trois ans…  Ce serait bien aussi que le Ministre de l’agriculture accepte enfin de recevoir les associations professionnelles d’agriculteurs et les firmes agrochimiques pour se tenir au courant des dossiers. Cela éviterait de sacrés bourdes !!

2) 2e contradiction sur un autre sujet : « Quelle que soit la décision que nous prendrons à propos de Notre-Dame-des-Landes, ce projet doit doter le Grand Ouest d’une structure qui lui permette d’être relié au reste de l’Europe ».
Si l’objectif est bien de relier l’Ouest avec l’Europe, il faut que ND des Landes se fasse. Sauf que dans la 1ère partie de sa phrase, Emmanuel nous fait comprendre que la décision n’est pas encore prise… Comprenne qui pourra… !

13 commentaires sur “Les contradictions d’Emmanuel Macron dans le journal Le Monde

  1. « il faut que ND des Landes se fasse »
    Propos du Président Macron rapportés par Sud-Ouest :
    « « Les intérêts climatiques seront évidemment pris en compte dans notre décision. Il y a aussi les aspects démocratiques et économiques » »
    Comme si l’irrédentisme de l’écologisme radical (deep-ecology) était connu pour se soucier un seul instant des valeurs démocratiques…
    http://www.sudouest.fr/2017/12/12/aeroport-de-notre-dame-des-landes-decision-definitive-dans-quelques-semaines-4027927-706.php?xtmc=notre+dame+des+landes&xtnp=1&xtcr=2
    Par ailleurs, autorité de l’Etat, règle de droit sont invoquées.
    J’ai, néanmoins, comme une impression que cela ne suffira pas…
    Selon Goethe : « Mieux vaut une injustice qu’un désordre. »
    J’en arrive à penser que l’aéroport ne se fera pas…

    1. Ou bien repousser encore une fois la décision. On commence à en avoir d’habitude : absence de courage politique d’une prise de décision face à des opposants très déterminés.

  2. Je vais vous avouer que je souhaite que NDDL ne se fasse pas. Cette « victoire » de Hulot fera peut-être que l’agriculture cessera d’être le bouc émissaire facile de notre hélicologiste national d’Etat…
    Question : comment expliquer qu’agriculteur semble être le seul métier que n’importe quel abruti sans aucune formation se croit capable de faire mieux que les professionnels expérimentés ? L’INRA de Mme Guillou (autoproclamée « PDG » de cet institut, quelle pédanterie !) serait-il en cause ?

  3. @ l’auteur de l’article
    « Comprenne qui pourra »
    Je me permets d’éclairer votre lanterne : la décision n’est pas encore prise de construire un nouvel aéroport ou alors d’agrandir l’actuel. Ce qui dans les 2 cas permettra de relier l’Ouest avec l’Europe, CQFD.

  4. À propos de l’aéroport de NDDL :
    Bandeaux qui défilent en-dessous de l’écran de BFMTV (aux alentours de 19 h) :
    – 4 personnes interrogées sur 10 sont opposées à sa construction ;
    – 4 sondés sur 10 approuvent le combat des zadistes.

    – 65 % des sondés considèrent l’abandon de la construction comme étant un déni démocratique.
    .
    Autre présentation plus (trop) « explicite » des chiffres (de mon point de vue…) :
    6 personnes interrogées sur 10 sont favorables à sa construction ;
    6 sondés sur 10 n‘approuvent pas le combat des zadistes
    Ou comment « manipuler » la perception de la réalité

  5. C’est la suite logique de la décrédibilisation de l’expertise. S’ils avaient été plus affirmatifs, les experts auraient été accusés d’être à la solde des lobbies du béton ou d’être politisés au bénéfice de Hulot.

  6. Sur NDDL : « « Quelle que soit la décision que nous prendrons à propos de Notre-Dame-des-Landes, ce projet doit doter le Grand Ouest d’une structure qui lui permette d’être relié au reste de l’Europe ».
    Il est clair que la décision est DEJA prise : l’aéroport se fera. A grands coups de milliards d’euros du contribuable : le projet est prévu pour 800 millions, auxquels il faut rajouter les 30 % de dérapage des projets publics, puis les 50-100 millions de déficits annuels…
    Car franchement, soyons clairs : nous faire croire que l’aéroport de Nantes accueillera 9 millions de passagers en 2050 (dans 30 ans, c’est loin) alors que 99% de la planète est incapable de mettre sur une carte du monde… c’est un peu se foutre de la gueule du monde.
    Actuellement l’aéroport de Nantes fait environ 5 millions de passager, il est prévu pour 7 millions avec une seule piste… Donc un construire un nouveau juste pour 2 millions de plus dans 30 ans… c’est gaspiller de l’argent public !!!

      1. bétonnage des terres? Il y a 50 millions d’hectares en France: on peut bien en utiliser 5 ou 10 % pour se loger, se déplacer et réaliser 95 % du PIB, non ? Par contre, il n’y a pas de vraie politique d’aménagement du territoire car on ne teint effectivement pas compte de la fertilité des sols. Il y a au moins 10 millions ha de terres qui n’ont aucun intérêt d’un point de vue agronomique: c’est là qu’il faudrait prioritairement bétonner.

  7. L’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est le signe que nous entrons dans une ère nouvelle pour ce qui concerne la décision publique : les activités économiques sont redevenues un moyen, et non plus une fin.
    Enterrer Notre-Dame-des-Landes, c’est aussi repenser ce qu’est la vraie richesse.
    C’est la conscience nouvelle que la richesse d’un pays ne repose plus sur l’édification d’une énième grande infrastructure bétonnée, mais sur la diversité de ses paysages et de ses écosystèmes. La France change – enfin – de civilisation quand elle comprend qu’il est plus précieux de préserver sa faune et sa flore, plutôt que de permettre de se rendre plus facilement à Barcelone pour y boire une bière. Il n’y a plus d’automatisme de la croissance et du progrès. C’est la prise de conscience que la Terre peut et doit rester habitable si nous le décidons. Ce n’est pas rien !

  8. Attention à ne pas tomber dans le manichéisme benêt diffusé par le gouvernement, en appuyant une nouvelle fois la fable d’un groupe fantômatique de quelques dizaines d’ »ultra-violents » que l’on cacherait quelque part dans le bocage. Il n’y a pas des « élements plus radicaux » d’un côté et de « bons zadistes » paysans de l’autre. Comme le soutient l’ensemble du mouvement, repris à son tour en ce sens par un ensemble d’organisations, syndicats et ONG nationales dans une tribune de la semaine dernière, le mouvement s’oppose à « toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y projeter leurs vies et leurs activités ».

    1. En effet, cette (di)vision très binaire en 2 catégories de zadistes n’est pas sans rappeler celle déjà opérée par le pouvoir entre gentils manifestants et méchants « casseurs ». Elle est plus que factice et joue un rôle très important dans l’action étatique : elle permet de justifier la répression, qu’elle soit policière ou judiciaire.

      Dans les manifestations, les préfets cherchent à présenter la tête de cortège comme « violente », à fantasmer sur des blacks blocs de « centaines de personnes », qui seraient venus uniquement pour casser tout ce qui passe sur leur chemin. La présence de ces « individus », « armés », justifie ainsi les techniques militaires qu’utilise la police pour attaquer les cortèges. Il s’agit d’orchestrer un mensonge pour terroriser la population et lui faire croire à la légitimité des violences policières. On entend parler « d’individus masqués prêts à en découdre de plus en plus nombreux ». La réalité est que la jeunesse comme les travailleurs ont compris que pour manifester sans crise d’asthme, il fallait aujourd’hui un masque de ski et un masque chirurgical a minima. Utiliser des outils de protection personnels est en plus un droit protégé par la loi, malgré les saisies illégales de la police de ces équipements, qu’elle tente de présenter comme des armes.

      1. Tiens donc, j’ai donc mal vu ou interprété les « actions » des zadistes sur le cours des 50 otages et autres lieux à Nantes où certains ont, semble t il, peu gouté à l’architecture actuelle et ont fait faire parler leur « créativité » artistique envers le mobilier urbain, les devantures de magsins et autres agences bancaires.
        Et façon puzzle.

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