Quand un Ministre avoue refuser le dialogue avec l’industrie

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TravertAlors qu’il doit accompagner les agriculteurs vers un moindre usage des pesticides, le ministre Stéphane Travert préfère refuser tout contact avec l’industrie de l’agrochimie y compris avec les entreprises du biocontrôle (pourtant présentées comme une voie d’avenir par son prédécesseur Stéphane Le Foll) indique-t-il à L’Usine Nouvelle.

« J’ai passé cinq ans comme parlementaire à refuser tout rendez-vous avec tout industriel porteur de ce type de « solutions ». Comme ministre, je m’applique à prendre ce même type de décisions. Mes partenaires, ce sont les agriculteurs ! » déclare-t-il au magazine hebdomadaire.

« Je ne suis pas le ministre de l’agrobusiness ou de l’agrochimie ! »
« Ici on fait de la politique, nous sommes là pour donner des cadres législatifs », indique-t-il. Je ne suis pas le ministre de l’agrobusiness ou de l’agrochimie ! » continue-t-il.

Contactée par Le Monde, l’Union de l’industrie de protection des plantes « concède avoir des difficultés à échanger avec tout le gouvernement d’Edouard Philippe ». « C’est une situation qu’il va falloir clarifier, estime Eugénia Pommaret, la directrice générale de l’UIPP. Nous opérons dans un cadre réglementaire stabilisé, il y a des questions légitimes, nous participons à tous les lieux de rencontre comme les Etats Généraux de l’Alimentation. »

Sectarisme
Or Stéphane Travert est le « ministre qui est concerné par les intrants agricoles, et qui représente la France dans les discussions à l’échelle européenne. » Du temps de son prédécesseur, Stéphane Le Foll, « il y avait des contacts réguliers », assure-t-elle.

Des propos à peine croyables qui en disent long sur le sectarisme de ce ministre, et plus généralement du gouvernement, signe de l’influence exercée en son sein par certaines ONG.

La faute à sa sortie sur le glyphosate ?
En effet, soit la filière agrochimique représente des bandits et dans ce cas, on se demande ce qu’attend le gouvernement pour le faire interdire, soit les industriels qui la composent mènent leur activité en respectant la réglementation et la loi comme c’est le cas aujourd’hui et il n’y a pas de raison de ne pas leur parler…

Pour rappel, il y a quelques jours, Stéphane Travert s’était déclaré « heureux » du renouvellement du glyphosate à l’échelle européenne. Comment en aurait-il pu être autrement quand on sait que le glyphosate est pour l’instant tout bonnement irremplaçable et que son supposé caractère cancérigène n’a jamais été prouvé ? Surtout, comment ne pas voir dans la sortie hallucinante du ministre de cette semaine une tentative de rachat aux yeux d’ONG paranoïaques qui l’attendent désormais au tournant, ou, à tout le moins, de détournement de leur attention ?

4 commentaires sur “Quand un Ministre avoue refuser le dialogue avec l’industrie

  1. Au moins c’est clair! Ses prédécesseurs étaient plus faux culs: on discute, on fait semblant d’écouter mais au final on ne fait que ce que l’on avait déjà décidé ; c’était donc du théâtre pour maintenir l’illusion du dialogue et de l’échange constructif et cela faisait perdre beaucoup de temps à tout le monde. L’industrie de l’agribusiness faisait aussi semblant d’y croire en disant ce que le gouvernement voulait entendre ( genre  » oui le biocontrôle va tout changer, ce qui est un mensonge , oui on pourra baisser la consommation de pesticide de 20 ou 30 % , oui le bio c’est très bien etc…) . La stratégie des prédécesseurs de Travert a donc neutralisé et anesthésié l’industrie qui se fait rouler dans la farine depuis plus de 10 ans.
    Tout cela est donc très positif si les masques de part et d’autre tombent : l’industrie va enfin pouvoir dire la vérité sur beaucoup de dossiers en dénonçant les mensonges et les bêtises dites par le Ministre d e l’Agriculture et cela va obliger le ministre de revoir sa copie. Si c’est la fin du politiquement correct ( dans ce dossier comme dans d’autres) tout le monde va y gagner car les meilleures solutions ne peuvent sortir que d’une discussion honnête et sincère même si c’est parfois plus viril. Dans une bonne négociation chacun doit admettre les intérêts de l’autre et la justesse des arguments.
    Sans l’agrochimie et les semences sophistiquées ( et bien d’autres choses  » conventionnelles « ) l’agriculture française s’écroule totalement. Ensuite, on pourrait espérer avoir un vrai Ministre d e l’agriculture et pas un guignol.

  2. J’ai le curieux sentiment qu’il n’écoute pas beaucoup les agriculteurs non plus …

  3. Sur les dossiers agricoles, nous avons un gouvernement de bobos, avec Hulot et le WWF (Mme Simiu) est à l’Elysée en prise directe avec notre Jupiter qui ne connaît rien d’autre de la vie industrielle que les opérations financières fortement rémunératrices (fusions-acquisitions) qu’il a menées lorsqu’il était banquier.
    Travert fait partie de ces politiciens qui masquent leur inaction sur les dossiers sérieux par un activisme environnemental facile, dans le sens de ce qu’ils considèrent comme « vertueux ». Cette approche est tout simplement morbide pour l’agriculture.

  4. Je pensais, naïvement peut-être, après sa sortie sur le glyphosate, qu’il était digne de confiance et d’intérêts… Finalement non !!!
    C’est bien un politique : il prend des décisions idéologiques et totalement hasardeuses !!!

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