Pesticides et assurance : le simplisme de Stéphane Foucart

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Dans sa chronique Idées du Monde publiée samedi dernier, Stéphane Foucart détaille une expérimentation du secteur agricole italien. Le principe : l’agriculteur souscrit une assurance face à un risque lié à des ravageurs…et tout naturellement en vient à utiliser moins de pesticides, ceux-ci étant « l’assurance » jusque-là employée par les agriculteurs.

Le scientifique italien qui témoigne relate que cette idée d’assurance lui est venu il y a plus de 30 ans. A l’époque on utilisait du lindane – en Italie comme en France- pour se prémunir contre le risque lié à des larves d’insectes qui adorent les jeunes plants de maïs. Aujourd’hui, selon Stéphane Foucart, le principe de cette assurance est une alternative à l’utilisation de néonicotinoïdes en enrobage sur maïs, sauf qu’à notre connaissance, cet usage est interdit en Italie…

Sur le principe, la question que pose Stéphane Foucart est intéressante, mais sur le fond mais il faudrait qu’il pousse ses investigations un peu plus loin. Une évidence : le producteur utilise des phytos pour se prémunir d’un risque qui n’est pas toujours présent au moment de l’application. En clair, l’usage est à titre préventif et on peut se poser la question de son utilité. On déduit de l’analyse un peu simpliste de Stéphane Foucart : le risque est tellement rare que ces traitements sont du gaspillage et qu’une simple assurance suffirait. Why not ?

Simplement, ce n’est pas aussi simple. Dans le cas d’un risque portant sur une année sur quatre, le système d’assurance est il pertinent?  Il faut bien que quelqu’un paye la cotisation. En simplifiant, dans le cas d’une année sur quatre catastrophique, la cotisation sera égale à un tiers du revenu de l’année normal. Pas certain que ce système soit opérationnel.

8 commentaires sur “Pesticides et assurance : le simplisme de Stéphane Foucart

  1. Stéphane Foucart est égal à lui-même, simpliste, ignorant, nul, incompétent!
    Autant une assurance climat ou une assurance cours du grain a du sens, puisque l’agriculteur ne peut prévoir une pluviométrie du printemps au moment du semis d’automne ou une sécheresse exceptionnelle comme il ne peut prévoir une chute des cours liée à des conditions climatiques favorables à la récolte de la même culture à l’autre bout de la terre qui va engorger les marchés, autant avec l’agriculture de précision il peut de mieux en mieux évaluer les risques d’attaque parasitaire et désormais et plus encore demain, appliquer le fertilisant adéquat, l’irrigation ou le ou les pesticides agricoles adéquat en dosant en fonction de la zone de la parcelle considérée donc en réduisant fortement la quantité d’eau, d’azote, de potasse, de magnesium, de soufre, de phosphore (le plus important à économiser) ou de pesticides agricoles par unité de surface.
    L’assurance récolte ne doit couvrir que ce qui est imprévisible.

    L »apport d’eau, de fertilisants ou des pesticides agricoles est de plus en plus prévisible, le cas aussi pour les traitements des semences, avec les néonicotinoides, 60 % des orges et seulement 25 % des blés sont couverts, différence de dommage envisagé si le virus s’étend, traitement seulement pour les semis précoces, la protection des semis plus tardifs intervenant à vue en fonction du risque prévu, observations dans de bonnes conditions et simulation du risque fonction de la douceur du climat.

    Il y a même un raisonnement qui peut être poussé plus loin si les prévisions climatiques gagnent en fiabilité.

    Une prévision fiable à 2 mois pour savoir si les froids seront suffisamment précoces et quand , permettrait d’optimiser l’ajustement de la date de semis sans être trop tardive ( prise de risque de retard de levée important et augmentation de la quantité de semences nécessaire, donc des autres traitements appliqués sur la semence).

    Les assurances doivent être réservées pour les phénomènes météo imprévisibles et les phénomènes économiques qui le sont autant.

    1. @ Alzine

      >>> Encore une rubrique à ajouter à votre liste « d’os à ronger »….

      https://webmail1d.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=104547&check=&SORTBY=1&FromSubmit=true

      // Anses Actualité //
      23 novembre 2017

      Professionnels du soin et de la décoration de l’ongle : exposition à de nombreuses substances chimiques

      L’Anses publie ce jour les résultats de son expertise sur l’évaluation des risques pour la santé des professionnels exposés aux produits utilisés dans les activités de soin et de décoration de l’ongle.

      Au vu du grand nombre de substances auxquelles sont exposés les professionnels, l’Agence émet une série de recommandations à destination des différents acteurs concernés : les metteurs sur le marché, les professionnels du secteur, les pouvoirs publics, les institutions et organismes de recherche et de prévention.

      Ces recommandations portent à la fois sur des mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre, la sécurité chimique des produits cosmétiques et l’évaluation de l’exposition des professionnels, ainsi que sur des mesures relatives à la formation et à l’information des professionnels…
      La suite sur le site ANSES ci-dessus

  2. M Foucart n’a rien inventé: cette idée avait émergé début des années 1990 et les compagnies d’assurance avaient conclu que le concept n’avait aucun intérêt.En effet, les pesticides représentant globalement 5 à 7 % du prix de la production végétale il faudrait que la cotisation soit bien supérieure au prix actuel des pesticides , ce qui est irréaliste car on a déjà du mal à être compétitif.Pour certaines cultures ( vigne ) c’est encore pire car le coût des pesticides est faible mais la sanction en cas d’erreur est considérable ( à supposer que l’on puisse faire l’impasse , ce qui n’est pas le cas).De plus, si beaucoup cessent de traiter les problèmes d’hygiènes vont devenir insurmontables ( épidémiologie). Les produits du passé étaient souvent curatifs ( et rémanents) alors que les produits actuels sont en quasi totalité préventifs et peu rémanents: il est donc illusoire de penser réduire les traitements avec la pharmacopée actuelle.

  3. Les compagnies d’assurance sont de charmantes PME et n’ont jamais constitué de lobby.

  4. « …et tout naturellement en vient à utiliser moins de pesticides, ceux-ci étant « l’assurance » jusque-là employée par les agriculteurs. »
    —————————-
    Dès le départ, l’idée que les pesticides seraint « l’assurance des agriculteurs » est d’une débilité sans nom, il n’y a qu’un écolo des villes comme Foutrac, ignare et stupide pour décréter une telle crétinerie.
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    Une assurance, c’est contre un imprévu comme la grêle ou une innondation et le plus souvent, ça sert surtout à remplir les poches des assureurs à un tel point que ceux-ci recourent le plus souvent à la coertition étatique pour obliger les gens à s’assurer pour tout et n’importe quoi. Le lobby des assureurs est celui qui graisse le plus la patte aux politocards (pire que celui des banquiers, c’est peu dire).
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    Les pestes en revanche n’ont rien d’imprévu, c’est aussi prévisible et inévitable que les impôts et la mort.

    1. vous avez tout à fait raison. D’ailleurs pour la plupart des maladies et insectes il y a des systèmes qui permettent de mesurer le risque et de déterminer les dates de traitement.

  5. une sacré nouvelle qui va tout changer!!! (grosse ironie). Une information balancer avec sérieux (si si) par le site actu environnement (ils ne doivent pas avoir la même définition du journalisme chez actu environnement que moi) Une nouvelle super étude va tout régler d’après les « supers journaliste » de se site ou on peu y lire ==>institut italien Ramazzini qui garantit l’indépendance de l’étude qui sera réalisée par des chercheurs d’instituts européens et américains. « Quel que soit le résultat de l’étude approfondie, le CIRC, l’EFSA et l’EPA disposeront de résultats sûrs et indépendants sur lesquels fonder une évaluation correcte », vante le docteure Fiorella Belpoggi de l’institut Ramazzini, qui entend collecter les 1 million d’euros requis pour étudier la cancérogénéité, les effets multigénérationnels, les effets perturbateurs endocriniens et la toxicité du glyphosate.
    Il faut rire ou pleurer là maintenant???

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