Glyphosate : une étude épidémiologique très rassurante

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glyphosate

Le CIRC continue et pourtant… En mars 2017 déjà, les toxicologues de l’Agence européenne des produits chimiques, après prise en compte de toutes les études disponibles, avaient conclu que le glyphosate n’était ni cancérigène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction. Cette fois-ci, c’est une étude épidémiologique de longue durée menée auprès de 54 000 applicateurs américains de phytos (Agricultural Health Study), publiée le 9 novembre dans la revue scientifique Journal of the National Cancer Institute, et qui ne trouve aucun lien entre l’exposition à cet herbicide et le cancer. Dans la hiérarchie de preuves couramment admises en recherche, les études de cohorte – surtout si l’effectif est très important, ce qui est le cas en l’espèce, sont tout en haut, juste derrière les méta-analyses et les essais randomisés.

De quoi faire dire à Philippe Pavard, rédacteur en chef adjoint de La France Agricole que « si l’idéologie n’était pas aussi présente en France », de tels résultats « (devraient) amener notre ministre de la Transition écologique à, au moins, s’interroger pour le comité d’appel fin novembre, alors que la position française ne repose que sur la seule foi du Centre international de recherche sur le cancer (qui classe également la viande rouge comme « probablement cancérogène » et pourtant, personne ne parle de l’interdire !), quand toutes les agences officielles de la planète le contredisent ». « Il ne faut guère y compter » écrit toutefois Philippe Pavard, résigné, qui cite Nicolas Hulot exprimant sa volonté de « programmer la sortie de la plupart des pesticides » avec « pour arrière-pensée la généralisation de l’agriculture bio ».

Et le journaliste d’avertir le ministre : « En adoptant une telle posture, il devrait pourtant tout soupeser, car la bio utilise aussi des pesticides, même s’ils ne sont pas de synthèse, et les dossiers du sulfate, du cuivre, voire de l’huile de neem, risquent rapidement de lui revenir en boomerang ».

Philippe Pavard conclut son éditorial de ce vendredi 17 novembre en ces termes : « Les agriculteurs n’ont pas attendu Nicolas Hulot pour relever le défi sociétal et explorer de nouvelles pistes, comme l’agriculture de conservation, que le ministre ignore superbement, et qu’il s’apprête à tuer sans états d’âme, en lui retirant le brin de glyphosate qui lui était indispensable… »

20 commentaires sur “Glyphosate : une étude épidémiologique très rassurante

  1. Heureusement, le Sri Lanka (ex Ceylan) a interdit le Roundup .
    Pas si bête ce petit pays !

  2. néanmoins, la précaution subsiste : car, si les herbicides sont moins toxiques que les insecticides, les effets aigus et chroniques associés aux herbicides sont néanmoins souvent à la base de troubles cutanés, ophtalmologiques, digestifs et neuromusculaires et certains sont allergisants et aussi perturbateurs endocriniens :  » La prévention des risques des herbicides  » : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=533

    1. @Nadine
      l’article en lien ne fait que donner des informations générales sur les herbicides. Beaucoup d’herbicides cités sont interdits depuis longtemps ou totalement inutilisés: pour être sérieux il faudrait qu’ils mettent à jour leur texte !!.Pas très pro tout cela. Ensuite, ils devraient expliquer qu’en se protégeant ( gants,…) les risques sont très réduits même avec des molécules dangereuses. Si vous lisez les notices des médicaments c’est bien pire car là vous les absorbez directement contrairement aux pesticides.Si on veut interdire tous les cancérigènes probables ou a fortiori avérés il faut interdire la viande rouge, les frites, la charcuterie, le café, le basilic et quantité d’autres aliments. Et que dire du soleil?
      Parmi les pesticides il n’y a plus aucune molécule cancérigène avérée chez l’homme ( les produits comme l’arsenic, molécule bio d’ailleurs, ont été interdits)
      Les gens devraient d’abord s’inquiéter de l’essence ( substance volatile cancérigène certaine chez l’homme) qu’ils prennent en quantité énorme sans masque et sans gants!! et aussi des particules dans l’air qui proviennent du chauffage au fioul : le nucléaire serait une solution séduisante ou alors il faudrait se chauffer à 15 degrés et pas à 25 comme à la Poste , dans les écoles, dans les administrations etc…

      1. « et aussi des particules dans l’air »
        .
        Visionnez cette vidéo de la NASA mise en ligne sur le site de La Chaîne Météo (lien repris d’un post sur un fil de Skyfall ce matin)…
        Pour ce qui en est – entre autres – de notre beau pays, on se rend compte que l’atmosphère le concernant peut être naturellement « riche » en particules très diverses et de provenances fort lointaines !
        http://videos.lachainemeteo.com/videos-meteo/video-actualites-france/fumee–sable-et-ouragans—spectaculaire-animation-satellite-263815.php

        1. S’est-il produit un bug ?
          .
          Je remets mon post envoyé à 9h11…
          JG2433 22/11/2017 | 9:11
          Your comment is awaiting moderation.
          « et aussi des particules dans l’air »
          .
          Visionnez cette vidéo de la NASA mise en ligne sur le site de La Chaîne Météo (lien repris d’un post sur un fil de Skyfall ce matin)…
          Pour ce qui en est – entre autres – de notre beau pays, on se rend compte que l’atmosphère le concernant peut être naturellement « riche » en particules très diverses et de provenances fort lointaines !
          http://videos.lachainemeteo.com/videos-meteo/video-actualites-france/fumee–sable-et-ouragans—spectaculaire-animation-satellite-263815.php

        2. oui et c’est comme cela qu’en 2003 on eu 15000 morts du fait de la pollution venant du Nord est et en particulier de l’Allemagne: la politique anti nucléaire de l’allemagne et son recours au charbon allié au nombre d’industries pas toujours équipées des filtres nécessaires a été responsable de mortalité sur le Nord de la France.

          1. @ Visor
            «  »oui et c’est comme cela qu’en 2003 on eu 15000 morts du fait de la pollution venant du Nord  »

            >>> Cà c’est le genre de « statistiques » qui me fait toujours marrer! C’est comme les comptes de « morts prématurées »… Pendant la canicule, des vieillards de 90 ans ont été comptés dans les morts attribuables à la canicule! S’ils avaient « mourru » de leur grand âge en octobre c’est à dire deux mois après l’épisode de grande chaleur, ils n’auraient pas été inclus dans les stats!

            1. A l’époque j’avais lu des travaux statistiques sur cette question ( je ne sais pas si cela est encore accessible sur le net). En fait, il semblerait que l’on soit capable de prévoir exactement le nombre de morts à venir / mois sur la base des données historiques, de l’âge ….
              Dans le cas de 2003 la sur mortalité de juillet-août n’a pas été compensée par une sous-mortalité en fin d’année, ce qui a fait dire qu’il y a bien eu quelque chose qui a provoqué une mortalité qui n’aurait pas eu lieu. Ensuite, les statisticiens ont constaté que la température seule n’expliquait pas la totalité de cette sur mortalité ( il y avait des zones à température très élevées avec peu de sur moralités). C’est comme cela qu’ils sont arrivés à montrer la corrélation entre les nuages de pollution ( stagnation comme sur Paris) et cette sur mortalité.

              1. C’est ancien mais j’ai gardé le souvenir que la mortalité avait baissé après la canicule et même qu’elle était restée au dessous de son niveau précédent.

              2. @physicien
                non: le rapport INSERM ( parte 2 : 76 pages) montre bien qu’il n’y a pas eu de sous mortalité en fin d’année 2003 ( résumé page 7 et 8).
                La canicule n’a donc pas eu pour effet d’avancer de quelques mois la mort de gens qui allaient mourir!

      2. En sus les pesticides modernes sont venus à partir des années 50 remplacer, l’acide sulfurique, herbicide le plus utilisé avant 1940 et infiniment plus dangereux, comme le DDT est venu remplacer l’arsenite de plomb, principal insecticide avant 1950.

        Il faudraient que les bobo essayent de comparer l’application d’acide sulfurique et celle de glyphosate, test de survie à la sortie du champ.
        L’acide acétique ou l’acide perlargonique sont des retour soft à l’utilisation des acides, irritants et dangereux dans tous les cas et si l’on se penche sur leurs effets long terme potentiellement cancérigènes , comme l’acide sulfurique…. et l’alcool pour son effet sur les voies aérodigestives supérieures, question de fréquence d’utilisation on parle d’exposition en toxicologie … pour le démontrer il faudrait se pencher sur la question, c’est fait pour l’alcool , à faire pour l’acide acétique et l’acide pélargonique.

    2. @ nadine

      La lecture de ce papier (dont l’origine n’est pas bien claire) laisse une impression bizarre! Il est daté de juin 2015 mais une partie de texte (liste des produits, conditions d’utilisation et d’exposition des utilisateurs) donne l’impression d’avoir été écrit dans les années ’70 …..

  3. OF avait fait sa deuxième page entiere de la catastrophe sanitaire du glyphosate ( cancers à foison ,enfants victimes de malformations ,etc ) en Argentine.
    Ajoutant l’horreur à la peur…

    Mais rien sur cette étude… Comme d’hab une désinformation en marche , on a du papier à vendre ….

    1. @ Roger
      « …la catastrophe sanitaire du glyphosate ( cancers à foison ,enfants victimes de malformations ,etc ) en Argentine. »

      >>>> Tout çà bien évidemment faux!

  4. @ Visor

     » non: le rapport INSERM ( parte 2 : 76 pages) montre bien qu’il n’y a pas eu de sous mortalité en fin d’année 2003 ( résumé page 7 et 8).
    La canicule n’a donc pas eu pour effet d’avancer de quelques mois la mort de gens qui allaient mourir! »

    >>>> Merci beaucoup pour cette nécessaire précision!!

Les commentaires sont fermés.