Générations Futures VS Hervé Novelli

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« Scandaleux : Hervé Novelli encourage ses administré.e.s à pulvériser des pesticides sur la voie publique ! Interpellez-le ! » Le groupuscule Générations Futures, qui intègre désormais l’écriture inclusive dans ses communiqués, s’est trouvé une nouvelle cible en la personne du maire de Richelieu (Indre-et-Loire). Le crime de ce dernier ? Avoir fait parvenir ce courrier à ses administrés où, prenant acte du fait que la commune est interdite d’utilisation de désherbants pour entretenir ses trottoirs, il invite les riverains, encore libres d’en faire usage, d’effectuer ce travail à la place de la ville :

lettre maireGénérations Futures est bien forcé d’admettre que « si l’interdiction d’utiliser des pesticides de synthèse est faite aux communes depuis 2017 (LOI n° 2015-992 du 17 août 2015), les jardiniers amateurs peuvent eux encore avoir recours à ces produits jusqu’en 2019 ». Le groupuscule juge toutefois la démarche du maire « scandaleuse » et le menace de poursuite s’il ne rédige pas « un démenti à ses administré.e.s ». UFC Que Choisir a aussi hoqueté, dénonçant (sous la plume d’un stagiaire ? D’accord, on leur cherche des excuses…) « un pousse-au-crime sanitaire et environnemental ». Rien que ça !

Hervé Novelli ne s’est pas laissé impressionner par Générations Futures et s’est expliqué dans les colonnes de La Nouvelle République du 13 novembre :

« Ce courrier c’était un cri d’alarme, face au désengagement de l’État, vis-à-vis des collectivités, en même temps qu’un appel au civisme. Je ne suis pas un fan des désherbants chimiques, mais dans l’affaire du glyphosate, il y a 3 poids et 3 mesures : une date ferme d’interdiction pour les collectivités, une autre pour les particuliers et un délai plus long accordé aux agriculteurs. Les services techniques ont estimé à 2 emplois, à temps plein, 6 mois par an, le personnel nécessaire, à l’entretien mécanique ou manuel de nos trottoirs, sans aucune compensation ; un entretien nécessaire pour maintenir l’attractivité d’une ville touristique. C’est pourquoi, je fais appel à mes concitoyens, pour que chacun nettoie devant sa porte. La ville aidera, avec les moyens autorisés, ceux qui sont dans l’incapacité physique de le faire. Une liste de ces moyens sera, d’ailleurs, publiée dans la prochaine revue des maires. »

Une tempête dans un verre d’eau, vous l’aurez compris. Quant aux illuminés de Générations Futures, ils ont mobilisé toutes leurs forces dans le lancement d’une pétition visant à « interpeller Hervé Novelli ». Résultat des courses : 97 signatures en une semaine… Hervé Novelli en tremble encore !

9 commentaires sur “Générations Futures VS Hervé Novelli

  1. Combien de temps faudra-t-il pour desceller les bordures de trottoir et combien cela coûtera-t-il de les refaire ?
    Novelli ferait mieux d’interpeller les ministres de la santé et de la recherche pour faire établir la réalité des résultats scientifiques sur le glyphosate.

  2. dans un an on recule de 50 ans: retour de la binette , du mal au dos… mais par contre nouvelle augmentation de l’absentéisme ( déjà colossal) car les anciens étaient plus rudes à la tâche.Les dos sont, semble t il, plus fragiles aujourd’hui. Une fois l’augmentation des moyens actée ( plus de monde nécessaire bien sûr) les collectivités feront appel à l’acide pélargonique 20 fois plus cher que le glyphosate: une vraie rente pour les fabricants de ce produit, lui aussi digne des années 1950 ( dose de 20 kg de produits chimiques / hectare!!).

  3. Au risque de paraître un brin provocateur ou à contre courant, j’estime que l’interdiction des pesticides de synthèse dans les lieux publics et pour les particuliers est arrivée bien trop tard, c’est au moment du Grenelle de l’environnement que ces interdictions auraient du être prononcées soit entre 2007 et 2010 pour leur application.

    En effet si les pesticides agricole de synthèse il faut prioritairement interdire leur utilisation au plus près du public donc dans les jardins publics, les trottoirs et les allées, bref dans l’espace urbain. Idem pour les particuliers qui n’ont ni formation pour les utiliser, ni équipements de protection. Les particulier dosent à l’  « à peu près », avec un matériel d’épandage vétuste, contrairement aux agriculteurs.
    Si les pesticides agricoles sont aussi dangereux que le dit la presse , il fallait donc absolument commencer par interdire ces usages et le plus tôt possible, là où la population est la plus nombreuse et où les applicateurs ne sont pas formés et protégés.

    La logique sera maintenant d’interdire tous les biocides contenant des substances qui ont été interdites en agriculture. Bonjour les punaises de lit, bonjour les moustiques tigre, bonjour les arboviroses … histoire de hâter la fin de cette histoire.

    Certains trouveront mon raisonnement spécieux, mais cette évolution est nécessaire pour mesurer les effets du « sans », les particuliers n’ayant rien à faire d’une absence de solution efficace pour gérer les bioagresseurs en agriculture , les étals des grandes surfaces restant garnis, si nécessaire en important massivement des denrées avec des résidus infiniment plus élevés, de pesticides agricoles interdits en France et en Europe.
    C’est le cas du glyphosate sur les grains importés qui permettront de produire du pain et de la bière que nous allons consommer avec de hauts niveaux de résidus par rapport à ce qui est observé actuellement ( infiniment inférieurs aux doses sans effet quand même) même si le glyphosate est interdit en France.

    1. « Certains trouveront mon raisonnement spécieux »
      —————–
      Non, ce n’est pas spécieux, c’est tout à fait logique, et justement trop logique pour l’esprit de l’escrolo moyen.
      Cette interdiction du « dangereux » glyphosate (on attend toujours d’avoir vu un seul certificat médical ou un acte de décès lui imputant la cause) dans les villes APRES la campagne alors que ça devrait rationnellement être dans l’ordre inverse démontre bien que les enverdeurs n’en ont rien à cirer de la santé publique, c’est purement politique pour pouvoir faire parler d’eux et pour emmerder un maximum de monde.

    2. Je suis d’accord avec votre approche.
      Mais j’émettrais un doute sur la réaction des français écolo-bobo-lobotomisés…
      Car même si les pires pestes biologiques envahissaient leurs vies, je crois qu’ils seraient capables de dire « c’est encore à cause des pesticides. On aurait du les interdire plutôt. Les parasites ont mutés et sont devenus envahissant à cause des pesticides utilisés trop longtemps » !!!
      Comme les communistes après la chute du mur de Berlin, ceux qui croyaient que l’effondrement du bloc communiste était le fruit de l’ultra-capitalisme !!!

  4. @Alzine

    « …..Certains trouveront mon raisonnement spécieux, mais cette évolution est nécessaire pour mesurer les effets du « sans »…… »
    >>>> J’ai tendance à partager votre approche en vertu du principe selon lequel les « gens »ont tendance n’apprendre que par la méthode des  » coups de pieds au cul » également connue dans certains milieux comme la « preuve par l’absurde »!

    1. Quant à moi , je ne partage pas du tout cette stratégie qui est du  » moins-moins  » ( toute le monde perd). Au nom de quoi faudrait il pénaliser tout le monde au prétexte qu’il y a quelques % d’idiots idéologues et méchants.C ‘est du nivellement par le bas. Avec ce raisonnement là il n’y a plus de nucléaire, plus de sociétés multinationales,plus de liberté etc… On finit tous dans la misère , la dictature et la guerre.Je pense au contraire que ceux qui défendent les solutions les plus pertinentes doivent s’imposer par tous les moyens car la force et le bien ( ce sont les solutions qui marchent et c’est grâce à cela que le niveau global de la société est élevé) sont de leur côté . Les forts doivent battre les frustrés qui cherchent à faire passer ce qui réussit comme le mal.

  5. @ Visor,

    Dans un monde rationnel vous auriez raison.
    Dans un monde où les faits alternatifs font le quotidien de nos journaux télévisés et des chaînes publiques de radio et pas publiques aussi, je m’interroge.

    Lisez http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2017/11/15/des-punaises-de-lit-aussi-sur-le-campus-du-saulcy

    Et dites moi si ces étudiantes regarderont les insecticides biocides avec le même oeil, et les journaux remplis de faits alternatifs avec la même approche. Je ne pense pas pour plus 50% d’entre elles.
    Les autres, il en existent qui comprennent plus lentement, méritent la proximité des punaises de lit, jusqu’à ce qu’elles comprennent où est le risque et où est le bénéfice!

    La chimie moderne n’a pas que des inconvénients mais il faut le toucher, comme ces étudiants, pour le réaliser.

    Il n’est pas question dans leurs demandes de traitements par la chaleur ou par le froid mais bien de « désinfection » . Il faut désormais exiger la composition des produits utilisés.

    L’idéal serait de tester de la poudre de diatomée dans une résidence aux étudiants plus écolos ( modalité verte) et un bon mélange bien chimique avec permethrine, BPO et methoprène ( perturbateur endocrinien garanti) dans une résidence aux étudiants pragmatiques (modalité chimique) , histoire de voir, les verts devenir plus rouges ou plus bleus, bref plus du tout verts.
    Poudre de diatomée et traitement à la vapeur dans la modalité écolo, jusqu’à ce que les punaises de lit les fassent changer de couleur ou que le vert s’affadisse .

    Zygomar nous parle de « méthode des coups de pieds au cul « , moi je propose un plan d’expérience, plus scientifique et un brin hypocrite.

    1. On peut effectivement tactiquement laisser quelques problèmes subvenir pour que les gens réalisent quels sont les risques et les bénéfices mais , pour moi, la stratégie doit avoir pour objectif de gagner et de ne pas laisser quelques idéologues abrutis anéantir la société.Pour cela il faut systématiquement combattre les mensonges et ne pas laisser développer des arguments sans queue – ni tête.

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