Gilles Rivière-Wekstein : « Ce qui me gène, ce n’est pas le bio, c’est la perception que les Français ont du bio »

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Le 24 octobre dernier, le journaliste indépendant Gilles Rivière-Wekstein était l’invité de « L’Info du vrai » présenté par Yves Calvi sur Canal +. L’occasion pour lui de rappeler quelques vérités dérangeantes comme la suivante :

« La principale raison pour laquelle les Français achètent du bio, c’est qu’ils pensent que c’est meilleur pour leur santé. 86% sont convaincus que c’est le cas. Et bien non. L’agriculture française en général, nos produits, sont sains, sont très bons. Il n’y a aucune raison d’avoir peur de ce qu’il y a dans son assiette. »

Une peur alimentée par plus de 80 émissions par an et à laquelle le lobby du bio a économiquement intérêt, continue Gilles Rivière-Wekstein :

8 commentaires sur “Gilles Rivière-Wekstein : « Ce qui me gène, ce n’est pas le bio, c’est la perception que les Français ont du bio »

  1. Moi, c’est le bio aussi qui me gêne car
    * hyper subventionné grâce aux impôts pris aux non bios sans leur consentement ( = vol ): c’est autant d’argent qui ne va pas dans les secteurs d’avenir et donc cela crée du chômage
    * pratiques non hygiéniques : on laisse se développer des micro organismes sans aucune idée de ce que cela peut faire ( y compris ceux contenus dans les excréments et qui se recombinent génétiquement on ne sait pas comment): ce sont les voisins qui payent! ( les champignons ou insectes ne s’arrêtent pas à la parcelle bio).
    *stérilisation des sols avec la sur utilisation du cuivre ( vigne)
    *légéreté des dossiers pesticides bios ( phéromones,….) ; c’est le deux poids deux mesures.
    *Apprenti sorcier avec l’utilisation des insectes prédateurs d’autres insectes ( aucune étude d’impact sérieuse)
    * Risques sanitaires ( mycotoxines, E coli…) avec la bienveillance de l’état
    * remplacement de produits peu chers et efficaces par des produits chers moins efficaces en jardineries ( glyphosate, anti limaces …)
    etc… on pourrait continuer ainsi la liste sans difficulté.
    Les coûts cachés du bio doivent être évalués et pris en compte.
    Donc, oui le bio me gêne et m’impacte .

  2. En dehors effectivement des subventions qui sont données à ceux qui se reconvertissent à l’AB (de 300 à 400€ à l’ha), on peut lister un certain nombre de griefs contre l’AB (empruntés pour la plupart sur le site de Risk Monger et Seppi) et aménagés/complétés pour certains :
    1) trop cher et de mauvaise qualité (notamment par la présence accrue de mycotoxines, surtout si non « traité ». Problème sous-estimé des mycotoxines qui sont quasiment toutes cancérogènes et dans tous les cas bien plus dangereuses que les pauvres tracicules d’ombre de présence des pesticides utilisés en conventionnels et en AB)
    2) favorise le travail des enfants en Afrique
    3) l’AB demande plus de terre avec des rendements inférieurs, réduisant la biodiversité.
    4) Le secteur de l’AB utilise des tactiques de lobbying contraire à l’éthique
    5) Les pesticides naturels sont (aussi) toxiques pour les abeilles.
    6) Les pesticides naturels sont (aussi) toxiques pour les humains (B. Ames)
    7) La recherche ne montre aucune différence de goût ni pour la nutrition, la santé et la sécurité (au moins 4 méta-analyses l’ont démontré).
    8) Le travail du sol libère davantage de CO2 (les PGM ont un meilleur quotient d’impact environnemental QIE que l’AC ou l’AB)
    9) La recherche anti-OGM et anti-pesticides est basée sur une science indigente et militante (et on atteint des sommets de bêtises avec la biodynamie).
    10) 1 an de résidus de pesticides dans son alimentation est moins toxique qu’une seule tasse de café.
    11) Les OGM sauvent des vies car on peut leur faire produire des protéines très intéressantes pour la santé de l’homme en particulier (insuline, hormone de croissance …), les PGM ont des teneurs plus faibles en mycotoxines : démontré depuis 1997 et utilisent moins de pesticides !
    12) L’alarmisme sur les hormones et les perturbateurs endocriniens est exagéré. Et d’ailleurs l’AB en utilise (huile de Neem par exemple, roténone il n’y a pas si longtemps !)
    13) Davantage de polluants dans les eaux souterraines du fait de l’utilisation d’engrais organiques (notamment des bactéries fécales).
    14) L’AB a conduit à de graves accidents et décès (E. coli : 10% AB, 2% Agriculture conventionnelle = AC). « Accident en 2011 en Allemagne initialement appelé Concombre ‘bio’ », (il s’agissait en fait de pousses de fenugrec) ayant conduit à 53 décès, 800 insuffisances rénales à vie). D’autres accidents avec l’AB ayant conduit à des décès ont été recencés notamment aux USA. Il est évident qu’un seul accident sérieux et a fortiori qui se serait terminé par un décès aurait signé l’arrêt total des OGM (PGM) dans le monde. Alors qu’il y a des accidents chaque année avec les produits issus de l’AB … on continue de plus belle ! cherchez l’erreur !
    15) Les produits issus de l’AB augmentent la susceptibilité au cancer.
    16) Les animaux souffrent lorsqu’on leur refuse la médecine (notamment les antibiotiques).
    17) La réduction des rendements agricoles crée de l’insécurité alimentaire
    18) Le « bio » (usurpation indécente de ce préfixe d’ailleurs) accentue l’exclusion sociale.
    19) Exporter des idéologies anti-technologies vers les PeD est immoral
    20) Les campagnes en faveur du « bio » dénigrent les agriculteurs conventionnels (Biocoop s’est récemment fait condamné pour ce motif, 40 000 € d’amendes).

    L’AB a réussi à faire croire à tout le monde qu’elle n’utilisait pas de pesticides (en fait il s’agit, dans leur charte, des pesticides de synthèse bien qu’elle s’auto-autorise malgré tout les préparations de synthèse à base de cuivre = bouillie bordelaise et/ou de soufre).
    Mais l’AB qui utilise donc 439 pesticides les qualifie de biopesticides comme si le préfixe « bio » les éxonéraient d’une dangerosité éventuelle.
    On peut s’en procurer la liste officielle sur un site du gouvernement. Certains, comme l’huile de Neem (perturbateur endocrinien), sont connus pour être dangereux.

    Ces quelques arguments (on pourrait en avancer d’autres) montrent qu’il est sûr que le développement de l’AB conduit à une impasse pour l’agronomie et la planète.
    Et en plus, certains voudraient imposer les produits issus de l’AB dans les cantines scolaires (inconscients du danger supplémentaire auxquels ils exposent les enfants !). Pour ma part, je refuse ce diktat et tout comme maintenant il y a la religion du sans ceci et du sans cela, il serait normal que l’on propose des repas « non-AB », pas d’imposition SVP ! laissez-nous le choix de notre alimentation !

    1. gattaca 11/11/2017 | 6:10

      >>>> Magnifique! Bravo! Félicitations et merci! Ces arguments étaient bien entendu connus et disponibles mais de façon dispersée! Merci de les avoir regroupés dans une liste qu’il est bon maintenant de diffuser très largement!

    2. « 2) favorise le travail des enfants en Afrique »

      En Californie, les producteurs bio ont obtenu une dérogation pour l’utilisation de la binette à manche court.

      On peut aussi ajouter qu’une partie de l’agriculture dite biologique utilise des fertilisants organiques issus de l’agriculture conventionnelle, c’est-à-dire des engrais de synthèse « blanchis » dans des exploitations conventionnelles — mais pas « industrielles », on a sa fierté chez les idéologues du bio.

      Les pyréthrines naturelles produites dans des pays en développement le sont à l’aide de fongicides… de synthèse.

  3. @ gattaca
    « 1 ) notamment par la présence accrue de mycotoxines, surtout si non « traité ».
    Problème sous-estimé des mycotoxines qui sont quasiment toutes cancérogènes et dans tous les cas bien plus dangereuses que les pauvres tracicules d’ombre de présence des pesticides utilisés en conventionnels et en AB). »

    Ce n’est pas systématique, avec le labour ( pour son effet sur les mauvaises herbes en bio ) qui enfouit les résidus de la précédente culture, systématique en bio et la très faible surface de maïs qui n’est jamais un précédent pour le blé, le blé bio n’est pas plus exposé que le bio conventionnel qui est souvent en non labour avant le blé ( grâce aux herbicide et au glyphosate) et qui pour une part peut suivre un maïs. Le labour est également efficace pour enfouir les sclérotes d’ergot et les vulpins et ray-grass qui favorisent le développement de l’ergot.
    Cela dépend des jeux de données pour faire la comparaison entre le blé bio et le blé non bio.
    Cependant en tendance vous avez raison, notamment pour le maïs bio plus complexe à produire sans mycotoxines en bio ( la majorité des dépassements de fumonisines dans la farine de maïs concernent du maïs bio). Pour le blé conventionnel avec les mêmes pratiques, labour et précédent, grâce aux fongicides et à la diversité de variétés supérieure, le conventionnel serait moins affecté. Toutefois dans la pratique la technicité permise par les fongicides et herbicides fait que parfois l’exposition agronomique aux fusarioses qui sécrètent les mycotoxines DON et ZEA principalement ( précédent et travail du sol avant le blé) ou à l’ergot du seigle est supérieure.
    Tout dépend donc du jeu de données que vous utilisez.

    Le cas des mauvaises herbes toxiques me parait plus significatif comme difficulté en bio.

    On a largement commenté le cas du datura dans le sarrasin, ou dans les légumes, idem dans l’ensilage du maïs, il s’agit ici d’alcaloïdes tropaniques à effet aigüe.
    Le cas des alcaloïdes pyrrolizidiniques est tout aussi voire plus préoccupant, d’actualité dans les tisanes de plantes bio ou certains thés, contaminations qui peuvent être dues à la nature de la plante qui est riche dans ces alcaloïdes ( bourrache, consoude, Eupatoire…) lorsque prises en infusion mais de façon plus fréquente en lien avec une contamination par des mauvaises herbes, vraiment très mauvaises, notamment des séneçons… attention alors au mesclun mais pose aussi problème dans le miel ( le nectar collecté par les abeilles étant particulièrement riche ) ou le lait si le foin est riche en séneçons, le bio est alors beaucoup plus exposé.
    Dans ce cas, il s’agit souvent de risque chronique, destruction du foie (ces alcaloïdes sont hépatotoxiques), risque accru de cancer (cancérigènes, même si le CIRC n’a pas pris le temps d’examiner ce cas, bien trop naturel pour être digne d’intérêt) et génotoxiques. Les autorités sanitaires allemandes et suisses, très sérieuses dans leur approche, ainsi que l’EFSA font des constats qui font craindre des risques anciens, méconnus et de plus en plus inquiétants avec la progression des séneçons et le retrait des herbicides pour les combattre.

  4. Lire « le blé bio n’est pas plus exposé que le blé conventionnel qui est souvent en non labour avant le blé  » mais les lecteurs attentifs auront corrigé.

  5. On lira entre autres:

    https://www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home/themes/animaux-rente/abeilles/bienenprodukte/honig/schadstoffe/pyrrolizidin-alkaloide.html
    http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2017.4908/full

    et plus récent et très d’actualité un article généraliste assez correct:
    http://www.santemagazine.fr/actualite-the-ce-qu-il-faut-savoir-sur-les-alcaloides-pyrrolizidiniques-76886.html

    En revanche la communication cet automne sur leur détection dans les thés et infusions par la plupart de médias qui n’ont pas été capables ou feignent de ne pas être capables de faire la différence entre alcaloïdes tropaniques et alcaloïdes pyrrolizidiniques est d’une vacuité et d’une incompétence ahurissantes.

    Ces alcaloïdes sont infiniment plus préoccupants que les alcaloïdes tropaniques, du fait du risque chronique, à très faibles doses, qu’il sont contenus dans diverses mauvaises herbes et surtout qu’ils passent dans différents produits animaux miel et lait notamment, dans le cas du lait, l’élevage bio est clairement beaucoup plus exposé du fait de l’alimentation à partir du fourrage des prairies ( foin ou pâturage) plutôt que du maïs qui apparait sécuriser la production de lait. En sus l’élevage conventionnel sur prairies dispose (encore) d’une bonne gamme d’herbicides pour éliminer les plantes riches en alcaloïdes pyrrolizidiniques. Très très difficile en élevage bio de s’en débarrasser sauf à interrompre la production bio pendant 5 ou 10 ans, de repartir en conventionnel (avec herbicides) avant de reprendre la production bio une fois les prairies nettoyées.

    1. Merci à Alzine et Seppi pour leurs compléments !

      On va pouvoir ajouter à cette liste les 12 principaux mensonges du « bio » relatés par Risk Monger et traduit en français par Seppi.

      Pour les mycotoxines, je suis d’accord avec les commentaires d’Alzine.
      Je pourrais rajouter qu’un sélectionneur « blé » dans les années 1990-1995 avait noté la réapparition de maladies telles la carie (certains documents notent l’existence de plus de 800 espèces de « carie ») et le charbon chez des agriculteurs se tournant vers l’AB.
      en théorie, ces agriculteurs devaient « stériliser » leurs terres pendant 5 ans (de spores sont mêmes retrouvées au bout de 10 ans) et il était dubitatif sur le fait que ces agricutleurs allaient respecter ce délai ! Ces chmapignons produisent également des mycotoxines (un fonctionnaire du Ministère de l’agriculture m’en avait donné les noms). Ce ne sont pas des mycotoxines courantes donc peu connues, non recherchées et dont les effets le sont encore moins.

      Les années 2012 et 2013 sont connues pour avoir eu des quantités de mycotoxines très importantes dans les récoltes aux USA notamment mais pas seulement (Russie … contamination du lait, Italie destruction de lait également pour ce pays).
      Le livre de Galtier et al (Danger dans l’assiette; 2011 Ed Quae) centré principalement sur les mycotoxines montrent que ce danger existe depuis que l’homme s’est mis à cultiver !

      On met le paquet depuis des années sur les dangers des pesticides (nos parents ont subi en plein des quantités importantes de pesticides dans leurs rations alimentaires (au moins 10 x plus que maintenant et autrement plus dangereux car beaucoup sont interdits depuis). Bizarrement, (mais évidemment simultanément à l’amélioration des conditions d’hygiène) l’espérance de vie a augmenté notablement dans les pays développés…
      On pressent bien un problème avec les pesticides … mais on a peine à établir de relations sans équivoque de cause à effet.
      Un élément qui est resté constant avant l’agriculture industrielle et le « bio » (sans intrants) obligé d’avant la Deuxième Guerre Mondiale, c’est la présence des mycotoxines !

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