BALIVERNE #15 Les circuits courts sont meilleurs pour la planète

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BALIVERNE #15 Les circuits courts sont meilleurs pour la planète« Pour beaucoup de consommateurs, manger local constitue le moyen efficace pour lutter contre la pollution. Or selon le Commissariat général au Développement durable, cet impact est faible. Le transport des denrées alimentaires ne compte que pour 17% des émissions de gaz à effet de serre de la chaîne alimentaire (6% pour le transport de marchandises + 11% par le consommateur final lors de ses déplacements en voitures pour faire ses courses). En réalité, les pratiques de productions sont beaucoup plus déterminantes en matière de bilan environnemental que le transport. Une étude allemande de 2010 (Food import versus regional production, Maria Müller-Lindenlauf, IFEU, 2010) a, par exemple, évalué qu’une salade cultivée en Allemagne sous serre en hiver aura un bilan en terme de CO2 émis deux fois plus élevé que le même légume importé d’Espagne où il aura été cultivé en plein air. Mais même en ne considérant que le transport, le bilan environnemental est parfois plus avantageux pour les longs parcours. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) explique en effet que les émissions par kilo transporté avec une camionnette sont environ dix fois plus importantes que pour un poids lourd de 32 tonnes et cent fois plus importantes que pour un cargo transocéanique. Ainsi, une étude de 2006 (La consommation d’énergie finale de différents produits alimentaires : un essai de comparaison, Elmar Schlich et all., Le Courrier de l’environnement de l’INRA, 2006) a établi que les émission d’un kilo d’agneau néozélandais transporté par bateau sur 20 000 km puis par poids lourd sur 400 km était similaire aux émissions d’un kilo d’agneau allemand transporté en camionnette par le producteur sur 100 km. Enfin, pas besoin de culpabiliser en mangeant des aliments transportés par avion : le fret aérien alimentaire et non-alimentaire ne représente que 2% des marchandises transportées dans le monde, mais surtout, la moitié de ce fret s’effectue en soutes sur des vols de passagers qui auraient lieu même sans marchandise. Autrement dit, dans la réalité, ce mode de transport de denrées génère 0 CO2 additionnel. »

5 commentaires sur “BALIVERNE #15 Les circuits courts sont meilleurs pour la planète

  1. Ceci est tout à fait exact : il est préférable de faire venir des tomates du Sud de l’espagne ( serres en plastique non chauffées) que d’acheter local des tomates de Bretagne ( serres chauffées). Le transport par cargo induit une consommation d’énergie fossile par kilo marginale par rapport aux transports locaux par voiture ( et ce sera encore bien mieux dans les années à venir). Par contre, arrêtons encore une fois de présenter le CO2 comme le problème unique. Le problème c’est d’abord l’économique ( €), la baisse des stocks d’énergie non renouvelable et la pollution qui tue ( particules , composés volatils cancérigènes etc..).

  2. mais surtout, la moitié de ce fret s’effectue en soutes sur des vols de passagers qui auraient lieu même sans marchandise. Autrement dit, dans la réalité, ce mode de transport de denrées génère 0 CO2 additionnel. »
    FAUX : quand vous ajouter 1kg de fret à un transport de passagers vous augmentez la consommation de l’avion ! Bien sur le trajet aurait eu lieu quand meme mais avec une consommation moindre .
    Résultat : plus d’émission de CO2 par kg supplémentaire ….c’est pourtant simple.

  3. Analyse parfaitement juste pour la salade (sous serre) , pour l’agneau (par des petits producteurs locaux), elle serait aussi certainement pour le blé.

    Plus les unités de production sont de petite taille, plus le coût environnemental du transport est élevé, problème de coût marginal.

    En revanche la diversité des productions locales et l’achat local apportent une sécurité alimentaire à la population ( pas l’agriculture urbaine hors jardin familial historique, agriculture urbaine qui relève de la bobologie absolue et pose des problèmes sérieux de contaminants).

    Il est évident que la production sous serre dans des régions fraiches et peu ensoleillées reste un non sens environnemental, elle permet cependant de maintenir l’activité de la filière et les emplois toute l’année.

    Le coût environnemental unitaire de la salade ou de la tomate produite sous serre en hiver doit être rapportée au coût moyen sur l’ensemble de la saison mais aussi aux limites de l’Espagne quant à l’eau disponible pour cette production.

    Enfin le principe est de ne pas spécialiser à l’excès une région pour éviter les conséquences d’ accidents si un problème climatique, parasitaire ou industriel ( une centrale nucléaire qui claque, quelle qu’en soit la raison, comme à Fukushima).

    Le principe reste de ne pas « mettre tous ses oeufs dans le même panier » , valable aussi en agriculture.

    Spécialisation de certains territoires dans les domaines où ils sont le plus performants : blé, orge, betteraves, pommes de terre, colza et luzerne dans la Marne; maïs (grain, doux, semences) , soja, légumes industriels, et élevages de palmipèdes dans les Landes; Maîs ensilage, blé, orge, prairies, pommes de terre semences, légumes de plein champ ou en serres et élevage bovin en Bretagne … mais tout en maintenant de la diversité sur l’ensemble de ces régions, éviter la trop forte spécialisation tout en maintenant les atouts d’un territoire pour certaines productions.

    1. En Espagne dans la plus grosse zone mondiale de production de légumes en serres ( non chauffées) l’eau utilisée est de l’eau de mer dessalée.D’une manière générale il n’y a pas de problème de quantité d’eau : il suffit de la transporter ( on transporte bien sur des milliers de KM du gaz…) et de l’assainir. C’est donc un sujet économique et pas un problème de ressource.
      la diversité locale n’est pas possible partout ( nos ancêtres mangeaient l’hiver carottes, navets ou choux selon les régions). La plupart des consommateurs ne sont pas prêts à se priver de manger ce qu’ils aiment ( banane,oranges ….) et quand ils le veulent.La production et les filières doivent s’adapter à la demande et non l’inverse.Par ailleurs il est impossible d’avoir tous les savoir faire dans une même région ( vins- fromages-volailles-légumes-fruits etc…) .L’avenir passe par l’exploitation de ses atouts et savoir faire , la compétitivité et l’excellence des filières donc la spécialisation et l’industrialisation. Le local ne peut représenter qu’un petit marché à certaines périodes de l’année et dans des régions favorisées et pour des productions limitées en nombre.Les politiques se fourvoient en le présentant comme la solution aux problèmes même si cela leur fait plaisir de court circuiter les méchants de la grande distribution. Si on exclue les zones urbaines il ne reste plus beaucoup de gens pour manger local. Le local doit être connecté au business du tourisme ( France= premier pays au monde ) car l’image de la France est au top au niveau des produits agro alimentaires. 70 millions de visiteurs ( donc plus que de Francais) ont une occasion d’être confrontés à l’excellence Francaise ( vins- fromages-biscuits-foie gras-huîtres ..) et de devenir clients ( via le net): c’est donc les touristes et l’exportation qui doivent être la cible et non les soixante huit tard gauchistes attardés.En vendant pour 200 € de produits en moyenne à chaque touriste ( + effet boule de neige car ils ont des amis ….) cela fait 14 milliards € additionnels! Mais ceci ne peut se faire qu’avec justement la spécialisation et la production de masse car il faut répondre à la demande ( la mode du local en France est au contraire liée au petit producteur incapable de fournir de la quantité) . N’oublions pas qu’il y a des centaines de millions de gens dans le monde qui seraient ravis d’acheter certains de nos produits alimentaires mais encore faut il savoir produire et surtout marketer. En résumé, pour moi les produits de terroir doivent cibler le tourisme et non les idéologues de la petite paysannerie non capitaliste.

  4. L’affaire du fipronil a montré que les circuits courts étaient ceux où les contrôles étaient les plus rares …

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