« Résister à la fabrique de la peur »

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"Panique dans l'assiette / ils se nourrissent de nos peurs" : entretien avec Gil Rivière_WeksteinGil Rivière-Wekstein, auteur de Panique dans l’assiette, est interrogé dans La France Agricole. Il y rappelle qu’« il est très facile de manipuler les consommateurs et de leur faire peur » et que « rien qu’à la télévision, il y a une émission anxiogène sur l’alimentation tous les trois jours, soit 80 par an, avec une présentation frauduleuse de la réalité ».

Jamais notre alimentation n’a été aussi sécurisée et tracée
Le journaliste indépendant dénonce les « pseudo-études scientifiques » qui « nous font croire que les produits issus de l’agriculture conventionnelle sont toxiques » mais qui « se gardent bien de parler de la dose journalière admissible, c’est-à-dire celle sans aucun effet nuisible sur la santé ». « On fait croire aux gens que, même en quantité infime, tout résidu de traitement phytosanitaire est dangereux », « ce qui n’est pas vrai, bien entendu » synthétise Gil Rivière-Wekstein qui rappelle que « jamais notre alimentation n’a été aussi sécurisée et tracée » et qu’« en France, la disponibilité et la diversité de bons produits sont très fortes », « il suffit de voyager à l’étranger pour s’en rendre compte ».

Un dénigrement du conventionnel à but lucratif
« L’agriculture est le seul domaine économique où des filières communiquent sur l’idée que ce que les autres font est dangereux ou toxique » continue Gil Rivière-Wekstein qui « pense à la filière bio et aux marchés du ‘sans’ comme le très à la mode ‘sans gluten’, ou le ‘sans OGM’, le ‘sans antibiotique’, etc. » Les peurs des consommateurs sont entretenues « dans des buts idéologiques » mais aussi « commerciaux », ce qui est rarement dénoncé ailleurs.

Sortir du fantasme « Small is beautiful »
Résultat, « une ambiance insupportable pour les agriculteurs » et un consommateur « plongé dans un monde de fantasme déconnecté de la réalité, avec comme credo que ce qui est naturel, petit et local serait forcément mieux ». Or, rappelle Gil Rivière-Wekstein, « la proximité n’est pas un gage de qualité des produits » : « voir un producteur sur le marché inspire peut-être confiance, mais contrairement aux idées généreusement répandues, en circuit court, la fraude est bien plus facile. Les garanties et la traçabilité sont largement plus sécurisées sur les produits dans les circuits longs ».

Dire la vérité aux consommateurs
Pour Gil Rivière-Wekstein, « les consommateurs sont victimes de cette ‘fabrique de la peur’ organisée par certains lobbies : « En réalité, ils sont les dindons de cette farce car ils achètent des produits toujours plus chers sur la base d’une anxiété qui n’a aucune justification. » Et le journaliste de conclure en ces termes rassembleurs : « Plusieurs systèmes de production peuvent cohabiter, il faut arrêter de les opposer. »

6 commentaires sur “« Résister à la fabrique de la peur »

  1. L’affaire des oeufs au fipronil a bien montré le risque des circuits courts. Une PME sympa démarchait directement des éleveurs en leur proposant un produit naurel. C’est parce que les oeufs sont ensuite entrés dans un ircuit long qu’ils ont été contrôlés.

    1. Tout à fait d’accord.
      En outre le produit vendu était « certifié AB » !!!

  2. « mais contrairement aux idées généreusement répandues, en circuit court, la fraude est bien plus facile. »
    C’est sur que voir un « producteur local » (je suis en Savoie) vendre des fraises et des cerises au mois d’octobre me fait doucement rigoler… Mais bizarrement les consommateurs bobo ne voient rien à redire !!!
    Ce qui démontre à quel point ces gens là sont totalement déconnectés de la réalité du cycle des saisons/production.
    Et pourtant, je ne suis pas dans une grande ville. Mais le boboïsme est partout le même !!!

    1. Désolée de vous contredire, mais des fraises en octobre, ce n’est pas surprenant ! Je suis productrice de fraises, certes sous serre (mais non chauffées,il n’y en a vraiment pas besoin, surtout en ce moment avec nos 26 °C !), dans la Marne, et nous avons encore des fraises, goûteuses et sucrées (merci Mr Soleil !). Les variétés remontantes sortent des fleurs tant qu’il ne gèle pas, et donc donnent des fraises tant que les conditions climatiques le permettent. L’an passé, avec le très bel automne que nous avons eu, nous sommes allés jusque mi novembre et certains de mes collègues (en serres non chauffées également) jusque début décembre.

      1. exact pour les fraises ( je m’étais fait la même remarque) mais vrai pour les cerises

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