La pilule, le perturbateur endocrinien dont les écolos n’osent pas parler

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"J'arrête la pilule", de Sabrina Debusquat. Ed. Les liens qui libèrent.
« J’arrête la pilule », de Sabrina Debusquat. Ed. Les liens qui libèrent.

Dans J’arrête la pilule aux éditions Les Liens qui Libèrent, la journaliste indépendante Sabrina Debusquat n’a pas peur de choquer ces femmes, qui font attention à se démaquiller avec des produits bio, mais avalent leur pilule chaque jour sans se poser la moindre question…

Interrogée par L’Obs, elle rappelle tout d’abord que la pilule est un perturbateur endocrinien :

Aujourd’hui, on associe tellement le terme « perturbateur endocrinien » aux pesticides qu’on ne pense pas que certains médicaments en sont.

Perturbateur endocrinien qui atteint toute la population, même celle (59% en 2013 contre 50% sept ans plus tôt) qui ne la prend pas :

La pilule contient une hormone de synthèse, l’éthinylestradiol (EE2). Les femmes en rejettent dans leurs urines. Or, cette molécule n’est éliminée qu’à 60% par nos stations d’épuration et se retrouve donc dans nos rivières, puis dans l’eau du robinet. Les conséquences en sont connues : les poissons mâles sont féminisés, leur fertilité est gravement altérée.

Avec des conséquences dramatiques pour les hommes :

Les universitaires britanniques Susan Jobling, toxicologue réputée, et Richard Owen ont, en 2013, appelé à un débat public sur l’EE2. Ils le soupçonnent d’avoir des effets préoccupants sur les mâles humains. Depuis l’introduction des perturbateurs endocriniens dans la nature, et dans l’espèce humaine via la pilule, on constate une hausse des malformations de l’appareil génital des petits garçons, comme l’hypospadias [anomalie de l’ouverture de l’urètre, NDLR] ou la cryptorchidie [les testicules qui ne descendent pas, NDLR]. Comment l’expliquer ?

Conséquences d’autant plus dramatiques que l’EE2 est 1 000 fois plus puissant que le bisphénol A :

La toxicologue Annette Lexa (université de Metz, Eurotox) utilise à ce propos une image marquante : en matière de perturbateurs endocriniens, le bisphénol A est une 2CV, tandis que l’EE2 est une Ferrari…

Résultat :

(…) l’EE2 a de forts effets avec une petite dose.

pilule contraVoilà qui devrait mobiliser les écolos de tout poil… Et bien non, en bons idéologues que les faits n’intéressent pas, ils préfèrent s’acharner sur les agriculteurs par exemple, quitte à confondre danger et risque. On apprend aussi dans l’essai que la prise de la pilule équivaut à une castration chimique :

La pilule fait baisser jusqu’à 50% le taux de testostérone chez la femme. Or, la testostérone est l’une des principales hormones du désir sexuel. Dans le cadre de mon enquête, j’ai mené un sondage auprès de 3.600 femmes. Lorsqu’elles arrêtent de prendre la pilule, la plupart d’entre elles notent une remontée spectaculaire de leur libido. Beaucoup n’étaient pas conscientes de cet effet secondaire car elles n’ont eu de vie sexuelle que sous pilule… Quand elles s’en rendent compte, elles s’estiment flouées !

Sans parler du risque de cancer du sein, multiplié par 1,6 chez les femmes qui prennent la pilule depuis des années :

Pour en revenir à votre multiplicateur de 1,6, qui est en effet l’objet d’un consensus, faisons quelques calculs : cela signifie que sur le total des Françaises prenant actuellement la pilule 450 à 950 d’entre elles vont déclencher un cancer du sein qu’elles n’auraient pa eu sans. Le taux de survie à cinq ans étant d’environ 30%, cela signifie quand même ​108 à 216 ​décès. « 

De quoi faire conclure à Nasrine Callet, oncologue-gynécologue à l’Institut Curie, interrogée par L’Obs :

Il ne faut pas délivrer la pilule à une fille migraineuse ni à une fille qui fume ni s’il y a un cas d’AVC dans sa famille. Il faut être prudent aussi avec une femme ayant une mutation génétique cause de cancer du sein. Je n’étais pas d’accord lorsque l’ancienne ministre de la Santé a proposé que les pharmaciens puissent délivrer la pilule sans consultation préalable. La pilule n’est pas un bonbon.

10 commentaires sur “La pilule, le perturbateur endocrinien dont les écolos n’osent pas parler

  1. Et pour les risques de cancer du sein nous sommes en dessous de la réalité, il s’agit ici de pilules plus faiblement dosées, 3ème et 4ème génération principalement, l’augmentation de prévalence des cancers du sein était plus forte sur les pilules de première génération plus dosées.
    Source: Cancer Research July, 2014 doi: 10.1158/0008-5472.CAN-13-3400 Recent Oral Contraceptive Use by Formulation and Breast Cancer Risk among Women 20 to 49 Years of Age

     » · Les pilules contraceptives à forte dose d’œstrogène (1ère génération- Triella® en France) sont associées à un risque de cancer du sein multiplié par 2,7
    · A dose modérée d’œstrogène (2ème génération- Minidril®, Adepal®, Trinordiol®) sont associées à un risque de cancer du sein accru de 60%,
    · Les pilules contenant du Diacétate d’éthynodiol (Encore Triella® pour la France) sont associées à un risque de cancer du sein multiplié par 2,6
    · Les pilules combinées triphasiques contenant une moyenne de 0,75 mg de noréthindrone (Non commercialisées en France) sont associées à un risque multiplié par 3,1.
    · Les pilules contraceptives à faible dose d’œstrogène n’augmentent pas le risque.  »

    Fin de citation, ce n’est donc pas 50% de risque en plus mais bien au delà et proportionnellement à la dose d’exposition hors prédisposition génétique.

    Même juste cet article est en dessous de la réalité, aussi sur le nombre de jeune femmes exposées, puisque le 59% c’est toutes classes d’age confondues, la classe d’age 20-25 ans est assez classiquement à 70% et + de prise l’éthinylestradiol (EE2).
    A ce niveau, qui est un record mondial pour la France, champione du monde de la consommation par tête, impossible d’éviter les populations plus à risque, notamment par rapport à la consommation simultanée de cigarettes.

    Ce qui n’enlève rien aux bénéfices sociétaux de la pilule, premier perturbateur endocrinien consommé, de loin devant les autres, directement et indirectement et cancérigène ( sein, foie…) de surcroit.
    La réduction de la dose d’EE avec les pilules de 3ème et 4ème génération visait aussi à réduire le risque de cancer du sein, certes il exposait plus aux accidents vasculaires.

    Dans ces conditions le débat actuel sur les perturbateurs endocriniens chimiques, tel qu’il est conduit par la presse, fait rigoler, très orwelien version 1984.

    Reste les plus de 70% de jeunes femmes exposées en France, très ( trop?) considérable dans un pays développé mais source de profits pour l’industrie pharmaceutique.
    Cette industrie bénéficie des demi vérités et des gros mensonges que colportent les ONG environnemenalistes préférant d’autres cibles pour leur action, dont les pesticides.
    Rien de surprenant voire scandaleux à cette instrumentalisation, juste un constat, froid qui ne doit pas empêcher de reconnaitre les bénéfices sociétaux de l’EE mais les risques sanitaires … et environnementaux considérables.

    1. C’est dommage de ne parler que des effets négatifs de la pilule contraceptive, elle est aussi prescrite pour des problèmes de santé : cycle irrégulier, règle trop importante, anémie, acné, etc. Comme tout médicament il existe des effets indésirables.
      Contrairement à de nombreux pays, en France nous ne pratiquons pas ou trop peu la stérilisation. La vasectomie pour les hommes ou la ligature des trompes pour les femmes pourraient permettre de limiter la consommation de pilule contraceptive mais c’est encore tabou.
      Pour le moment il n’existe pas de contraception aussi efficace que la pilule contraceptive. Le laboratoire Themarex a mis au point la première pilule monophasique à l’oestrogène naturel, Zoély® donc à suivre, elle aurait moins d’effets négatifs aussi bien pour la santé que pour l’environnement.

  2. Le titre n’est en outre pas exact, au lieu de  » La pilule, le perturbateur endocrinien dont les écolos n’osent pas parler », il aurait fallu  » La pilule, le perturbateur endocrinien dont les écolos ne veulent absolument pas parler, voire taper en touche et dévier el débat ».

    Un peu comme l’augmentation du trafic aérien en France et le fait qu’il n’y a pas de zadiste sur les piste d’Orly ou de Roissy, seulement sur le site de Notre Dame des Landes , aéroport qui ferait gagner pas mal de kerosène en simplifiant les atterrissage ou les décollages avec en sus moins d’antigel déversés dans les cours d’eau en période hivernale du fait du climat de la zone.

    Les écologistes actifs sont donc doit des idiots utiles soit des mercenaires. Ce qui n’enlève rien à l’écologie comme science ou à la sensibilité écologique , la vraie et l’utile, qui devrait tous nous animer.
    Les écologistes actifs, penseurs, financeurs et zadistes, sont à l’écologie ce que les papes borgias et leurs mercenaires sont à la religion chrétienne, sans grande réalisation architecturale à mettre à leur bénéfice cependant, que des destructions.

    1. Quelle vision intéressante des écolos, c’est génial de cliché. Ceux qui s’en cognent ne sont justement pas les écolos actifs.
      Je ne comprends pas le titre, les écolos en parlent, en tout cas entre eux, nombre d’écolos plus ou moins actifs que je connais y sont sensibles et adaptent leur contraception afin d’éviter la pilule. Mais pour le savoir, encore faudrait-il aller discuter avec ces êtres malfaisants.

      1. tss, tss, les écologistes actifs sont décroissants par définition, donc tout ce qui bloque le cancer que constitue la croissance de la population est bon… dont le 1er PE consommé en France si cela réduit la fécondité des femmes, certes la stérilisation est plus efficace mais peu ont encore versé dans la répression de masse seulement dans la persuasion musclée style zad de Sivens, ou NDL.
        Ceux qui se posent des questions sur les pilules sont de doux bobos, des gentils, manipulables à souhait et chair à canon pour les écologistes actifs, comme ce gentil garçon qui s’est fait exploser près du barrage de Sivens, un mouton envoyé à l’abattoir avec une bouteille de camping gaz dans son sac, il croyait que c’était pour réchauffer le café d’après les témoignages. Café partagé… Bon c’est foutu pour lui et pour le barrage.

        1. Bon, en fait, je crois que je vais vous laisser délirer entre vous et revoir mes contacts « doux bobos, des gentils, manipulables à souhait et chair à canon pour les écologistes actifs, »… Sérieusement, quel ramassis d’inepties et de fantasmes d’anti-écologie, je pense que cela ne sert à rien de s’attarder ici. Internet, où le lieu pour s’auto-convaincre de ce dont on est déjà convaincu.

          1. @ Flo
            >>>> Bah c’est bien! Au moins une décision utile de temps en temps, çà ne fait pas de mal et nous çà nous fait des vacances….

  3. A propos de pilules et de PE on lira un article intéressant quoique un peu naïf.
    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2848
    Malgré les accidents vasculaires, malgré la hausse des cancers du sein et du foie, rien ne bouge dans la presse, il faut une série d’accidents bien visibles ( les cancers du sein ne le sont pas, expositions chroniques, causes multiples dont génétiques. Il a fallu des accidents vasculaires caractériser pour faire bouger les médias qui se sont désintéressés ensuite.
    Donc aucun risque voire la victoire des centre de planning familiaux qui veulent distribuer les pilules à l’EE2 comme des bonbons, histoire de montrer leur domination sur les vilains suppôts de Rome.
    Peu importe à leurs yeux les jeunes filles pour lesquelles les contre indications sont trop fortes et doivent consulter avec de choisir ce mode de régulation des naissances.
    Indépendamment de cela la question est bien posée par l’article et la rédactrice, directrice de recherche au CNRS pose bien le problème de la médiatisation irréfléchie et partielle de certains sujets.
    Il faut reconnaitre que si les propos de Jacques Hébert peuvent paraitre anachroniques 50 après avoir été prononcés, vu le succès planètaire de l’EE2, valeur principalement sociétale ,( en passant sous le tapis les conséquences des pilules de 1ere génération et l’augmentation du cancer du sein … selon l’étude du Cancer Research July, 2014 pilules contraceptives à forte dose d’œstrogène associées à un risque de cancer du sein multiplié par 2,7.) … et s’appliquant à une autres substance proche de l’EE2 le Diethylstilbestrol (DES) synthétisé à la même époque et prescrit en France jusqu’en 1977, soit 10 ans après son propos… il n’avait pas forcément tort.
    Le recul en 1967 était bien faible, cela n’a pas été catastrophique pour l’EE2, et les bénéfices sociétaux certains, mais pour le Diethylstilbestrol …

  4. Et pour preuve le commentaire du journal pourtant « catho » mais modéré, la croix:
    « Un ouvrage assez anxiogène« Prendre des hormones de synthèse, c’est ingérer par des circuits inhabituels des molécules étrangères dans le but de dompter une fonction naturelle précise », écrit l’auteure, au risque de perturber le subtil équilibre du système endocrinien, « chef d’orchestre de notre corps ». Non sans conséquences : effets secondaires multiples, risques accrus de thromboses chez certaines femmes prenant des pilules de 3e génération, suspicion d’effet cancérigène à long terme, sans parler des atteintes à l’environnement des rejets. »http://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Jarrete-pilule-debat-anxiogene-utile-2017-09-19-1200877935

    « risques accrus de thromboses chez certaines femmes prenant des pilules de 3e génération » : pas seulement celles qui prennent des pilules de 3 ème génération mais toutes les consommatrices avec un risque effectivement accru pour les 3 ème génération , le risque de cancers du sein et du foie diminuant cependant avec la dose d’EE2.

    « suspicion d’effet cancérigène à long terme » : Non pas suspicion, le fait est établi, la pilule contraceptive est un cancérigène certain pour l’OMS avec de nombreuses études indiscutable à l’appui. Ses bénéfices sociétaux font oublier le sur risque et la diminution des doses d’EE2 ont permis de réduire fortement le risque par rapport à la première génération, il n’empêche si antécédents jeunes de cancer du sein dans la famille, les gynécos sérieux déconseillent la pilule, même faiblement dosée.

    Et la pilule reste le premier perturbateur endocrinien consommé volontairement, c’est d’ailleurs sa fonction. Ce qui n’enlève rien aux bénéfices sociétaux de ce moyen de contraception, toutefois plus dangereux que la viande rouge ( cancérigène probable) ou de la viande transformée ( cancérigène certain).
    Vous aimiez lire le journal « la croix  » pour son coté équilibré , moi aussi , désormais passez votre chemin, il est devenu aussi bobo que « le Monde ».

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