Le retrait du glyphosate pourrait coûter 2 milliards à nos agris !

Partager sur : TwitterFacebook

agriculteursLe non-renouvellement de l’autorisation du glyphosate, la molécule la plus utilisée en agriculture, par la Commission européenne, coûterait plus de deux milliards d’euros (dont 1,06 milliard au secteur des céréales, 900 millions à celui de la vigne, etc.) du fait de la baisse de rendement donc des exportations, estime l’institut Ipsos qui a mené une étude auprès de 904 agriculteurs pour le compte de la plate-forme glyphosate (industriels de l’industrie chimique).

« Pour les betteraves j’ai bien essayé la bineuse mais il faut 15 fois plus de temps. »

73% des agriculteurs interrogés estiment que le retrait du glyphosate aurait un impact sur l’organisation du travail de leur exploitation et 72% estiment que la rentabilité économique de leur entreprise serait impactée. « Sans glyphosate, je ne sais pas comment faire », témoigne Hervé Pommereau, céréalier dans le centre de la France. « Pour les betteraves j’ai bien essayé la bineuse mais il faut 15 fois plus de temps. »

Un retrait du marché représenterait donc une hausse des coûts de production pour la majorité des utilisateurs de glyphosate, jusqu’à 22% en viticulture et 26% pour les grandes cultures, rapporte Le Figaro. Cela engendrerait également une perte de rentabilité pouvant aller jusqu’à 33% pour les exploitations céréalières et 20% pour les exploitations viticoles.

« Les sept évaluations sanitaires exhaustives réalisées par les autorités publiques ces 40 dernières années ont conclu de façon constante que le glyphosate ne présente pas de danger particulier pour l’homme. »

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a indiqué le 30 août dernier que la France allait s’opposer au renouvellement de la licence de l’herbicide à usages multiples pour les 10 ans à venir au sein de l’Union européenne. Malte est pour l’instant le seul pays à partager la position de la France, les autres États feront connaître les leur le 4 octobre prochain à Bruxelles lors d’un Comité ministériel. La Commission, ayant le dernier mot, pourra appliquer ou non ce vote.

En 2016, faute de majorité qualifiée entre les 28, la Commission avait exceptionnellement prolongé l’autorisation pour 18 mois, jusqu’à fin 2017, dans l’attente de nouveaux avis d’agences européennes.

Depuis, l’agence européenne en charge des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments (EFSA) ont estimé qu’il n’y avait pas de raison de classer cette substance comme cancérogène. Comme le rappelle l’institut Ipsos, « les sept évaluations sanitaires exhaustives réalisées par les autorités publiques ces 40 dernières années ont conclu de façon constante que le glyphosate ne présente pas de danger particulier pour l’homme ».

9 commentaires sur “Le retrait du glyphosate pourrait coûter 2 milliards à nos agris !

  1. Cette estimation me semble totalement fantaisiste: environ 1000 € / ha en vigne : comment cela serait il possible? ( par ailleurs si ces 1000 € représentent environ 20 % du coût de production c’est que celui-ci est de 5000 €, ce qui très en dessous de la réalité. Compter le temps perdu n’a pas de sens car ce n’est en général pas de l’argent qui sort ( c’est l’agriculteur qui travaille plus pour le même résultat: sa compétitivité décline mais il ne perd pas 2 milliards € pour la ferme France).

  2. Pour les betteraves j’ai bien essayé la bineuse mais il faut 15 fois plus de temps. »

  3. Pour les betteraves j’ai bien essayé la bineuse mais il faut 15 fois plus de temps. »

    Ce qui est écrit ci dessus est un peu exagéré .

    En semis simplifié et dans le cadre de l agriculture de conservation , le glypho permet de semer des betteraves dans un couvert végétal évitant partiellement des levées d’adventices .
    Mais l’agriculteur a ( aujourd’hui) suffisamment d’herbicides à sa disposition pour rattraper un enherbement important .

  4. « Pour les betteraves j’ai bien essayé la bineuse mais il faut 15 fois plus de temps. » effectivement mais tout dépend dans quelle région, la bineuse comme tout moyen mécanique hors labour avec retournement plus radical suppose que les adventices déracinés sèchent avec les racines à l’air, si le sol reste humide l’efficacité devient plus faible et il peut falloir effectivement un grand nombre de passages. Les meilleurs résultats sont obtenus dans les zones à la pluviométrie plus faible ( en nombre de jours), pas forcement dans les zones où se cultive la betterave. Indépendamment de cela la culture de betterave valorise mieux le binage que beaucoup d’autres cultures mais si le temps est sec, surtout en été.

  5. Et combien l’arrêt du glyphosate va faire « gagner » en santé publique au sens large du terme ?

    1. Probablement rien. Aucune étude sérieuse n’incrimine le glyphosate en matière de santé publique.

    2. L’interdiction du glyphosate va faire perdre en termes de santé publique.

      Les agriculteurs seront obligés de recourir, ou bien à des herbicides de substitution dont le profil toxicologique (et écotoxicologique) est plus mauvais, ou bien à des façons culturales (labour, binage, désherbage mécanique) générateurs de pollutions aux gaz d’échappement et aux microparticules du sol.

      Certes, on laboure, bine, désherbe déjà aujourd’hui. Ce qui est en cause, c’est la quasi-impossibilité, en partie technique et surtout économique, de maintenir les meilleures pratiques – auxquelles ont a donné différents noms, par exemple « agriculture de conservation ».

      Labours, etc., c’est aussi une érosion accrue. On trouvera donc dans les rivières plus de particules du sol avec –comble d’ironie – des résidus d’autres pesticides.

      Ne parlons pas des utilisateurs amateurs. Aujourd’hui, vous pouvez acheter du glyphosate prêt à l’emploi qui vous permet, si vous lisez les instructions et vous y tenez, d’apporter juste la dose qu’il faut (certes, la qualité des embouts n’est souvent pas fameuse et vous vous en mettez sur les doigts). Bientôt, quand le glyphosate sera interdit aux amateurs comme les autres pesticides – sauf « bio » – les gens qui ne voudront pas se casser les reins avec une binette (pas pratique dans les graviers) utiliseront une saloperie appelée acide pélargonique.

      Lisez :

      http://seppi.over-blog.com/2016/08/future-interdiction-du-glyphosate-elle-ne-fait-pas-que-des-malheureux.html

      Sans oublier d’autres articles sur ce mien blog : la décision du CIRC de classer le glyphosate en cancérogène probable est le fruit d’une énorme manipulation.

      1. il y a déjà pour les bobo bio du Roundup bio en magasin:
        Composition: acide acétique dose recommandé :166l/ha (Roundup avec glypho efficace sur annuel a partir de 0.5l/ha et sur vivace a 3.5l /ha pour les meilleurs et 7l/ha pour les glyphosate banalisé (pas « super adjuventé »)).
        Le Roundup bio a 166l/ha n’est pas assez chère quand on sait ce qu’il y a dedans: acide acétique = vinaigre blanc!!!! (dilué a 10% ).(pas chère= ironie)
        Quand on lit le prix cela pique les yeux si l’on « sait » ce que c’est(normal pour du vinaigre).Super comme d’habitude le bizness bio.
        Le glypho aucune impacte sur les ver de terre alors que le vinaigre bien bio…..
        le monde devient fou.(et c’est nous les agro qui nous faisons insulter quand on signal se genre de situation ubuesque)

  6. Le vinaigre lorsqu’il accompagne les légumes, effectivement, sinon il n’est pas bu pur, est classé cancérigène possible-2B, Légumes au vinaigre ou lacto-fermentés (condiment asiatique traditionnel). Certainement l’effet irritant comme l’alcool sur les voies digestives supérieures ( oesophage et estomac) , mieux que l’alcool.

Les commentaires sont fermés.