Fipronil : quand le gouvernement fait dans la surenchère

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On savait déjà que le risque pour la santé humaine de la « contamination » au fipronil d’oeufs originaire des Pays Bas et de Belgique était nul (pas besoin d’être un grand scientifique pour en faire la déduction!) mais pour rassurer, notre ministre de l’agriculture avait dû saisir l’ANSES. Selon le communiqué du ministère publié vendredi dernier, l’Agence de sécurité sanitaire estime « que le risque pour la santé humaine est très faible au vu des niveaux de fipronil constatés dans les œufs contaminés et au vu des habitudes françaises de consommation alimentaire. » Fermez le banc, tout est dit!

Mais non content de donner dans la surenchère catastrophiste, Stéphane Travert,  notre ministre de l’Agriculture, a annoncé hier la publication prochaine d’une liste des produits contenant des œufs contaminés par le fipronil. « Les produits incriminés pourraient ainsi être retirés du marché. »

Pourquoi retirer du marché des produits qui ne présentent aucun risque?! En ces temps de lutte contre le gaspillage, on a fait mieux! A force de promouvoir la transparence à tout prix, on en vient à prendre des mesures absurdes.

28 commentaires sur “Fipronil : quand le gouvernement fait dans la surenchère

  1. Ce n’est pas l’excès de transparence qui conduit le Ministre à communiquer mais plutôt l’opportunité de faire une nouvelle entourloupe: taper encore sur le bouc émissaire des pesticides en évitant d’inculper le bio.( d’ailleurs Parmentier à la radio a dit qu’il continuerait à acheter des oeufs mais des bios). Occasion aussi de remettre en cause les méthodes d »élevage et d’endormir les gens avec des méthodes plus romantiques qui seraient préférables. Encore une fois, la schizophrénie gouvernementale est à la manœuvre.Les medias ont encore brillé par leur médiocrité au niveau de l’information : la grande majorité des citoyens est incapable d’expliquer quel a été le problème : ce qu’ils retiennent est que l’élevage industriel et les insecticides sont dangereux et que la grande distribution sont des escrocs.

    1. Je pense que M. Travert ne sait pas sur quel pied danser. Je suppute qu’il est plutôt en faveur de calmer le jeu. C’est ainsi qu’il a dit que « Les niveaux de contamination ne présentent pas de risque pour les consommateurs ».

      Dans le même temps, l’ANSES joue le principe de précaution pour son propre cul : « le risque pour la santé humaine est très faible au vu des niveaux de fipronil qui sont constatés dans les oeufs contaminés, mais aussi au vu des habitudes françaises de consommation alimentaire .»

      Et je suppose qu’il y a au ministère des gens qui veulent aussi ouvrir le parapluie, des fois que…

      La presse a été plutôt mesurée. Je n’ai pas (encore?) vu de grande envolée sur les risques et l’énormité du scandale. Les journaleux doivent être en vacance… Le Monde distille des dépêches de l’AFP qui, pour une fois dans ce domaine, sont plutôt factuels.

      Il est toutefois fort regrettable que les médias n’aient pas interviewé des gens qui savent comme Jean-François Narbonne :

      http://www.atctoxicologie.fr/actualites/93-l-affaire-des-oeufs-contamines-au-fipronil-2.html

      Et il est encore plus regrettable que ce gouvernement – élu sur des promesses de grands changements (et la faiblesse des autres candidats) – ne parvienne pas à faire changer les logiciels, ici de communication.

      1. Je m’interroge dans l’article http://www.atctoxicologie.fr/actualites/93-l-affaire-des-oeufs-contamines-au-fipronil-2.html sur le « Il s’agit d’une substance dont le mode d’action a été copié sur celui de la nicotine, d’où le nom de néonicotinoïde » à propos du fipronil famille des phenylpyrazoles, le récepteur sur lequel se fixe le fipronil est un récepteur GABA et non pas un récepteur nicotinique.
        Pas de résistances croisées au deux insecticides ce caractérise aussi , même s’il existe des exceptions, la différence de site d’action .
        Certes les deux insecticides imidaclopride et fipronil sont arrivé sur le marché de façon synchrone ( début année 90), ont été utilisés sur les semences et sont très toxiques intrinsèquement ( notion de danger) pour les abeilles, d’où le choix d’une utilisation sur la semence.
        Petit lapsus qui n’enlève rien à la qualité du raisonnement global du professeur Narbonne.

      1. Globalement pas mal mais beaucoup de petites inexactitudes qui ne sont pas sans conséquences sur le ressenti global. Bruno Parmentier toujours très agréable à écouter ou à lire reste cependant dans la ligne bobo , une ligne bobo assez bien informée dans ce cas.
        Ses positions trop pro bio sont autant de supercheries mais pas que.
        exemple: « avec du menthol et de l’eucalyptus pour neutraliser son odeur » en fait menthol et eucalyptus sont les substances actives officielles du produit, que du naturel comme l’exige le bio. Le problème … cela ne marche pas.
        Le poux rouge n’est pas un problème des élevages industriels mais de tous les élevages de poules, plus significatif chez les bio qui ne disposent d’aucun produit vraiment efficace avant le Dega 16 censé être naturel.
        Le succès du dega 16 est lié à son efficacité par rapport à ses concurrents identiques dans la gamme bio, grand succès dans les élevages bio mais avec une demande des élevages non bio car les performances étaient supérieures aux produits de synthèse autorisés… normal le fipronil, substance interdite sur les animaux destinés à la consommation ne connaissait pas de populations de poux résistantes parce que non utilisé.

        Donc la solution, pour éviter ce type d’accident n’est surtout pas de se précipiter sur l’oeuf bio, potentiellement bien plus contaminé ( en fraude mais en réalité), une trop forte demande d’oeufs bio conduira aussi à voir se développer ce type de fraude pour répondre à la demande.

        La société qui appliquait le Dega 16 est ancienne d’au moins 4 ans, on peut supposer que ces pratiques ne datent pas de 2016 mais remontent à plus longtemps.

        Point positif la filière de production d’oeufs française est indemne ou quasiment, en bio comme en non bio, la surveillance des pratiques en élevage a plutôt bien fonctionné. On peut reprocher une communication plus modérée du ministère français de l’agriculture mais qui en fait est liée à un phénomène qui est étranger à l’hexagone même s’il le touche superficiellement, surtout via les oeufs ou produits issus d’oeufs importés

        Il est vraisemblable que le local, lorsque l’on vit en France protège plus que le système de label, même si le label rouge reste une référence très sérieuse, la plus sérieuse en fait, la valeur ajoutée permettant des pratiques plus respectueuses des animaux et de mieux faire vivre les agriculteurs.
        Donc label rouge si possible et dans tous les cas origine 100% française pour éviter ce type d’incident.

      2. B.Parmentier sévit encore…
        « Dans le cas présent, la présence de traces de Fipronil ne concerne que les poules élevées en cages qui ont été désinfectées à l’aide de ce produit ajouté frauduleusement aux mélanges désinfectants « classiques » (avec du menthol et de l’eucalyptus pour neutraliser son odeur) »
        mais non, les oeufs bio sont également concernés en pas qu’un peu, ce qui inquiète la filière bio.
        Les poux rouges s’attaquent à toutes les poules, plein air ou batterie.
        « pour neutraliser… » justement, l’odeur « forte  » est un gage de « naturalité ». Je ne sais pas si le fipronil dégage une quelconque odeur.

        1. Dans le genre de communication bobo-bio, chez Bruno Parmentier, il y a aussi :

          « Nos quelques exportations [sic, il faut lire : importations] concernent essentiellement l’agro-industrie qui est toujours à la recherche de centimes à gagner pour pouvoir nous vendre les pâtes, quiches, mayonnaises ou crèmes anglaises que nous voulons acheter le meilleur marché possible. »

          http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-faut-continuer-manger-oeufs-bruno-parmentier-3133461.html

          La liste des produits rappelés montre que ce sont des marques de distributeurs – à commencer par le « Qui est le moins cher » – qui ont été à la recherche des centimes à gagner aux Pays-Bas. L’« agro-industrie » est sous la férule de la grande distribution.

          Même bobo-attitude avec « Dans tous les cas, cage ou plein air, les poules « modernes » mangent pour l’essentiel de l’aliment tout préparé, ce qui a malheureusement provoqué une forte perte de constituants nutritifs : acides gras, vitamines, caroténoïdes ou oligo-éléments. » Je suppose que les marchands d’aliments pour poules savent faire…

          Avec dans la foulée une petite pub pour les œufs « Benefic »…

  2. Je parie ma selle et mes bottes que cette liste ne contiendra aucun produit « Bio », alors que de nombreux lots d’œuf en provenance des pays-bas étaient Bio (code 0-NL) !!!

  3. « le risque de contamination est tres faible! » donc meme faible il y a un risque …. personne ne prendra le risque de dire que le risque n’existe pas ! depuis la loi sur le principe de précaution , tout le monde mesure ses mots ! Bref tout ça est un probleme de communication dans lequel,les politiques , scientifique expert de tout poils et ong sont empétrés ! pour ma part je suis acheteur d’œufs sois-disant contaminés a prix bradés ! j’avais deja au moment de la crise de la vache folle rempli mon congelateur de tres bonne viande a bas prix et nourris mes enfants de cette bonne viande ….! s’il n’y avait pas derriere tout ça , des eleveurs qui vont sans-doute se remettre difficilement de cette epreuve , je vous dirais a qud la prochaine crise ? mon congelateur est vide !!!!!

  4. « Personne ne prendra le risque de dire que le risque n’existe pas ! depuis la loi sur le principe de précaution ».
    L’assertion est exacte si c’est un risque technologique en revanche s’il s’agit d’un risque naturel et que la solution est technologique personne ne prendra le risque de gérer le risque naturel, même si le risque technologique est infinitésimal et le risque naturel considérable.
    Les ONG environnementalistes veillent à laisser s’accomplir le risque naturel et à le transformer en nuisance.
    Nous sommes au coeur de ce sujet avec les cas de dengue en région toulousaine ou de chikungunya dans le Var.
    Les moustiques tigres pullulent depuis le mois de mai , transmettent des arboviroses aux effets redoutables ( pas potentiellement mais réellement dans les faits ) sur une partie de la population et les ARS dont une partie du personnel partage les fantasmes des ONG ou les EDI qui obéissent aux ordres des politiques conseillés par les ARS ne font rien ou si peu.
    L’utilisation de diffuseurs d’insecticides est souvent oubliée, l’imprégnation de vêtement avec la permethrine jamais citée, les conseils des instances nationales systématiquement amputées de ces aspects http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Chikungunya_dengue_West_Nile_Comment_se_proteger.pdf
    Il s’agit pourtant d’un standard international.

    On pourra faire le parallèle avec ce que souligne cet article : http://www.producer.com/2017/07/un-council-corrupted-by-activists/

    La presse télévisée n’est pas en reste et interviewe des citoyens vivant dans les secteurs concernés par le risque d’arbovirose en France et qui affichent une absence de préoccupation vis à vis de ce risque.
    Une toute petite grippe leur a t-on expliqué, rien de bien sérieux disaient les journalistes, n’y connaissant rien et n’ayant pas encore vécu la maladie, ils ânonnent avec application ce qui leur a été suggéré.

    Les citoyens concernés ne craignent rien donc il n’y a pas de problème.

    On évite d’aller enquêter à la Réunion, aux Antilles auprès de populations qui ont vécu l’épidémie de près et peuvent parler de ses conséquences.

    Aux Antilles les ARS ont été encore plus incapables et « corrompues » par les ONG environnementalistes.

    Le résultat est cataclysmique mais bien occulté avec une multitudes de personnes atteintes de rhumatismes articulaires (chik) et un impact effrayant sur les jeunes enfants (Zika) entre autres conséquences de l’inaction .
    Au tour de la métropole avec une population plus nombreuse mais un hiver qui devrait calmer le jeu… d’ici là…

  5. exemple de communication fantaisiste réduisant les conséquences d’un atteinte de Chik: http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/le-virus-du-chikungunya-est-il-dangereux_1935642.html
    « Toutefois, dans la grande majorité des cas, il ne se passe rien de plus. « Les complications graves ne sont pas fréquentes », précise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces symptômes disparaissent généralement très vite, entre 2 à 7 jours. « La rémission des symptômes cliniques est assez rapide avec la disparition en quelques jours de la fièvre et des manifestations cutanées mais les signes articulaires peuvent perdurer sur plusieurs semaines », précise ainsi l’Institut Pasteur. »

    Mais l’Inserm est nettement moins optimiste : « Une étude menée après l’épidémie de 2005-2006 à la Réunion décrit ces facteurs de risque et montre que deux ans après le début de leur infection, plus de la moitié des patients (55%) ne sont pas totalement guéris et ont une qualité de vie détériorée, avec des douleurs persistantes ou survenant par poussées. Une situation qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire (kinésithérapie, traitements médicamenteux) et peut générer des syndromes dépressifs. »https://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/chikungunya

    On connait les positions anti insecticides de l’institut Pasteur gangréné par les ONG environnementalistes… l’analyse qui est faite est un produit politique qui défend les positions des ONG pas un avis médical éclairé par l’expérience de régions qui ont vécu l’épidémie.

    1. Monsieur ne connait pas l’Institut Pasteur car il saurait qu’il n’y a pas UN institut Pasteur mais plusieurs qui sont indépendants les uns des autres.. Même nom c’est tout.

  6. Et une excellente analyse de notre blogueur favori Seppi dans contrepoint qui date de mars 2016 et se trouve confirmée largement depuis: https://www.contrepoints.org/2016/03/28/244593-pesticides-que-choisir-tacle-60-millions-de-consommateurs

    On retiendra : « Nos pérégrinations cybernétiques sont relativement stériles. L’article « Epidémie de Zika : recommandations pour les femmes enceintes » du ministère des Affaires Sociales et de la Santé est étonnamment – et scandaleusement – flou :
    « Si elles ne peuvent ou ne veulent différer leur voyage, elles doivent renforcer les mesures de protection antivectorielles et les bonnes pratiques relatives à l’utilisation des produits insecticides et répulsifs. »
    Santé Canada ne s’encombre pas de politiquement correct dans « Recommandations canadiennes pour la prévention et le traitement du virus Zika ». Il y a toute une section sur les mesures de protection individuelle. Les mots « DEET », « icaridine », « perméthrine » n’y sont pas tabous. On n’y dit pas « renforcer… » dans une phrase boîteuse, on dit dans le détail ce qu’il faut faire.
    Et Santé Canada ajoute :
    « La sécurité des insectifuges, des moustiquaires imprégnées d’insecticide et des vêtements traités à la perméthrine/des traitements des vêtements à la perméthrine ont été examinées au Canada ou aux États-Unis. Leur sécurité est établie pour les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent, s’ils sont utilisés conformément aux instructions figurant sur l’étiquette. »
    Les produits sont aussi mentionnés dans la version anglaise d’un document de l’OMS, mais pas, curieusement, dans la version française… » fin de citation
    la dernière assertion marque bien une spécificité française à refuser les solutions qui protègent parce que chimiques, depuis mars 2016, il a été établi que le ZIKA pouvait induire des malformations de l’enfant à naitre comprises entre 5% dans les études les plus optimistes et 42 % dans celles les plus pessimistes, virus cité comme le plus tératogène qui existe.

    Sans rire les ARS des Antilles ont privé d’information utile les populations concernées.

    On est en train de revivre le même scénario en France: rien n’est dit sur l’imprégnation des vêtements par la permethrine et si peu sur les diffuseurs d’insecticides au delà du fait que la lutte insecticide collective reste symbolique, Toulouse par exemple connait une prolifération de moustiques tigres qui selon les témoignages de ceux qui y vivent que j’ai, est le sujet de conversation de l’été avant la météo, la presse locale ne s’en fait que partiellement l’écho et la presse nationale l’ignore superbement.
    L’été 2017 est pourri par les moustiques … en attendant les arboviroses… dans l’indifférence générale …sauf de ceux qui le vivent.

  7. Sur le site de l’ARS PACA tout est clair sur l’utilisation de permethrine, implicite pour cette substance active. C’est le premier conseil.
     Pour éviter les piqûres de moustiques il est de conseillé de :
    • porter des vêtements couvrants et amples et de les imprégner d’insecticide pour tissus
    • appliquer les produits répulsifs conseillés par votre pharmacien ;
    • dormir sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour tissus. Il existe des moustiquaires à berceau pour les nouveau-nés ;
    • utiliser les diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations ;
    • utiliser les serpentins insecticides uniquement en extérieur ;
    • si possible brancher la climatisation ou la ventilation.
    https://www.paca.ars.sante.fr/un-cas-autochtone-de-chikungunya-dans-le-var-le-niveau-2-est-active
    La presse bobo ne reprend pas l’info.

      1. Orsenna n’est pas un scientifique et il communique beaucoup d’énormités ( voir son livre sur l’eau etc…). Il plaît au pouvoir et vend ses bouquins en surfant sur les sujets à la mode toute en donnant l’apparence d’une certaine distance qui rassure les lecteurs.

  8. Personne ne dit , ni cherche à connaître , les produits utilisés en temps normal et autorisés pour traités le poux rouge dans les élevages de volailles , bio ou pas .
    Si on retrouve du fipronil dans les œufs , on doit bien retrouver les produits autorisés !!!
    En bio, si ce sont des huiles essentielles d’eucalyptus et menthol qui sont utilisées( en autre) , il serait étonnant qu’il y en ai pas trace dans les œufs !!!

    1. La caractéristique problématique du fipronil est liée à ses propriétés liposolubles donc plus présent et en se concentrant au fur et à mesure de la croissance de l’animal dans les graisses , caractéristique qui a entrainé sa non autorisation pour les animaux consommés par les hommes, même dans la filière conventionnelle.
      Les produits autorisés en filière conventionnelle sont évidemment recherchés pour vérifier qu’ils ne dépassent pas les doses autorisées, ils ne sont pas recherchés ou si peu dans les filières bio car censés ne pas être utilisés, le fipronil n’était pas recherché car non autorisé … mais comme les bio ne disposent d’aucun insecticide efficace pour lutter contre les poux rouges, un des premiers problème des élevages de poules, y compris les poules en plein air, surtout les poules en plein air qui se contaminent plus facilement, y compris sur les poulaillers de particuliers … ils ont parfois recours à des solutions interdites lorsque le niveau de population de poux est intolérable.
      Les performances du fipronil étaient connues des éleveurs amateurs, largement cité sur leurs blogs depuis 2011, il n’est pas surprenant que nos lascars de Chickfriend qui ont commencé leurs activités dans les années 2013 ou 2014 ont vu une opportunité , en fait la pratique frauduleuse est bien plus ancienne que 2016 si l’on se réfère à la presse belge sur l’historique de la société, mais c’est une histoire belge et néerlandaise pas française .

      On peut être en revanche choqué de voir les attaques injustifiées visant les producteurs français et le ministère de l’agriculture, ce scandale ne touche que la Belgique et les Pays Bas en terme de responsabilités. La France est concernée très marginalement grâce d’une part à une production d’oeufs supérieure à nos besoins, d’autre part une bonne surveillance des pratiques. S’attaquer aux filières de production française, cage ou pas cage, label rouge ou pas label rouge, c’est affaiblir la production française et favoriser les importations donc l’exposition à ce type d’accident, heureusement sans conséquence, mais que n’aurait -on lu si cela n’avait pas concerné un produit destiné plus spécifiquement à l’agriculture bio.

      On se souvient des graines germées bio en 2011, des galettes de sarrasin bio en 2012, des oeufs bio à la mélamine chinoise en 2008 + tous les accidents passés inaperçus ou sous silence pour ne pas impacter cette filière qui mérite notre sympathie lorsqu’elle soutient l’emploi rural, fait l’objet de circuits courts, si possible avec un achat directement auprès du producteur mais qui pose des problèmes en particulier dès que les circuits sont plus complexe et qu’il est fait appel à du bio importé.

      Sympathie veut dire que du bio couvrant 8% de la SAU en 2022 a du sens, en particulier des pâturages des zones du massif central ou des piémonts des principaux massifs ou la production de légumes en proximité vendus directement sur les marchés des grandes, moyennes et petites villes, des céréales aussi produites dans les régions à potentiel dans tous les cas limité, mais pas convertir les zones céréalières de la Beauce ou de la Marne en production bio vu les besoins notamment des pays du sud de la Méditerranée, nous voisins, qui comptent sur nos production pour leur pain quotidien, base de leur alimentation , aujourd’hui et plus encore demain.

      1. « cette filière qui mérite notre sympathie lorsqu’elle soutient l’emploi rural, fait l’objet de circuits courts,… »

        Ce qui soutient l’emploi rural – quoique, cela reste à démontrer – c’est le circuit court, bio ou pas bio.

        Les circuits courts démultiplient les risques sanitaires. Plus de producteurs, plus de risques, mais à chaque fois moins de personnes touchées car petites production. Au final, on aimerait savoir comment se présente l’équation.

        Il serait temps de porter un regard objectif sur l’ensemble de la filière, sans les a priori de la sympathie.

      2. Est-ce raisonnable, possible, et à quels couts 8 % de bio de la SAU en 2022 ?

      3. Le bio ne crée pas globalement d’emplois car il ponctionne des subventions et vend plus cher au consommateur, ce qui laisse donc moins d’argent au contribuable ( qui investira moins ailleurs) et au consommateur qui achètera donc moins d’autres choses ( = perte d’emplois). Ce qui est supposé  » gagné  » en emplois bio est donc perdu ailleurs. Cela serait différent si on était capable d’exporter du bio, mais c’est plutôt le contraire (notre climat favorise maladies …).
        8 % en bio est totalement irréaliste ( à part les pâturages de montagne, voire les prairies permanentes et la vigne grâce au cuivre et au soufre). Quels légumes de plein champ n’ont pas besoin de traitements phyto? Seuls les légumes en serre pourraient faire l’affaire , mais beurk! ce qui est productiviste et industriel est rejeté par des écolos-bobos: en fait, ce qu’ils aiment est le côté médiocre et romantique de petits paysans assistés.

  9. @ Visor,
     » la vigne grâce au cuivre et au soufre » , le bio oui en zone à climat méditerranéen avec le soufre contre l’oïdium mais le cuivre ne suffit pas contre le mildiou sous climat atlantique ( Bordeaux, Loire, Charentes) ou atlantique dégradé ( Champagne , Bourgogne)…d’où des fraudes dans les années 90, avec le recours au conventionnel ( très officieux) dans de grandes exploitations… d’où l’autorisation des phosphonates, imitation du phosétyl mis sur le marché par Rhône Poulenc à la fin des années 70, certes produit éliciteur mais qui reste un fongicide de synthèse.

    Sans phosphonates les bio ne tiennent pas le mildiou les grandes années dans la majorité des vignobles de l’hexagone… sauf en zone méditerranéenne mais avec l’appui du mistral et de la tramontane auxiliaire de la lutte antimildiou.

    Cela dit en 2014 les bios revendiquaient de se passer de phosphonates pour défendre les fortes doses de cuivre… dont on connait les effets sur l’environnement notamment les huitres et autres coquillages ( cataclysmiques) et le consommateurs .
    http://vigne.reussir.fr/actualites/reglementation-les-bios-refusent-les-phosphonates:8FPE5WY0.html
    qui s’appuie sur la logique http://www.itab.asso.fr/downloads/actes%20suite/phosphites-agriclean.pdf
    et même avec les phosphonates largement utilisés en agriculture bio dans les régions sous climat atlantique … les années difficiles les phosphonates ( et a fortiori le cuivre) ne suffisent pas: http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux/2016/09/21/en-bourgogne-le-choix-cornelien-des-vignerons-bio-face-aux-vignes-malades.html
    Cet aspect de la lutte contre le mildiou a toujours été un joyeux mensonge de la viticulture bio hors zone sous l’influence du mistral et de la tramontane, qui peut s’en passer et ou le cuivre et le soufre suffisent.

    Toutefois concernant le soufre, toujours pas de témoignage officiel encore moins d’excuses de la filière bio suite à l’affaire de Villeneuve de Blaye où la position des vignes bio et non bio et le sens du vent ( Est et Sud-Est) le jour de l’incident ne laissent absolument aucune incertitude sur l’origine de l’incident… certes sans conséquence sanitaire mais à forte répercussion médiatique.
    Très très gros mensonge de la filière bio dans l’affaire de Villeneuve de Blaye… qui explique aussi pourquoi aucun produit bio n’est ciblé dans l’affaire des oeufs au fipronil. L’image du bio est trop précieuse pour être dégradée.

    « pâturages de montagne et prairies permanentes » représentent quelques 10 millions d’ha en France pour une SAU de 28 millions d’ha, on peut donc voir venir et tenir le cap des 8% avec confiance , en outre cela permet d’aider plus significativement l’agriculture de montagne qui en a bien besoin.
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