In Vivo au service des bobos

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Les parisiens en mal de verdure vont maintenant pouvoir déguster des fruits et légumes qui ont poussé…à Paris et dans ses environs. C’est bon, c’est local, c’est sans pesticides! Pourquoi s’en priver? C’est sans doute ce que se sont dit les salariés de la tour Carpe Diem à la Défense qui ont « dégusté » hier du basilic distribué par « In Vivo ». Surfant sur la mode de bio, ce « groupe » a trouvé son filon : les cadres parisiens à l’affut de bonnes « saveurs » et au porte-monnaie bien rempli.

Sauf que « l’agriculture urbaine » vantée par cette entreprise n’a plus grand chose à voir avec de l’agriculture : exit la terre, le soleil, la pluie et le travail de l’agriculteur. Bienvenu au conteneur, avec lumière artificielle, pH de l’eau, température et nutriments contrôlés,  le tout sous la surveillance « d’urbiculteurs ». Les adeptes de « la bio » doivent sans doute s’étrangler en lisant ce genre d’article. C’est pourtant les associations écologistes et leur propagande anti-phytos qui ont clairement favorisé l’émergence de ce mode « d’agriculture ». Dans une agriculture « normale » qu’elle soit bio ou conventionnelle, il est aujourd’hui impossible de faire du « sans pesticides ». Mais l’artificialisation que propose « In Vivo » et d’autres entreprises surfant sur le même créneau le permet.  Résultat : une agriculture sans terroir,sans saveur… et proposant des prix absolument inabordables pour le Français « lambda ». Est-ce l’agiculture que nous voulons?

 

22 commentaires sur “In Vivo au service des bobos

  1. Aux français les produits discutables de l’agriculture urbaine, aux riches étrangers les bons produits de nos terroirs, produits sur de la bonne terre, loin des villes et de ses pollutions, car reconnaissons que les légumes produits en centre ville sur des sols qui ont reçu des décennies de métaux lourds, des imbrulés de carburants, contiennent des quantités impressionnantes de dioxines ce n’est pas terrible sur le plan santé et c’est le plus court chemin vers le cimetière, une autre forme de circuit court.
    Quant à l’histoire du conteneur, c’est le pur produit d’une structure devenu de plus en plus boboisée perdant ses attaches avec sa raison d’être. Le siège d’In Vivo ne devrait pas être au coeur de Paris mais au coeur d’une campagne à proximité d’une grande gare TGV et d’un aéroport, mais en campagne, proche de Saclay par exemple. A laisser les cadres s’imprégner des mirages de la ville, ils finissent par se convaincre qu’ils sont réalité et futur de l’agriculture . Les Chinois ne s’y sont pas trompés et investissent à Chateauroux.

  2. ce mode de production ne peut concerner que certaines espèces à haute valeur ajoutée ( effectivement plantes aromatiques, salades…) pour lesquelles la conservation et les transports posent problème.

    1. C’est un mode de culture très utilisé pour une culture à forte valeur ajoutée : le cannabis. Quoique je ne sois pas très sur que les cannabiculteurs paient l’électricité.

      1. Le cannabis vient principalement du Maroc , premier exportateur mondial. Le commerce du cannabis est un élément important du PIB Maroc , car la culture est légale ,d’ailleurs l’INRA locale recherche et créer sans cesse de nouvelles variétés .

  3. « Dans cet espace clos et étanche de 35 m2, nous sommes parvenus à cultiver 256 colonnes de basilic, ce qui équivaut à peu près à deux hectares de surface agricole… » ?

    Ya comme un défaut…

    Le conteneur frigorifique à grand volume de 40 pieds fait 11,58 m x 2,29 m x 2,40 m en dimensions internes. Grâce à mes études de l’école primaire sanctionnées par le Certificat d’études, j’ai calculé – chut, j’ai laissé ça à Open Office – que la surface intérieure est de 26,52 mètres carrés.

    Ils ne nous disent pas le nombre d’étages de plantes. Soyons généreux, disons 20, soit une hauteur de 12 cm par étage (les racines des plantes de l’étage du dessus se mêlent au feuillage des plantes de l’étage du dessous. Ça donne une surface développée de 530 mètres carrés.

    La surface moyenne par colonne est de 0,1 mètre carré (par exemple un carré de 32 cm de côté), ce qui paraît plausible car il faut la place pour accéder aux plantes et pour les installations, notamment l’éclairage.

    .

    «  Un tel contrôle permet d’optimiser au maximum le rendement des cultures, le tout sans intrant, sans pesticide et bien sûr, sans fongicide » ?

    Sans intrants ? La belle blague.

    .

    Il y a quelque temps, nous avons eu le tapage médiatique sur des fraises en conteneur. Voir :

    http://seppi.over-blog.com/2015/12/fraises-en-conteneur.html

    Une information glanée sur leur site « Il faut actuellement 3,57 kWh pour produire une barquette de 250gr. »

    https://agricool.co/faq/

    1. Soit environ 0.5 € d’électricité par barquette. Est-ce forcément rédhibitoire ?

        1. On lira avec intérêt :https://agriculture-environnement.fr/edito/etonnantes-habitudes-alimentaires-francais
          notamment le passage « on découvre dans celle du Crédoc que le mode de vie urbain des jeunes générations, plus diplômées que leurs aînés, les conduit « à l’achat de produits faciles à consommer tels que pizzas, quiches, sandwiches, pâtes ou riz ». Autrement dit à privilégier « un mode d’alimentation de plus en plus orienté vers la praticité ». Ce qui explique également que la consommation de compotes a augmenté de 53% entre 2013 et 2016, alors que celle des fruits frais est en baisse. Bref, le prêt-à-manger poursuit sa conquête des assiettes au détriment de la « bonne vieille cuisine faite maison ». »

          Cela confirme que les jeunes générations que l’on qualifie d’intéressées par l’environnement et la prise en compte de leur santé, dans les faits, se nourrissent au plus facile, on peut projeter que pour le devenir du bio, ce sera la même chose, ils ne feront pas l’effort financier pour du bio, du moins uniquement l’étiquette bio, en revanche si le bio est local et les fruits et légumes plus gouteux donc si c’est acheté directement sur les marchés auprès des commerçants, peut être certains … m

          1. Et pour compléter, toujours le même article « Très éloignés des beaux discours sur ces prétendues nouvelles tendances d’une population souhaitant une alimentation plus « proche de la nature », les Français consomment donc davantage de produits industriels et transformés, saupoudrés d’une hausse considérable de compléments alimentaires issus de l’industrie pharmaceutique ou parapharmaceutique. Un constat déconcertant ! »

            Bref In Vivo avec des cadres qui partagent ces valeurs et ces fantasmes font dans le pur bobo. On avait déjà remarqué avec certains profils dans la structure.

            Il n’y a plus qu’à rebaptiser le groupement en In Bobo au lieu de In Vivo, pour une agriculture bobo et citadine.

            L’agriculture, l’agriculture sérieuse restera dans les grandes coops et traitera en direct avec les clients chinois, indiens, des pays du Golfe ou d’Amérique du sud ou nos partenaires européens, laissant à In Bobo la bobo communication pour les bobos des villes… tant que tout ira bien et qu’il sera possible de rester bobo.

  4. Jacques Cousteau qui avait débuté dans l’appui à l’exploration pour les pétroliers ( qui le finançaient ) avait aussi bâti ce type de mirage, sympathique. On sait ce qu’il en est advenu!
    Si la ferme urbaine ou la ferme sous marine étaient des concepts qui avaient de l’avenir, les chinois, les japonais, les coréens, les fonds de pension et investisseurs divers qui achètent massivement de la terre dans les pays en difficulté se tourneraient vers ces solutions, ils auraient la solution chez eux. Tout cela ressemblent plus à la voiture 100% électrique avec batterie pour le déplacement qu’à un moyen fiable pour nourrir l’humanité, même les classes sup de l’humanité. Cela restera comme la voiture 100% électrique, tout au plus 1% de la consommation et 2 % du chiffre d’affaire, puisque même avec des améliorations significative le coût restera infiniment plus élevé et le volume limité.

    1. Alzine.
      Pour la ferme urbaine, depuis il y a eu l’augmentation de l’immobilier donc c’est bien plus rentable de vendre des m2 d’appartements superposés au lieu de m2 de jardin.
      Ces pays riches (Japon, Corée….) qui achètent des terres en Afrique leur permet de sous traiter la production et ensuite de la rapatrier chez eux. C’est financièrement très intéressant puisque le coût de la main d’oeuvre n’a rien à voir. La solution chez eux seraient bien plus coûteuse.
      Avec les changements climatiques, l’élévation du niveau des mers, les réfugiés climatiques (l’ONU en prévoit 250 millions d’ici 2050 ), il faudra bien trouver autre chose.

        1. @zygomar
          Ok mais il faut exclure le cas des atolls où c’est une montagne sous marine qui s’enfonce ( et non le niveau de la mer qui monte) . Il y a aussi des endroits où on pourrait dire que le niveau de la mer baisse comme en Suède alors que c’est la terre qui continue de monter ( celsius avait fait des marques qui le prouvent).

          1. @ Visor

            >>> Il y a aussi le cas des Maldives dans lesquelles il a été mis en évidence une apparente montée des eaux ne concernant que quelques ils et pas d’autre! Une observation attentive a montré que les iles où les eaux « montaient » étaient celles sur lesquelles étaient construits les hôtels/gratte-ciels internationaux et que c’était leur poids qui « tassait » ces iles car celles occupées par les énormes (mais plus légers que les buildings) dépotoirs d’ordures et les pauvres hameaux du petit personnel de ces hôtels de riches ne « bougeaient » pas…. Il fa

      1. @ Gil

        Avec les changements climatiques, l’élévation du niveau des mers, les réfugiés climatiques (l’ONU en prévoit 250 millions d’ici 2050 ), il faudra bien trouver autre chose.

        >>> Le fermes urbaines, sous-marines, les jardins sur le toit des tours, les AMAP, etc… tout est déjà prévu non?

  5. Japon, Corée sont au maximum au niveau terres cultivables rentables, l’intensification est max et l’agriculture très subventionnée, ce n’est pas qu’une question de main d’oeuvre mais de terres disponibles aussi et surtout. La chine c’est 18 % de la population mondiale ( qui croit à nouveau) et 9 % des terres disponibles, avec des énormes problèmes d’accès à l’eau pour une bonne partie et l’épuisement programmé des nappes souterraines pour une partie exploitée actuellement qui en dépend.
    Si la ferme verticale avait du sens, c’est dans ces pays que cela se développerait, pas en France.
    Dans les années 60 on nous promettait le steak de pétrole ( bactéries croissant dessus), désormais la mode est à la ferme verticale avec lumière artificielle , sol artificiel…

    Question : ce mode de production peut -il être labellisé bio? sachant que si pour les pesticides de synthèse, il est vraisemblablement possible de s’en passer, en éliminant le contenu de certains container en cas d’entrée d’un organisme nuisible, pour les fertilisant c’est de l’hydroponique donc contraire aux principes de l’organic farming base du bio.
    Si tel était le cas ce serait du bio de luxe pour bobos décérébrés.

    1. Non, ça ne peut pas être du bio. Et vous pensez bien que le lobby du bio va s’opposer pendant longtemps à une labellisation en bio.

      C’est du hors sol ! Les idéologues du bio s’opposent à la rupture du lien avec le sol, même dans le cas de la fraise. Conséquence : alors que le cueilleur en conventionnel travaille debout ou assis, en position normale, le cueilleur en bio se casse le dos. C’est ce qu’on appelle un mode de production respectueux du travailleur… Oups, on lui demande d’être respectueux de la Nature.

  6. Et il n’est pas question de produire des biocarburants dans ces conditions, biocarburants particulièrement sains pour les populations exposés aux émissions de moteurs ou réacteurs. Ce sont surtout ces raisons qui conduisent constructeurs automobile, avionneurs et compagnies aériennes à s’y intéresser sérieusement, pour anticiper les règlementation lorsqu’un groupe de pays lèvera le voile sur les conséquences de l’utilisation des carburants pétroliers à proximité des routes, des parkings souterrains et des aéroports. Les cartes d’émission et de pollutions existent, voir AirParif par exemple, les résultats sont édifiants mais les ONG et la presse sont payés pour regarder ailleurs… coté pesticides dans les champs cultivés par exemple.

    Si la route fait l’objet de débats malgré tout, sérieux en période de microparticules, infiniment moins en relatif que le risque couru sur les grands boulevards parisiens ( qui étaient bien plus « toxiques » il y a 10 ans et plus encore 30 ans avant ), le cas du transport aérien est, de façon très surprenante, oublié. Christiane Taubira adepte du vélo en ville aurait eu du mal à circuler avec sa Guyane natale en vélo -mer certainement d’où la grande tolérance pour l’avion.

  7. En matière de perle bobo, un must!

    http://www.cfaitmaison.com/divers/moustique.html

    « Les commerçants vous proposeront toute une gamme de produits insecticides plus ou moins efficaces. Les insecticides commercialisés sont bien souvent nocifs pour la santé et l’environnement, il est donc préférable de trouver une alternative écologique efficace aux insecticides de synthèse….Les insecticides du commerce ne sont pas anodins, ils contaminent les aliments non emballés, les boissons servies, le matériel de cuisine, les gamelles des animaux de compagnie… Ils peuvent anéantir la vie dans les aquariums… »

    Discours classique bobo mais notre journaliste en herbe a visiblement un chien et les aime donc plus loin:
    « L’amour ne protège pas de la leishmaniose ! Lors de vos déplacements dans les régions à risques, prenez des mesures préventives. Evitez de laisser le chien dehors la nuit, de le sortir au petit matin ou après le coucher du soleil. Faites lui porter un collier préventif et/ou utilisez des pipettes pour protéger les chiens. Demandez conseil à votre vétérinaire. Le collier préventif Scalibor, imprégné de delthaméthrine, protège le chien pendant 5 mois. Choisissez-le du format adapté à la taille de votre chien, et faites-le lui porter pendant la saison à risques. Il contient un insecticide puissant qui réduit grandement les risques de piqûres de phlébotomes. Très efficace pour certains chiens, mais quelques rares cas d’allergies constatées comme pour tout médicament. »

    Pour le chien que l’on caresse un collier qui va diffuser de la deltamethrine pendant 5 mois, 5 longs mois, c’est bien !!!!
    Avis que je partage mais pourquoi ce long registre bobo au départ, si le poil est imprégné de deltamethrine… et que l’on ne se lave pas les mains systématiquement après avoir touché le chien et bien évidemment que l’on ne met pas de gants pour le caresser … on est en contact mais le risque de la leishmaniose pour le chien mais aussi pour son maitre, vaut bien l’utilisation de deltamethrine… mais alors quid des arboviroses que transmettent les moustiques tigres, quid du West Nile que transmettent les culex bien de chez nous.

  8. « ils contaminent les aliments non emballés,  »
    Tiens, les emballages sont utiles …

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