Le lobby du bio prêt à en découdre

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labioA l’approche des Etats généraux de l’alimentation (EGA), le lobby du bio est, comme à son habitude, toujours le premier à déclarer les hostilités. Objectif de la manœuvre ? Imposer son agenda lors des EGA. Ainsi, Claude Gruffat, président de Biocoop, a sorti au mois de juin son livre Les dessous de l’alimentation bio, avec l’idée de poser les questions « auxquelles les prochains États généraux de l’Alimentation devraient répondre », comme : « L’agriculture conventionnelle qui stérilise nos terres, tue les pollinisateurs, pollue notre eau, peut-elle survivre sans subventions ? » C’est sûr que posée comme ça… Et celui qui est à la tête du premier distributeur bio (avoisinant quand même le milliard de chiffres d’affaires) s’est même fendu d’une tribune dans Le Monde afin d’enfoncer le clou : « Le conventionnel chimique productiviste est une agriculture dominatrice, prédatrice ; elle veut s’imposer partout et finit par tuer toute autre forme d’agriculture. (…) Jusqu’à quand allons-nous soutenir une agriculture destructrice alors qu’il est urgent de développer une bio économie à la hauteur des enjeux et des espoirs, avec au cœur une agriculture saine, écologique, sociale ? » Evidemment, il sait qu’il peut compter sur Nicolas Hulot qui a déjà annoncé qu’il souhaite parvenir à 50% de nourriture bio en restauration collective.

Mais le lobby du bio avance aussi masqué. En effet, dans la perspective des EGA, une pétition est apparue sur le net lançant l’appel suivant au ministre de l’Agriculture : « Développez la filière biologique pour l’emploi, la santé et l’environnement ! » Cette action a été mise en place par une association dénommée « Le Mouvement des Entreprises de la Nouvelle Economie » (MENE), co-présidé par Corinne Lepage et Myriam Maestroni. Et qui trouve-t-on parmi les membres du MENE ? Biocoop, Cosmétique Bio et le Synabio, un syndicat réunissant plus de 160 entreprises et représentant plus de la moitié du marché de la bio en France.

Et ce n’est que le début…

 

Sources
https://www.lamersalee.com/livre/dessous-de-lalimentation-bio/
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/16/jusqu-a-quand-distribuera-t-on-des-subventions-a-une-agriculture-aux-consequences-sanitaires-et-environnementales-couteuses_5161205_3232.html
https://www.change.org/p/monsieur-le-ministre-st%C3%A9phane-travert-d%C3%A9veloppez-la-fili%C3%A8re-biologique-pour-l-emploi-la-sant%C3%A9-et-l-environnement
http://lemene.org/

10 commentaires sur “Le lobby du bio prêt à en découdre

  1. Je suis un libéral convaincu : aucune aide publique à aucune entreprise !!!
    Je suis un hygiéniste convaincu : toutes les productions agricoles doivent respecter les normes sanitaires
    Je suis une personne honnête : le Bio se vante de ne pas avoir de pesticides, alors qu’il respecte ce principe (ce qui n’est largement pas le cas actuellement) !!!
    Et après on verra si le bio s’en sortira vraiment !!!

  2. Daniel n’a ou n’aura plus d’amis au MEDEF…..!
    Ni dans les autres syndicats non plus ….. Ni même plus d’amis du tout.

    1. Ah bon et pourquoi donc? explicitez votre affirmation. Peut être qu’un libéral ne peut être dans le camp du bien selon vous? peut être préférez vous l’oppression, le vol légalisé, la dictature à la liberté?

  3. Voila les produits que l’on trouve aussi et surtout à biocoop: https://reporterre.net/L-Allemagne-livre-ses-terres-agricoles-aux-speculateurs
    « En janvier dernier, le ministre régional de l’Agriculture, Jörg Vögelsänger, se réjouissait du « boom » que connaît ainsi l’agriculture biologique dans son État : elle représente 10 % de la surface agricole, contre 7 % en moyenne en Allemagne. Cependant, la taille moyenne des exploitations bio de la région — 198 hectares contre 45 à l’échelle nationale — montre bien qu’il ne s’agit pas de petits producteurs. »
    Des exploitations bio de 198 hectares et c’est bien pire en Europe de l’est.
    Un producteur bio témoignait que biocoop leur imposait des prix de vente en faisant référence à ce que ces exploitations de bio industriel d’Allemagne et des pays de l’est pouvaient proposer comme prix, s’aligner pour le producteur français souvent petit ou aller voir ailleurs.
    Le producteur en question avait fait le choix de vendre sur les marché pour éviter de se faire asservir par Biocoop qui n’a de coop que le nom et reste un requin bien pire que les Carrouf et autre grands groupes. De la pure com’ autour du bio et de la fausse image coopérative.
    Si l’on veut acheter bio et manger bio , il faut absolument aller sur les marchés et acheter directement aux producteur bio pour laisser la totalité de la valeur aux producteurs qui triment pas aux intermédiaires qui s’engraissent sur leur travail.

    1. Pour les surfaces cela dépend des spéculations : avec de la prairie permanente c’est facile d’avoir de grandes surfaces bio ( comme en Autriche). Le problème des marchés locaux est que le meilleur peut côtoyer le pire car le produit peut être bio et avoir poussé le long d’une nationale ou près d’une déchetterie ou avoir été contaminé ( mains sales, aire de stockage où traînent les rats ….) . On peut au moins espérer que Biocoop procède à tous les contrôles sanitaires pour éviter des catastrophes.Dès qu’il sortira de sa niche pour bobos ( si il en sort) le bio devra s’industrialiser et devenir plus compétitif. Les petites exploitations sont plus romantiques, mais n’ont pas d’avenir sans les subventions ( =vol légalisé) octroyées par les politiques.

      1. Je connais bien BIOCOOP car j’étais fournisseur de pain bio. Il n’y a pas de contrôle particulier sur ce point (dont beaucoup de farines « paysannes » sans garanties sanitaires) et mon minotier me disait que le Label Rouge était bien plus sérieux là-dessus. Pas d’obligation de résultat sur le bio, beaucoup de charlatans et beaucoup de primes pour les agriculteurs.

        1. le bio peu répondre aux normes, c’est facile ! Si il y a un pb ont s’adapte! Il y a 3 ou 4 ans maintenant, la norme sanitaire sur la carie (blé) est passée (de tête ..) de 100 sclérotes/T à 200 sclérotes ce qui a permis a la filière bio de ne plus être « hors norme » sur ce sujet là!!!! C’est pas grave le pb de la carie (blé) fait que l’on a des farines qui peuvent sentir le « poisson pourri » ( d’où la mention sur tous les contrats de vente de blé depuis des lustres » marchandise saine et loyale, sans flaire ni odeur » qu’il va falloir enlever pour les céréales bio! LOL (payer plus chère son pain bio pour un « supplément sensoriel » naturel (et bien bio celui la)devient super normal sur ce coup là!)(oui j’exagère un peu, mais il faut mieux en rire au point ou l’on en est!)

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