La voiture électrique, une impasse écologique

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voiture electriqueDans une tribune publiée dans Le Monde, Stéphane Lhomme, le directeur de l’Observatoire du nucléaire, explique que « le cycle de vie d’un véhicule électrique le rend aussi polluant qu’un véhicule thermique » et que « le subventionner n’a pas de sens ».

En effet, « contrairement à ce que croient la plupart des gens, soumis à une propagande continuelle des politiques et des industriels, la voiture électrique n’est pas plus vertueuse pour le climat que la voiture thermique, essence ou diesel », écrit Stéphane Lhomme qui cite « les conclusions d’une étude, déjà ancienne, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), ignorées délibérément » par les gouvernements successifs (Elaboration selon les principes des ACV des bilans énergétiques, des émissions de gaz à effet de serre et des autres impacts environnementaux induits par l’ensemble des filières de véhicules électriques et de véhicules thermiques à l’horizon 2012 et 2020, novembre 2013).

L’expert dénonce :

« La donnée la plus cruciale est que la fabrication des batteries est tellement émettrice de CO2 qu’il faut avoir parcouru de 50 000 à 100 000 km en voiture électrique pour commencer à être moins producteur de CO2 qu’une voiture thermique. Soit 15 à 30 km par jour, 365 jours par an, pendant 10 ans !

Sachant que ces voitures servent essentiellement à des trajets courts, il est probable que le kilométrage nécessaire pour s’estimer « vertueux » ne sera jamais atteint. De plus, tout le CO2 émis par une voiture électrique est envoyé dans l’atmosphère avant même que ne soit parcouru le moindre kilomètre, alors que la voiture thermique émet son CO2 au fil des ans… »

Autre mensonge, « il est partout prétendu que la voiture électrique n’émet pas de particules fines. Mais comme le signale le magazine Science et Vie de janvier 2015, ‘les pneus, les freins et l’usure des routes émettent presque autant de microparticules que le diesel’. La voiture électrique émet certes moins de particules que la voiture thermique, puisqu’elle ne dispose pas d’un pot d’échappement, mais elle possède bien des freins, des pneus, et roule sur le goudron ! »

Dernier scandale, celui de « l’argent public consacré à son développement », et on parle là « de sommes astronomiques » dépensées pour installer 7 millions de bornes de rechargement à environ 10 000 euros pièce, soit un coût d’environ 70 milliards d’euros ou encore pour financer le bonus ‘écologique’ à l’achat d’une voiture électrique qui dépasse 10 000 euros par véhicule, souvent complété par une prime de la région. »

Stéphane Lhomme note enfin que « la quasi-totalité des acheteurs sont des ménages aisés : une fois de plus, l’argent de tous est offert aux plus privilégiés. »

13 commentaires sur “La voiture électrique, une impasse écologique

  1. Et quid du rendement global de la filière électrique ?

    Et quid de l’adaptation et du renforcement des installations électriques des particuliers (dans leur garage et au bas de l’immeuble…) ?

    Et quid de l’origine de l’électricité et de la gestion des pics de consommation (car je suppose que tout le monde rechargera sa titine la nuit… quand le photovoltaïque est à l’arrêt ?

    Et quid du coût total pour l’automobiliste (pensez au coût de la location de la batterie, qui n’est amorti à ce jour que si on roule beaucoup) ?

    1. @Seppi,
      On aurait pas à se poser toutes ces (bonnes) questions si on laissait le marché décider de ce qui est le mieux au lieu de tout détraquer en imposant une économie fasciste dirigée par une poignée de bureaucrates et de lobbyistes.
      Quand les Français comprendront que ceux qui dépensent l’argent des autres (et sans avoir à rendre des comptes) sont les pires gaspilleurs qui existent et ne doivent en aucun cas s’occuper de l’économie (dont le lien avec le sens « économiser » semble avoir échappé à tout le monde), on aurait alors une économie prospère et compétitive. C’est pas près d’arriver avec cette présente et future génération d’analphabètes conditionnée par l’Edulcoration Nationale et les merdias.

      1. Le marché ne peut pas tout et, quand il le peut, il ne le fait pas forcément.

        Je pense qu’il y a des situation où l’État ou la collectivité doit intervenir, que ce soit en se faisant acteur économique ou en créant la situation qui permet aux acteurs économiques de réaliser ce qui est utile ou désirable.

        Que l’État intervienne pour l’électrification du parc automobile n’est ni anti-économique ni condamnable par principe. Ce qui l’est, c’est d’intervenir à mauvais escient.

        Des positions plus nuancées sur ce site feraient du bien à ce site.

        1. l’état travaille en règle générale pour ses propres intérêts et non pour l’intérêt des citoyens:c’est la réalité même si cela ne fait pas plaisir. A notre époque c’est l’individualisme et les intérêts personnels qui priment.Il y a bien sûr des exceptions mais elles sont rares. Malgré ses moyens considérables ( 57 % du PIB, sans compter le contrôle indirecte d’une grosse partie du reste), l’état est bien peu efficace et il échoue partout. Il cherche à entretenir l’illusion par des stratégies de comm mais il est impuissant ! Même Keynes admettait que l’état ne devrait pas capter plus de 25 ou 30 % du PIB. On en est loin.

          1. De ces 57%, la sécu représente 54%, les collectivités locales 15% et l’Etat central 30% (http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/ressources-depenses-etat/ressources/quels-sont-prelevements-obligatoires.html). Si la sécu était privatisée, comme dans d’autres pays, les comptes apparaitraient différents, mais je ne suis pas sûr qu’on y soit gagnant. Les USA dépensent beaucoup plus pour la santé et pour un service rendu bien moindre.

            1. Si le coût de la santé ( on ne parle jamais du gain de productivité en raison de la bonne santé des gens) n’est pas visible dans les comptes public il le sera dans le pouvoir d’achats des ménages .
              Le soi disant déficit de la secu n’existe que par le fait qu’il est directement financer par un impôt exclusivement affecté. Faite la même chose avec la Défense ou l’éducation , vous obtiendrez le même résultat.
              Personne ne se demande si les armées sont en déficit.

          2. L’Etat c’est nous ! C’est idiot de séparer deux entités qui n’en font qu’une…
            Mais c’est tellement aisé de trouver un coupable ,un responsable…un bouc émissaire en espérant que cette dénomination populiste et simpliste aille à tout le monde….

  2. S. Lhomme est d’abord un militant antinucléaire. Sa qualité d’expert me parait légère. Cela dit il a bien compris que la voiture électrique sans nucléaire est une voiture à charbon. Et ses autres arguments paraissent plausibles.

    1. S. Lhomme devrait dénoncer, de même, le photovoltaïque qui a bien du mal, au bout de sa durée d’exploitation, à rembourser sa dette en CO2 due à sa fabrication. Et toutes les aides publiques qui vont avec.

  3. bons arguments.

    d’un autre coté si au vrais prix, en sachant que c’est une voiture guère moins polluante (les freins et la route sont effectivement les principales sources de particules), mais moins asphyxiante, les gens aiment, pourquoi pas.

    Un bon point des VE c’est dans les tunnels, ou en agglomération (poussière mais pas de NOx, CO2, CO, COV… quoique les voitures modernes sont assez propers coté toxiques COV/Nox/CO)… et sinon coté qualité de conduite.

    après si je vous suit, ca pollue au sens GES, même avec du nucléaire. mais c’est dans le prix des batteries sans subventions.

    sinon ca donne un sens à la VE partagée qui peux faire 200km/jours

    1. La pollution dans nos villes a naisse de 40% en 20 ans. Si il y a plus d’alertes c’est qu’on a baisser artificiel lé les seuils par idéologie. La part du transport est faible et les mesures comme de rouler moins vite ou autre c’est de la grosse connerie ,il est démontré que le résultat est insignifiant….

  4. Les voitures électriques ne se justifient que si et seulement si nous disposons d’une source d’électricité fiable, économique, non polluante et non intermittente : en un mot l’énergie nucléaire!!
    Les écolos vivent dans un monde irréel et refusent de voir les choses en face: être pour l’électrique et contre le nucléaire est absurde ( dans l’état actuel de la science).

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