Bio : bingo pour la grande distri !

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Gil Rivière-Wekstein : le bio, un bingo pour la grande distriL’auteur de Panique dans l’assiette / Ils se nourrissent de nos peurs était, ce lundi 26 juin, l’invité de l’émission « La Librairie de l’éco » animée par Emmanuel Lechypre sur BFM Business. L’occasion pour lui de rappeler des vérités trop souvent omises par des médias de masse complaisants à l’égard de l’écologisme ambiant. Extraits :

« Des filières entières se créent sur la peur alimentaire. La peur des pesticides permet le développement de l’agriculture biologique puisqu’elle prétend ne pas en utiliser. La peur du gluten permet des filières sans gluten. Etc. »

« Les grandes surfaces font du bio. (…) Une segmentation du marché est entretenue pour pouvoir faire en sorte qu’il y ait de nouveaux consommateurs. Dans le bio, la marge des grandes surfaces est beaucoup plus importantes que dans le reste. Le produit ‘sans’ se vend plus cher. Le secteur agroalimentaire a intérêt à créer ce genre de dynamiques car il y a de nouveaux marchés, de nouveaux consommateurs, des nouveaux produits mis en avant. Cela permet de ne pas regarder les vrais problèmes (dont) la distribution de la valeur ajoutée. Pourquoi nous avons des agriculteurs en difficulté ? Parce qu’ils ne sont plus vraiment rémunérés pour ce qu’ils produisent. Tant qu’on focalise la population sur des faux problèmes, les vrais problèmes ne sont pas traités. C’est un des risques qu’il y a avec les Etats généraux de l’alimentation qui devraient en principe mettre sur la table des négociations l’ensemble des acteurs de la filières pour discuter de la répartition de cette valeur ajoutée. Or là, vous avez les écologistes qui vont venir y participer et qui sont, eux, focalisés sur d’autres problèmes. Et ça, c’est bien entendu le bingo pour la grande distribution qui se réjouit déjà de voir que les Etats généraux ne vont pas traiter des vrais problèmes. »

Petit extrait de Panique dans l’assiette / Ils se nourrissent de nos peurs sur le très lucratif business du « sans » :

Bio : bingo pour la grande distri !

9 commentaires sur “Bio : bingo pour la grande distri !

  1. Plutôt que de ne penser qu’à distribuer la valeur ajoutée il faudrait mieux vouloir la créer! Dire que les agriculteurs sont en difficulté car ils ne vendent pas assez cher est une analyse bien partielle. Les pistes d’amélioration sont:
    1: baisse des impôts et charges: c’est l’état qui capture la majorité de la valeur ajoutée et avec une bien faible contrepartie!! La baisse de la fonction publique ( de 30 % au moins) est prioritaire : diviser par 2 les administratifs.
    2: en vendant plus cher on fait baisser les volumes! Ce qu’il faut améliorer est donc la compétitivité ( faire plus avec moins) . Pour cela, il faut investir intelligemment dans ce qui améliore la productivité ( et non dans des normes qui asphyxient la croissance), laisser les agriculteurs se développer, développer l’exportation ( via les coop qui sont trop tournées sur le marché de rente intérieur).
    Vendre plus cher reviendrait aussi à faire baisser les ventes dans d’autres secteurs ( donc chômage induit).La richesse vient de la production et de la chasse aux dépenses inutiles mais nos politiques ne sont toujours pas sur cette ligne.

    1. Les idées novatrices de Visor sont de sortie.
      Multiples problèmes , un seule solution ,un seul coupable !
      Typiques des mouvements totalitaires.

      1. Non, il n’y a rien de novateur: c’est du pragmatisme, tout simplement: faire ce qui marche et avoir le courage de stopper ce qui ne marche pas.
        Nos politiques font encore plus ce qui ne marche pas , donc ceci ne peut que mal finir. L’allemagne n’a rien fait d’extraordinaire mais elle a avancé doucement avec méthode alors que nos idéologues socialistes de gauche ou de droite refusent de voir les choses en face, de comprendre les lois de l’économie, d’être dans une logique de performance et de concurrence ( le meilleur moteur qui soit).

    2. @Visor
      Vous dites:
      « Ce qu’il faut améliorer est donc la compétitivité ( faire plus avec moins) . Pour cela, il faut investir intelligemment dans ce qui améliore la productivité ( et non dans des normes qui asphyxient la croissance) ».
      Sur le fond vous auriez « presque » raison mais là, vous faite carrément le jeu des escrologistes en validant un de leur faux argument sur l’analyse des pb du monde agricole pour ce défausser de leurs responsabilités dans la « destruction »(mot un peu fort) de celui ci!
      -Pour l’élevage bovin viande en France pour exemple, une étude de l’institut de l’élevage (sortie 2011 et facile à trouver : Cout de production en élevage bovin viande par institut de l’élevage qui a donné la méthode COUPROD (compta analytique spécifique BV)mis en place sur 2009-2010) nous montre que :
      – sur le suivi de 215 élevages allaitants spécialisés entre 2000 et 2010, on a une évolution de 22% de la productivité du travail. Mais cette même étude sur 10 ans nous dit aussi que l’on à une hausse des charges opérationnelles ramenées à l’UGB de 42% dont une augmentation des Charges de mécanisations de 45% ….
      Depuis 7 ans les agriculteurs/producteur (éleveur, céréalier, maraicher…. ) ne vous ont pas attendu pour continuer de progresser en productivité puisque il n’avaient pas le choix en étant étranglé par « les charges de normes énormes » toujours plus fortes et imposées. Il y a 7 ans on commençait juste à vraiment parler du génotypage en élevage bovin lait et on commençais a valider les courbes mathématique pour caler les mesures des Drones pour les apports d’azote (le satellite nous donnait des photos avec un pixel de 50 m et il est descendu à 5 m maintenant (avec drone pixel = 50 cm)).
      Tout ces rappels Visor , pour vous dire que la productivité, toujours faire PLUS avec MOINS et en plus le faire « MIEUX » (et il faut pas l’oublier le « responsable mieux » qui nous fait des normes et des normes et des normes dont certaines qui sont même justifiées en plus ….) les producteurs connaissent et ils font tout ce qu’ils peuvent pour la faire progresser cette « satané productivité »depuis longtemps. Mais pour cela il doivent en plus et en permanence lutter contrer les anti …on ne sait même plus quoi aider par des séralini/royale/ foucar et autres idéolobloqués pseudoscientifique/politicar/ journaliste voir artiste qui font preuves en finalité d’une incompétence crasse pour ceux qui sont réellement concerné par ces métiers de producteurs.
      Les agriculteurs font parti de ceux qui « avalent » le plus vite les nouvelles technologies au niveau professionnel (agriculture de précision, OAD, début du big data, les robots dès demains dans nos champ..).
      Le monde agricole est déjà engager au MAXIMUM dans l’augmentation de la productivité alors qu’un engagement OPTIMUM serait plus supportable et surtout plus normal.
      C’est pour cela qu’il ne faudra surtout pas laisser les escrologistes environnementeurs lors du grenelle de l’alimentation ce servir de cette argument faux qui consisterai a dénigrer encore nos producteurs sur leur sois disant  » manque de productivité » qui serait le responsable de leurs PB pour se décharger de leurs nombreuses responsabilités sur les divers problèmes que subissent nos filières agricoles.
      __________________________________________________
      Par contre visor si vous avez voulu dire que nos producteurs auraient encore une meilleur productivité si les escrolo environnementeurs n’existaient pas , là je suis entièrement d’accord avec vous. Ils feraient plus avec moins et encore MIEUX surtout pour l’environnement quand ont voit les dossiers abeilles PGM…

      Pour « via les coop qui sont trop tournées sur le marché de rente intérieur » :
      Si les produits des autres (de l’extérieur) arrivent moins chère chez nous, nous risquons « automatiquement » d’être encore « moins compétitif » chez eux. ……..et même avec ces faits (cout mains d’œuvre, charges, normes…) nos chiffres sur l’exportation agricole font encore envie a beaucoup d’autre secteur économiques français (même si la baisse est bien engager grasse a des royale et autre politicar incompétent de ses 10 dernières années.

      1. @yann
        Faut pas être fixé non plus sur le seul volet « productivité » car ce qu’a dit Visor est essentiellement vrai et relève du bon sens : ficher la paix aux agriculteurs, virer les pattes velues de l’état et des bureaucrates, laisser faire le marché et la compétition. Ce sont des recettes qui marchent partout et qui ont fait leurs preuves (cf ex pays de l’Est, la Nouvelle Zélande, l’Australie…).

        La hausse productivité dans son concept habituel, càd destinée à améliorer la profitabilité, la sécurité physique et financière et les conditions de travail, ne peut pas se discuter ici car elle ne sert plus qu’à compenser la hausse écrasante des charges.
        Dans n’importe quel système économique normal, l’utilité d’une hausse de productivité ne se discute même pas. Mais pas dans l’agriculture française. La preuve, le bio, avec son rendement minable, ses gaspillages énormes tant en terme de surface cultivable que de pertes dues aux ravageurs et ses prix exorbitants, entraîne bien une baisse de productivité. Et pourtant, par le jeu des subventions, du favoritisme et de la propagande, l’Etat le fait passer comme modèle d’avenir. Donc le débat est d’ordre religieux et métaphysique, il n’a plus rien de rationnel et scientifique.

      2. @Yann
        je ne suis pas du tout en désaccord avec vos arguments : les agriculteurs francais ont été et sont effectivement excellents pour utiliser rapidement et efficacement les nouvelles technologies. D’ailleurs, ils sont au top mondial dans beaucoup de domaines. Mon point était de faire sauter les verrous qui limitent les agriculteurs dans leurs capacités ( SAFER, bureaucratie…) et alors ils seraient encore meilleurs.

    3. 1- On est endetté à mort, comment tu comptes financer les baisses de charges?

      2- Réfléchit deux secondes: de nombreux pays ont des qualités structurelles qui les rendent forcément plus compétitif que nous (foncier, impôts, mains d’oeuvre moins onéreuse, législation plus permissive). On ne peut pas se mettre en concurrence frontale avec eux.

  2. Dans les propos de Visor, il n’y a que du pragmatisme basique, des évidences, ce qui à l’époque actuelle des faux semblant est énorme.
    Souligner en creux qu’Auchan et Carrefour ont joué à fond la carte bio et sans ( OGM, pesticides, huile de palme….) n’est pas critiquer la stratégie (pour l’instant gagnante) de ces enseignes, mais en analyser les mécanismes ( efficaces).
    Ces enseignes et leur staff s’appuient sur un ressort facile du public consommateur, jouant sur des faux risques ( dans la réalité) et de véritables peurs, qu’ils ont contribué à créer, ces enseignes sont passées à l’étape supérieure, au delà de la fabrication de l’image de marque ou de l’adhésion à certains courant de pensée ( sans, plus nature que nature…), la fabrication dans la tête des consommateurs de ce qui doit être l’image de marque, d’où le financement de Séralini and co ou de différentes ONG.

    Une entrée dans le monde post moderne qui se nourrit de post vérités.

  3. Excellente interview de GRW d’une durée inhabituelle de 15 minutes pour ce genre d’intervenant sur ce genre de sujet! Interview bien menée par un journaliste qui à l’évidence a préparé son sujet, pose les bonnes questions et a, fait tout à fait remarquable, l’intelligence et la courtoisie d’écouter les réponses, toutes les réponses en entier sans interruptions intempestives comme on a hélas l’habitude de le voir de la part des innombrables foutriquets auxquels (les) les « vieux routiers » profs écolobobogauchos de Sci Po ont inculqué la pratique selon laquelle ce qui est intéressant dans une interview, ce n’est pas ce que dit l’invité(e) mais les questions et commentaires intempestifs du questionneur (euse)……

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