Néonicotinoïdes : l’Anses déconnectée du terrain

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Petit rappel législatif :  La loi pour la reconquête de la biodiversité votée il y a quelques semaines a interdit au 1er septembre 2018, l’utilisation des néonicotinoïdes (sauf dérogation jusqu’en 2020).

Dans ce cadre, l’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) a publié le 21 mars un avis « relatif à l’ évaluation mettant en balance les risques et les bénéfices relatifs d’autres produits phytopharmaceutiques autorisés ou des méthodes non chimiques de prévention ou de lutte pour les usages autorisés en France des produits phytopharmaceutiques comportant des néonicotinoïdes».

L’Anses a notamment effectué une étude de cas sur la vigne qui « montre l’existence de méthodes de lutte alternatives efficaces et opérationnelles », en l’occurrence la lutte contre les citadelles de la vigne. Vous remarquerez d’abord ce curieux calendrier qui consiste à interdire…et à ensuite essayer de trouver des alternatives.

Mais le pire vient après : « La seule méthode non chimique de même magnitude d’efficacité (que les néonicotinoïdes, NDLR) , présentant moins de risques d’apparition de résistances mais une moindre facilité d’emploi est l’arrachage des plants porteurs deflavescence dorée. »

En clair : prenez vos mains, arrachez ! Peu importe d’ailleurs qu’il soit déjà trop tard, les plants voisins sont certainement déjà contaminés!

Question : De qui se moque t-on avec ce type de préconisation ? Des viticulteurs ou des contribuables qui payent l’ANSES pour sortir ce type d’énormité ? Peut-être les 2 finalement…

 

 

12 commentaires sur “Néonicotinoïdes : l’Anses déconnectée du terrain

  1. Au moins la flavescence dorée a de beaux jours devant elle vu que les symptômes de la « maladie » mettent un an au moins pour apparaître.

    1. Vous n’avez pas tout compris : l’année prochaine vous arracherez les plants qui ne présentaient pas encore de symptômes l’année d’avant 🙂

  2. Ces  » experts  » de bureaux ont du confondre avec l’esca. Il est peu probable que l’arrachage bloque la propagation de la flavescence.
    Les milliers de chercheurs de l’INRA ont ils au moins fait des essais à ce sujet? Le manque de bon sens de ces gens ne fait que progresser car , en plus, la vigne n’est pas une plante mellifère. Donc, ils préfèrent les pyrethrinoides qui dézinguent la faune utile ( typhlodromes) aux néonic qui la respecte.La stratégie de comm et la recherche de bouc émissaire a pris le pas sur la science.Un fardeau de plus pour la compétitivité de l’agriculture Française. Ces inconscients ont ils réaliser que le vin c’est 10 milliards € à l’export?? Viendra un jour où ils devront rendre des comptes.

    1. L’esca non plus ne sera pas vaincu par arrachage, ou alors par arrachage des parcelles et replantation. A 10 /12 ans, 1% de tes cabernets commencent à crever, à 20 ans c’est 20/30% qui sont touchés ou que t’as dû arracher/recotter, à 35 ans la moitie de la parcelle a 35 ans et l’autre entre 1 et 25 ans. Ah le bon vieux temps de l’arsénite de soude…

      1. Je suis d’accord avec vous: l’esca n’est pas éradiquée mais elle peut se gérer en remplaçant 1% des pieds / an par ex, solution meilleure que de remplacer 50 % d’un coup.

        1. Le problème c’est que quand t’en as 10 ou 20% qui crèvent par apoplexie ou qui sont durement touchés (pas de récolte), et contre ça la prophylaxie est insuffisante, ça signifie que 100% sont plus ou moins touchés avec des symptômes plus ou moins exprimés ou graves…

          1. oui mais on peut penser qu’il est préférable de faire du bon vin avec des pieds sains plutôt que de garder des pieds malades en sursis.

  3. « Efficace et opérationnel » sont des adjectifs antinomiques de l’ANSES qu’aucun papier de cette pétaudière ne devrait avoir le droit d’employer…

  4. Euh, l’arrachage des pieds contaminés on connait, et on le fait, c’est obligatoire et des contrôles à la parcelle sont faits. Mais on le fait EN PLUS des 1, 2 ou 3 traitements insecticides obligatoires dans la saison (nombre variant suivant classement de sa commune en terme de densité de parcelles infestées). J’ai pas connaissance, du moins en Bordelais de communes infestées où l’on ait testé à grande échelle et sur plusieurs années une protection vis à vis de la cicadelle Scaphoideus titanus, vecteur de la flavescence, par le seul arrachage des ceps manifestant les symptomes…
    C’est vrai qu’on a réussi à éradiquer la flavescence, qu’on traite depuis près de 25 ans ici, de quelques communes viticoles, ou quasiment, et que les opérations de contrôles et piégeages à la parcelle par des équipes financées par un réseau de syndicats de producteurs (GDON) ont permis de baisser un peu la garde au niveau insecticides mais on est loin du compte encore.
    Et de toutes façons les néonics ne sont pas vraiment le sujet pour la flavescence puisque 95% des phytos utilisés et homologués sont des pyréthrinoïdes (ou du pyrèthre pour les bios) ou des organophosphorés… Je crois que le thiamethoxame est le seul néonic homologué contre Scaphoideus titanus en association avec un anthranilamide.

    1. Exact ! C’est la référence en terme d’efficacité et de rémanence … Mais c’est aussi et de loin le plus cher ! Ce qui fait que par chez moi dans la Vallée du Rhône , on emploie surtout les pyréthrinoïdes et surtout les moins chers des moins chers , genre 3 à 4 € à l’ha en terme de coût …Bien entendu on doit arracher les plants litigieux et ils sont même assez chiants pour les contrôles ( mais c’est normal ) .

      1. Effectivement les pyretrinoides ne sont pas chers mais combien vaut ( en €/ ha) le fait de respecter les typhlodromes, de ne pas être lessivable par les pluies, d’être plus rémanent, d’avoir une efficacité qui ne dépend pas de la température….etc? Le thiametoxam offre tous ces bénéfices.Après c’est à chacun de voir quels critères sont importants.

        1. Plus que les néonics c’est surtout le flufenoxuron sur tordeuses et cicadelle des grillures que je regrette. Il était pas homologué sur flavescence (pas d’action de choc…) mais c’était une MA fantastique que BASF n’a hélas pas cru bon ni rentable de défendre face à l’EFSA. Alors on continue de balancer allègrement des pyréthrinoïdes et des organophos antédiluviens…
          http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2011.2088/epdf

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