Pesticides : les erreurs du journal Le Monde

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Dans un article publié dans le Monde de ce jour, Christiane Perruchot  se met le doigt dans l’œil (et non Stéphane Foucart comme nous l’avions indiqué. Merci @Visor).

« La réduction des pesticides ne pèse pas sur la rentabilité des exploitations céréalières », annonce-t-il dès le titre. Sauf que la suite de l’article concerne… les herbicides.

Ensuite, l’étude à laquelle se réfère le journaliste militant révèle un biais majeur qui montre le décalage avec la réalité. Contrairement à ce qui est affirmé, le potentiel de rendement et le rendement final n’est pas équivalent entre des parcelles. On peut en effet avoir besoin de beaucoup d’herbicides dans un champ infesté de mauvaises herbes alors même que le potentiel de rendement est faible. Par exemple, le colza du plateau lorrain n’a rien à voir avec celui de l’Aube qui, lui, est à haut rendement avec une faible infestation. Dans cas-là, S. Foucart sortira les trompettes pour dire : « ben, vous voyez, on peut faire du haut rendement en utilisant moins d’herbicide ». « Herbicide » devenant d’un coup de baguette magique des « pesticides » (insecticides + fongicides + herbicides + antiparasitaires)..
En matière agricole comme en tout d’ailleurs, évitons les simplifications à outrance : une parcelle avec un même potentiel de rendement peut subir des conditions pédoclimatiques différentes à quelques kilomètres favorisant des infestations différentes.

9 commentaires sur “Pesticides : les erreurs du journal Le Monde

  1. l’article du Monde est de Christiane Perruchot.
    L’INRA indique que dans 60% des cas on peut réduire les pesticides de 40% …..mais ils ne disent pas que l’on ne peut pas le savoir avant.Les gens du Ministère de l’agriculture avaient aussi employé l’argument que tout le monde devait faire aussi bien que les  » meilleurs  » (= ceux qui font moins de pesticides).Les techno-bureaucrates-idéologues oublient les différents types de sol, de climat, d’années,d’organisation du travail etc… Quand l’état prétend mieux savoir ce qu’il faut faire que l’entrepreneur qui joue son salaire il y a grand danger.

  2. Il y a deux articles :

    « La réduction des pesticides ne pèse pas sur la rentabilité des exploitations céréalières » de Christiane Perruchot (Dijon, correspondante)

    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/02/25/la-reduction-des-pesticides-ne-pese-pas-sur-la-rentabilite-des-exploitations-cerealieres_5085615_1652692.html

    « Agriculture : pourquoi la réduction des pesticides est possible » de Stéphane Foucart

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/02/27/agriculture-pourquoi-la-reduction-des-pesticides-est-possible_5086364_3244.html

    Le Monde fait l’article pour un nouvel article de l’équipe de Nicolas Munier-Jolain, de l’INRA, prétendument publié dans Nature Plants, mais introuvable sur le site de Nature… Gros mystère…

    Ces deux articles du Monde me paraissent plutôt convenables (surtout connaissant la production de la rubrique Planète et de son auteur de référence). En revanche, ce qui est critiquable me semble être – a priori – l’idée farfelue que ce que l’on a expérimenté, même sur un millier de fermes Dephy, serait généralisable. Mais c’est l’INRA…

    1. Je confirme pour seppi.
      Pour avoir assisté à un grand nombre de réunions « bilan » de divers réseaux DEPHI, je confirme que l’on assiste toujours aux même scénario.
      Les animateurs/présentateur sont toujours impliqués professionnellement dans les résultats qu’ils présentent (souvent personnel de C. A. Coordinateur de réseau) .
      Ils se gargarisent des baisses importantes des IFT qui sont bien sur mise en avant (c’était l’objectif premier;c’est a la mode et cela fait plaisir a notre ministre).
      Ils passent beaucoup de temps a vous expliquer tous le super travail qu’ils ont mis en place et tous les point positifs qu’ils ont pu noter. (et ils ont vraiment beaucoup travailler en général)
      Mais comme tous bon compte rendu d’expérimentation, ils nous parlent un peu (et vraiment un peu seulement) des pb rencontrés. Il y a un problème qui revient systématiquement et sur lequel, les présentateurs passent vite, c’est le fait que les vivaces soit de plus en plus difficile a gérer avec ses techniques alternative (alternative désherbage pour ce cas là bien sur).
      A chaque foi on nous signal le même constat: la pression vivaces semble augmenter de façon non maitrisable et a chaque foi on nous prévient de ce « petit problème » qu’il faudra surveiller puisque ils constatent une progression négative du pb.
      Objectivement cela veut simplement dire que ces techniques alternatives ne sont pas du tout résilientes dans le temps. Dit autrement elle ne sont pas tenable/efficace dans le temps. Cela marche très bien au début , les première années…
      Une foi ce sujet négatif vite balayé on se re félicite des IFT qui ont baissés et tous les acteurs DEPHY sont contents (pas toujours les agri qui sont plus pragmatique que leurs conseiller CA).
      Les réseaux DEPHY ont 5 ans au plus. Si on démarre sur des parcelles « propres » il faut qu’une petite dizaine d’années pour que le pb vivaces (chien dent; rumex; chardon; liseron,…)soit de retour de façon vraiment problématiques. La vérité sortira des champs grâce aux agriculteurs mais pas grâce au agronome tète de réseau DEPHY qui ne peuvent présenter que « du bon travail » à leur patron (directeur de chambre d’agriculture qui eux ont la pression de leur patron aussi : Le foll).
      Pour le rôle de l’INRA dans tout cela…….là on peu vraiment s’inquiéter de ce que devient cette…..chose .
      Ce qui est sur c’est que l’INRA n’est plus du tout une référence scientifique agronomique pour ceux qui travaillent réellement pour les agriculteurs.
      Entre les spécialistes des abeilles (grosse ironie) et monsieur Huighe fiers de ses CEPP l’INRA ne sert plus au monde agricole mais aux politiques seulement (et même souvent contre les agri )!
      Comme disent les sociologues : un monde postfactuel.

  3. je me souviens qu’au moment de la mise en pace de la premiere reforme de la PAC , nos techniciens de chambre d’agriculture avaient deja eut cette idée super geniale de reduction des couts . ce qui compte c’est la marge , et on est d’accord ! on s’est donc lancé dans la reduction des herbicides :  » jusqu’à 10 vulpins au M2 pas de soucis , aucun danger pour le rendement et vous n’etes pas la pour enrichir la cooperative  » ! sauf que petit a petit le stock de vulpin en terre a bien augmenté . je suis a la retraitre , et certaine parcelle se ressente encore de cette gestion hasardeuse ! alors oui et oui , il faut beaucoup de recul pour tirer des conclusions !

  4. Il est facile de réduire les pesticides …. tant que l’on est dans un champ entouré par des champs aux conditions d’hygiène irréprochables.C’est une question d’épidémiologie. C’est pareil pour le bio. Mais quand on étend les pratiques à grande échelle les problèmes sérieux arrivent.Les techniciens de chambre fera

  5. … les techniciens de chambre feraient mieux de dire la vérité à leur hiérarchie car ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas puisqu’ils sont sensés avoir une certaine expertise. A ce moment là il faudra virer tous ces inutiles.

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