L’ANSES : entre pusillanimité et désinformation

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ansesRésumons :

L’ANSES publie une EAT (Etude alimentation totale) infantile. Les conclusions scientifiques sont archi-rassurantes. Avec un bémol : On trouve quelques substances à surveiller, dont certaines naturelles comme les mycotoxines T-2 & HT-2 et le déoxynivalénol et ses dérivés.

Aucun pesticide dans le lot.

Europe 1 de son côté titre : « Des pesticides dans l’alimentation des tout-petits ». Rien que ça. Et change son accroche en prenant connaissance de notre billet. Mettre le lien :

L’ANSES devrait réagir avec virulence pour remettre les pendules à l’heure et dire à Europe 1 d’arrêter de jouer aux marchands de peur. Mais l’ANSES se terre.

Pire, sur un autre sujet, cette même ANSES, par la voix de Gilles Salvat, désinforme le grand public dans une interview donnée à 60 millions de consommateurs dans son édition de septembre. A la question, « manger des graines germées, est-ce dangereux ? », celui-ci répond :

« En 2011, des milliers de personnes en une dizaine en France ont été intoxiquées par un lot en provenance d’Egypte contaminé par « Escherichia Coli ».

Sauf que le bilan officiel est beaucoup plus lourd : « En Allemagne : 53 morts, 4 000 malades et plus de 800 personnes hospitalisées notamment pour un syndrome rénal. En France, on a recensé 24 malades et 15 hospitalisations ».

En cause : des graines germées bio, rappelons-le.

 

Source : 60 millions de consommateur – numéro 518 – septembre 2016 – P19

 

 

6 commentaires sur “L’ANSES : entre pusillanimité et désinformation

  1. en passant, le CNRS passe un article qui rapelle des faits en oubliant de s’attaquer au délire anti-néocotinoide

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/pourquoi-les-abeilles-disparaissent

    je suis ce journal qui comme france info représente bien notre délire Français, entre keynesianisme, écologisme, colbertisme… la France quoi, celle qui coule.
    j’ai l’impression que c’est écrit par un syndicaliste local vu la cohérence éditoriale.

  2. Ce communiqué de l’ANSES est presque rassurant, ils ne sont pas tous devenus fous dans cette agence comme le dernier rapport sur l’exposition aux pesticides aurait pu laisser le supposer.
    Métaux lourds, contaminants ubiquitaires …et contaminants naturels :
    mycotoxines T-2 & HT-2, déoxynivalénol …et dérivés.
    Que du naturel ou des contaminations anciennes, notamment liées aux usines d’incinérations d’ordures ménagères, mauvais choix des politiques locaux.
    Et pour ces contaminants naturels , c’est l’alerte rouge en 2016, dans toutes les récoltes de blé quel que soit le pays ou presque, Amérique du nord (98 % des lots contaminés http://www.feednavigator.com/Suppliers/Initial-US-feed-crop-testing-shows-high-mycotoxin-load) comme évidemment en Europe de l’ouest vu les conditions climatiques en juin ( http://www.allaboutfeed.net/Mycotoxins/Articles/2016/9/More-mycotoxins-in-Belgium-grain-samples-2885651W/) et même la fantastique récolte russe, il a plu au printemps pour l’expliquer et ce n’est pas sans conséquence: http://www.agweb.com/article/russia-boosts-feed-wheat-exports-as-bad-weather-hurts-some-crops-blmg/
    et même la future récolte australienne parait très incertaine avec du gel et de l’humidité qui vont altérer une récolte traditionnellement de bonne qualité.
    Reste les stocks de 2015 d’une qualité exceptionnelle; il fut un temps où l’on stockait pour éviter ces risques de qualités sanitaires insuffisantes pour les populations et les protéger….il fut un temps où les pesticides qui évitaient ces risques sans poser de problème majeur pour l’utilisateur ou le consommateurs étaient, comme les médicaments, considérés comme particulièrement positifs, il fut un temps…. ce temps est toujours d’actualité en Amérique du nord, il est révolu en France sous l’effet de la bobosphère et des médias ONG compatibles, et ailleurs en Europe? l’Allemagne a en partie compris, les graines germées de fenugrec égyptien ont décimé celles qui ne voulaient pas comprendre et rendu intelligentes leurs copines, les Allemands veulent du local, pas du bio d’ailleurs.

    Cet avis de l’ANSES est donc une bonne et belle chose!

  3. On pourra, et ce n’est pas coutume un excellent résumé dans le journal ‘le monde « :
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/28/une-dizaine-de-substances-preoccupantes-dans-l-alimentation-des-jeunes-enfants_5005057_3244.html#XqXjCdopuxK2SCfu.99
    « Selon l’agence, les deux tiers des enfants de moins de 4 mois ne sont pas exposés à des niveaux excessifs de ces substances préoccupantes. Mais ce taux chute à seulement 21 % chez les 13-36 mois. Dans cette tranche d’âge, plus de 40 % des enfants sont trop exposés à au moins deux composés problématiques »
     » le lait courant est en effet une source importante d’exposition à certains polluants organiques persistants, comme les PCB ou les dioxines »
    « plomb, l’arsenic inorganique, le nickel, l’acrylamide et les furanes (des composés se formant notamment lors des cuissons à haute température), les PCB (polychlorobiphényles), des dioxines ainsi que des mycotoxines – des substances produites par des champignons contaminant parfois les céréales »

    La seule erreur relevée est « mycotoxines – des substances produites par des champignons contaminant parfois les céréales » .
    En effet les mycotoxines sont systématiquement présentes dans les céréales, 99% de lots en contiennent plus de 10 ppb pour le deoxynivalenol cité , c’est la probabilité d’avoir des lots à plus de 1000 ppb qui est plus faible et un objectif de qualité et justifie le « parfois  » qui devrait être un « parfois significativement les céréales ».

    Dans ce cas ces contaminations présentent un risque réel pour la santé des tous petits. Idem pour les dioxines et les métaux lourds systématiquement présents comme les mycotoxines, ensuite c »est une question de dose par rapport à celle connue sans effet .
    L’idéal étant d’avoir une dose moindre que la DSE, dose sans effet identifié et avec facteurs de sécurité.
    Sachant que pour ces contaminants indépendant de la volonté de l’agriculteur les facteurs de sécurité dans l’évaluation du risque sont moindre que pour les pesticides, voire nuls, on est souvent à la DSE.
    On remarquera qu’avec les pesticides les journalistes ne prennent pas la précaution de rapporter le « Les situations d’exposition à ces produits, tempère l’Anses, « ne sont pas systématiquement synonymes de survenue d’effets adverses » ».
    Le ppb détecté pour les pesticides est considéré par les journaleux comme synonyme de risque.

  4. Quelques exemples de sources de contamination des sols par les métaux lourds, dioxines et furanes. Ces cas sont bien plus fréquents et pas forcement recensés de façon exhaustive. Toutefois ces documents sont de qualité et pour cause…
    http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/sept-agriculteurs-ne-peuvent-plus-vendre-leurs-productions-dans-la-meuse-202-113323.html
    https://www.anses.fr/fr/system/files/RCCP2008sa0203.pdf
    https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-26178.html
    Un peu ancien mais remarquablement complet , on retiendra la lecture de:
    IV. LES MÉTAUX LOURDS DANS LES SOLS
    A. LES SOURCES DE CONTAMINATION
    1. Le fond pédogéochimique
    2. Les sources anthropiques
    a) Les apports semi intentionnels
    b) Les apports directs non intentionnels
    c) Les apports de proximité
    d) Les retombées atmosphériques diffuse

    On peut regretter que nos assemblées qui s’excitent beaucoup sur les pesticides de synthèse, ne réactualisent pas cet excellent rapport et en tirent les conséquences au vu des conclusions à répétition de l’ANSES sur les vrais risque liés à l’aliment. Il est plus que probable que la chasse aux pesticides de synthèse s’accompagne d’une exposition plus grande aux métaux lourds dans l’alimentation.

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