La crise céréalière cache une politique de sape

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Coup de gueule. J’avais zappé cet excellent numéro de La France agricole du 2 septembre. Jacques de Loizy y signe un billet intitulé « Derrière la crise céréalière, il y a aussi une politique de sape ». Selon cet agriculteur, « si l’on s’accorde à dire que la récolte 2016 est exceptionnellement mauvaise et que le climat en est le principal élément », d’autres explications peuvent être trouvées. Il dénonce « l’abandon de la politique de production par la remise en cause des moyens de protection des plantes » et se demande pourquoi la France semble s’être donnée comme mot d’ordre « haro sur la génétique, alors que les pays dits développés, tout autant que ceux en développement, s’en sont appropriés la recherche et la production ». Dans cette tribune libre, Jacques de Loizy regrette également la « mise au pilori de la politique de fertilité des sols par la stigmatisation de la fertilisation azotée et phosphatée, dont tout esprit averti sait aujourd’hui que les nitrates ne sont pas cancérigènes… » « A défaut de Grenelle, une commission parlementaire serait nécessaire afin de tirer les conséquences d’une politique de sape qui ne peut plus durer, et que le législateur n’abandonne pas l’alimentation mondiale à la Russie et aux Etats-Unis » alors que nos voisins méditerranéens ont besoin d’un approvisionnement « sain, loyal et marchand », écrit-il.

2 commentaires sur “La crise céréalière cache une politique de sape

  1. C’est la même politique que pour l’industrie, l’élevage.
    On soutient un modèle romantique 19e siècle, au détriment d’un modème technophile productiviste.

    Il semble que dans les années 30 un modèle romantique similaire se soit développé avec des fermières tyroliennes.
    La pureté génétique était aussi à la mode.
    Le gouvernement était faible aussi.

  2. Ce constat est hélas réel, la politique française vis à vis du blé, élément essentiel de l’alimentation humaine, plus dans les pays du sud que dans nos pays repus est de plus en plus influencée par des bobos décroissants, encouragés par des médias qui le sont plus encore, bobos et médias eux mêmes sous influences d’ONG pilotées à distance par des intérêts étrangers.
    Tous les facteurs de production sont rognés et un arsenal normatif est déployé au prétexte de protéger la « biodiversité », concept créé ex-nihilo par des officines de guerre économique des US au cours des années 80 en pleine période Reagan et diffusé au cours des années 90 à la suite de Rio.
    Autant le phénomène d’influence et d’implication des ONG de guerre économique est bien décrit s’agissant du commerce avec l’Iran http://www.lepoint.fr/economie/iran-l-ong-americaine-qui-menace-les-entreprises-francaises-04-08-2016-2058993_28.php
    autant ce jeu d’influence sur l’agriculture française reste tabou ou presque, on n’est qu’ au stade subliminal.

    Il n’est pas anormal que les US jouent ce jeu, c’est de bonne guerre économique, l’action progressive est en outre remarquablement bien pensée, bravo à ses concepteurs.
    C’est l’acceptation pour certains acteurs de l’agriculture française de jouer avec les cartes marquées que l’on nous propose qui l’est.
    Les allemands, eux, ne s’y sont pas trompé et jouent une partition propre et se réjouissent du déclassement de l’agriculture française, au passage ils en rajoutent une couche dès que l’occasion se présente.

    Le monde étant devenu multipolaire et ce changement s’accélérant, rien ne dit que cette évolution est univoque. Le réveil sera cependant brutal, surtout pour les décroissants français.

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