Les profiteurs de la pluie

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PluieLorsque les grandes entreprises de l’agrochimie publieront leurs résultats, il est à parier que l’on entendra quelques écologistes et militants de la confédérations paysanne dénoncer le fait que les « firmes » ont profité de la pluie pour faire des bénéfices sur le dos des agriculteurs….Evidemment, le printemps extrêmement pluvieux a été propice aux maladies et aux ravageurs. Et il ne faut pas être grand clerc pour deviner que les ventes de produits phytos ont augmenté pour maintenir des productions de qualité, ou du moins …pour éviter la casse.

Si l’on regarde ailleurs, que voit-on ? Que les entreprises de l’agrochimie ne seront probablement pas les seules. On apprend ainsi dans les Echos du 25 juillet que la marque Aigle, dernier fabricant français de botte en caoutchouc « a vu ses ventes bondir de 20% au premier semestre ». Et que dire des vendeurs de parapluie, des multinationales de l’énergie qui ont profité du froid persistant, etc…

Et oui, il y a toujours des profiteurs…en revanche l’indignation, elle, est toujours à géométrie variable.

3 commentaires sur “Les profiteurs de la pluie

  1. En situation normale période pluvieuse signifie augmentation du marché phyto mais aussi augmentation des rendements: les intérêts des firmes phyto et des agriculteurs sont donc en général convergents. Cette année est exceptionnelle en ce sens que les rendements ne seront pas au rendez vous ( problème de pollinisation, de coulure, d’asphyxie etc..). C’est le Foll qui ne va pas être content de voir que les objectifs absurdes d’écophyto ( réduire les phytos de 50 % ) ne sont pas prêts d’être atteints.L’an prochain, si il fait sec le marché baissera de 10 à 15 % mais il ne sera probablement plus là.

  2. « problème de pollinisation, de coulure, d’asphyxie etc…. » de verse aussi, de maladies fongiques, dont la terrible septoriose.

    Le résultat exceptionnel de 2015 est en partie lié au fait que la pression parasitaire modérée a pu parfaitement contenue avec les moyens disponibles: substances actives et contraintes à leur usage.

    En 2016, des parcelles qui auraient pu nécessiter un passage pendant les intempéries, contre la septoriose ou la fusariose auraient, avant 2010, fait appel aux traitements aériens pour appliquer ces fongicides, désormais plus possible.

    En 2016 la portance des sols ne permettait pas le passage.

    La verse mieux gérée avec des régulateurs, dont l’usage est désormais déconseillé.

    Enfin dans la génétique des plantes, il existe des caractère de résistance ou de tolérance aux stress abiotiques : pollinisation, de coulure, d’asphyxie.
    Mais sélectionner les gènes qui codent pour ces caractères c’est faire le choix de réduire la vitesse d’avancement pour la résistance aux maladies, voire dans certains cas, les caractères sont incompatibles, du moins avec les techniques d’amélioration classiques.

    Donc le résultat calamiteux de 2016 est le fruit du climat …certes, climat qui agit aussi sur les maladies mais aussi des contraintes aux déploiement des technologies pour les freiner voire avoir une attitude en réaction au progrès que l’on qualifie avec suffisance de positivisme… donc de l’idéologie écolo-bobo des médias.

    Suffisance dans le mental et le discours des médias mais qui reprennent le discours de certains cadre de la recherche publique française lorsqu’ils qualifient les technologies des années 70-80 de « positivisme », graves insuffisances dans la compétence de ces cadres et plus encore leurs résultats lorsque l’on compare aux pays étrangers qui sont encore … positivistes! eux!
    Résultats dans ces pays: les rendements progressent alors qu’ils stagnent en France.
    Ces cadres de la recherche publique s’en foutent car la récolte mondiale de grains sera pharaonique en 2016! …si tout va bien …

  3. Lu pour vous:
    « Le dernier rendement aussi faible observé (que celui attendu fin août) remonte à l’été 1986, année de forte sécheresse. Mais contrairement à ce qu’il s’est passé il y a trente ans, c’est un excès de pluie qui est à l’origine de la mauvaise récolte de cette année. »
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/12/en-cartes-pourquoi-la-recolte-de-cereales-sera-la-pire-depuis-trente-ans_4982039_4355770.html

    Comme d’hab, le papier  » le Monde » fait dans le grand n’importe quoi.

    1986 est une année à printemps humide et plutôt frais et non pas de grande sécheresse, qui est 1976. 2016 est effectivement comparable à 1986 pour la partie printemps mais avec un hiver très rigoureux et un contexte général de potentiel qui n’a rien à voir, 2016 et plutôt comparable à 2007 mais avec un mois d’avril plus frais et humide et un ensoleillement moindre au printemps, attendre cependant la fin des récolte toujours en cours pour tirer des conclusions, étudier la variabilité des rendements par zone climatiquement homogènes.
    S’il existe de fortes différences, le climat ne serait que très partiellement ou indirectement responsable, mais en lien avec la génétique, la qualité du drainage ou des causes parasitaires.
    La question qui reste posée est celle du paramétrage entre les différentes causes, excès d’eau, manque de lumière, coup de froid de fin avril début mai, maladies et insectes, printemps couvert, hiver doux, choix variétaux, pratiques culturales… bref un système complexe mais qui peut être expliqué par de bons agronomes, de très bons agronomes.
    Avec pour objectif d’éviter que cela ne se reproduise.

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