Le cuivre : un produit toxique

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cuivre

Fongicide « naturel », ce métal est utilisé pour protéger la vigne du mildiou de plus d’un siècle. Mais il est sur la sellette dans les discussions européennes notamment du fait de son impact sur la vie microbiologique de sols. Une information scientifique publiée sur quelques sites renforce également les doutes notamment vis à vis de la santé humaine.

Selon une étude de chercheurs de l’université d’État de l’Iowa publiée dans la revue Science Advances,  il y aurait un lien direct entre l’exposition au cuivre et l’apparition de prions infectieux générant des maladies dégénératives du type Creutzfeldt-Jakob (la plus connue mais il y en a d’autres).

Un dossier à suivre mais si nous étions journaliste dans la presse dite de référence, on tirerait nos lecteurs de leur repos estival en faisant le parallèle entre l’augmentation de 30 % constatée par les pouvoirs publics de l’utilisation du cuivre en agriculture* et l’augmentation du nombre de cas de maladies liés des prions mal repliés. Avec un peu de bidouille mathématique et graphique, c’est à la portée des procureurs de la presse militante et des mouvements écologistes !

 

Note : utilisation des fongicides de type cuivre, souffre/total fongicides

Types Fongicide/Année                           2011                   2012                      2013                      2014

Total Fongicides                                              24 352               27 355                  30 225                   34 480

Fongicides (cuivre, souffre, …)                     11 271               12 755                  14 278                   15 120

Source :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/donneesventeproduitsphytosanitaires_2011-2014.pdf
http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/maladie-maladies-prions-biologistes-accusent-nouveau-cuivre-63464/

28 commentaires sur “Le cuivre : un produit toxique

  1. Je suggère de ne pas amalgamer cuivre et soufre. Le soufre ne pose aucun problème sérieux, à la différence du cuivre. Il est inadmissible que les produits à base de cuivre ne subissent pas les mêmes critères d’autorisation que les produits de synthèse ( si ils étaient considérés comme des produits de synthèse ils seraient interdits ou fortement limités compte tenu de leur toxicité). Cela montre que santé et environnement passent après l’idéologie du bio.De plus, la plupart des produits concernés n’ont rien de naturel : ils sont le résultat d’une synthèse chimique réalisée par l’homme et les molécules proposées n’existent pas toujours dans la nature.Les bios n’acceptent pas les engrais azotés faits par l’homme ( pourtant constitués à base d’azote de l’air). Pourquoi l’accepter pour le cuivre? Il faut cesser cette hypocrisie et cette incohérence.

    1. Le refus des engrais azotés remonte de façon certaine à Albert Howard, botaniste et agronome britannique, fondateur de la soil association qui inspirera Nature et Progrès.
      Le fondamental de la pensée d’Howard est une opposition aux engrais minéraux notamment les engrais azotés issus de la fixation de l’azote de l’air dont les procédés date de la fin du XIXème siècle et l’utilisation massive le début du XXème siècle.

      L’histoire de Sir Albert Howard traduit une opposition à la recherche agronomique britannique officielle, celle Rothamsted qui s’inscrit directement dans la fertilisation des cultures issue de la connaissance et de la volonté et des travaux de John Bennet Lawes et Joseph Henry Gilbert.
      http://www.rothamsted.ac.uk/about-us/history-rothamsted-research

      Si les objections d’ A Howard au tout engrais minéral ne sont pas dénuées de fondement à l’époque où il fait ses observations , début du XXème , perte de matière organique, découverte des micro-éléments et leur importance en sus des N P K… sa démarche est plus en réaction, qu’en construction, elle n’est pas scientifiquement fondée même si celle des premiers promoteurs de la fertilisation minérale sera confrontée à une série d’accidents, les NPK ne suffisent pas et la matière organique sert à stabiliser le sol qui n’est pas qu’un simple support, jusqu’à découvrir la large gamme d’éléments nécessaire pour une croissance correcte d’une plante et la complexité de la vie du sol, donc au milieu du XXème siècle pour les derniers ajustements sur les micro -éléments et non encore abouti pour la complexité de la vie du sol.

      John Bennet Lawes et Joseph Henry Gilbert n’en restent pas moins deux grands agronomes modernes et rationnels et Sir Albert Howard un agronome réactionnaire nourrit par l’ésotérisme et nourrissant la pensée agronomique ésotérique en retour . Si l’on rajoute la philosophie de KE Popper à la rationalité positive de Joseph Henry Gilbert ont tend vers un optimum dans la pensée scientifique appliquée à l’agronomie.

      L’aspect pesticides qui est rajouté à la pensée d’A Howard et de l’Organic Farming est plaqué sur sa pensée et ses écrits puisqu’au moment où A Howard écrit son testament, la chimie organique est totalement embryonnaire, les propriétés du DDT viennent d’être découvertes mais il n’est pas encore utilisé et le sera contre des maladies vectorielles et la chimie qui accompagne l’agriculture est essentiellement minérale, cuivre, soufre, arsenic, mercure, acide sulfurique … et des substances végétales: roténone, nicotine…
      Ce ne peut être cette chimie qui est remise en cause par la soil association lorsqu’elle est crée puisque l’agriculture organique (organic farming) , nom international de l’agriculture biologique, s’appuie sur les pesticides de l’époque d’A Howard, ceux qui restent autorisés ( Cu et S) et non pas les pesticides issus de la chimie organique qui seront inventés pour l’immense majorité après la mort d’Howard et surtout l’écriture de son livre testament.

      Le paradoxe veut qu’A Howard craignait pour la santé humaine avec les engrais minéraux alors que ces derniers constituent le moyen le plus sûr de la préserver en évitant les maladies transmises par la matière organique notamment celle d’origine fécale, le dernier incident important en date étant celui des graines de fenugrec germées, en Allemagne ( ses 52 mortes, 900 dialysées à vie et 5000 hospitalisées) et en France (dans la bonne ville de Bègles de Noel Mamère) .

      1. merci pour ce rappel.On peut ajouter qu’il est plus rationnel d’utiliser de l’azote de synthèse plutôt que du fumier car cela permet d’ajuster exactement la dose aux besoins. Avec le fumier il y a forcément trop d’un élément et pas assez d’un autre.Les bios devraient revoir cette interdiction ridicule car l’avenir va dans le sens de l’agriculture de précision en évitant tout excès et toute carence.

          1. @Enordi
            Oui l’agriculture intégrée /moderne est pragmatique et utilise tous les outils disponibles sans idéologie.Les méthodes bio sont parfois nécessaires ( par exemple en arbo ou en serres pour alterner les méthodes et limiter /retarder les apparitions de phénomène de résistance aux insecticides unisites.) .

          2. « Les méthodes bio sont parfois nécessaires… »

            Désolé, mais la caractéristique primordiale du bio c’est son recueil d’interdictions (qui peut aussi être exprimé sous la forme de liste positive de produits autorisés).

            Les méthodes que les thuriféraires du bio se sont appropriées sont des méthodes qui appartiennent à l’ensemble du monde agricole.

            Certaines sont portées par le monde du bio, non pas parce qu’elles ressortissent à ce monde, mais parce que le réseau d’interdictions ne leur a laissé guère de choix.

            Il est certes à mettre au crédit du bio de développer des méthodes, mais de là à les porter à son crédit…

            Il ne viendrait à personne l’idée d’attribuer la paternité, en quelque sorte, d’une méthode nouvelle à l’agriculture « productiviste », « industrielle », « chimique »… enfin tout ce que les bobos exècrent.

  2. Plus précisément, Sir Albert Howard refuse la fertilisation minérale dans son ensemble au delà des engrais azotés, avec une théorie autour des vertus de l’humus, qui idéalement doit être celui des feuilles en décomposition.
    http://soilandhealth.org/wp-content/uploads/01aglibrary/010142howard.misc/010140.ogf.1945-47.htm
    Le lien avec une opposition aux travaux faits à Rothamsted n’en sont pas moins clairement établis, c’est une théorie en réaction, regret d’une époque idéale, révolue et d’un progrès destructeur…

    Au sujet du soufre, j’adhère à « Le soufre ne pose aucun problème sérieux, à la différence du cuivre. » avec comme limite : http://www.journaldelenvironnement.net/article/bio-conventionnel-l-etrange-match-nul-de-villeneuve-de-blaye,68163

    Dans les produit bio qui sont en cause c’est le soufre qui est responsable de l’irritation des voies respiratoire et des yeux des enfants, pas le sulfate de cuivre moins irritant même s’il est plus dangereux intrinsèquement, maladies neurodégénératives certes mais pas que : https://www.inspq.qc.ca/eau-potable/cuivre

    En cause le cuivre du sulfate mais aussi les tuyauteries lorsque l’eau est trop acide, d’un autre coté le cuivre est aussi bactéricide donc utile dans les canalisations s’il ne dissout pas dans l’eau qui circule … vous avez dit balance bénéfice risque?

    Ingérer le cuivre de la bouillie bordelaise est en revanche seulement dangereux, sans bénéfice et parfois risqué.

  3. Précision : « les engrais azotés issus de la fixation de l’azote de l’air dont les procédés datent de la fin du XIXème siècle et l’utilisation massive le début du XXème siècle. »

    Il est bien question des procédés Haber-Bosch qui ont révolutionné la fixation de l’azote de l’air.
    On trouve un excellent résumé sur l’évolution technologique sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Proc%C3%A9d%C3%A9_Haber y compris mention à la fourniture d’azote organique du guano ou à partir des gisements de nitrate fossile.
    On remarquera cependant que la première motivation de la fixation de l’azote de l’air n’est pas agricole mais militaire, l’acide nitrique étant une base indispensable pour la fabrication d’explosifs .

    Parfaitement d’accord avec Visor, on n’utilise pas la télédétection et les drones pour apporter de l’azote sous forme organique , pas assez précis, même si c’est envisageable mais avec une efficacité bien moindre.

    Il est souvent reproché par des chercheurs modernes toujours de la recherche publique, européenne plus souvent et en particulier française, le coté positiviste de la pensée scientifique des agronomes de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, enfin début jusqu’en 1970 -1980, avec des précurseurs comme Francis Chaboussou et René Dumont parmi les premier significatifs en France.
    Ce qu’on lit ou entend désormais de certains « responsables » de certains instituts de recherche, recherche publique s’entend, lorsqu’ils accusent leur prédécesseur de positivisme relève de la pensée d’A Howard, pensée ésotérique à souhait.

    Ce n’est donc pas positivisme contre réalisme mais positivisme contre ésotérisme.

    On pourra reprocher aux agronomes précurseurs leur excès de confiance mais certains (pas tous) parmi les actuels aux commandes de la recherche publique sont totalement ésotériques dans leur démarche et on se demande bien à les entendre ce qui va sortir des travaux de leurs équipes, plutôt on ne se demande pas : RIEN, rien d’utile, rien de pratique au delà des promesses:  » demain on rase gratis mais aujourd’hui il faut passer à la caisse ».
    C’est la recherche pour la recherche au cas où l’objet issu de leur travaux aurait quelque conséquence néfaste: Nitrates, DDT, 2,4 D, glyphosate, néonicotinoides, moteur à explosion, turboréacteur, pénicilline, vaccination, ensemble d’inventions ou de produits issus de ces inventions qui ont révolutionné la protection des plantes, des hommes, la mobilité de hommes et des marchandises avec une « foultitude  » d’effets négatifs, donc ne rien produire d’utile évite aussi ce type de risque, accessoirement ne rien produire d’utile évite aussi les bénéfices liés aussi. Ils sont, il faut l’avouer, considérables.

    1. Si les ingénieurs de l’aéronautique étaient aussi ésotériques que les agronomes de la recherche publique d’aujourd’hui, aucun avion n’aurait jamais décollé. C’est le drame de l’agronomie, les ingénieurs d’opérette peuvent y prospérer, arrosés généreusement par l’État démago. C’est pourquoi je fais plus confiance à Monsanto qu’à l’Inra.

    2. c’est tout simplement le vitalisme cette théorie de l’humus, avant que l’urée ne soit synthétisée c’était un gros débat!

  4. D’ailleurs, voir le nombre de fois où Marc Dufumier a été invité par AgroParisTech.

    1. Il y enseignait (jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite).

      1. Il est aussi le président de la fondation René Dumont ( son maître).C’est un militant écolo à côté de la plaque: toutes ses prévisions ( comme celles de R Dumont) se sont avérées fausses. Cela n’améliore pas l’image d’Agro Paris tech d’avoir eu de tels enseignants idéologues rejetant l’agriculture moderne et voulant revenir à l’agriculture paysanne des siècles derniers! Il ‘a rien compris.

        1. bah il faut lire sa contribution dans « le dictionnaire de la pensée écologique » sur l’agriculture biologique : il défend howard, steiner etc…

  5. « c’est tout simplement le vitalisme cette théorie de l’humus, avant que l’urée ne soit synthétisée c’était un gros débat!  »

    Enfin pas exactement, les engrais minéraux et la fixation de l’azote de l’air datent de la seconde moitié du XIXème siècle à partir du charbon, puis procédé_Birkeland-Eyde ( à partir de l’énergie électrique en excès en Norvège et Haber-Bosch à partir du méthane, le plus efficace pour le XXème siècle.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Birkeland%E2%80%93Eyde_process

    On notera et cela est fondamentalement stratégique que l’azote de l’air peut être capturé sans utilisation d’énergie fossile CH4, l’électricité suffit… sachant qu’il existe des périodes d’excédent de production avec les énergies renouvelables notamment l’éolien terrestre … cela change tout, y compris dans le coût énergétique de la production de l’agriculture conventionnelle… avec des éoliennes au milieu des champs de blé.

    Ceux qui sont capable de capter l’intérêt de l’information comprendront, les autres, hélas ne peuvent plus nous intéresser dans le monde de brutes dans lequel nous sommes entrés, bien malgré nous… ils sont sortis de l’histoire, qu’ils décroissent en paix et n’em… ceux qui se battent pour le bien commun.

  6. Une précision qui doit être apportée, le procédé Haber-Bosch peut fonctionner avec de l’électricité exclusivement et cela change tout pour le cout énergétique des cultures dites conventionnelles, biocarburants, effet sur les GES…. http://hydrammonia.com/fr/ammoniac/
    Relocalisation de la production dans les zones rurales proches de la fourniture d’énergie éolienne et des zones de consommation d’engrais alors que l’éolien fait l’objet d’un consensus de plus en plus fort quant au cout de revient de l’électricité produite, consensus qui couvre désormais Engie et Total.
    Les éoliennes dans des champs de blé qui produisent l’énergie verte pour la fabrication de l’azote qui alimentera les blés qui croissent en dessous, l’image est belle, mais donne une valeur astronomique à la terre qui porte le blé et les éoliennes à la fois.

    1. Mon cher Seppi,

      Il ne s’agit pas de se défouler, même pas de se fouler pour déplorer à la fois ce rapport qui traduit une évolution désastreuse de l’ANSES et des dérives d’une gravité considérable dans les propos d’une experte du groupe, pas n’importe laquelle, la vice présidente sur un rapport qui vient d’être rendu au politique.

      L’article souligne : « Contre les effets désastreux des pesticides sur la santé des travailleurs agricoles, les pouvoirs publics doivent réagir, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport dévoilé récemment. Entretien avec la vice-présidente du groupe d’experts, Isabelle Baldi, médecin épidémiologiste et chercheur à l’université de Bordeaux. »

      Il fut un temps ce type de discours sur le discours d’un membre d’un comité d’expert aurait été suivi par un mise en garde de l’expert en question, voire une mise à l’écart.

      Ici ce n’est pas le cas, Isabelle Baldi est la figure de proue dans la lutte contre les pesticides sur des conclusions forts discutables, forts discutables même scandaleuses si on les place en relatif.

      Parmi les produits industriels les plus nocifs pour la santé, on peut citer les carburants, tant en tant que produits manipulés qu’au travers de leurs émissions.

      Quel est l’interlocuteur , l’institut français du pétrole ou IFP, totalement intégré aux grand producteurs et distributeurs. rien de comparable en terme de diversité à ce qui existe pour les pesticides agricoles.
      C’est monolithique mais on y trouve des ingénieurs compétents qui, dans la mesure du possible évitent que l’intérêt de leur industrie ne mette trop en péril la santé publique, d’où l’évolution de l’essence avec additif plombé vers l’essence sans plomb, lorsque il a été mis en évidence les conséquences très inquiétantes de l’utilisation de ce carburant dans les villes.

      http://www.inserm.fr/thematiques/sante-publique/dossiers-d-information/le-saturnisme-ou-intoxication-au-plomb
      « En 1995, plus d’un quart des enfants de 1 à 6 ans avait une plombémie supérieure à 50μg/L et 2,1% une plombémie supérieure à 100μg/L. Aujourd’hui, la proportion des enfants présentant un taux de plomb dans le sang supérieure à 50μg/L est tombée à environ 2%, celle des enfants avec une plombémie supérieure à 25μg/L à 10%, avec des disparités entre les régions et certains quartiers urbains. Les taux supérieurs à 100μg/L sont devenus rares et représentent à peine 0,1% des enfants.
      Les enfants en bas âge sont les plus exposés en raison des risques d’ingestions de poussières ou de débris de peinture contaminées par contacts mains-bouche. Ils sont également les plus vulnérables. » « Chez le jeune enfant, l’effet le plus préoccupant d’une intoxication au plomb est la diminution des performances cognitives et sensorimotrices. Une plombémie de 12μg/L est associée à la perte d’un point de QI, »

      On pourra faire le parallèle avec les ONG dites vertes ( WWF, amis de la terre…) qui a la base sont financées par des fondations directement liées à des acteurs de la finance, des médias voire de la chimie américaine. Quelle indépendance accorder à ces pseudo experts.
      Le système de l’IFP qui associe les grandes industrie du pétrole en France et fait appel à de vrais experts me parait un système infiniment plus transparent à condition d’avoir quelques instituts ou agences de recherche pour étudier, sérieusement, les effet sur la santé, INSERM pour les bons chercheurs comme ceux qui ont rédigé le rapport sur les conséquences du plomb notamment en lien avec l’essence additionnée de antidétonant au plomb.

      Les USA, malgré leur intrication entre activité industrielle et recherche publique sont beaucoup plus réactifs que l’Europe en général et la France en particulier pour prendre de bonnes décisions: interdiction du distilbène aux US en 1971 contre 1977 en France et c’est l’exemple le plus certain et plus terrible de perturbateur endocrinien, maintien à 1% de benzène dans l’essence sans plomb aux USA alors que l’Europe a toléré 5% de 1985 à 2000. Baisse à 0.66% du benzène dans l’essence sans plomb aux USA à partir de 2011 alors que l’Europe et ses déclarations enflammées pour défendre la santé des citadins ( seuls concernés avec les garagistes) est toujours à 1%.

      Une proximité encadrée avec l’industrie et ses experts si les liens d’intérêt sont clairement identifiés et si l’administration fait son travail de régulation, n’empêche pas de prendre les bonnes mesures et ces exemples valent aussi pour de nombreux médicaments dangereux retirés plus rapidement aux USA.

      Cherchez un pesticide, y compris dans l’histoire, qui atteignent 10% des effets de l’essence plombée, utilisée systématiquement jusqu’en 1985 et significativement jusqu’en 2000.
      Le QI de nos jeunes enfants a été sauvé par la dieselisation historique du parc automobile, certes avec les conséquences particules mais moins inquiétantes que celles du plomb de l’essence automobile.

      Le DDT souvent cité comme une terrible erreur technologique est infiniment moins problématique et ses effets délétères sur la santé humaine sont toujours plus des hypothèses de travail que des faits clairement établis, ses bénéfices sont en outre considérables vu la dangerosité des maladies vectorielle avec le dernier exemple du Zika et une perspective de plusieurs centaines de milliers d’enfant handicapés au plan mondial faute d’avoir adopté les bonnes mesures de protection.

      Isabelle Baldi apparait clairement pour ce qu’elle est, une militante anti pesticides agricoles, agricoles cette précision est importante, car dans son aveuglement elle feint d’ignorer que la principale exposition de la population est liée aux médicaments qui contiennent les mêmes substances actives ( shampoing anti poux, lotion antigale…) ou médicaments vétérinaires sur les chiens et les chats y compris pour des substances considérées comme dangereuses pour des agriculteurs qui peuvent se protéger, eux, alors que bébé caresse le chien qui a son poil enduit de fipronil ou de permethrine et le chat avec seulement du fipronil. Mêmes substances actives pesticides dans les biocides également indispensables pour des populations exposées aux moustiques vecteurs du zika, de la dengue, du chikungunya, du West Nile Virus…

      Le rapport d’I Baldi de 2013 est aussi responsable de la tiédeur avec laquelle les experts du ministère de la santé recommandent notamment l’usage de la permethrine en imprégnation des vêtements, contrairement aux autres grands ministères de la santé et agences dans les pays développés, avec des conséquences sur le nombre de microcéphalies évitables dans les DOM concernées par le virus, quelques centaines en plus de la seule faute de ce chercheur militant.

      Il est probable qu’I Baldi se rêve en Rachel Carson, il est peu probable qu’elle atteigne cette renommée, 2 millions de morts par an, essentiellement des femmes et des enfants suite à l’interdiction trop généralisée et surtout trop rapide du DDT et sur 30 ans est un palmarès difficilement atteignable.
      En outre le mouvement pro mondialisation qui a supporté la vague anti DDT est confronté désormais à une monde qui se fragmente en blocs, monde qui se réchauffe ( au sens politique) au fur et à mesure que le leadership de l’empire américain comme il convient de le qualifier, réalité désormais incontestable , s’estompe.
      On ne peut expliquer ce rapport, grotesque, comme de nombreux experts qui y ont participé dont la vice présidente du GT que comme un artéfact géopolitique associé à une volonté (ancienne) de construire « le meilleur des mondes » et non pas un monde meilleur.

      Ce développement non pour nier que les pesticides agricoles, comme les pesticides biocides, comme les pesticides contenus dans les médicaments en santé humaine ou vétérinaires sont des substances présentant certains dangers, comme la plupart des produits issus de l’industrie chimique mais aussi des produits naturels comme les métaux lourds ou ici un métal simple, le cuivre, dont on révèle enfin la dangerosité.
      La liste de produits naturels infiniment plus dangereux que les pesticides, composants des plantes avant traitement qui les rend acceptable serait également longue à dresser.

      De nombreux produits ménagers ou d’usage courants ( colorations capillaires) présentent les mêmes dangers que les pesticides, l’objet est bien d’identifier ces dangers, les risques encourus par toutes ces substances également et les moyens de se protéger.

      Il y a peu de secteurs pour l’utilisation de substances chimiques où les travaux sur l’exposition, les conséquences ( enquête Agrican) et la mise en œuvre de protection soit aussi efficaces et généralisés que ce n’est le cas pour les pesticides.
      C’est infiniment moindre pour les carburants automobiles qui sont infiniment plus dangereux à manipuler, notamment en lien avec les 1% de benzène contenus dans l’essence sans plomb (% rappelé après avoir souligné les bénéfices de la substitution du plomb par le benzène), idem pour les biocides et les médicaments santé humaine ou vétérinaire…

      1. On soulignera aussi que dans le duel essence /diesel, le ministre en charge de l’économie et de l’industrie vient de prendre une position intéressante et qui lui ressemble bien, en rupture mais certainement bien étayée … voilà un Homme politique très intéressant et certainement très bien informé, par de véritables experts… qu’il a dans son ministère… ministre qui vient du privé… comme quoi il est permis d’espérer!

        http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2016/08/05/25002-20160805ARTFIG00083-macron-se-pose-en-chantre-du-diesel-et-s-oppose-a-hidalgo.php

        1. C’est bien de défendre l’innovation pour améliorer le diesel mais le problème de fond vient du mensonge sur l’essence, qui vise à faire croire que celle ci ne pose aucun problème à la différence du diesel.Il aurait été préférable de rappeler les dangers de l’essence ( benzène cancérigène) et surtout que fait il au niveau du retard scandaleux qu’à pris la France dans l’équipement des stations ( vs USA, Canada…) pour limiter ces vapeurs cancérigènes??. Chaque année de nouveaux délais de mise aux normes sont accordés et tant pis si plein de gens attrapent le cancer.Si l’essence était un pesticide elle serait interdite, même avec des gants et des masques et pourtant un automobiliste qui roule pas mal en utilise plus d’une tonne / an qu’il respire à plein nez en se servant à la pompe! Le courage de Macron est bien limité car il ne va jamais au bout de la démarche et est finalement inefficace.

  7. Dans l’article il est dit qu’il n’y avait pas d’objectif pour la santé dans écopohyto : ceci est correct. D’ailleurs, c’est la même chose pour l’environnement. Les objectifs ne concernent que les moyens ( réduire les phytos de 50 %) mais jamais les résultats ( réduire la présence des phytos dans l’eau …). C’est tout le problème des techocr

    1. ( suite)
      c’est tout le problème des technocrates français ( idem sécurité routière, éducation nationale, santé , sécurité ….): il n’y a jamais de logique d’efficacité mais simplement de moyens et de contrôles administratifs de ceux-ci.Ceci est bien dommage car cette démarche ne peut permettre d’améliorer ce qui doit l’être. Quand Isabelle Baldi mentionne les liens firmes- experts elle ferait mieux de mentionner les liens gouvernement/état avec les experts qui sont inquiétants.On  » tord  » de plus en plus les bras des experts pour légitimer des décisions politiques . On le voit sur le ( soi-disant) réchauffement climatique , le bio, les néonic ……

  8. Titre

    «  » » «  » » » les pouvoirs publics doivent réagir, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport dévoilé récemment. Entretien avec la vice-présidente du groupe d’experts, Isabelle Baldi, médecin épidémiologiste et chercheur à l’université de Bordeaux.Contre les effets désastreux des pesticides sur la santé des travailleurs agricoles,

    Propos d’Isabelle Baldi:

    Or nous avons encore beaucoup de lacunes, selon les types de culture ou de publics. Si on sait des choses sur le maïs ou la vigne, on en sait moins sur d’autres cultures. Et si les effets des pesticides sur les agriculteurs à plein temps commencent à être connus, on en sait beaucoup moins sur leurs familles ou les saisonniers.

    Mon commentaire :

    D’un côté «  »Contre les effets désastreux des pesticides sur la santé des travailleurs agricoles

    et de l’autre

    Or nous avons encore beaucoup de lacunes, selon les types de culture ou de publics. Si on sait des choses sur le maïs ou la vigne, on en sait moins sur d’autres cultures.

    En fin de compte , Isabelle Baldi dit , en ce qui concerne les non – viti, le contraire du titre ravageur «  »Contre les effets désastreux des pesticides sur la santé des travailleurs agricoles «  » ».

    Un travailleur agricole n’a rien à voir avec un travailleur viticole !!! et l’exposition aux phytos est incomparable !!!

    Où peut on lire ce fameux rapport ?

  9. C’est tout de même remarquable que l’on fasse des rapports en oubliant de mentionner si la santé des agricultaurs est un vrai problème . Etant agriculteur moi-même , je suis ravi qu’on s’intéresse à ma santé mais je sais aussi que j’ai une espérance de vie supérieure (statistiquement , bien sûr) et des risques d ‘avoir le cancer plus faibles (statistique évidemment là aussi ). Ne serait-il pas plus logique dans un premier temps d’étudier la manière d’élever le niveau moyen de la population française en terme d’espérance de vie à celui des agriculteurs ?

  10. Lu dans « la dépêche » de ce jour, signalé par un contact avisé, agronome de son état:

    « Zika, attention. Elle rappelle aussi les bons conseils pour éviter les maladies transmises par le moustique, paludisme, dengue, chikungunya et maintenant Zika : se couvrir avec des vêtements imprégnés de perméthrine, sans oublier les chaussettes, tôt le matin et au crépuscule. «Je déconseille à toute femme enceinte de se rendre en zone d’endémie pour éviter des mois d’angoisse en suivant. Il y a aujourd’hui 800 femmes enceintes infectées et surveillées en Guyane ! Il faut également alerter les messieurs car on sait maintenant que le virus se retrouve dans le sperme plusieurs mois après l’apparition des symptômes », poursuit le Dr Naneix-Laroche. »

    http://www.ladepeche.fr/article/2016/08/13/2400507-vaccins-insecticides-et-conseils-aux-voyageurs.html

    « Permethrine sans oublier les chaussettes » : Bravo au journaliste qui a produit cet article et la journal « la dépêche » qui l’a publié!

    Isabelle Baldi n’a qu’à bien se tenir.

    800 femmes enceintes contaminées rien qu’en Guyane, à 25 % de cas de microcéphalie d’après les dernières estimations de l’article britannique repris dans une brève du journal  » nature », cela fait quelques 200 enfants avec des problèmes sérieux ultérieurement… à cause de l’obsession anti insecticides en général et perméthrine en particulier de l’équipe Baldi and Co.

  11. Rappel sur les articles de la presse généraliste informant correctement sur l’épidémie de Zika en cours, référence aux 29% de cas de microcéphalie pour des bébés à naitre pour des mères atteintes par le Zika, symptomatique ou pas, sachant que le moustique est le vecteur principal de la maladie mais pas le seul, le sang, le sperme, et que des touristes vont rentrer en masse du Brésil d’ici peu :

    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/07/25/25237-zika-premiere-naissance-dun-bebe-microcephale-europe
    http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2016/08/10/Les-sombres-perspectives-de-Zika-2805955

    En revanche compter sur la fin naturelle de l’épidémie pour régler le pb relève de l’approche du « laissez faire bonne mère Nature ».

    Avec une telle approche la Dombes , le littoral méditerranéen, la zone marécageuse des Landes de Gascogne et la Corse, entre autres, seraient toujours infestées par la malaria en France.
    Avec un peu de volonté, une population bien informée et des politiques qui en ont, on peut transformer un marais putride, certes très infesté de (bonne?) biodiversité, par une zone accueillante, pour l’Homme.

    A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, on parlait d’ « aménagement », désormais un gros mot, cf Sivens et Notre Dame des Landes.

    Aménagement et positivisme, attitudes dogmatiques que condamne même la caisse des dépôts et sa politique très pro biodiversité, très pro moustiques et maladies vectorielles.

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