« Après le RoundUp, n’oubliez pas d’interdire le saucisson »

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"Après le RoundUp, n'oubliez pas d'interdire le saucisson"

C’est le titre, certes provocateur, du blogueur libéral Guillaume Nicoulaud, qui réagit à une vidéo de propagande anti-glyphosate (un produit phytosanitaire notamment contenu dans le RoundUp) déjà vue plus de 44 000 fois sur YouTube. En effet, rappelle-t-il, « le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organe de l’OMS, a classé le glyphosate dans la catégorie « probablement cancérigène » (le groupe 2A). Concrètement, ça signifie que les chercheurs du CIRC pensent que le glyphosate est cancérogène mais ne sont pas en mesure de le prouver. »

Guillaume Nicoulaud fait mine de s’interroger : « Pourquoi l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n’envisage-t-elle pas d’interdire le RoundUp ? Eh bien parce que c’est une agence de sécurité alimentaire qui, contrairement au CIRC dont le métier consiste seulement à identifier les sources possibles de cancer, cherche à quantifier leur dangerosité. »

S’adressant au grand public et l’été approchant, il ose cette analogie : « Bêtement, c’est comme les radiations solaires : on sait qu’elles sont cancérogènes à trop fortes doses mais ça n’est pas pour autant que vous allez vivre dans une cave. » Et précise qu’ « après s’être dûment penché sur la question, l’EFSA estime ‘qu’il est improbable que glyphosate comporte un risque cancérogène pour les humains » (rapport du 12 novembre 2015).' »

Puis, Guillaume Nicoulaud demande à ses lecteurs d’être cohérents : « si vous estimez que le RoundUp devrait être interdit au motif qu’il est « probablement cancérigène » selon l’OMS, vous devriez aussi réclamer l’interdiction des viandes rouges (qui font également partie du groupe 2A) et surtout des charcuteries, classées dans la catégorie « cancérogènes avérés » (le groupe 1). »

Assez d’éléments pour conclure que la vidéo anti-glyphosate évoquée supra « relève de la pure propagande ».

Enfin, à ceux qui veulent voir le lobbying de Monsato derrière les études qui innocentent le RoundUp, le blogueur rappelle que, « d’une part, c’est vraiment prendre les gens de l’EFSA pour des imbéciles (ou pire…) et que, par ailleurs, Monsanto a aussi des concurrents pour qui une éventuelle interdiction du glyphosate vaudrait une petite fortune. Je dis ça… » Sans oublier que la formulation du RoundUp elle-même est entrée dans le domaine public en 2000. On pourrait par conséquent penser que même Monsanto pourrait avoir intérêt à son interdiction, histoire de le remplacer par des produits plus récents, moins concurrencés donc plus chers dont il est propriétaire des formules…

14 commentaires sur “« Après le RoundUp, n’oubliez pas d’interdire le saucisson »

  1. Le Round Up est surtout nocif parce qu’il détruit la vie des sols, et qu’il empêche toute culture excepté celle OGM conçu par les même fabricant que le Round Up. Il est avant tout mauvais pour la biodiversité des sols. Il est peut être cancérogène mais c’est surtout pour son action sur les sols et les sous sols rendus stériles qu’il est mauvais. La réthorique du saucisson est malvenu est sophiste car on prend de même plan deux produits différents sous tout rapport . Je vous conseille cette vidéo sur la formation des sols : https://www.youtube.com/watch?v=LmF06t-V13U

    1. Le glyphosate rend tellement les sols stériles qu’on peut resemer immédiatement . C’est dingue non?
      Toujours les mêmes mantras.

      Bon, j’aurais du parier quand j’ai lu le lien sur la « formation des sols ». Je me suis dit, « étant donné le discours précédent, c’est surement du Bourguignon derrière ».
      Et bingo 😉

      1. @ Douar

        >>> L’intervention d’ Adrien est manifestement le fruit d’une grande expérience agronomique pratique personnelle…….

  2. « La rhétorique du saucisson est malvenu et sophiste »
    Pas vraiment, c’est une hiérarchie raisonnable des risques et dans le cas du caractère cancérigène certain de la viande transformée ( classe 1 du CIRC) toutes les agences sanitaires suivent l’avis et conforte celui du GT du Circ qui l’a rendu, GT différent de celui qui a rendu l’avis sur le glyphosate.

    Unanimité pour le saucisson contrairement au glyphosate ou ce GT est bien seul, à croire qu’il a été réuni pour donner un avis discutable, non pas qu’il n’existe pas de lien entre la manipulation de certains pesticides ( pas forcement le glyphosate ) et les fameux cancers LNH, ce fait est a priori établi, pour des pratiques anciennes, sans protection. Donc c’est la référence à un prétendu sophisme qui permet de repérer la sottise.

    On s’intéressera plutôt à une information récente inquiétante:
    « Près des trois quarts des élèves et étudiants de plus de 15 ans déclarent avoir été exposés à la fumée de tabac des autres « à l’école, au lycée, à l’université », annonce une étude publiée mercredi 25 mai 2016 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence Santé publique France (ancien Institut de veille sanitaire -InVS- qui a fusionné avec deux autres organismes de santé). Ce sont les lycéens qui sont les plus exposés au tabagisme passif qui touche aussi les bars, restaurants et discothèques malgré l’interdiction de fumer dans ces lieux.
    « http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20160526.OBS1315/le-tabagisme-passif-sevit-dans-les-lycees-et-universites.html
    On espère une réaction et une déclaration de la ministre de la santé à la hauteur de cet enjeu de santé publique et proportionnel à la position du gouvernement sur le glyphosate eu égard aux risques respectifs.

    logiquement devrait être pour qu’il y ait proportionnalité : les fumeurs qui ne respectent pas les autres pendus par les pieds pendant 24 heures par exemple!

  3. Faites l’expérience actuellement sur les quai de gare et le quai de RER partiellement couverts où il est théoriquement interdit de fumer, particulièrement vrai, surtout en période de grève actuellement avec des voyageurs fumeurs totalement stressés.

    Impossible de trouver un carré de 1 m 2 où l’on est pas entouré de fumeurs et on est obligé de respirer la fumée de leurs cigarettes dont on rappelle qu’elle émet des substances cancérigènes certaines, responsables prouvées de plus de 20 cancer différents…et on veut mettre 50 mètres entre la pulvérisation d’un champ, avec des produits sans risques et les habitations…on croit rêver!

    Évidemment contrairement aux pesticides agricoles, ici personne pour controler l’application d’une règlementation déjà très laxiste par rapport aux US ou à l’Australie.

    Les bobo écologistes sont fous et en plus nombre d’entre eux sont fumeurs et imposent leur poison cancérigène aux autres.

  4. Lu pour vous!
    http://www.franceinfo.fr/emission/question-de-choix/2015-2016/du-glyphosate-dans-nos-verres-22-05-2016-05-45
    http://www.24heures.ch/suisse/40-des-bieres-suisses-contiennent-du-glyphosate/story/29518067

    Terrible, il y a du glyphosate probablement cancérigène dans la bière…très faiblement …mais aussi de l’alcool certainement cancérigène, beaucoup, 5 à 10 % suivant la bière.

    Il vaut donc mieux une bière sans alcool mais avec glyphosate qu’une bière sans glyphosate mais avec alcool. C’est moins bon mais meilleur pour la santé …sauf si on boit moins de 3 petites bières par jour. L’alcool est alors sans conséquence.

    Il y a aussi de la viande probablement cancérigène dans la charcuterie! Beaucoup dans la bonne charcuterie.

  5. A propos de tabagisme passif, ses conséquences et son augmentation dramatique en France avec une loi qui est transgressée en tous lieux, en tout temps. Un article récent, bien tendre pour ce phénomène très inquiétant.
    http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/15833-Tabagisme-passif-un-Francais-sur-dix-reste-expose-dans-les-bars
    Cet article est d’ailleurs rédigé par un acteur vraisemblablement lui même fumeur car ce ne sont pas seulement les lieux de « convivialité » qui sont concernés mais tous les lieux où un bout de ciel bleu (ou gris) apparait au loin et ou les citoyens pensent avoir le droit de partager la fumée de cigarette, puissant cancérigène, à l’origine de 20 cancers différents prouvés, dont certains chez les autres qui n’ont rien demandé.
    Les quais de gare, de RER, de métro si un soupçon découvert, d’abri bus sont envahis d’effluves de cigarettes éminemment cancérigènes. Les fumeurs ne respectent plus rien, ni personne, ni les femmes enceintes, ni les bébés en bas âge.
    Comment d’écolo bobos parmi ces fumeurs ? Qui refusent les pesticides pourtant bien utiles pour les agriculteurs ?
    Il serait peut être temps de faire comme en Australie et aux USA pour protéger les fumeurs passifs et de mettre ces écolo bobos à l’amende pour leur comportement meurtrier vis à vis de leur voisin non fumeur.
    Il est temps de contrôler ces pratiques et de sévir pour protéger ceux qui ne souhaitent pas s’exposer directement à la fumée cancérigène… les mesures de pesticides dans l’air face à ce risque sont une douce plaisanterie pour citadin décérébré.
    Mais la bobo-presse, sur ce phénomène, est bien muette et hurle à la mort des débits de tabac et revendique le droit à intoxiquer les non fumeurs.
    C’est à cela qu’on la reconnaît et on peut lui attribuer le suffixe bobo.

  6. L’original de l’article de l’INVS
    http://www.invs.sante.fr/beh/2016/15/2016_15_1.html
    On retiendra « Le nombre de décès liés au tabagisme passif en France a été estimé à 1 100 chaque année. L’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif et les lieux de convivialité a été instaurée en France en 2007 et 2008. Il est important d’en suivre les conséquences sur l’exposition des Français à la fumée de tabac. Près des trois quarts des élèves et étudiants de plus de 15 ans déclaraient avoir été exposés à la fumée de tabac des autres « à l’école, au lycée, à l’université », sans précision sur le lieu exact (intérieur ou extérieur). Les expositions aux abords des établissements ont été probablement en partie comptabilisées ici ; ce résultat reste néanmoins préoccupant. »
    On notera la déformation pour une information à minima du site « pourquoi docteur ? », par un journaliste addict à la clope.
    On notera aussi que 75 % des lycéens ont été exposés à la fumée de tabac des autres, les 25% restant étant certainement des fumeurs qui défendent leur droit à intoxiquer les autres.
    Si l’on est un peu observateur, il est quasiment impossible de se déplacer dans une ville, prendre les transports en communs et ne pas ressentir parfois jusqu’à la nausée si le lieu est partiellement fermé et la densité de la population importante, la fumée de tabac.
    Indépendamment de la fumée, si l’on va moins loin que les écolo bobos qui fustigent les pesticides, il est vérifié expérimentalement que l’haleine des fumeurs est elle même chargée en contaminants dangereux pour la santé dont le benzène, Il serait nécessaire d’envisager un délai de réentrée dans les lieux publics ou les transports en commun après en avoir grillé une, des études sérieuses le prouvent mais nous n’irons pas jusque là , pas encore.
    « L’haleine des fumeurs peut également contribuer à la fumée tertiaire. Un niveau relativement élevé de benzène peut être détecté dans l’haleine d’un fumeur immédiatement après avoir fumé. À l’heure actuelle, nous savons peu de choses à propos des produits chimiques que l’on retrouve dans la fumée tertiaire et des risques qu’elle présente pour la santé ainsi que dans quelle mesure elle est dangereuse. » http://www.cchst.com/oshanswers/psychosocial/ets_health.html

    1. Excusez-moi, mon cher Alzine, mais :
      « Nous savons peu de choses à propos (…) des risques… » sous entendu « mais ça risque fort » est une rhétorique typiquement escrolo.

    2. @ Alzine

      « Un niveau relativement élevé de benzène peut être détecté dans l’haleine d’un fumeur immédiatement après avoir fumé. »

      >>> Qu’est-ce qu’un niveau « relativement » élevé de benzène dans l’haleine?

  7. Certes certes mon cher Laurent mais c’est le haut conseil de santé publique qui s’exprime, ils ne peuvent pas écrire que l’haleine de votre voisin d’en face dans le métro qui vient d’en griller une sur le quai ouvert de la gare et en prenant soin qu’il n’y ait personne dans ses effluves de fumée , lorsqu’il grillait son indispensable clope , c’est un fumeur responsable, rare, est infiniment plus cancérigène pour vous que le paysan qui va passer un coup de glyphosate tout contre votre jardin avec un vent beaufort 3 qui souffle dans la mauvaise direction.

    Traduisez dans ces conditions « nous savons peu de choses à propos des produits chimiques que l’on retrouve dans la fumée tertiaire et des risques qu’elle présente pour la santé » par il y a du soucis à se faire dans cette configuration aussi!

  8. http://www.cchst.com/oshanswers/psychosocial/ets_health.html

    Centre Canadien d’Hygiène et de Sécurité au Travail

    Fumée de tabac ambiante (FTA) : information générale et effets sur la santé
    (……..)
    L’haleine des fumeurs peut également contribuer à la fumée tertiaire. Un niveau relativement élevé de benzène peut être détecté dans l’haleine d’un fumeur immédiatement après avoir fumé. À l’heure actuelle, nous savons peu de choses à propos des produits chimiques que l’on retrouve dans la fumée tertiaire et des risques qu’elle présente pour la santé ainsi que dans quelle mesure elle est dangereuse.

    Dernière mise à jour du document le 1 mars 2011

  9. Merci Zygomar, effectivement erreur d’affectation c’est bien un avis canadien , je n’ai pas tous les bons sigles de santé publique en tête.
    Le sujet n’en reste pas moins sérieux, infiniment moins préoccupant que la fumée secondaire mais infiniment plus que les traces de pesticides dans les cheveux de citadins ou riverains du moins les traces en lien avec l’utilisation de pesticides agricoles.

    Il serait facile de retrouver des traces de substances issues de la fumée tertiaire y compris celle issue de l’haleine du fumeur dans les cheveux des voisins dans le métro, substances cancérigènes ( classées 1 par le CIRC) dans ce cas.

    Le fumeur qui a fumé serait plus dangereux pour les personnes de son environnement que l’agriculteur qui pulvérise un pesticide. Il suffit de rechercher les substances cancérigènes issues du tabac via la fumée tertiaire dans les cheveux.

    Certes l’essentiel des pesticides que l’on retrouve dans les cheveux viennent des shampoing anti poux ou les diffuseurs contre les moustiques.

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