Faut-il jeter les purins de plantes aux orties ?

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A lire et à diffuser cet article clair et sans concessions sur les purins de plantes, LA préparation favorite des jardiniers et maraichers bio qui lui prêtent toutes les vertus. Le Figaro a sollicité les avis de deux experts : Louis Damoiseau, ancien secrétaire général de l’Association française des fabricants de produits de biocontrôle (IBMA) et membre fondateur de l’académie du biocontrôle et Jean-Louis Bernard, membre de l’Académie d’agriculture et co-auteur, en 2012, d’un rapport du conseil scientifique de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) sur le purin d’ortie et ses prétendues vertus fongicides et insecticides.
Conclusion : aucun effet positif ou négatif sur une éventuelle protection des plantes « traitées » aux différents purins notamment d’ortie.
A noter plusieurs éléments :
-la « tradition » du purin d’ortie est…récente ! les années 2000. On est loin de la recette ancestrale!
– « les fabricants de ces produits qui entrent dans la catégorie des «préparations naturelles peu préoccupantes à usage phytopharmaceutique», ou PNPP, créée par décret en juin 2009, ne sont pas tenus de prouver leur efficacité » : en bref, utiliser du purin d’ortie ne relève-t-il pas de la roulette russe ?
-on peut tout juste prêter aux purins des propriétés « bio-stimulantes », c’est-à-dire fertilisantes.
En conclusion, citons Jean-Louis Bernard : «Tout cela frise la tromperie administrative, […].La couardise des politiques vis-à-vis de certains groupes de pressions très agissants oblige les services de l’État à faire un travail qui va à l’opposé de leurs principes et de leur mission.»

12 commentaires sur “Faut-il jeter les purins de plantes aux orties ?

  1. Tant que la pseudo-science ne concerne que – si je puis dire – le « jardinier du dimanche », bof bof…
    Mais lorsque les services de l’État se sentent obligés de cautionner la pseudo-science, là c’est carrément inquiétant.

    Gérald Bronner, dans « La démocratie des crédules », Puf, 2013, (p. 19) :

    « Avoir des raisons de croire ne signifie pas que l’on a raison de croire […] »

    http://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/la-democratie-des-credules-9782130607298

  2. Puisqu’il y a tromperie des consommateurs il faut que ces derniers portent l’affaire en justice!La conclusion de JL Bernard selon laquelle c’est la couardise des politiques qui OBLIGE les Services de l’état de faire un travail qui va à l’encontre de leur mission est très contestable.En effet, il est du devoir d’un fonctionnaire de servir l’intérêt général et les milliers de techniciens payés avec nos impôts et qui ne risquent pas de perdre leur poste devraient dire la vérité …. si ils ont un minimum de conscience professionnelle et si ils veulent pouvoir se regarder dans la glace plus tard, car ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.C’est donc plutôt l’inverse qui se passe: face à la couardise des fonctionnaires les politiques vont dans le sens du vent.On ne peut en vouloir aux politiques si les experts de l’agriculture payés par l’état ne contestent pas formelleme,t les élucubrations des obscurantistes et des décroissants.

    1. Je pense que vous avez raison Visor… mais JL Bernard également ! C’est un peu l’histoire de la poule et l’oeuf… et de plus s’il existait un fonctionnaire qui voudrait aller contre le dogme… vous n’en entendriez pas parler longtemps.
      Tout comme le purin d’ortie on pourrait citer les beaucoup plus scandaleuses positions prises envers le charençon rouge du palmier, l’éradication de la Dengue et du Chik… j’en passe et des meilleures

    2. comment jeter l’anathème sur un profession !
      déplorable ..

      Les rengaines habituelles contre les fonctionnaires ,donc.
      Vous ignorez peut-être que les employés de l’Etat et des collectivités ont un devoir de réserve. Même si il ne risque pas le chômage , celui qui contrarie la hiérarchie le paye par un avancement ralenti et/ou un placard.
      Expliquez-moi pourquoi une personne lambda irait risquer des emmerdes ?

    3. Ça marche dans les deux sens. Face à la couardise des politiques, les fonctionnaires marchent dans le sens de leur politicien de tutelle.

      On peut difficilement le leur reprocher. Le haut fonctionnaire le fait pour répondre aux attentes de son politique de chef. Le moins haut pour répondre aux attentes du haut… Et ainsi de suite jusqu’en bas de l’échelle.

      Ce n’est guère différent dans le privé.

      Et c’est sans compter le formatage par l’environnement social, les écoles, etc.

      Dans ce cas précis, « les élucubrations des obscurantistes et des décroissants » ont été formellement contestées, notamment dans ce remarquable rapport de la SNHF.

  3. Je partage toutes ces critiques des purins d’orties et autres végétaux. Un de mes followers sur Twitter m’objecte : « Je conteste votre position. Étalé sur une voiture en stationnement gênant, son odeur le rend formidablement efficace. »

    1. @LB

      Très bonne idée :
      ne pourrait on pas en fabriquer des tonnes et les étaler à Sivens ou NDL
      quoique avec le purin des élevages de porc , c’est déjà fabriqué..

  4. Responsabilité des politiques ou des fonctionnaires sur le dossier du purin d’ortie et de la grande facilité de laisser les jardinier du dimanche de l’utiliser ou pas?

    Ce n’est pas le problème désolé, il était déjà autorisé, commercialisé et utilisé comme fertilisant, c’est sa revendication comme ayant un action contre les maladies, les insectes, les mauvaises herbes, le froid, le sec, l’humide et le chaud, les ongles incarnés, non pas les ongles incarnés, bref autre chose que le manque d’éléments minéraux dans le sol.

    Le débat homérique qui a suivi était surréaliste, les travaux du député d’Alsace Herth n’étaient certes pas trop scientifiquement fondés mais politiquement et socialement raisonnables donc utiles.

    Exit le sujet purin d’ortie.

    Bon maintenons traitons d’un vrai sujet: les bénéfices sanitaires et environnementaux de l’agriculture biologique ….

    Là on pourrait plus légitimement accuser les uns et les autres de lâcheté, bref de conformisme ou l’inverse.

    Indépendamment de cela, en circuit court, et pour de petites exploitations le bio a du sens, mais ce n’est ni environnemental, ni sanitaire mais bien social et économique.

    1. « Indépendamment de cela, en circuit court, et pour de petites exploitations le bio a du sens, mais ce n’est ni environnemental, ni sanitaire mais bien social et économique » ?

      Le circuit court n’a pas besoin du « bio » pour exister et prospérer.

      1. Dans des formes de production où il y a déjà pas mal de main d’oeuvre, le surcoût du bio en main d’oeuvre peut être inférieur au surprix que les crétins de bobos sont prêts à mettre. Si des agriculteurs peuvent tirer profit de la naïveté des bobos, tant mieux pour eux. Mais ça exploite une escroquerie propagandiste et ça ne durera pas aussi longtemps que les impôts.

        1. vous êtes marrant ! faut laisser faire marché , oui ou non ?

          Si les consommateurs en veulent , se serait con de ne pas leur en fournir.

          On a ça dans tous les secteurs de l’économies :
          pour les bagnoles , on vend du rêve :
          Raisonnablement : c’est important d’avoir une voiture avec des gadgets inutiles (GPS par exemple à moins que l’objectif est d’enlever les panneaux routiers ) pour aller d’un point A à un point B ? non mais les consommateurs aiment ça pour différentes raisons irrationnelles.
          et c’est pareil pour les téléphones ,machines à laver ,etc….

  5. @Wackes Seppi,

    Vrai pour le consommateur averti, mais ce dernier cherchera, pour des fruits, du gros calibre dans le conventionnel, un peu abimé donc déclassé.

    Pour le bobo, une pomme moche, petite, à 3 voire 4 euros le kilo sur les marché, il achète. Le prix est dans ce cas presque un critère d’authenticité: c’est moche, c’est cher, donc c’est bio. Le bobo peut parfois avoir une attitude militante, limitée dans le temps et dans l’espace, mais authentique.

    Il aucune interdiction à faire preuve de connerie, la preuve avec les linéaires qui proposent 15 marques de purin d’orties différentes, plus que d’herbicides conventionnels.

    J’ai un grand nombre de témoignage de jardiniers du dimanche, ingénieurs dans la semaine, qui font l’éloge des propriétés extraordinaires du purin d’ortie.

    Du genre « j’ai essayé, et ça marche », ma moue dubitative n’a jamais réussi à les conduire à se poser la bonne question: et sans rien les pucerons n’auraient -ils pas disparu aussi ? et les feuilles avec des taches noires tombées, remplacées par des feuilles saines…

    Il est bien plus facile de labourer dans la tête de gens du haut vers le bas que l’inverse. D’où l’expression raisonner comme ses pieds.

Les commentaires sont fermés.