Mortalité d’abeilles dans les Pyrénées : pas de facteur unique

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On se souvient de la propagande à outrance de quelques organisations apicoles au sujet des surmortalités d’abeilles notamment dans les Pyrénées. Voilà qu’un rapport conduit par les services de l’Etat remet tout en cause : « Les investigations menées chez 52 apiculteurs pyrénéens et dans des élevages proches n’ont pas permis de conclure à une « origine commune et unifactorielle » de la surmortalité des abeilles, alors que les pesticides étaient mis en cause, a annoncé lundi la préfecture des Pyrénées-Orientales. »
Evidemment, le mal est fait puisqu’aucune organisation apicole ou environnementaliste va communiquer sur ces données.

25 commentaires sur “Mortalité d’abeilles dans les Pyrénées : pas de facteur unique

  1. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, voir l’interview du 10 octobre 2014 par A & E de Michel Aubert ancien directeur du laboratoire de l’ANSES de Sophia-Antipolis, spécialisé dans les pathologies des ruminants et les pathologies des Abeilles. Excellent pour juger de l’ampleur de la désinformation environnementaliste sur le rôle et la mortalité des abeilles…comme sur beaucoup d’autres sujets,hélas !

    http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/apiculture,58/apis-mellifera-une-menace-pour-les,949.html

    1. Cet article est excellent il pose le problème suivant « Apis mellifera : une menace pour les hyménoptères sauvages ». Un comble pour les apôtres de la biodiversité : l’abeille domestique, si chère à nos amis de l’Unaf, serait un concurrent redoutable pour les pollinisateurs sauvages qui apparemment n’intéressent pas grand monde. à part cependant le Museum qui a lancé le programme de science participative Spipoll. Ce programme a l’ambition d’identifier et de quantifier ces pollinisateurs sauvages. Nous connaissons hélas les résultats de cette étude : si les populations chutent ce sera bien sur la faute des pesticides, même hors des zones de culture.

    1. exact mais l’interview de Michel Aubert va à l’encontre des idées reçues ; la filière apicole devrait en rabattre et oh combien !!!! l’arroseur arrosé !!!

  2. La piste des residus de produits chimiques fait « plof ». Cela conduit à 2 autres possibles:
    – les carences en pollen pour des raisons climatiques ou de surdensité de consommateurs
    – les pathologies

    Une récente étude espagnole fait le constat suivant sur les phénomènes de surmortalité de 2013 (à quelques centaines de km): présence conjointe de parasites intestinaux (nosema c)et de virus (lake sinaï).

    Il serait étonnant que l’origine des problèmes des Pyrénées françaises se distingue de ceux des Pyrénées espagnoles……

    Le parasitisme vient perturber la défense immunitaire des abeilles, et laisse les opportunistes se développer, les symbiotes deviennent des pathogénes

    bien à vous

    1. Non la piste des résidus chimique ne fait pas « plof »,Mais il reste a préciser leurs provenance!Et lorsque dans les analyses(Arieges 17/11/14) l’on montre la présence de coumaphos +tau-fluvalinate (utilisé comme acaricide en api)et que l’on se réfère aux études existantes qui montre l’effet synergique et mortel du mélange sur les abeilles,l’on ne peut que se dire que voila un début d’explication!
      La mauvaise maîtrise de varroa en est une autre ,une génétique des abeilles axée sur la production avec perte de résistance est aussi en cause.Dans certains cas des pratiques apicoles mal maîtrisées.
      Mais ne nions pas non plus dans certains cas les pollutions environnementales du aux pesticides et les phénomènes de steppe agricole.Et pour répondre a « esprit de miel » ,l’étude espagnol ne parle pas des Pyrénées et quand bien même ,il y a quand même une montagne de 2000 et quelques mètre entre la France et l’Espagne.La preuve est faite du quasi hermétisme de la chaîne(au moins pour les 2/3 centraux)par le fait que de chaque coté existe une sous-espèce d’Apis Mellifica sans introgression respective.
      Ce qui est regrettable dans ces histoires de mortalités d’abeilles c’est l’unité de façade du monde apicole et son processus de déni face au responsabilités avérées de certaines pratiques ou absence de pratiques dans les mortalités.En agissant ainsi cette filière se prive d’un processus de remise en cause qui lui serait salutaire.Et puis après tout ,pourquoi ne pas reconnaître qu’il y a des apiculteurs dont la maîtrise technique et les connaissances sont loin d’être satisfaisante au regard des enjeux et qu’il sont peut être plus nombreux qu’il n’y parait.Et pourquoi aussi ne pas reconnaître que la filière apicole a perdu la main sur les contraintes sanitaires et qu’elle a besoin d’aide.
      Une filière de production avec une quasi absence d’encadrement et de soutien technique, un système de formation moyenâgeux ( eh oui il n’y a aucune formation d’enseignant en apiculture en France, même pour le personnel enseignant de l’état – c’est a votre bon coeur messieurs ,dame !) et une cooptation de ses dirigeants entre eux.Et ce n’est pas la réforme du système sanitaire en cours qui prévoit désormais un technicien sanitaire apicole par région qui va améliorer la situation. L’Oniris Nantes devrait prévoir dans le recrutement de ses stagiaires « technicien sanitaire apicole » un critère sine qua non d’admission:le don d’ubiquité
      Tout cela n’est peut être pas aussi simple qu’il n’y parait !Isn’t it?

      1. oui c’est tout à fait juste et bien approché.
        Dans un tel merdier, il est necessaire de mobiliser des gens de bonne volonté, et parfaitement connaisseurs de l’abeille et de l’apiculture.

        Pour reprendre l’exemple roumain, les salariés (mal payés de l’institut de Bucarest) on commencé au lycée leur formation apicole des l’age de 15 ans dans un lycée specialisé en apiculture. En France les ingés de l’itsap et des adas sont entrés si récemment en apiculture que certains sont encore allergiques? En Roumanie tous les salaries de l’institut gérent en // des ruchers de + de 100 ruches.

        Il existe un encadrement en France, avec des 10aines d’ingés mais ils sont peu compétents et ne lisent rien des publis scientifiques. Les adherents de bas acceptent tout cela sans mot dire…… mais une partie tres importante des coûts est payé par la collectivité….

        L’auto financement ITSAP est inf à 20 %……

        1. Il existe des vétérinaires spécialisées en apiculture , mais c’est une spécialisation récente (160 h de formation a Nantes)Reste ensuite pour ces vétérinaires a acquérir la pratique de terrain nécessaire a la bonne compréhension des interactions existantes dans la pratique , mais aussi a continuer a se former aux regards des avancées de la recherche.
          Disons qu’il leur faut entre 3 et 10 ans d’implications pour maîtriser le sujet, en fonction de leur implications.
          Ce qu’il faut surtout espérer c’est qu’il ne baisse pas les bras trop tôt face a l’irrationalités du monde apicole et a son manque de reconnaissance.

  3. lu pour vous : « http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/2014/11/22/pyrenees-orientales-les-scientifiques-reconnaissent-des-traces-de-pesticides-sur-les-abeilles-mortes-597756.html »

    Tournée ainsi on peut supposer que les « sales » pesticides agricoles sont présents dans la ruche et au moins en partie responsables des mortalités.

    Sauf que ce ne sont pas des traces mais des doses massives et que ces sales pesticides coumaphos, fluvalinate…+autres « pesticides » à propriétés acarides, entre autre, sont apportés intentionnellement par les apiculteurs eux mêmes paniqués de ne pouvoir contrôler correctement les varroas.

    Bonjour le miel produit dans ces conditions.

    Ce que les journalistes feignent d’ignorer.

    1. Je réprouve la présentation faite par Alzine du problème des résidus de pesticides.Utilisé les mots » Massive ,intentionnel,paniqué » ne traduit en rien la réalité et s’inscrit dans un type de commentaire qui n’apporte rien au débat et qui au travers d’un vocabulaire a forte charge émotionnel tend a imposer une vision orientée du problème.
      Il n’y a pas de dose massive de résidus .Il n’y a pas de culpabilisation du fait de traiter ses colonies et donc que le mot intentionnel n’as pas a être associer a un coté négatif. Affirmer que les apiculteurs sont paniqués est tout sauf vrai.Pour être au coeur de ce milieu je parlerai plutôt de désarroi et d’impuissance.
      Attention la responsabilité de chacun est entière ,et s’il est vrai que les résidus de coumaphos et de tau fluvalinate associés sont mortels pour les abeilles ,il est faux par contre de faire une relation direct entre leurs présence et une hypothétique contamination des miels.Le cycle de production du miel ne le permet pas.Si vous avez une étude qui montre le contraire ,je suis preneur!

      1. Je crains qu’il n’y ait un problème de compréhension des positions.

        La présentation faite par M./Mme Alzine du problème des résidus de pesticides dans le miel, c’est l’interprétation qui risque d’être adoptée par le public.

  4. Si on aime se faire peur il faut prendre en compte le risque de botulisme infantile ( indiqué sur le site ANSES, mais rien sur les étiquettes n’indique que les bébés de moins d’un an ne doivent pas consommer de miel car ils risquent de se retrouver à l’hôpital), les métaux lourds ( si les ruches sont proches d’une usine d’incinération par ex).A force de taper bêtement et injustement sur les pesticides les apiculteurs prennent le risque que les consommateurs découvrent que le miel peut contenir plein de substances pas très sympas autres que pesticides , ce qui ferait baisser la consommation.

    1. Ils veulent sans doute parler des molécules acaricides ( donc pesticides )utilisées dans les ruches pour détruire le varroa.Dans ce cas ce n’est pas tout à fait faux de parler de pesticides à usage vétérinaire.Par contre il faudrait bien vérifier si les usages ( et les formulations )étaient autorisés et si les doses employées étaient correctes.Il existe aussi des molécules ( thymol) employées dans les ruches ( donc usage vétérinaire)et non utilisées en agriculture.

  5. Je ferai remarquer que la critique était destinée à la façon dont l’article était rédigé « Tournée ainsi on peut supposer que les « sales » pesticides agricoles … »

    Pour les huiles essentielles, l’institut d’apiculture reste très circonspect quant à leur efficacité lorsque les tests sont bien faits voir http://www.itsap.asso.fr/downloads/publications/lettre_itsap_n8_web.pdf

    Le désarroi et le sentiment d’impuissance conduit à la panique pour la majorité et cette panique face au varroa, face au frelon asiatique, face à la nosémose, tous problèmes importés, dont deux par les apiculteurs eux mêmes, conduit à tester des solutions qui fonctionnent dans d’autres pays moins regardant.

    Le coumaphos reste largement utilisé en Espagne et l’a largement été avec autorisation en France, les Pyrénées sont une frontière perméable pour les pesticides agricoles, il en est de même pour les apicoles.

    Il importe d’éviter de jeter les apiculteurs contre les agriculteurs ou les vendeurs de pesticides ( qui sont aussi pour partie des acarides apicoles, amitraze et tau fluvalinate) mais bien de trouver une solution, des solutions pour qu’elles soient durables aux 3 problèmes majeurs de l’apiculture française.

    Cela passera par des produits de synthèse efficaces qui, bien utilisés par des apiculteurs responsables et bien formés, ne posera pas de problème pour le miel produit.

    Le préalable est que les apiculteurs arrêtent de se tirer des balles dans les pieds. Cela tourne désormais au masochisme avec le regard sadique de ceux qui exploitent ce désarroi pour faire de la (mauvaise ) politique .

    Le besoin immédiat du fipronil sur appâts à proximité des ruches est l’exemple le plus caractéristique mais impossible à formaliser en transparence pour une profession qui a conduit au retrait de la molécule pour leur collègues agriculteurs.
    Le chemin de Canossa est doncc tout tracé pour les apiculteurs, reste la volonté de l’emprunter.

    Le plus paradoxal est que malgré une connaissance parfaite, j’ai bien écrit « parfaite » des molécules exogènes que l’on trouve dans le miel, leur dosage, le nommable ( coumaphos, fluvalinate, amitraze sont nommables ) et l’innommable ( pourtant apporté par les apiculteurs en désarroi et se sentant impuissant donc paniqués), je continue à consommer du miel assez régulièrement et à compter des apiculteurs ( parmi les plus responsables il est vrai) parmi mes amis. Leurs confidences n’ont rien à voir avec la connaissance affinée du dossier.

    je suis comme ces cancérologues dont le conjoint est fumeur, certains du risque mais vivant avec .

    En conclusion je rappellerai à phil70660 que Canossa est bien située dans la province de Reggio d’Émilie en Émilie-Romagne mais cette fois ce n’est pas un seau de cendres qu’il faudra emporter avec soi pour s’enduire la tête mais une comporte de cendres car cela fait près de 20 ans que la comédie dure et cela commence à bien faire.

    1. Je ne vois pas très bien dans votre analogie avec Canossa qui va demander pardon a qui?
      Ou peut être les apiculteurs devront -il venir à résipiscence devant des experts tel que vous ?
      Évitons d’encombrer ce débat avec nos humeurs respectives car au fond( et en tant qu’expert vous n’êtes pas sans le savoir) ce n’est pas l’abeille qui est en danger mais l’apiculteur. Alors quelle importance?

  6. Je recommande la lecture du livre de Mr Jean Fedon :  » devenir apiculteur profesionnel » Les difficultés d’un élevage intensif ( et oui!) sont parfaitement expliquées et les causes des problèmes bien identifiées et analysées par cet apiculteur expérimenté et très observateur.Il est bien précisé que les insecticides néonicotinoides sont accusés injustement.La stratégie du bouc émissaire ne peut conduire au succès pour la filière.

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