Produire : les agriculteurs assument (enfin !)

Partager sur : TwitterFacebook

Lu dans Agrapresse Hebdo du 29 septembre : la FNSEA prévoit une journée d’action nationale le 5 novembre sur le thème : « nous voulons produire pour nous nous nourrir ». Jusqu’à maintenant, le terme « produire », n’était pas mis en avant par les agriculteurs. Et pourtant, c’est le cœur de leur métier !  Comme beaucoup d’autres professions, les agriculteurs avaient du mal à assumer… La crise de la surrèglementation que nous connaissons ces dernières années leur permettrait-elle enfin de le  faire?

13 commentaires sur “Produire : les agriculteurs assument (enfin !)

  1. ils vont brulés des bâtiments publics , encore ?

    Je les soupçonne d’être téléguidés par le lobby du BTP qui on le sait est au mains des fonds de pensions états-uniens.

    1. 291000 l de quotas.
      Aujourd’hui, ça peut passer dans certains contextes (ici, la production fourragère des Côtes d’Armor permet des coûts de production bas).
      ça me rappelle les discours d’il y a 30 ans, quand la Conf’ (Paysans travailleurs à l’époque) disaient qu’on pouvait y arriver avec 100000 L. Certains ont essayé: ils sont où aujourd’hui?
      Le problème, c’est que ce discours peut être cohérent dans un système fermé type quota laitiers, mais il l’est beaucoup moins avec l’arrêt des quotas. Si le prix du lait est élevé et qu’il faut répondre à la demande (ie produire plus), en seront ils capables?
      J’en doute fort.

      .

  2. Mais voyons, « produire », ce n’est pas tendance…

    « Quand les gourmets de classes moyennes sont prêts à dépenser des fortunes pour manger comme les paysans d’autrefois.

    Dans un article consacré aux derniers ouvrages culinaires de chefs multi-étoilés tels que René Redzepi du Noma (Copenhague) et Daniel Patterson du Coi (San Francisco), la journaliste scientifique Emma Marris estime que ce petit cercle de jet-setters de l’alimentation locale – locale, durable, biologique et éthique – est en train d’inventer une cuisine « de plus en plus sauvage, étrange et technologiquement pointue ».

    Comme elle le souligne, René Redzepiet Daniel Patterson ont non seulement bâti leur carrière sur des spécialités telles que l’argousier, le lichen et les fourmis vivantes, prélevées directement « dans la forêt ou parmi le goémon » ; ils ont également amplifié la gamme de leurs « essences sauvages » à grand renfort de pacojets (mixeurs pour surgelés) et de thermomix (permettant de chauffer et de réduire simultanément en purée les aliments) sans oublier les lyophilisateurs alimentaires professionnels et autres merveilles de technologie moderne.

    Mais réaliser ces recettes requiert, outre l’équipement, un certain sens de l’organisation. Exemple : pour préparer la « poudre de lichen » du chef Patterson, il vous faudra « vous aventurer dans les bois, débusquer le meilleur lichen, gratter les arbres ». Puis il ne vous restera plus qu’à « nettoyer, rincer plusieurs fois, faire bouillir pendant une à trois heures, déshydrater pendant toute une nuit et enfin, moudre. »

    Emma Marris qualifie la plupart des recettes de René Redzepi de tout aussi « exotiques, océaniques, avec des parfums de sous-bois et absolument impossibles à reproduire chez soi ». Un plat aussi simple que le « fromage frais soyeux et ses feuilles de hêtre croustillantes » nécessite en réalité de laisser mariner lesdites feuilles de hêtre dans un vinaigre de pomme balsamique, sous vide, durant un mois au minimum.

    Les chefs Redzepi et Patterson sont vénérés par les auteurs et militants (en général hautement diplômés et fort aisés) de la cause de l’alimentation tout-bio, garantie sans émissions de CO2 ni produits transformés, partisans de communautés humaines auto-suffisantes capables de briser la « chaîne agro-alimentaire industrielle » dont les consommateurs sont prisonniers.’
    (…)

    http://www.institutmolinari.org/derniere-tendance-gastronomique-la,1999.html

    1. Le Noma à Copenhague ?

      Une excellente adresse pour se payer – fort cher – une gastro…

    2. « René Redzepi et Daniel Patterson »

      >>> Deux (parmi tant d’autres)qui sont plus qu’en cuisine et gastronomie, experts en exploitation de la connerie, des gogos/bobos pleins de fric, escrologues prêts à faire des milliers de kilomètres en avion pour se faire gruger et repartir (comme le dit fort pertinemment Wackes Seppi) avec une gastro plaquée or….

  3. De :

    http://fr.myeurop.info/2014/01/23/en-allemagne-le-bio-victime-de-son-succes-12980

    Le nouveau ministre allemand de l’agriculture, Hans-Peter Friedrich, vient en effet de refuser toute nouvelle aide à l’agriculture biologique et notamment à la création d’espaces écologiques.

     » C’est le consommateur qui décide en dernière instance ce qui doit être produit. Nous ne pouvons pas faire de certains segments des niches subventionnées »,

    déclarait-il ainsi la semaine dernière, critiquant devant ses homologues européens les mesures de l’UE destinées à maintenir des surfaces en jachère ou des surfaces de prairies permanentes.

    « Nous avons une obligation éthique et morale de produire, de manière pérenne, des denrées alimentaires sur les surfaces que nous avons », a-t-il lancé en rassurant la très puissante Fédération des agriculteurs allemands(DBV). « Une utilisation productive avec le recours aux engrais est nécessaire parce que toute autre solution se traduirait par des baisses de revenus », s’est satisfait son président Joachim Rukwied.

  4. Le rôle de l’agriculture ne se résume pas à la production d’ aliments.Il faut aussi considérer la production de textiles, la production d’énergie et la production de substances diverses pour nos besoins ( chimie verte).

  5. Mais faut -il que l’abondance des normes et contrôles laisse encore le temps aux agriculteur pour faire leur métier, un témoignage issu d’un article de la France agricole qui en dit long sur la situation :

    « Tout le monde a un avis sur nos territoires, chacun veut nous imposer ses règles sans jamais avoir géré un seul m2 ou fait naître un seul veau ! » Eleveur et fils d’éleveur, Michel Lacoste n’a plus de assez de mots pour condamner la frénésie réglementaire qui régit son métier. « On vient sans arrêt nous expliquer comment faire, mais à la fin c’est nous qui bossons », résume mercredi ce solide quadragénaire qui a repris l’exploitation du Cantal depuis 1999. Un matin au printemps, il a vu arriver cinq contrôleurs en même temps. Cinq. Alors que les vaches étaient au pré. « Il a fallu les répartir en trois équipes pour les balader sur l’exploitation » : aujourd’hui, il préfère en rire quand il le raconte. Un jour c’est le contrôle du lait, un autre l’Office de l’eau pour les captages, une fois c’est le bien-être animal, une autre la vérification des déclarations pour les aides Pac, la politique agricole européenne. Ou la sécurité des matériels. Ou l’emploi d’un apprenti. Ou le respect des 21 zonages différents (classements Natura 2000, Trame verte ou bleue…) parfois contradictoires.

    Dans son viseur aujourd’hui, comme dans celui des collègues du Massif central, la dernière réglementation de l’été sur les nitrates qui a fait entrer leurs communes, jusqu’ici épargnées, dans les « zones vulnérables », c’est-à-dire soumises à de coûteux aménagements pour protéger l’eau des sources. « C’est la douche froide », assure Patrick Bénézit, président de la fédération Massif central des syndicats agricoles (Frsea). « Les éleveurs d’ici pensaient à juste titre qu’ils n’étaient pas concernés par les nitrates. En montagne, on ne fait pas d’agriculture intensive. »

    http://www.agrisalon.com/fr/permalien/article/7006273/A-Cournon-les-eleveurs-epuises-par-les-contraintes.html

    Il semble que les politiques aient perdu la maîtrise de leurs administrations qui n’arrêtent pas de faire valider de nouvelles procédures pour justifier leur existence, comme si le principe de précaution était la seule perspective pour maintenir l’emploi public. Aucun ou si peu et si tard n’anticipe le grand chaos économique qui résultera de la remontée des taux d’intérêt, car toute cette activité guignolesque est financée à crédit, à grand coup de dette publique si vous préférez.

  6. http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/lot-et-garonne-quatre-blesses-legers-lors-d-une-manifestation-de-la-coordination-rurale-94934.html

    Lot-et-Garonne
    Quatre blessés légers lors d’une manifestation de la Coordination rural


    ce n’est pas la première manifestation organisée en opposition aux écologistes, la coordination semble très agressif vis à vis d’eux.
    la FNSEA par contre n’a pas fait de manifestation depuis longtemps contre les écologistes.

Les commentaires sont fermés.