Excès de normes : les agriculteurs en colère

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Double action hier et aujourd’hui pour les agriculteurs à la veille et le jour même de l’examen du projet de Loi d’avenir pour l’agriculture devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale en deuxième lecture. Hier, à Rungis, 800 personnes étaient devant le péage d’entrée du marché de Rungis. Et ce matin tôt, les agriculteurs étaient à la Concorde. En cause, l’excès de normes, symbolisé notamment par le désormais célèbre amendement des 200 m dont on ne sait plus très bien ce qu’il recouvre.
Si François Hollande bat des records d’impopularité, il serait intéressant de faire un baromètre de celle du Ministre de l’agriculture chez les agriculteurs : on y constaterait probablement les mêmes résultats !

15 commentaires sur “Excès de normes : les agriculteurs en colère

  1. Un article de Jean-Philippe Feldman sur l’argent et les normes :

    François Hollande a prononcé un discours le 11 septembre au Salon International de l’élevage à Rennes pour déflorer sa « vision » de l’agriculture française. En deux mots, le nouveau président de la République a martelé que l’Etat protègerait et soutiendrait l’élevage, en lien avec les régions qui seraient les « chefs de file du développement économique, de la formation et de l’innovation », que la France défendrait un budget européen qui maintiendrait les crédits de la Politique agricole commune, que la « volatilité » des prix agricoles était inacceptable, que l’agriculture ne pouvait être abandonnée aux règles du marché, au « libéralisme sans limites », à la « mondialisation sans règles » et à la « financiarisation sans morale », que la « gouvernance mondiale » était indispensable, enfin que la concurrence serait « faussée » si les produits qui circulaient n’étaient pas soumis aux mêmes règles, conditions et contraintes.

    Certes, François Hollande témoigne d’une ignorance poussée à son acmé en la matière, mais celle-ci est excusable.

    Ignorance, car son discours révèle une méconnaissance des nécessités du monde agricole et un mépris des contribuables. Comme depuis toujours -on pourrait aisément remonter à l’Ancien Régime-, les hommes de l’État français entendent intervenir dans le domaine agricole au motif que le libre jeu du marché ne serait pas pensable. De là, des règles, de la bureaucratie, des impôts et des subventions. On en vient à se demander comment diable font les agriculteurs et les éleveurs néozélandais pour survivre, et même prospérer… avec 1 % d’aides de leur État, contre 30 à 40 % pour les agriculteurs et éleveurs de l’Union européenne. On se demande comment font leurs homologues australiens avec des aides limitées à environ 5 % de leurs revenus. François Hollande confirme sans gloire la prégnance du « marché politique » qui règne en France et qui transforme bien des agriculteurs en simili-fonctionnaires nourris au lait de l’État. Combien de professionnels en France peuvent-ils se targuer de percevoir 30 ou 40 € de la part de celui-ci sur 100 € de revenus ?

    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/agriculture-50-ans-pac-et-encore-quinquennat-voue-maintenir-agriculteurs-en-quasi-fonctionnaires-etat-jean-philippe-feldman-482892.html#EAdCIfxA2Hp1v5gc.99

    1. Je pense que c’est plutôt vous qui ignorez beaucoup de choses en économie dite rurale. Notamment le phénomène de la rente différentielle. Mais, on ne peut pas tout savoir.

        1. Le rente différentielle c’est quand les conditions naturelles d’exploitation engendrent des coûts de production très différent. C’est un phénomène qui concerne surtout le secteur primaire, mines, agriculture…

          Si la mine A, du fait de ses caractéristiques naturelles, a un coût de production plus élevé que la mine B mais qu’il y a besoin de sa production pour satisfaire la demande, la mine B va toucher une rente différentielle égale à la différence des coûts de production. Si le cout de production de la mine A est supérieur à l’utilité marginale de son charbon, on ne lui en achètera plus et elle va fermer.

          Pour l’agriculture c’est pareil. Si, par exemple, les pays neufs (continents américain, Australie) arrivent à satisfaire la demande mondiale de céréales a des prix faibles et que la céréaliculture européenne a un coût de production supérieur à l’utilité marginale des céréales, alors la céréaliculture européenne ferme.

          Les dirigeants des pays européens ont fait un choix politique, ne pas s’en remettre au marché mondial pour l’alimentation de leur population et pour s’assurer ainsi une certaine indépendance alimentaire. Indépendance qui a un coût. Cette option politique n’est guère partagée par les britanniques et c’est un éternel objet de dissension avec eux. C’est aussi un sujet de discussion entre pays de savoir à quel niveau établir la protection, les niveaux de productivité et les coûts de production n’étant pas identiques dans tous les pays.

          Bon, dans les écarts entre coûts de production en agriculture, il n’y a pas que les conditions naturelles, il y a aussi la dimension des exploitation. Qui est l’héritage légué par une longue histoire. On peut dire que l’Europe a choisi un niveau de protection qui laisse néanmoins une incitation à l’agrandissement progressif des exploitations, donc à une diminution de leur nombre, pour aller vers une meilleure productivité et des économies d’échelle. C’est même ce que la Confédération, passéiste, conservatrice et réactionnaire, reproche à la PAC et à la FNSEA.

    2. BerTap a dit :
      « Combien de professionnels en France peuvent-ils se targuer de percevoir 30 ou 40 € de la part de celui-ci sur 100 € de revenus ?  »
      ———–
      Sur 100 € de chiffre d’affaire, nuance…

      « Qu’ils soient directement subventionnés, qu’ils bénéficient d’un soutien temporaire, ou que la fiscalité les aident, certains secteurs ont les faveurs des pouvoirs publics. Du crédit d’impôt à la TVA à taux réduit, les dispositifs mis en place sont variés. Mais tous déroge à la règle commune dans le but de soutenir des pans entiers de l’économie française.

      Petit tour d’horizon de ces secteurs soutenus par l’Etat. »

      Presse, cinéma, Culture, automobile, EnR, etc.

      http://www.journaldunet.com/economie/magazine/selection/les-secteurs-subventionnes-par-l-etat/ces-secteurs-vivent-grace-a-l-etat.shtml

      1. @ rageous

        BerTap a dit :
        « Combien de professionnels en France peuvent-ils se targuer de percevoir 30 ou 40 € de la part de celui-ci sur 100 € de revenus ? »

        Sur 100 € de chiffre d’affaire, nuance…

        >>> Cà prouve au moins une chose! C’est que la brute épaisse de BerTap aveuglé par la hargne et la haine n’a aucune idée de ce dont il parle et ne fait que régurgiter et éructer des slogans qu’il n’a même pas compris!

        1. « C’est que la brute épaisse de BerTap aveuglé par la hargne et la haine »
          Je réserverai ces qualificatifs pour Barbatruc pas pour Ber Tap qui soulève quand même des questions sur ce système de subventions, en rappelant ce qu’il génère économiquement aux autres secteurs liés à l’agricole et pour notre excédent commercial.

          1. @ rageous

            >>> J’ai effectivement confondu les deux olibrius! Désolé!

      2. Quand l’etat verse autant d’argent à tous les secteurs économiques il faut accepter qu’il y fourre son nez.

        Par exemple , en ce qui concerne l’argent versé à la Presse , j’en connais au moins deux qui n’ont pas accepter de subsides de l’état :Médiapart et ASI , pourquoi ? pour conserver leur indépendance vis à vis du gouvernement .Il s’en remettent à la main invisible du marché.
        Libé ,le Figaro (entre autres) sont bien content de toucher du pognon.
        Libération ça ne le gène pas que c’est la droite qui a eu l’idée et le Figaro n’est il pas en contradiction avec l’idéologie qu’il promeut à longueur de Une ……..

  2. Ah ces agriculteurs… gavés de subventions et qui polluent notre planète sous le prétexte de nourrir la planète…
    Bande de bons à rien allez bosser..

    Fouteurs de merde, relevez vos manche et descendez de vos trateurs rutilants …

    Vous m’écœurez … je vous hais

  3. Melusine et son mac dommage qu’ils aient pas taquiné de la graine germée bio Allemande à l’E-Coli entérohemorragique en 2011, ça nous aurait fait des vacances sur le forum !
    Quand on choisit un monde exempt de molécules de synthèse faut se préparer à chopper des maladies moyenâgeuses conduisant à une mort lente sans sédatifs. Le Graal quoi !!!

  4. Si il y a autant de normes c’est aussi par ce qu’à un moment les politiques ont considéré que c’était un bon moyen de nous protéger des autres ( risque lié à la mondialisation). Ceci a fonctionné au début mais nous sommes arrivés à un tel excès que cela se retourne contre nous ( complexité, augmentation des coûts…). L’excès de normes vient des politiques étatistes ( de droite comme de gauche) qui ont profité de l’occasion pour contrôler tout et réduire les degrés de liberté des citoyens. Le danger principal était donc à l’intérieur et non à l’extérieur.

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