Séralini serait-il victime d’un complot en deux temps de l’Industrie ?

Partager sur : TwitterFacebook

La revue qui vient de retirer l’article de Séralini sur l’OGM NK603 est « l’une des meilleures revues scientifiques internationales de toxicologie alimentaire » ! Tel était en tout cas l’appréciation portée par le CRIIGEN sur Food and Chemical Toxicology (FCT), il y a encore un an. Aujourd’hui, le CRIIGEN aurait découvert qu’en réalité cette revue ferait partie d’un vaste complot manipulé par la société Monsanto. Car, comme l’explique fort justement le journaliste Michel de Pracontal, « Pour Séralini et ses supporters, il va de soi que toutes ces critiques ne peuvent émaner que de suppôts de l’industrie, et il n’est pas imaginable que l’étude soit attaquée tout simplement pour sa piètre qualité scientifique. Le monde de la recherche vu par Gilles-Eric Séralini et Corinne Lepage se divise en deux catégories : ceux qui croient que l’étude parue en 2012 a démontré que le maïs NK 603 donnait le cancer et ceux qui sont achetés par Monsanto. »

Pour preuve, « l’arrivée dans le comité éditorial de Richard Goodman, un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto ». Sauf que Richard Goodman a quitté Monsanto il y a une dizaine d’années, et qu’il n’a pris part à aucune décision concernant ce dossier. Même son appartenance prétendue à « l’ILSI qui est le plus gros cabinet européen des biotechnologies en Europe, dont fait partie Monsanto »,  est en fait une fausse « révélation », que visiblement, Corinne Lepage n’a pas pris suffisamment de temps de vérifier avant de la répandre dans les couloirs du Parlement européen.

Le comble du ridicule, c’est que le CRIIGEN n’est pas la seule association à tirer à boulets rouges sur la revue américaine. Ainsi l’association allemande anti-OGM Testbiotech, un des soutiens de Séralini, affirme que, depuis longtemps, plusieurs membres du bureau éditorial de FCT « ont des liens avec l’industrie et avec l’ILSI qui est financé par l’industrie ». Testbiotech cite une dizaine de noms membres de FCT censés être liés de près ou de loin à l’ILSI, Monsanto, Pioneer/Dupont, ou encore à l’industrie pharmaceutique et du tabac. Bref, à croire Testbiotech, au moment où FCT a publié l’article de Séralini, elle était déjà un suppôt de Satan l’industrie… Voilà ce qui pourrait expliquer pourquoi FCT a publié une étude de si piètre qualité scientifique. Ayant parfaitement connaissance de ses faiblesses, FCT aurait ainsi tendu un piège en deux temps au professeur Séralini, sachant qu’il allait ensuite devenir la risée du monde scientifique… Quel machiavélisme !

 

Sources

7 commentaires sur “Séralini serait-il victime d’un complot en deux temps de l’Industrie ?

  1. C’est un bon départ pour une théorie du complot: c’est tordu, totalement improbable mais on peut décrire un mécanisme et un but.

    1. Oups… 😳

      Début d’Alzheimer ?

      Je corrige – avec un certain retard…
      Molière dans l’ Avare dit plus exactement :

      « voilà pourquoi votre fille est muette. »

      1. C’est dans « Le médecin malgré lui », acte II scène IV

        Sganarelle : […] parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité… Écoutez bien ceci, je vous conjure.

        GÉRONTE.- Oui.

        SGANARELLE.- Ont une certaine malignité qui est causée… Soyez attentif, s’il vous plaît.

        GÉRONTE.- Je le suis.

        SGANARELLE.- Qui est causée par l’âcreté des humeurs, engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs… Ossabandus, nequeys, nequer, potarinum, quipsa milus. Voilà justement, ce qui fait que votre fille est muette.

        http://www.toutmoliere.net/acte-2,405459.html#scene_iv

        1. Grrr… 😳
          Quand ça veut pas…, ça veut pas ! 😥
          Je me suis finalement emmêlé les « boudins » (qui me servent de doigts) dans le maniement du trackpad et du clavier…

          Confirmation : en informatique, le maillon faible, c’est bien sûr l’interface entre la chaise et le clavier !

          Merci en tout cas de m’avoir corrigé. 😉

  2. Michel de Pracontal écrit : « Pour S. et ses supporters (…) il n’est pas imaginable que l’étude soit attaquée tout simplement pour sa piètre qualité scientifique ». Compte-tenu des habitudes du triste sire de traiter ses différends scientifiques devant un tribunal Pracontal a bien raison d’être prudent . Mais c’est un euphémisme. Pour la postérité le triste sire restera le Lyssenko des OGM.

Les commentaires sont fermés.