Générations futures : suite du feuilleton dramatique

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Il y a quelques mois, l’association anti-phyto Générations Futures lançait ses « enquêtes » EXPPERT sur la présence de perturbateurs endocriniens (PE)  dans notre alimentation. Objectif : exercer de manière constante une communication faite de raccourcis et de dramatisation pour étayer son combat militant de lobbying politique. Après un 1er épisode sur les céréales, le 2è vient de nous être livré avec une « enquête » concernant les PE sur les fraises françaises et espagnoles. Résultat : une enquête pour ne pas dire grand-chose : il s’agit de résultats de contrôles (sur un très faible échantillonnage) qui donnent des informations sur les pratiques agricoles et qui confirme d’ailleurs leur adéquation avec les normes réglementaires (très peu de dépassement des seuils réglementaires : les LMR, qui sont des normes relatives à l’application des bonnes pratiques agricoles et pas des seuils santé). A priori donc aucun risque pour la santé : les seuils de toxicité étant à des niveaux plus importants que les LMR. Seul élément intéressant et inacceptable : les traces de produits interdits. Une enquête plus approfondie devrait pouvoir nous en dire plus.

Concernant les produits « perturbateurs endocriniens » : c’est le fond du combat militant de l’association. Elle tente une nouvelle fois de dramatiser la situation en désignant arbitrairement des molécules comme perturbatrices endocriniennes, en utilisant ses propres définitions (évidemment non reconnues au niveau français, européen ou mondial).  L’ objectif de l’association est donc clairement politique. Sa méthode de chantage émotionnel auprès du grand public est à ce titre tout à fait déplacé et biaisé (mais malheureusement efficace), surtout au regard de la façon dont ses études sont communiquées à la presse complaisante. Cette « étude » comme pour les autres éléments du feuilleton est l’occasion pour l’association de demander une définition stricte des perturbateurs endocriniens dans le cadre des discussions nationales/européennes en cours (nous sommes en plein débat concernant le Projet de stratégie Nationale sur les Perturbateurs endocriniens). Sauf que ce sujet est bien trop sérieux pour être traité uniquement sous l’angle émotionnel.

12 commentaires sur “Générations futures : suite du feuilleton dramatique

  1. Perturbateur endocrinien est devenu un concept valise, tellement facile à utiliser et difficilement contestable simplement: pouvez vous me prouver que ces molécules ne sont pas des perturbateurs endocriniens?

  2. Le fait de pisser a une action de perturbation endocrinienne.
    En fait le système endocrinien est TOUJOURS perturbé car toujours en situation de déséquilibre.

    Mais la cible des talibans verts est l’industrie et ce qui artificiel est obligatoirement mauvais .
    Reprenons le point de vue de Léon Gueguen :
     » Quels sont donc les « résidus » les moins toxiques ? Ceux qui résultent de l’usage contrôlé de substances chimiques homologuées, réglementées et aux effets bien étudiés ou bien les résidus « naturels » de produits de traitement non homologués (parce que naturels) ou fabriqués par la plante et dont les effets sur la santé sont souvent inconnus ou ignorés ? »

    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1734

  3. Complètement OK avec votre analyse en terme de feuilleton à teneur uniquement politico/médiatique.

    Juste une remarque :
    Vous écrivez : « Seul élément intéressant et inacceptable : les traces de produits interdits. Une enquête plus approfondie devrait pouvoir nous en dire plus. »
    Ce sont bien des « traces » qui sont découvertes.

    Explication sur ForumPhyto ( http://www.forumphyto.fr/2013/07/10/nouvel-episode-du-feuilleton-%C2%AB-fais-moi-peur-%C2%BB-de-generations-futures/ ) :
    « La présence d’endosulfan ?
    La LMR européenne sur fraise est de 0.05 mg/kg, ce qui correspond à la limite officielle de quantification. En dessous de ce niveau :
    – les analyses sont très peu fiables
    – l’endosulfan étant un POP (polluant persistant), il est tout à fait possible que ce soit le résultat d’une utilisation ancienne.
    Bref, le résultat trouvé par GF (0.02mg/kg) n’a aucune signification ni agronomique ni en termes de santé humaine
    Des pesticides interdits sur la culture de la fraise ?
    Les niveaux retrouvés sont tous, soit à l’état de trace non quantifiable, soit en-dessous des niveaux officiels de quantification.
    Là aussi, à ces niveaux, les résultats sont très peu fiables. De plus, des contaminations croisées, au champ, à l’étalage, ou même au laboratoire, ne sont pas à exclure. »

    En fait, GF utilise les performances croissantes des laboratoires pour alimenter, encore une fois, comme vous le dites, « une communication faite de raccourcis et de dramatisation pour étayer son combat militant de lobbying politique »

    1. « Là aussi, à ces niveaux, les résultats sont très peu fiables. De plus, des contaminations croisées, au champ, à l’étalage, ou même au laboratoire, ne sont pas à exclure.  »

      *contamination croisée sur l’étalage(lol) / au champ = présent dans d’autres fruit/légumes mais interdit…. D’une probabilité nulle dans le premier cas (imagine la conc. du produit pour une contamination sur l’étalage !) et lol pour le 2ème. quand on dit que les produits bio sont contaminés par le conventionnel, on entend : « non rien ne le prouve ». Voir ici cette excuse est hilarant.
      *au laboratoire : la blague. Dans un labo digne de ce nom il y a un QC, avec notamment des blancs etc.
      * seuils de détection officiel : c’est vraiment prendre les labo pour des idiots. chacun son boulot les mecs. Chaque labo peut déterminer son seuil de quantif suivant son appareillage, son BdF, sa méthode d’étalonnage etc.

      Excuses bidons. ForumPhyto , les bras cassés des labos.

      1. Il me semble utile de répondre sur qqs points de fond, malgré le style fort discourtois et inachevé de la réponse de CTX.
        1) la contamination croisée peut exister au champ et, plus faiblement, en rayon quand le pesticide est utilisable sur une autre culture. L’exemple le plus flagrant est quand une parcelle de fraises est très proche d’une autre culture traitée. Il est vrai que cette contamination est très faible en niveau. Mais elle explique dans de très nombreux cas, des niveaux de résidus très faibles, en l’occurrence inférieur au seuil officiel de quantification.
        2) Les bons labos peuvent effectivement avoir, de façon fiable, des seuils de quantification inférieurs au seuil officiel de quantification. Mais l’interprétation de ces résultats doit être prudente. Il faut bien étudier au cas par cas avant de juger « inacceptable » un niveau de résidu inférieur au seuil de quantification
        3) Même un bon labo peut faire des erreurs. Et quand on est à des niveaux de quantification aussi faible, cela peut demander vérification, avant accusation intempestive!
        4) pour ce qui concerne l’endosulfan, les niveaux retrouvés sont très probablement compatibles avec une utilisation ancienne sur la parcelle. Là aussi, avant de porter des accusations graves, un peu de prudence ne nuirait pas.

        Ce n’est certes pas la prudence qui étouffe Généraations Futures. Cela n’étouffe pas non plus CTX!

        1. 1) Il est très intéressant de voir que la théorie de la contamination en champs peut être une explication pour le bio qui contient ces résidus. A retenir donc et relire quelques commentaires postés ici ou là. On dira que la contamination sur l’étalage est plus que fantaisiste.
          2) Vous admettez donc que les seuils de quantif sont variables. La prudence doit être de mise par le labo qui donne les résultat. Accuser le labo de mal faire son travail n’est pas très prudent.
          3) Vérifier, vérifier. On ne connais pas la démarche Q du labo : duplicata etc. Avant d’accuser le labo d’erreur il faut se renseigner non ? Y aller avec prudence.
          4) ok

          La prudence est valable dans tous les cas, les insinuations de non professionnalisme et théories fumeuses sont aussi à éviter. bien à vous

          1. Merci pour le ton plus professionnel
            1) la théorie de la contamination en champs pour le bio tient bien sûr la route QUAND les niveaux de résidus retrouvés ne sont pas de l’ordre de ceux d’une utilisation normale!
            La contamination est une très mauvais excuse quand les niveaux retrouvés sont significatifs.
            En l’occurrence ici, les niveaux retrouvés des pesticides interdits sont très faibles et, j’insiste, en dessous des niveaux officiels de quantification. Ces niveaux officiels de quantification ont une signification réglementaire, mais aussi, en partie, pratique.
            2 et 3) Il n’est pas question « d’accuser » le labo. Il est question d’être prudent quand on a un résultat proche de la limite de quantification du labo. Encore plus quand le labo affiche des « traces » (donc résidu non quantifiable), ce qui est le cas pour la moitié des cas soit-disant litigieux dénoncé par GF.

            Il n’y avait, et il n’y a aucune accusation de non-professionnalime de ma part vis-à-vis du laboratoire auquel GF a fait appel, en l’occurrence Fytolab.
            Il y a, de ma part, une accusation grave, persistante et maintenue, sur l’imprudence calculée et l’interprétation délibérément biaisée (Veuillez m’excuser du pléonasme) faite par GF de ces résultats.

  4. Il est certain , hors toutes interrogations partisanes, que les perturbateurs endocriniens sont bien à l’oeuvre…Les bébés alimentés avec des biberons plastiques contenant des PE et aujourd’hui adultes le démontrent! Les filles ont leurs règles de plus en plus tot : 7ans pour certaines et nous attendons les suites que cela va donner au cours de leur vie…Les traces des PE sont notables dans leur organisme comme aujourd’hui les hormones avalées par les poissons car on ne sait pas filtrer ces substances avant rejet à la mer…Des scientifiques constates les incapacités de reproduction de poissons mais aussi de grandes anomalies physiques.
    Les PE sont à l’oeuvre! aussi dépéchons nous d’en limiter la consommation à notre insu! ce serait sage pour les générations montantes!
    nota! un moyen naturel, efficace de traiter les fraises avec efficacité assurée! (méthode grand père!)
    piler des cubes d’alcool à bruler et les mélanger à de la sciure de bois . Placer le mélange dans une coupe tous les 3 à 4m de l’allée de fraises en protégeant la coupe de la pluie!
    Vous serez étonné de la gourmandise de toutes les limaces et autres pour cet appas! efficace et pas cher! et rien sur les fraises!!!!!

  5. —– nota! un moyen naturel, efficace de traiter les fraises avec efficacité assurée! (méthode grand père!) piler des cubes d’alcool à bruler et les mélanger à de la sciure de bois . Placer le mélange dans une coupe tous les 3 à 4m de l’allée de fraises en protégeant la coupe de la pluie! Vous serez étonné de la gourmandise de toutes les limaces et autres pour cet appas! efficace et pas cher! et rien sur les fraises!!!!! —–
    Comme si les producteurs n’avait que le pb limace à régler ?
    Le détail de votre solution contre les limaces
    Ce que vous décrivez comme des « cubes d’alcool à bruler », il s’agit en réalité de métaldéhyde qui est un produit phytosanitaire et aussi un produit vendu depuis de nombreuse années pour démarrer les barbecues.
    Conclusion : lorsque vous utilisez ce type produit pour faire cuire un produit estampillé « bio » vous utilisez en réalité un produit phyto. De plus je ne vous parle par des PCB que vous allez ingurgiter du fait de ce mode cuisson.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tald%C3%A9hyde

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