Hallucination due au datura dans le bio : suite

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L’information est revenue le 27 décembre 2012 dans un article du journal Le Progrès. Suite aux 18 cas d’intoxications recensés en Provence et en Rhône-Alpes en septembre 2012 en raison de la Datura surnommée “l’herbe au fou” dans de la farine bio, une consommatrice a décidé de porter plainte pour “homicide involontaire”. Sandrine Boult, habitante de l’Ain, avait acheté le 25 septembre dernier de la farine de sarrasin bio au magasin Satoriz de Ferney-Voltaire. Le lendemain soir, elle faisait cuire une pizza et la mangeait. Au matin elle se réveillait en ressentant un malaise. «J’avais des maux de tête, de ventre, je ne voyais pas les chiffres de mon téléphone. Et surtout, quand je me suis vue dans le miroir, j’avais les pupilles dilatées». Son mari, en plaisantant, lui dit au téléphone: «Tu as pris une ecstasy ?» Les descriptions du malaise sont éloquentes : « j’étais comme droguée, je me sentais à côté de mon corps. J’étais blanche, avec les mains froides, cadavériques même. Un vrai zombie”. “J’étais inquiète. J’ai pensé à mes enfants qui auraient pu en consommer, à l’accident que j’aurais pu avoir au volant”. La victime voudrait “avoir des explications sur sa présence dans la farine”.
Pour les explications, on peut avancer le fait que la Datura est plus difficile à gérer en agriculture biologique… En agriculture conventionnelle, on peut également la retrouver en raison de la suppression de molécules de synthèse voulue par les gouvernements successifs qui rend plus difficile son éradication.
Bref, il y a plus de risque à ingurgiter du Datura en mangeant bio…

9 commentaires sur “Hallucination due au datura dans le bio : suite

  1. Oui, bon, il parait qu’en exerçant un tri sévère au moulin, on arriverait à s’en débarrasser. Qui a des infos référencées sur cette « info » non vérifiée ?

    1. J’avais posé la question il y a quelque temps, et quelqu’un m’a répondu que c’était quasi impossible de trier dans le sarrasin.

      1. http://alimentation.gouv.fr/sarrasin-datura
        Le même site nous en dit plus sur le datura, qui est à l’origine de ces symptômes : « Le seuil de risque est estimé à 1 graine de datura pour 10 000 graines de sarrasin. Les graines ayant la même taille, il n’est pas possible de les séparer par tamisage en moulin, d’où l’importance de la maîtrise des risques lors de la production au champ du sarrasin […]. Le risque de contamination du sarrasin étant connu par les producteurs, ceux-ci mettent en œuvre des moyens préventifs pour éliminer les plants de datura dans les parcelles où est cultivé le sarrasin (emploi d’herbicides, arrachage manuel, repérage visuel…). »

  2. Même au champ, le sarrasin ne ressemble en rien à une céréale à paille, il faut un oeil averti pour repéré du datura dedans. Reste les prélèvements réguliers d’échantillons pour analyse… Il faut saluer cette plainte qui dévoilera peut-être des mesures un peu légères de prévention aux intoxications avec le bio… Malheureusement il n’y a pas que datura, carie du blé est aussi en progression…

    1. La datura ça se sent on ne peut pas la rater si on descend du tracteur. L’odeur est ignoble dès qu’on casse une tige. C’est facile a reconnaître.

  3. Le datura est gérable en agriculture bio, avec le choix de parcelles identifiés comme totalement indemnes de datura les années précédentes pour cultiver du sarrasin.

    Cela devient une très forte contrainte avec la progression de la mauvaise herbe, clairement mauvaise lorsqu’elle intoxique les populations comme prouvé ici, pas seulement une possibiltié mais une réalité qui était déjà identifiée comme telle et avait produit des accidents de même type dans le passé.

    Pour qu’il ait intoxication, il ne faut pas seulement qu’il y ait présence des alcaloïdes, quasi systématique dans la farine de sarrasin en raison de la difficulté du tri de la graine, mais que cette quantité dépasse un seuil avec effet physiologique.

    Ce phénomène explique, en sus des rendements du bio fortements réduits, en sus des mauvaises herbes toxiques, dans l’aliment avec le datura… dans l’environnement avec les ambroisies, en sus d’éventuelles mycotoxines qui ne seraient pas gérable par l’agronomie, en sus de contaminations bactériennes liées à la fertilisation organique, le surcout à la production qui le limitera à un marché de niche, niche plus ou moins large suivant les subventions publiques et le PIB du pays pour avoir des consommateurs capables de se l’offrir.

    Il existe cependant du bon bio, sûr comme le bon conventionnel raisonné( tout le conventionnel n’est pas bon), mais dans tous les cas bien plus cher à cause des contraintes et de l’efficience du système de production.

  4. Bonsoir et meilleurs voeux à tous,

    Le problème du datura ne m’étonne pas.Les quelques parcelles bios de grandes cultures de ma région se salissent toujours plus et sont envahies d’herbes de toutes sortes.
    Au fil des années et même en travaillant correctement, les champs bios sont de vrais paturages de mauvaises herbes,les agris sont complètements dépassés.
    Je passe plusieurs fois par an devant une grande parcelle de 28 ha en bios depuis plus de 20 ans et je vois bien que c’est de plus en plus sale,malgré les labours,herses értilles et une rotation longue.
    Alors qu’en conventionnel,une erreur agronomique provocant un brutal salissement se ratrappe par un traitement chimique bien adapté, ce n’est bien sûr pas le cas en bio.
    Sachant que les graminés adventices sont des plantes hôtes pour la fusariose des céréales,on peut se demander et s’inquiéter de la véritable qualité des céréales bio en ce qui concerne les mycotoxines.

  5. @ ME51

    « Les graminés adventices sont des plantes hôtes pour la fusariose des céréales », éventuellement mais de façon très marginale mais sans incidence sur les épidémies, après une prairie ou un colza fortement envahi par des graminées, pas plus de fusariose sur l’épi du blé ou du maïs qui suit.

    En revanche pour l’ergot du seigle sur blé ou triticale ou seigle évidemment, même l’orge ….

    Comme pour le Datura, c’est une histoire d’alcaloïdes. Pas les mêmes.

    http://www.uicchampagne-ardenne.fr/SITES/uicchampagne-ardenne.fr/IMG/pdf/lemaldesardents.pdf

    On pourra discuter sur le « Aujourd’hui, ce type d’intoxication est pratiquement impossible. Cependant, on sait que la dose mortelle peut être inférieure à 1 gramme d’ergot »

    remplacer impossible par peu probable ou de façon limité et localisé comme pour le Datura dans le Sarrasin.

    Pour l’effet des graminée adventices on retrouve

     » les graminées adventices ou celles qui croissent en zone non-cultivées servent quand même de réservoir d’infection pour l’ergot dans les champs de céréales. En fait, l’ensemble des graminées indigènes ou fourragères dans l’est du Canada constitue un réservoir pour la maladie (Campbell, 1957).  »

    dans http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab340-03.htm

    Dans tous les cas affaire à suivre car

    « Les chercheurs ont analysé 803 échantillons de céréales provenant de 13 pays européens -dont la France-, en premier lieu du seigle, suivi du blé et du triticale (hybride artificiel de ces deux céréales). Parmi les différents alcaloïdes testés, c’est l’ergosine qui revenait le plus souvent, sauf dans le blé destiné aux animaux, dans lequel c’est l’ergométrine qui dominait.

    Pour le seigle destiné à la consommation humaine, 95% des échantillons s’avéraient positifs aux alcaloïdes, contre 52% de ceux prévus pour l’alimentation animale. Mais en moyenne, le niveau était plus faible dans le seigle destiné aux humains que dans celui pour les animaux, où les alcaloïdes pouvaient atteindre des niveaux très élevés, jusqu’à 12.340 microgrammes par kilogramme (µg/kg) dans un échantillon suisse.

    Même constat pour le blé, dont 86% des échantillons pour les humains étaient contaminés, contre 34% de ceux destinés aux animaux. Les chercheurs, qui ne parviennent pas à s’expliquer ces différences, proposent de poursuivre l’étude, ces résultats ne portant que sur des échantillons récoltés en 2010. »

    fin de citation

    http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-alcaloides-partout-dans-le-seigle,26494
    et la source
    http://www.efsa.europa.eu/en/supporting/doc/214e.pdf

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