L’agro écologie : Stéphane Le Foll déconnecté du terrain

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Contrairement à ce que pense Stéphane Le Foll, le Ministre de l’agriculture, l’agroécologie a besoin de chimie. Et la chimie, ce n’est pas un gros mot. « Ca ne m’intéresse pas d’avoir des champs de maïs, les uns derrière les autres, et une fois que j’ai utilisé mon herbicide, j’ai mon maïs et je n’ai plus rien autour », a-t-il  déclaré lors de son audition devant l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques consacrée aux « leçons » à tirer de l’étude de Séralini sur le NK603. […] L’agroécologie propose des systèmes de production agricole protecteurs de l’environnement, et entend régénérer les sols, augmenter leur production et la qualité des produits sans avoir recours à la chimie. »
C’est quand même inquiétant de voir un ministre de l’agriculture qui a la même vision de l »agriculture que Marie-Monique Robin avec ses recettes quasi ésotériques !
Bref, Stéphane Le Foll devrait davantage quitter son Ministère pour rencontrer de (vrais) agriculteurs, professionnels, responsables et cesser de cotoyer les fosseurs de l’agriculture française.

17 commentaires sur “L’agro écologie : Stéphane Le Foll déconnecté du terrain

  1. Il faudra créer à l’INRA un poste de Bio-Dynamicien avec un doctorat en astrologie.
    Selon la position de la Lune tu planteras ton Maïs et si tu es trou du c… ascendant crétin tu planteras ton blé à Noël.

  2. Il est en train de dévoyer un concept pour le vendre. Dommage, mais tellement politicien… peu étonnant. Des agriculteurs m’avaient prévenus que ça serait plutôt une mauvaise nouvelle de voir les politiques mettre un peu trop leur nez la dedans, nous y voilà.

    On dévoie le concept et ensuite on l’impose sans concertation (sauf avec les ONG écogistes, cela servira à faire passer des nouveaux EPR ou les gazs de schistes).

  3. Un peu hors sujet, mais en relation avec le commentaire n°1 de Charles.

    Je viens de découvrir un document mis en ligne sur un site Internet :

    http://www.agripacaformations.fr

    Il s’agit d’un catalogue de formations « agricultures alternatives ». Oui, je sais, quand vous voyez ça, vous vous dites « Aïe ! » Et bien vous avez raison. Parmi les formations proposées par cet organisme, on trouve :
    * des formations à la biodynamie
    * une formation à la permaculture
    * une formation intitulée « Concevoir une ferme selon les critères « Conscience et Action ». Voir ici pour avoir une idée des critères « Conscience et Action » : http://www.conscience-action.org. Comme on peut s’y attendre, c’est du babacoolisme -new age fumeux…
    * et enfin, la perle, le petit côté pseudo-sciences indsipensable, une formation intitulée, rien que ça :  » La physique quantique appliquée à nos pratiques agricoles ?! Quelle relation Homme/Nature ? » (la ponctuation est strictement d’origine)

    Tout ça organisé par la Conf et ses satellites, les réseaux habituels de l’agriculture bio, mais ce qui est plus navrant, le tout est financé par un organisme de formation professionnelle tout ce qu’il y a de plus officiel, le Vivea, avec le concours financier de nos impôts puisque participent à l’opération l’Europe avec le FEDER et la région PACA.

    1. Sans déconner, autant prendre du LSD au petit dej, c’est plus constructif et moins dangereux.

      1. Du LSD on en prend déjà, tous les jours ou presque via le pain quotidien et plus s’il est de seigle

        « l’Efsa manque de données sur le niveau de contamination actuelle des aliments, qu’ils soient destinés à la consommation humaine ou animale. L’étude qu’elle a confiée au laboratoire d’analyse alimentaire de l’université de Gand (Belgique) constitue ainsi l’aperçu le plus complet au niveau européen.

        Les chercheurs ont analysé 803 échantillons de céréales provenant de 13 pays européens -dont la France-, en premier lieu du seigle, suivi du blé et du triticale (hybride artificiel de ces deux céréales). Parmi les différents alcaloïdes testés, c’est l’ergosine qui revenait le plus souvent, sauf dans le blé destiné aux animaux, dans lequel c’est l’ergométrine qui dominait.
        Pour le seigle destiné à la consommation humaine, 95% des échantillons s’avéraient positifs aux alcaloïdes, contre 52% de ceux prévus pour l’alimentation animale. Mais en moyenne, le niveau était plus faible dans le seigle destiné aux humains que dans celui pour les animaux, où les alcaloïdes pouvaient atteindre des niveaux très élevés, jusqu’à 12.340 microgrammes par kilogramme (µg/kg) dans un échantillon suisse.

        Même constat pour le blé, dont 86% des échantillons pour les humains étaient contaminés, contre 34% de ceux destinés aux animaux. Les chercheurs, qui ne parviennent pas à s’expliquer ces différences, proposent de poursuivre l’étude, ces résultats ne portant que sur des échantillons récoltés en 2010. »
        http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-alcaloides-partout-dans-le-seigle,26494

        Question 1 : la récolte de 2010 est -elle plus contaminée que la moyenne?

        Question 2: que donne la consommation simultanée d’alcaloïdes de l’ergot et d’alcaloïdes du datura dans le pain de sarrasin bio?

        Question 3: et si je rajoute du DON et de la ZEA, assez classique dans la farine, voire de l’OTA suite à une attaque de charançon dans mon silo de blé bio, que se passe t-il ?

        Ce cocktail n’est pas une hypothèse, c’est une réalité sauf pour l’atropine du Datura que l’on ne trouve que dans le pain au Sarrasin. L’ensemble traduit la biodiversité botanique de la culture de sarrasin et microbienne d’une parcelle de blé .

    2. J’ai quand même du mal à admettre que la conf soit à ce point défoncée au datura pour soutenir ce type de (dé)formation. A la longue, quelle crédibilité aura t elle auprès des agriculteurs? Il y a effectivement du fric à faire, mais c’est plutôt en mode survie. Quand l’argent gratuit des autres se tarira, c’est à dire dans peu de temps (allons, disons 9 à 12 mois), ça fera des indignés en plus.

    3. Les organisations patronales disent depuis longtemps (et la cours des comptes aussi) que les Formations pour Adultes et Chômeurs sont détournés de manières honteuses et n’apportent rien aux demandeurs d’emplois.
      La Cour des Comptes parle même de financement occulte et détourné d’associations et syndicats dans un but purement politique.
      Le budget de la Formation Professionnelle est de 35 milliards d’euros par an (oui oui MILIARDS)….

      Il y a quelques années j’avais demandé une telle formation auprès de l’ANPE, payée par la région Rhône-alpes. Je souhaitais me reconvertir en informatique. Aucune formation en informatique car ce n’était un domaine en « tension » (offre > demande). On me proposa des formations sur des métiers en « tension » : professeur de danse orientale, coiffeur pour chien, Maréchal-ferrant, photographe portraitiste… C’était un véritable inventaire à la Prévert

      Pour ce faire une idée… Certains métiers doivent vraiment en « tension », j’ignorais jusqu’à leur existence (Peintre en décors, Couturier d’ameublement, Copie de Peintre en bâtiment…).
      http://www.afpa.fr/formations/rechercher-les-offres-de-formation-et-vae.html?fordip=2&validation=Lancer%2Bla%2Brecherche

      1. L’informatique pas en tension, je vais raconter ça à mes potes en SSII, ça va les faire rigoler…

  4. Faudrait lui à Stéphane LeFoll que la chimie est la vie .
    Toute activité vivante est mue par la chimie.

  5. Il y a eu d’autres interventions devant l’OPECST.

    Il va falloir expliquer le rôle des herbicides à M. Huet, mais, ceci mis à part, son intervention a été excellente.

    Elle vaut le détour.

  6. Le modèle de l’agroécologie étudié seulement à grande échelle aux amériques pour obtenir des rendements élevés ne peut se passer d’herbicides.

    Il existe deux modèles d’agroécologie :

    1) le modèle des pays du sud où l’accès aux pesticides modernes et aux engrais minéraux est impossible faute de moyens mais aussi d’infrastructures.
    La définition est alors celle de Miguel Altieri : « L’agroécologie est la science de la gestion des ressources naturelles au bénéfice des plus démunis confrontés à un environnement défavorable. Cette science, de nature biophysique au sens large, porte ainsi sur l’accumulation de connaissances sur les fonctionnements des écosystèmes (cultivés). Elle conduit à la conception, à la création et à l’adaptation sous la forme participative de systèmes de culture complexes productifs et par suite attractifs malgré un milieu défavorable et malgré un recours très faible aux intrants ».

    2) La définition de l’INRA ou du CIRAD qui s’inspire des modèles où son adoption permet un système durable aux 3 sens du terme, environnemental, social et économique et source de devises pour le pays: Combinaison de plusieurs pratiques agricoles telles que l’utilisation de mulch et l’absence de travail du sol, les associations culturales, la protection intégrée des cultures sont ainsi reconnues aujourd’hui par certains praticiens comme des « pratiques agroécologiques » (Agrisud, 2010)
    C’est l’agriculture du Brésil, des grandes exploitations du Nord ouest du pays , comme des fermes familiales du Paranà au sud. Ma préférence ira au modèle du sud du Brésil et ses coopératives de producteurs.

    Si nous voulons que la France ressemble à Madagascar, avec son PIB par habitant, on peut choisir la première définition . Reste la seconde définition mais cette dernière fait appel à la chimie.
    Indépendamment de cela, avec le sulfate de cuivre, l’agribio utilise largement la chimie, la quantité de fongicide rapportée à la surface des exploitations en bio montre une utilisation intense de la chimie, plus encore rapportée à la quantité de biomasse produite par ces exploitations.
    C’est une chimie simple mais une chimie à fort impact environnemental plus que la chimie élaborée des exploitations conventionnelles, en général d’agriculture raisonnée.

    Donc le recours à la chimie est obligatoire, même sans prendre l’exemple du cuivre.
    Les vêtements que l’on met tous les jours, les ustensiles de cuisine pour le petit déjeuner…font largement appel à la chimie. Cette chimie devient plus sympathique lorsque la biomasse renouvelable remplace le pétrole pour la fabrication des ustensiles ou des vêtements mais c’est toujours de la chimie. Pour que cette biomasse soit mobilisable, elle doit être produite en grande quantité, grâce à l’association optimisée des équilibres naturels et de la chimie, c’est l’objet de l’agriculture actuelle que d’optimiser ces ressources.

    En revanche, il est possible d’augmenter les rendements, fortement, sans faire appel à davantage de chimie en quantité, mais davantage en valeur, en mobilisant les équilibres naturels, en valorisant la matière organique disponible, dont les effluents des élevages , en captant davantage l’azote de l’air avec des cultures intermédiaires.

    C’est d’abord cela l’agro-écologie dans les pays développés… On peut supposer que le raccourci dans le propos du ministre « sans avoir recours à la chimie » traduit dans les faits plutôt une idée proche de « sans recours à davantage de chimie et si possible vers moins de chimie , le recours le plus faible possible à la chimie mais recours quand même car indispensable pour produire la biomasse nécessaire ».

    Etre compris suppose souvent d’ être caricatural, le drame de la communcation en politique.

  7. Qu’en langage choisi ces choses-là sont dites ! 😉

    Extrait :
    « […] l’agroécologie, c’est d’abord porter « beaucoup d’attention à la terre et à la vie ». […] comme une « approche globale » de l’agriculture dans « une relation équilibrée entre l’environnement naturel, le social et l’économique ».

    Dioubiban ! (comme on dit par ici) :

    C’est pas gagné… Y’ a du pain sur la planche. Bio, évidemment !…

    http://www.sudouest.fr/2012/11/28/l-agroecologie-le-chainon-manquant-892246-706.php#xtor=RSS-10521769

  8. …. que de commentaires effarants…

    En vrai, la France est le 3ème plus gros utilisateur mondial de pesticides. En parallèle, le français moyen utlise 7 fois plus de médicaments que le danois ou le belge, pour une santé moyenne équivalente.
    cqfd
    Ce ne sont pas des légumes que vous bouffez, c’est de la « chimie » toxique. Et vous en crevez, de cancers à tours de bras.
    Bon appétit, messieurs les sceptiques du bio, et je verse une petite larme sur la leucémie de vos enfants… avec beaucoup de recherche scientifique et beaucoup, beaucoup d’argent public, on trouvera des remèdes pour les tenir en vie quelques années de plus.

    Dommage, il y aura aussi beaucoup d’effets sedondaires, puisque les médicament ne sont pas anodins. Mais ça créera des emplois pour les gentils messieurs de l’industrie pharmaceutique.

    1. Vous pouvez nous rappelez les taux de cancer des pays « modèles » que vous citez.

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