Notre Dame des Landes : l’épine dans le pied du PS

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Les opposants viennent d’obtenir un moratoire, en bref une suspension des travaux de l’aéroport nantais devant être ouvert initialement en 2017. Le problème ne date pas d’hier mais il est devenu ces derniers mois l’un des symboles du combat écolo, Eva Joly s’étant elle-même déplacé sur le site. Mais à l’heure de la formation d’un nouveau gouvernement avec probablement Ayrault comme premier ministre et au moins un ministre écolo, l’heure n’est pas aux dissensions. On repousse les décisions…aux calendes grecques.

Ce dossier est donc un véritable test des verts vis à vis de Hollande. Malgré le très faible score de leur partenaire, il semble que les socialistes ne veuillent (ou ne puissent) pas dire non devant les diktats écolos. Ce rapport de force Vert/PS, est de très mauvais augure… surtout sur les dossiers agricoles !

7 commentaires sur “Notre Dame des Landes : l’épine dans le pied du PS

  1. Mettre sur le même plan la construction d’un nouvel aéroport dans un pays qui en compte déjà pas mal et les dossiers agricoles est fort de café.

    Le prix des matières premières agricoles va exploser dans les prochaines années et la France pourrait passer à coté de la sécurisation alimentaire de l’Europe.

    Lorsque l’on sait ce qu’il se passe lorsque l’on souffre di’nsécurité alimentaire voir en Afrique du Nord, il convient d’en tirer les conséquences. C’est la démocratie de nos pays qui est en jeu, on va le voir d’ici 10 ans avec la grèce.

    Pour remettre du plomb dans la cervelle ( au figuré) des bobos; doubler le cout de l’accès à l’alimentation sera efficace. Mais mieux vaut au figuré qu’au sens propre comme dans les pays où la faim tenaille les estomacs.

    Dans tous les cas une infrastructure qui empiète sur des terres agricoles productives doit être bien pesée en terme de bénéfices /risques et pas avec les yeux des années 60, la terre est désormais un bien rare, surtout dans les pays bien pourvus en eau.

  2. « Mettre sur le même plan la construction d’un nouvel aéroport dans un pays qui en compte déjà pas mal  » C’est pas faux, sauf que la plupart des dirigeants EELV ne se gênent pas pour prendre l’avion de temps à autre, notamment pour leurs vacances de bobo, forcément exotique.

    http://www.manicore.com/documentation/aeroport.html

    L’excellente analyse de Jancovici au sujet des aéroports.

    « Les Verts ont souvent indiqué qu’ils étaient contre ce troisième aéroport, sur le principe même, car étant contre l’augmentation du trafic aérien. Or en décembre 2001, trois de leurs principaux dirigeants (Mme Voynet et MM. Mamère et Lipietz) sont partis en vacances aux Antilles. Sauf à ce que je sois mal informé, ils n’y sont pas allés en kayak de mer ou en pédalo, mais bien en avion, et je ne pense pas que les nécessités du service puissent être invoquées pour prendre l’avion quand il s’agit de vacances.

    Dès lors que l’on fait quelque chose soi-même, il me semble difficile d’en dénier le droit aux autres. Si chaque Français a le droit de se comporter aussi vertueusement qu’un dirigeant de parti écologiste (lequel parti prône en outre une forte équité), et a donc le droit de prendre l’avion une fois par an pour partir en vacances, cela engendrera 122 millions de passagers (par an) de ce seul fait (les passagers sont comptés à l’aller et au retour).

    En 2000, le trafic aérien en France a représenté 80 millions de passagers (source DGAC), avec Roissy à 25 millions et Orly à 20 millions.

    Si chaque Français a le droit de se comporter comme un dirigeant de parti écologiste, donc, alors il est impératif de permettre au trafic annuel de gagner au moins 40 millions de passagers, et, sauf à doubler les trafic d’Orly et de Roissy, il devient inéluctable de faire un 3è aéroport parisien. Etre contre cet aéroport supplémentaire signifie par contre implicitement que l’on accepte que l’avion (re)devienne un luxe réservé à une minorité de la population, ou une minorité d’usages. Taxer fortement le kérosène aurait très exactement cet effet. Quels « écologistes » auront le courage de le reconnaître ouvertement ? Et tous ceux qui s’insurgent contre cet aéroport supplémentaire feront-ils l’effort de ne pas prendre eux-mêmes l’avion à tout bout de champ ? »

    Et puis franchement au lieu d’emmerder quelques projets de ce type il serai plus opportun de mettre le nez dans les conversions de terre agricole en terrain constructible, c’est autre chose que quelques centaines d’hectares de temps en temps.

  3. Si j’ai bien suivi, il ne s’agit pas d’un « nouvel » aéroport. Il va remplacer/upgrader celui existant de Nantes-Atlantique. Donc la pollution aérienne existe déjà en partie. Après c’est sur, on préfère toujours que ce soit construit chez le voisin.

  4. L’aéroport actuel de Nantes est situé très proche de l’agglomération nantaise; les avions survolent quotidiennement la ville. Le bout de piste est l’étang de Grand Lieu. L’idée du nouvel aéroport (40 ans déjà, tout le monde dans le coin était au courant mais on fait mine de le découvrir…) est de fermer l’actuel et de faire un hubble, qui grouperait Rennes, Angers, Lorient etc… Parce que il ne faut pas rêver, si nous voulons éviter de décroître économiquement, les entreprises serontt obligées d’aller vers les marchés porteurs, il faut exporter, donc voyager. Et aujourd’hui, si je suis dans le grand ouest et dois aller fréquemment, vers une destination plus ou moins lointaine pour le business, je dois, aujourd’hui, aller à Paris. Et c’est du temps perdu, de la fatigue etc…Si un aéroport n’est pas assez important pour offrir des liaisons aériennes attractives, les entreprises ne seront pas intéressées pour s’installer à proximité ou alors même, s’y rester. Alors, mettre dans la balance, la perte des terres agricoles, c’est presque risible (d’autant plus que les terres de la région de ND des landes ne valent pas grand’chose, mais passons…) . En terme de valeur ajoutée, il n’y a pas photo. Le véritable enjeu de l’opposition à cet aéroport, c’est l’acceptation ou non de la croissance, de l’ouverture au monde.

  5. @ Douar,

    Voila quelques éléments de bénéfice qui même très partiels tiennent la route.

    Un aéroport central pour 4 villes de province importantes : Rennes, Angers, Lorient, Nantes avec des axes de communication rapides a du sens, cela évite effectivement d’aller sur Paris et permet aussi de dégager Paris d’une partie du trafic et de la pollution qui va avec.

    Cela permettrait enfin de générer de l’activité dans une zone rurale et donc des emplois pérennes.

    1. D’ailleurs il est intéressant de regarder l’origine des opposants: ce sont des retraités, fonctionnaires, agriculteurs (je ne parle pas des riverains qui ont acheté une maison pas trop cher en faisant mine de ne pas savoir qu’il y avait un projet d’aéroport depuis longtemps) , mais aucun qui ne soient en relation directe avec l’international, hormis pour les vacances. Ils n’ont pas fait , par exemple, le lien entre le développement de Airbus dans la région et le futur aéroport.

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