La fin des haricots, et des lentilles, du soja, des pois, etc. ?

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Dans un communiqué du 9 mars 2012, le Réseau Environnement Santé (RES) et Générations Futures s’inquiètent une fois de plus des perturbateurs endocriniens (PE), suite aux résultats d’une nouvelle étude américaine qui « met en évidence la présence de cocktails de substances perturbatrices du système endocrinien dans de nombreux produits de la vie quotidienne ». Les résultats se veulent alarmistes : sur 213 produits commerciaux testés, 55 substances chimiques ont été retrouvées. « Ce qui montre une exposition du public à une gamme très large de polluants », avertissent RES et Générations Futures.
Bizarrement, les deux associations écologistes omettent de dire que cette étude a été réalisée par le Silent Spring Institute (baptisée ainsi en hommage à la militante antipesticides Rachel Carson), une organisation clairement militante qui vise à produire des études montrant le lien entre substances chimiques et cancers. Bon soit. Mais les responsables du RES et de Générations Futures, s’appuyant sur les résultats de cette étude, lancent un appel solennel aux responsables politiques. André Cicolella, président du RES et par ailleurs membre de la commission santé d’EELV, est radical : « Les candidats à l’élection présidentielle doivent absolument comprendre que l’élimination de l’exposition aux PE est une mesure essentielle de santé publique, qui renforcera la prévention des pathologies chroniques et soulagera financièrement notre système d’assurance-maladie. Il faut fixer un objectif clair : l’absence de PE dans l’organisme des parents d’ici une génération, seule garante d’une exposition nulle de la génération suivante. »
Zéro PE, ça veut déjà dire, chères mesdames, que pouvez faire une croix sur la pilule contraceptive. Mais ce n’est pas tout. Car il existe aussi des PE naturels. Comme l’a expliqué un groupe de travail de l’AFSSA sur le sujet en mars 2005, il existe de nombreuses molécules estrogéniques dans notre alimentation « naturelle », même bio, comme les isoflavonoïdes, les isoflavanes, les flavanones, les chalcones, les coumestanes, les lignanes, etc. Quels sont les aliments qui en contiennent ? La liste est conséquente : soja et dérivés, haricot, pois, pois chiche, lentilles, arachide, orge, seigle, noix, réglisse, houblon, épinards, tournesol, courge, carotte, fenouil, oignon, ail, céleri, cerises, pommes, poires, thé, café, céréales entières, graines de lin, sésame, etc. On s’attend évidemment à ce que le RES et Générations Futures nous fassent le coup de la non dangerosité des PE d’origine naturelle contrairement à ceux d’origine synthétique. Un peu comme quand ils essayent de nous convaincre qu’un insecticide naturel tue « gentiment » les insectes alors qu’un insecticide synthétique les tue « méchamment ».

Sources
http://reseau-environnement-sante.fr/2012/03/09/ressources/communique-de-presse-9-mars-2012-des-substances-perturbatrices-du-systeme-endocrinien-dans-des-produits-de-consommation-courante/
http://ehp03.niehs.nih.gov/article/info%3Adoi%2F10.1289%2Fehp.1104052#Ahead%20of%20Print%20%28AOP%29
http://www.silentspring.org/
www.afssa.fr/Documents/NUT-Ra-Phytoestrogenes.pdf

7 commentaires sur “La fin des haricots, et des lentilles, du soja, des pois, etc. ?

  1. soja et dérivés, haricot, pois, pois chiche, lentilles, arachide, orge, seigle, noix, réglisse, houblon, épinards, tournesol, courge, carotte, fenouil, oignon, ail, céleri, cerises, pommes, poires, thé, café, céréales entières, graines de lin, sésame, etc

    Des produits que les bios adorent cultiver et qu’on trouve plein partout les boutiques baba-cool-bio !

  2. Et la pilule n’est pas seulement dangereuse pour les femmes ( associée au tabac notamment)

    On n’a pas trouvé beaucoup de relais pour cette information dans la presse française, comme si cela génait!

    http://www.magpatients.org/sexologie-urologie/la-pilule-impliqu%C3%A9e-dans-le-cancer-de-la-prostate.html
    Le lien ne saute pas aux yeux et pourtant il existe bel et bien. Des chercheurs canadiens viennent de mettre en évidence une corrélation entre la pilule et le cancer de la prostate. En prenant au hasard près de 90 pays, les chercheurs ont pu mettre en évidence que ce sont eux dans lesquels les femmes utilisent le plus la pilule que se trouve le plus fort taux de cancer de la prostate.

    Selon les auteurs, il pourrait s’agir d’un effet lié à l’ingestion chronique par les hommes de quantité infinitésimales d’oestrogènes contenus dans les eaux de boisson. En effet, les traitements de filtration de l’eau n’élimine pas complétement ces substances qui agiraient alors comme des perturbateurs endocriniens.

    Les auteurs précisent qu’ils n’ont pas retrouvé de corrélation entre le cancer de la prostate et les autres moyens de contraception tels que le stérilet, les spermicides ou les préservatifs.

    1. Bon, il faudrait que les épistémologistes toujours en recherche de sensations et de financements arrêtent de nous prendre pour des cons.

      1. Lire épidémiologistes et non pas épistémologistes évidemment, bien sûr ! (ça doit être un coup du correcteur automatique d’orthographe !)

  3. En outre vu le nombre de morts de paludisme essentiellement chez les enfants en bas âge des pays en voie de développement le « Silent Spring Institute » est particulièrement bien nommé, le printemps silencieux du babillage des jeunes enfants morts prématurément de la maladie vectorielle puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. Il suffit de regarder la courbe d’augmentation du paludisme dès l’interdiction généralisée du DDT. L’OMS est revenue dessus depuis en recommandant une utilisation localisée sur les lieux de vie, presque aussi efficace en terme de gestion et sans conséquence sur les milieux. L’autre solution les pyrethrinoides dont on imprègne largement nos vêtements pour les déplacement en zones endémiques n’est pas sans conséquence non plus mais pourtant sécurisante vis-à-vis d’un risque très naturel.
    Pourquoi pas tant qu’on y est un « pol pot institute » pour rééduquer les masses tant qu’on y est, L’horreur à l’état pur, au moins aussi ignoble que les horreurs de la seconde guerre mondiale en Europe. Certains intellectuels avaient soutenu la « rééducation » au Cambodge depuis la France dans les années 70, aujourd’hui reconverti depuis à l’écologie, comme quoi !
    On notera cependant la convergence entre l’obsession de Rachel Carson et celle sur la divination de la biodiversité, Rachel Carson n’était que le porte parole d’une drôle d’église dont les hiérarques restent en retrait et mal identifiés et qui met l’Homme au rang de la variable d’ajustement.

    1. @alzine
      Les écolos s’en fichent du babillage des enfants. Ce qui leur importe, c’est le gazouillis des oiseaux.

  4.  » l’élimination de l’exposition aux PE est une mesure essentielle de santé publique »
    —————————————
    Très juste. PE = Put1 d’Ecologistes.

Les commentaires sont fermés.