Hulot ou l’éternelle hésitation

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En 2007, il avait hésité à se présenter à l’élection présidentielle. En 2011, il s’est lancé dans le grand bain de la politique mais en deux temps. Il a d’abord déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 avant de préciser au bout d’un léger suspense qu’il passerait par la case « Primaire d’EELV ». On connaît la suite et le verdict des urnes des militants d’EELV.

Au lendemain de sa claque électorale, il avoue hésiter sur son avenir en politique. Il n’exclue rien et laisse la porte ouverte à un engagement aux côtés d’Eva Joly. Puis il ferme son site internet 2012hulot.fr.

Les journées d’été d’EELV ? Il ne répondra jamais à la question et son absence ne sera pas une véritable surprise. Absence physique, oui, mais Nicolas Hulot (voir aussi ici)hésite encore et toujours. Une réunion de ses soutiens se tiens donc à Clermont Ferrand pendant les journées d’été EELV mais en marge de celles-ci. On y apprend que la création d’un think tank politique animé par Hulot est imminente. Il pourrait même être lancé dès septembre 2011. Mais depuis, aucune précision ni confirmation.

Puis vient l’épisode Sarkozy la semaine dernière. On sait que le Président de la République avait invité Nicolas Hulot à l’Elysée pendant la campagne de la primaire EELV. Hulot avait alors décliné l’invitation. Mais on ne refuse pas deux fois une invitation du Président. Mercredi dernier, Nicolas Sarkozy et Nicolas Hulot ont donc déjeuné ensemble. La teneur de leurs échanges donnera lieu à une fuite de la part des conseillers de l’Elysée : Nicolas Sarkozy aurait proposé à Nicolas Hulot la présidence de la Délégation française à la Conférence de l’ONU sur le développement durable Rio +20 qui se tiendra à Rio de Janeiro en juin 2012. Mais cette information est vite démentie par Hulot.

Ajoutez à cela les échanges réguliers qu’entretiendrai Hulot avec Borloo selon l’entourage de l’ex Super Ministre de l’Ecologie et vous conviendrez aisément que Nicolas Hulot ne sait plus très bien où il habite. Est-il homme politique, gestionnaire de fondation, journaliste ou chef d’entreprise ? Est-il de droite, de gauche ou du centre ? La réponse est loin d’être évidente et les éditorialistes commencent à le faire sentir en répétant que Nicolas Hulot n’a aucun sens politique.

2 commentaires sur “Hulot ou l’éternelle hésitation

  1. Je ne suis pas un fan de NH. À dire vrai, je déteste prodigieusement (entre autres) son ton sentencieux sur les dégâts causées par l’Homme quand il disserte de manière creuse dans des espaces sublimes qui ont précisément été violés par lui et son formidable équipage.

    Cela dit, je trouve qu’on est assez injuste avec lui. Certes, il a hésité à se présenter en 2007. Certes, il a hésité pour 2012, pour finalement passer sous les fourches caudines d’un « parti » qui n’existe que par des séances périodiques d’étripage. Et certes, il s’est fait étriper, même si son score n’a pas été déshonorant. Certes, l’homme a été blessé par la défaite et, bien plus, par les avanies qu’on lui a fait subir.

    Mais Nicolas Hulot est aussi l’homme du Pacte écologique, signé par Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Ségolène Royal. Ils/elle ont promis de créer le poste de « Vice-premier ministre pour l’écologie ». Le gagnant du grand poker menteur n’a certes pas créé ce poste, mais Alain Juppé, nommé Ministre d’État, ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables, est devenu protocolairement le premier des ministres après le Premier Ministre. Celui-ci a été vite remplacé dans le gouvernement Fillon II par Jean-Louis Borloo, seul ministre d’Etat… tout un symbole.

    On peut continuer l’histoire du « sarkozysme ». Ce « régime » a fait la part belle à l’ « écologisme » au détriment de l’agriculture, notamment, certains secteurs tels que le nucléaire – avec lequel tant NK que NH ont des liens privilégiés – en ayant été préservé. Il faudra, le moment venu, faire le bilan des influences et contributions respectives à cette évolution tout à fait remarquable puisqu’elle a sacrifié des pans entiers de la compétitivité française. Tenez, la filière variétale et semencière… Les Limagrain, RAGT, Cappelle Desprez, INRA, etc. exclus du secteur des OGM et, demain sans doute, de la mutagénèse.

    On peut reprocher à Nicolas Sarkozy sa campagne électorale permanente, qui l’a conduit à succomber à l’écologisme en espérant gagner des soutiens ou affaiblir le camp adverse. On doit sans nul doute « créditer » Nicolas Hulot pour une partie de ce résultat. Un crédit que l’on mettra au crédit ou au débit de la comptabilité France selon que l’on adhère ou non à l’idéologie verte.

    Au total, NH a puissamment contribué, à mon sens, à défaire la France.

  2. Rio + 20 ???

    Il y aura-t-il aussi un Appel d’Heidelberg + 20 … Ou bien les médias seront-ils encore super muets???

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