Bruno le Maire cède devant le lobby

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Oui, mais il s’agit du lobby vert. C’est en tout cas la conclusion de la dépêche de l’AFP publiée hier suite à l’interview accordée par le Ministre de l’Agriculture au JDD. Selon l’AFP, « Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire lancera en mai un plan pour diminuer les antibiotiques utilisés dans les élevages, afin de réduire la présence de produits chimiques dans l’alimentation. » Concrètement, Bruno le Maire « souhaite que nous réduisions de 25% le recours aux antibiotiques d’ici à cinq ans. » Toujours dans la même interview, le Ministre a annoncé qu’il allait « commander une étude sur les résidus chimiques présents dans les aliments destinés aux enfants ». M. Le Maire connait-il ses dossiers, puisque les LMR existent déjà. Sur ce dernier point c’est en fait une  opération de communication du ministre qui répond à François Veillerette et à son opération de communication « Menus Toxiques ».

Le Ministre souhaite également continuer à encourager le développement du bio qui « reçoit 100 millions d’euros cette année, et je maintiens l’objectif d’offrir 20% de produits bio dans les cantines dans dix ans. » Là, c’est un hommage à Marie-Monique Robin !

Mais le mot de la fin de l’AFP montre l’efficacité du lobby vert : « ces annonces surviennent alors que des documentaires et livres consacrés aux dangers que peut présenter l’agriculture industrielle pour la santé des agriculteurs et des consommateurs se multiplient. » Les opérations de François Veillerette, Isabelle Saporta et Marie-Monique Robin, sans oublier la campagne de France Nature Environnement portent leurs fruits… Le gouvernement fait fausse route : au lieux de répondre avec fermeté à ses associations en rappelant l’ensemble de la réglementation qui est pourtant drastique sur ces questions environnementales et de santé humaine, il frémit devant ces marchands de peur.

Le calcul politique est pourtant plus que risqué pour la majorité. Affaiblie dans son propre camps, la chasse au voix des électeurs d’Europe Ecologie n’est sans doute pas la priorité.

13 commentaires sur “Bruno le Maire cède devant le lobby

  1. Le ministre de l’agriculture dit ce que 80% de la population française souhaite entendre, pas ce qu’elle a besoin d’entendre.

    Comme pour la dette publique, la grèce, les services, la desindustrialisation de la France.

    Cela dit diminuer les antibiotiques d’un en les optimisant comme diminuer les pesticides en les optimisant pourquoi pas, il est vraisemblable que des programmes trop systématiques fassent oublier les bases de la prophylaxie: disposer des outils, d’un maximum d’outils mais en limiter l’utilisation n’est pas en soi condamnable mais la logique d’une approche raisonnée comme l’est l’agriculture du même nom.

  2. Le ministre de l’agriculture ne sait même pas ce que représente en m2 un hectare. On peut donc légitimement douter qu’il ait une idée de ce que représente son souhait sorti du chapeau de réduire de 25% les antibiotiques.

    1. Du côté de l’Energie ils sont nettement plus cinglants, ça fait pas d’mal!
      http://www.energie-gouv.fr/spip.php?article38
      « Comment les antinucléaires peuvent-ils assimiler les réacteurs REP et REB à des réacteurs RBMK, comme celui de Tchernobyl, c’est un grand mystère de la foi antinucléaire.

      Conclusion : Tout ce qui ne tue pas, rend plus fort

      On est en train de prouver que des centrales japonaises des années 70 peuvent confiner la majeure partie de leur radioactivité sans effets sanitaires pour les populations environnantes et ceci dans des conditions deux fois exceptionnelles : un séisme de magnitude 9 conjugué à Tsunami d’ampleur 2 à 3 fois supérieur à ceux qui étaient envisagés.

      Contrairement à ce que dit le Réseau Sortir du Nucléaire, ce n’est pas une raison pour abandonner les filières nucléaires ; mais au contraire c’est un encouragement pour construire des centrales en bord de mer. Fukushima, n’est pas seulement un accident, mais aussi une épreuve que l’industrie nucléaire vient de surmonter.

      L’accident de Fukushima sera analysé comme ceux de Three Mile Island et de Tchernobyl, il conduira à des centrales encore plus sûres. »

  3. @ Rageous,

    Cet article c’était dimanche, depuis cela va nettement moins bien.

    Construire des centrales nucléaires dans des sites exposés aux risques extrêmes, comme l’a fort justement rappelé Claude Allègre, en forme lundi soir, mais aussi comme dans des pays exposés à des risques de terrorisme ou de troubles graves voire de guerre comme l’a rappelé paradoxalement Dany Cohn Bendit , n’est pas très responsable.

    Belle prestation d’Anne Lauvergeon sur les antennes également, pas (trop) langue de bois, c’est rassurant, enfin façon de dire, le réalisme est toujours rassurant dans ce qu’il permet une bonne mesure et hiérarchie des risques.

    Le nucléaire en France en 1975, en pleine crise pétrolière avait du sens. En 2010, il en garde l’essentiel mais si la crise qui touche le Maghreb devait s’étendre à l’Europe et créer des troubles « sociaux » , de façon indirecte et différée, le risque serait considérable . Le nucléaire suppose une région stable sur le plan des risques naturels et stable sur le plan politique avec un Etat fort.

    Il s’agit bien de poser la question de la diversité des sources d’énergie notamment avec un gaz de schistes qui a vu le prix de la ressource s’effondrer, l’accident du Japon n’est qu’un prétexte pour des pays qui se posaient la question d’une réorientation vers cette source d’énergie dont l’accès à bas prix est très récent. Dans ces conditions le discours sur le réchauffement climatique très largement soutenu par la filière nucléaire va en prendre un coup.

  4. « la chasse au voix des électeurs d’Europe Ecologie n’est sans doute pas la priorité.  »

    La seule chose qu’ils vont obtenir c’est un report massif des voix sur le FN.

    Il y a les cantonales partielles la semaine prochaine. On verra si les sondages donnant Marine Lepen à 23 % sont du bidon comme le pense Mr Copé!!!

  5. Extrait de l’éditorial de Philippe Pavard, rédacteur en chef adjoint de la France Agricole du 11 mars 2011:
    « On croyait avoir tout vu en matière de réglementation fantaisiste. C’était sans compter sur l’imagination confondante de notre administration. Cette fois, on a sans doute atteint le summum de la bêtise avec l’arrêté poussière du 13 avril 2010 sur lequel s’arcboutent nos fonctionnaires malgré les arguments de la profession agricole. « Au delà d’un vent de 3 beaufort (19 km/h), ton maïs tu ne sèmeras point », voilà en substance la nouvelle table de la loi à laquelle vont être confrontés d’ici à quelques semaines les producteurs de maïs dès lors qu’ils utilisent un semoir pneumatique et des graines traitées. Une fois encore, notre pays se distingue dans le concert européen, et pas dans le bon sens! »

  6. Pour la pulvérisation le Beaufort 3 a du sens, c’est une vitesse moyenne et non pas max, et c’est une règle de bon sens. Dommage cependant pour la vigne dans la vallée du Rhône .

    Pour revenir sur des positions récentes de Bruno Lemaire, position récente intéressante.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20110316.REU4590/les-prix-alimentaires-rebondiront-malgre-le-japon-dit-le-maire.html

    « Le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon vont soutenir dans les mois à venir des prix alimentaires mondiaux déjà élevés, en dépit de l’accès de faiblesse des derniers jours, a estimé mercredi Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture. »

    Il y a du Philippe Chalmin derrière ces propos.

    Et des conséquences pour les choix des moyens et objectifs de production.

  7. Le purin d’ortie bientôt autorisé à la commercialisation en France

    LEMONDE.FR avec AFP | 20.04.11 | 19h22

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018.AFP/MYCHELE DANIAU

    Jusqu’alors interdit à la vente en France, le purin d’ortie (une décoction de la plante) sera finalement bientôt autorisé à la commercialisation pour encourager les agriculteurs à utiliser des produits naturels, a annoncé mercredi 20 avril le ministère de l’agriculture dans un communiqué.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018. Ce plan, élaboré lors du Grenelle de l’environnement, a fixé comme objectif la réduction « si possible » de 50 % des pesticides dans l’agriculture d’ici à 2018.

    Pour « favoriser la mise sur le marché de produits » naturels, le ministère a annoncé la publication dans « les prochains jours de la première liste des substances autorisées pour les préparations naturelles peu préoccupantes », qui permettra notamment la publication de l’arrêté autorisant le purin d’ortie, selon un communiqué.

    PROBLÈMES DE RÉGLEMENTATION

    Attendue depuis longtemps par les militants d’une réduction de l’utilisation des pesticides, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) achoppait sur des questions réglementaires depuis janvier 2006 et l’adoption de la loi d’orientation agricole, qui soumet ces produits à la même procédure européenne d’autorisation que les pesticides chimiques. Une obligation que les militants de l’Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants (Aspro-PNPP) jugeaient « inadaptée » dans un article du Monde publié le 9 décembre 2010, au lendemain d’une action spectaculaire en faveur du purin d’ortie : une séance d’épandage devant la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

    La mesure est en effet très onéreuse : il en coûte 40 000 euros pour déposer un dossier, rappelait Le Monde à cette occasion, évoquant une « guerre des nerfs ». Sans compter que pour être homologuée, une substance doit remplir une série de critères (stabilité, homogénéité…) très difficiles à atteindre techniquement pour ce type de produits. Les jardiniers amateurs bénéficiaient d’une tolérance, mais les agriculteurs prenaient des risques, car ils sont tenus d’utiliser des préparations dotées d’une AMM.

    Mais le ministère de l’agriculture a indiqué mercredi avoir « trouvé une voie réglementaire un peu étroite pour sortir de la difficulté ». « Nous avons demandé l’inscription de l’ortie sur la liste européenne des ’substances de base’, ce qui nous permet désormais d’autoriser la mise sur le marché » du purin d’ortie, mais aussi d’autres préparations naturelles, explique-t-il.

    1. Une réhomologation de produit phytosanitaire coûte plus de 10 millions d’€, alors ce n’est pas avec 40000€ que votre purin d’ortie ira loin!!!!

  8. Le « lobby vert » face aux centaines de millions de l’industrie de la viande.. Risible, non ?

    1. Greenpeace et WWF ont des budgets dépassant le milliard de dollar.

      Pire, ils ont créé un système mafieux de certification de bois « exotiques » (en plus des certifications légales internationales) qui leurs rapportent plusieurs centaines de millions de dollars.

      Greenpeace et WWF trempent allègrement jusqu’au coup dans les détournements de plan REDD en Amérique centrale, Brésil, Afrique, Asie…
      Le montant de l’entourloupe est de près de 60 milliards de dollars.
      Et pour monter une telle arnaque il faut des appuis financiers énormes = C’est la Banque GoldmannSachs qui les donne. La banque des Subprimes…
      Et se sont les populations locales qui trinquent!!!

      En plus, les associations écolo sont financées par des fonds financiers américains ou anglais comme celui de Teddy Goldsmith…

      http://www.youtube.com/watch?v=J8cmc4bFvug
      http://www.carbontradewatch.org/redd-photo-essay/redd-co2lonialism-of-forests-3.html

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