Isabelle Saporta et le bio dans les cantines

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Isabelle Saporta fait beaucoup parler d’elle en ce moment en sortant son Livre Noir de l’Agriculture au moment du Salon de l’agriculture. La technique fonctionne aussi bien que pour François Veillerette et Fabrice Nicolino en 2007. Mais qui est Isabelle Saporta ? Journaliste ? Elle est avant tout docteur en sciences politiques. Elle a fait sa thèse de doctorat sur les mouvements d’extrême gauche et les altermondialistes. Elle a d’ailleurs publié sa thèse aux Editions de la Table Ronde en 2007, sous le titre « Un si joli petit monde ». Pour Annet Sauty de Chalon dans Le Figaro Magazine,

« Isabelle Saporta s’est immergée dans le petit univers de l’extrême gauche et de l’altermondialisme. Mais aux stars des plateaux télé comme Bové ou Besancenot, la jeune politologue a préféré ces experts en agit-prop que sont ProChoix, Droits devant !! , Attac, AC ! et Droit au logement. Son séjour dans l’«arrière-boutique» l’a vaccinée à vie : les «sectateurs de l’autrement», porteurs d’une «vision naïve et totalitaire», dominent «un univers impitoyable, où le petit, le dépendant, le sans-papiers, n’a que le choix de se soumettre ou de disparaître». La gauche protestataire ne jure que par la vigilance, mais «elle ne gêne personne (…), sauf ceux qui entendent vraiment agir». Un regret tout de même : si les anecdotes sont nombreuses, on fait un peu du surplace. »

On était bien loin de l’alimentation et du modèle agricole français. Isabelle Saporta a ensuite collaboré à RMC, Marianne et à France Inter où elle travaillait avec Jean-Pierre Coffe. Elle commence alors à travailler sur l’alimentation et publie en 2009, « Ne mâchons pas nos maux, Consommons autrement pour vivre mieux » chez Robert Laffont. Interrogée par L’Express à l’occasion de la promotion de son livre, Isabelle Saporta nous livre son point de vue sur le bio dans les cantines.

« Sauf que dans une ville du Finistère que j’ai visité et dont je ne citerai pas le nom, (…)  la carotte elle vient d’Italie. Ca n’a aucun intérêt. Tu es entouré de champs de carottes, et tu es là à prendre de la carotte bio d’Italie. Non, mais ! »

Il y a deux ans, Isabelle Saporta vantait donc les mérite de la production locale conventionnelle face à la production bio importée. Depuis, les choses ont changé.

5 commentaires sur “Isabelle Saporta et le bio dans les cantines

  1. Résumé du Livre noir de l’agriculture (p. 220) :

    « …à force de protéger l’agriculture telle qu’elle est, eh bien l’agriculture française c’est de la merde ».

    Ce sont apparemment les propos d’un inspecteur de la santé publique vétérinaire… qui crache allègrement dans la soupe. Mais Madame le docteur en sciences politiques est incapable d’en discerner l’énormité.

    Madame le docteur en sciences politiques, les millions de français qui galèrent, qui sont incapables de se payer des fruits et légumes « bio » à deux, trois, voire quatre fois le prix des produits « conventionnels », et sont contents de se nourrir à (relativement) bon compte vous saluent bien.

    1. Si vous pensez qu’elle est « simplement opportuniste », alors il faut ajouter : « et extrêmement malhonnête ».

      Je n’ai aucun mal à admettre une combinaison des trois, plus évidemment manipulée.

  2. Posté sur le blog de Daniel Sauvaitre :

    Bonjour,

    1. Vous avez tout ma sympathie et mon soutien moral. J’espère que vous – et la profession toute entière – ne laisserez pas les choses en l’état et que vous saisirez les tribunaux pour ce qui est une véritable calomnie.

    2. Ce serait bien si vous – personnellement et la profession – pouviez faire le florilège des sornettes racontées par cette dame.

    3. À ce propos, c’est quoi cette histoire d’hormones d’accrochage suivies d’hormones d’éclaircissage (celles-là, j’en ai entendu parler il y a quarante ans), suivies d’un «petit coup d’hormones d’accrochage sur le pommier, histoire que les fruits restent suffisamment longtemps sur l’arbre » ?

    4. Parmi les âneries, j’ai relevé qu’un virus insecticide est présenté comme un « produit(s) chimique(s) hautement toxique(s) ».

    5. S’agissant de la désinformation calomnieuse, voici un extrait de son texte(pages 180-181) :

    « Vous l’aurez compris, les arboriculteurs industriels – ma note : curieuse formule – ne sont pas encore prêts à abandonner leurs techniques de production, car les techniques alternatives, si elles donnent des résultats satisfaisants, nécessitent davantage de travail et de temps dans les vergers.

    « Contre le carpocapse, … Michel Delhommeau – ma note : un producteur bio – utilise par exemple la confusion sexuelle. … On pourrait mettre en oeuvre ce procédé dans les vergers industriels, bien sûr, et certains commencent d’ailleurs à le faire, mais cela nécessite une vigilance de chaque instant. »

    Il se trouve que 40 (quarante) % du verger français de pommiers et poiriers est en confusion sexuelle selon la synthèse du rapport de l’étude INRA «  Écophyto R&D – Quelles voies pour réduire l’usage des pesticides ? » (tableau 3-11, page 37). Madame Saporta a eu ce rapport entre les mains (en principe, mais après tout, c’est bien elle l’auteur présumé du livre, son nom figurant en couverture), puisqu’elle le cite au chapitre 12 (page 235 pour le pommier) et l’utilise abondamment à l’appui de sa thèse. En fait, elle cite (mal…) le paragraphe qui précède immédiatement le tableau. Elle ne pouvait donc ne pas voir l’importance de l’utilisation de la confusion sexuelle. J’en déduis pour ma part que sa description d’« arboriculteurs industriels » réticents à l’utilisation de la confusion sexuelle est volontairement erronée et, partant, calomnieuse.

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