Einstein et les abeilles : sur la piste d’une intox

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Dès qu’il est question d’abeilles, combien de fois n’avons-nous pas eu droit à la fameuse citation d’Albert Einstein selon laquelle « si l’abeille disparaît, l’humanité en a pour quatre ans à vivre » ? Citation bien pratique pour sensibiliser le grand public aux problèmes que rencontrent les abeilles, car elle s’impose aisément comme argument d’autorité. Et quelle autorité ! Celle de celui que les gens considèrent comme le plus grand savant de l’histoire. Sauf… qu’Einstein n’a jamais prononcé cette phrase.

On ne doit pas cette conclusion au travail acharné de nos journalistes d’investigation français, mais au site américain snopes.com, dont la spécialité est de traquer les rumeurs en tous genres. C’est le 21 avril 2007 que ce site explique que, selon ses recherches, Einstein n’a jamais rien dit de tel. Quelques jours plus tard, le magazine américain Gelf confirme cela en interrogeant Roni Grosz, le conservateur des Albert Einstein Archives de l’Université hébraïque de Jérusalem. Celui-ci affirme qu’« il n’y a aucune preuve qu’Einstein ait jamais dit ou écrit cette phrase », précisant qu’« Einstein n’avait pas de compétence particulière ni même d’intérêt pour l’écologie, l’entomologie ou les abeilles ».

Mais alors qui est à l’origine de l’intox ? Pour snopes.com, la première apparition de cette fausse citation remonte à janvier 1994, dans un communiqué de presse de l’Associated Press rédigé par le journaliste Paul Ames à l’occasion d’une manifestation d’apiculteurs lors d’une réunion des ministres européen de l’Agriculture à Bruxelles. Il a repris cette citation d’un tract distribué à l’occasion par le syndicat d’apiculteurs, l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF). The Guardian couvre aussi l’action des apiculteurs, et explique que l’UNAF a « épluché » les travaux d’Einstein pour sortir cette fameuse citation et montrer que la menace était sérieuse. Quelle menace ? En l’occurrence, il ne s’agissait pas cette fois-là des pesticides mais du risque des importations de miel à bas prix, en particulier en provenance de Chine, d’Argentine et du Mexique. Gelf magazine a contacté en 2007 l’UNAF pour tirer tout cela au clair, mais le syndicat n’a pas daigné répondre à leurs mails… En tout cas, cela concorde à ce que disait très récemment lors d’un chat le scientifique spécialiste des pollinisateurs Bernard Vaissière : « Effectivement, c’est un apiculteur qui a mis cette citation dans la bouche d’Einstein à l’époque où apparaissait la concurrence du miel chinois en France… »

Donc, depuis 1994, cette fausse citation a intoxiqué les médias internationaux, que cela soit le Washington Post, Der Speigel, The Independent ou l’International Herald Tribune. Mais depuis que snope.com et Gelf magazine ont découvert le pot aux roses, en avril 2007, on pourrait s’imaginer que les écologistes ou certains milieux apicoles aient décidé de ne plus utiliser cet hoax. Eh bien non ! Ainsi, le MDRGF et Terre d’Abeille avaient repris cette fausse citation en pleine page de L’Equipe, du Monde et des Echos fin 2007 et début 2008 ! En janvier 2008 est publié un livre intitulé Le Jour où l’abeille disparaîtra… avec comme bandeau « …l’homme n’aura plus que quatre années à vivre (attribué à Albert Einstein) » ! Comme le notait justement le blog Bacterioblog :« C’est assez malin: sur la manchette, en dessous de la « citation », on peut lire « attribué à Albert Einstein », mais en quatrième de couverture, il est écrit que cette phrase lui est attribuée « probablement à tort ». L’auteur reconnaît donc explicitement la non-paternité d’Einstein, mais trouve le moyen 1) de faire son titre de cette fausse citation, et 2) de faire figurer le nom d’Einstein sur la couverture, avec des réserves tout à fait cryptiques. Mauvaise foi ou bonne publicité ? » Visiblement, cette fausse citation a encore de beaux jours devant elle… Enfin, le même blogueur concluait sur cette affaire : « Si un membre de l’UNAF possède une source inédite d’Albert Einstein, il est dans l’intérêt supérieur de l’humanité qu’il la communique. Dans le cas contraire, il faudrait à l’initiateur de ce canular un certain courage pour avouer sa fraude, au risque de desservir les intérêts de toute sa profession et de la cause environnementale. Vous pouvez toujours faire jouer vos contacts, mais je crois qu’on n’en saura jamais plus. » Il n’a sans doute pas tort.

Sources

http://www.snopes.com/quotes/einstein/bees.asp

Vincent Valk, « Albert Einstein, Ecologist ? », Gelf magazine, 25 avril 2007, http://www.gelfmagazine.com/archives/albert_einstein_ecologist.php

« Gatt deals stirs up hornet’s nest on cheap honey imports », The Guardian, Tuesday, January 25, 1994.

http://embed.scribblelive.com/Embed/v4.aspx?Id=16133&Page=1

http://bacterioblog.over-blog.com/article-12234638.html

http://bacterioblog.over-blog.com/article-18793182.html

53 commentaires sur “Einstein et les abeilles : sur la piste d’une intox

  1. Attachons nous au fond, car effectivement si les abeiiles devaient disparaitre l’humanité connaitrait alors des moments très difficiles………le reste n’a qu’un intérêt historique.

  2. @ Lucien :

    Si les abeilles venaient à disparaître…

    Certes, ce serai bien dommage, mais

    elles seraient remplacées par d’autres pollinisateurs

    1. d’autres pollinisateurs ? lesquels ? peut être des mutants résistants aux produits ? mais oui ! si la nature n’est pas assez rapide pour nous fournir ces sauveuses, fabriquons les par transgénèse !
      ces raisonnements vous amènent à une fuite en avant qui ne prendra fin que lorsque les déséquilibres engendrés seront tellement énormes qu’ils ne seront plus réparables à court ou moyen terme

  3. @Astre noir : vous êtes un optimiste … j’espère que vous avez raison !

  4. Stan75

    « d’autres pollinisateurs ? lesquels ?  »

    – Ben faut vous renseigner mon vieux! Les informations sont disponibles à qui veut bien ôter ses petites lunettes roses et vertes!

    1. J’ai fini par trouver, et effectivement, par une avancée technologique importante, c’est l’homme qui devient pollinisateur : dans la province du Sichuan ou les abeilles ont disparu, la pollinisation des poires se fait … à la main ! 🙂
      Je vous dit pas l’effondrement de la production et du coût engendré…
      voir la vidéo à la fin de cet article :
      http://www.regardsurlemonde.fr/blog/les-abeilles-meurent-par-millions

      Les causes possibles du syndrome d’effondrement des colonies sont nombreuses et encore très peu étudiées :

      * Un virus
      * Pesticides, insecticides, désherbants ou fongicides. Un de ses produits ou l’inter-action entre ceux-ci pourrait avoir un effet imprévu sur la capacité de l’abeille adulte à s’orienter. Ce qui pourrait expliquer la brutalité du syndrome.
      * Les parasites comme le Varroa, acarien parasite de l’abeille.
      * Les OGM comme les maïs génétiquement modifiés pour produire leur propre insecticide.
      * Une infection fongique par un champignon microscopique
      * Pollution de l’eau
      * La pollution electromagnétique ambiante à laquelle sont exposés les insectes depuis l’avènement du téléphone portable et du Wifi.
      * Le Vespa velutina, frelon asiatique s’attaquant aux abeilles pour nourrir ses larves. Ce n’est pas la cause première de la disparition des abeilles, mais un phénomène agravant.

      Ce problème est maintenant relayé par les scientifiques de l’ONU qui tirent la sonnette d’alarme :

      http://www.suite101.fr/content/lonu-preoccupee-par-la-tres-forte-mortalite-des-abeilles-a26306#ixzz1GZGdHYtL
      L’ONU préoccupée par la très forte mortalité des abeilles

      http://www.suite101.fr/content/lonu-preoccupee-par-la-tres-forte-mortalite-des-abeilles-a26306#ixzz1JjevDmJ1
      Les scientifiques mandatés par l’ONU ont constaté que sur tous les continents, les abeilles domestiques meurent par milliards. Les causes sont multiples: pesticides, eaux polluées, maladies, nouveaux prédateurs, insecticides, absence de biodiversité florale, parasites, etc

      « Le problème de la biodiversité alimentaire serait, lui aussi, au coeur de la disparition de milliards d’abeilles. En effet, d’autres études ont mis en évidence un constat très intéressant : les abeilles qui ont accès à un mélange de pollens de différentes plantes sont en meilleure santé que celles qui se nourrissent d’un seul type de pollen.

      En s’attaquant à la biodiversité des plantes, en démultipliant les monocultures, l’homme est en train de détruire une espèce indispensable à la reproduction des plantes et à l’alimentation humaine. »

      Malheureusement, cette érosion de la biodiversité n’affecte pas seulement les abeilles (Apis mellifera) mais également les autres pollinisateurs que vous ne jugiez peut être pas nécessaire de citer comme les bourdons et autres hyménoptères. La nature à horreur du vide, certes, et une niche laissée vide par les abeilles Apis mellifera pourrait être occupée par d’autres espèces si les conditions écologiques le permettent or ce n’est pas gagné (vous les voyez ou les autres pollinisateurs au Sichuan par exemple ?)

      1. Les études menées dans le monde montrent que les causes de la CCD des abeilles sont (dans l’ordre d’importance):
        Les maladies (Virus et champignons)
        Les parasitoses (varroa)
        La sur-exploitation des ruches
        La mauvaise gestion sanitaires et génétique des ruches (échange de reines de la même souche)
        L’appauvrissement floral des campagnes et des champs cultivés.

        Ont été mis hors de cause:
        Les OGM,
        Le wifi et les ondes radio
        La pollution de l’eau (les abeilles ne boivent que l’eau superficielle et la rosée)

        Les autres produits seraient capable d’agir en synergie avec les maladies et sur la fragilité génétique:
        Les certains pesticides (tous ne sont pas actif, le cruiser et le Gaucho ont été mis hors de cause depuis longtemps!!!)

        des études américaines sur dix ans ont montrées les liens forts entre mort des abeilles et virus+champignons mais tous ces résultats les écolo ignares ont choisi de les passer sous silence :
        http://www.sciencedaily.com/releases/2010/10/101007183018.htm
        http://www.epa.gov/pesticides/about/intheworks/honeybee.htm
        http://www.ars.usda.gov/News/docs.htm?docid=15572

        En outre il faut savoir, que contrairement aux annonces idiotes des écolos, le phénomène de CCD, ou de mort importante des abeilles n’est pas nouveau. Il a été décrit la première fois en Europe en 1880… Et plusieurs épidémies sont connues (1900, 1960 , 1990 et 2000….).

        Renseigner vous auprès des chercheurs sérieux plutôt qu’auprès d’écolo incompétents:
        Honey bee colony collapse disorder is possibly caused by a dietary pyrethrum deficiency Original Research Article Bioscience Hypotheses, Volume 2, Issue 6, 2009, Pages 439-440
        Richard J. Sharpe, Lisa C. Heyden

        Nutritional stress due to habitat loss may explain recent honeybee colony collapses
        Biological Conservation, Volume 142, Issue 10, October 2009, Pages 2369-2372
        Dhruba Naug

        Energetic stress in the honeybee Apis mellifera from Nosema ceranae infection Original Research Article Journal of Invertebrate Pathology, Volume 100, Issue 3, March 2009, Pages 185-188 Christopher Mayack, Dhruba Naug

        Virus infections in Brazilian honey bees
        Journal of Invertebrate Pathology, Volume 99, Issue 1, September 2008, Pages 117-119
        Erica Weinstein Teixeira, Yanping Chen, Dejair Message, Jeff Pettis, Jay D. Evans

        Prevalence and infection intensity of Nosema in honey bee (Apis mellifera L.) colonies in Virginia
        Journal of Invertebrate Pathology, Volume 107, Issue 1, May 2011, Pages 43-49
        Brenna E. Traver, Richard D. Fell

        Pathological effects of the microsporidium Nosema ceranae on honey bee queen physiology (Apis mellifera) Original Research Article Journal of Invertebrate Pathology, Volume 106, Issue 3, March 2011, Pages 380-385 Cédric Alaux, Morgane Folschweiller, Cynthia McDonnell, Dominique Beslay, Marianne Cousin, Claudia Dussaubat, Jean-Luc Brunet, Yves Le Conte

        Deformed wing virus in western honey bees (Apis mellifera) from Atlantic Canada and the first description of an overtly-infected emerging queen Journal of Invertebrate Pathology, Volume 101, Issue 1, April 2009, Pages 77-79 Geoffrey R. Williams, Richard E.L. Rogers, Abby L. Kalkstein, Benjamin A. Taylor, Dave Shutler, Nancy Ostiguy

        First detection of Israeli acute paralysis virus (IAPV) in France, a dicistrovirus affecting honeybees (Apis mellifera) Journal of Invertebrate Pathology, Volume 99, Issue 3, November 2008, Pages 348-350 Philippe Blanchard, Frank Schurr, Olivier Celle, Nicolas Cougoule, Patrick Drajnudel, Richard Thiéry, Jean-Paul Faucon, Magali Ribière

        Il est assez remarquable que la majorité des articles (plus de 600 en 10 ans) se concentrent sur les effets du varroa, du virus IAPV et de Nosema, et pas du tout sur les pesticides, ou très peu….
        Les chercheurs ont bien la preuve que les pesticides ne sont pas ou très peu impliquer dans le problème….

        1. La sur-exploitation des ruches n’est pas une cause de CCD
          Mon exploitation de 600 ruches très traditionelle composée de ruches pour moitié sédentaires en plaine , l’autre moitié transhume en montagne une année sur deux
          D’autre part je laisse mes abeilles renouveller naturellement les reines , mes ruches hivernent avec un maximum de provisions de miels et malgrès cela mon exploitation a été gravement touchée par Varroa et des virus dans les années 90 et par Noséma céranae et une épidémie de maladie noire les dernières années …
          L’année dernière la moitié de mon cheptel a surmonté la crise et cette année c’est bien parti pour l’autre moitié grace a une météo extrèmement favorable a la prolifération de mes insectes et au nectar délivré par les champs de colza actuellement

          1. Dany.
            Je vous rappelle que la cause du CCD est multifactorielle.
            Les facteurs que j’ai énoncé sont tous mis en cause dans le CCD.
            Vous dites que vos ruches hivernent avec un maximum de miel, ce qui est le contraire même d’une sur-exploitation…

            Comment vos ruches auraient survécu si vous aviez récolté quasiment tous le miel (comme nombre de pseudo apiculteurs…) avant l’hiver…

            La sur-exploitation n’est pas la cause unique, mais un facteur aggravant en cas d’infection (virus, bactéries etc).

            Cordialement.

          2. @Daniel

            Laisser peu de provisions a une ruche n’est pas une sur-exploitation mais une négligeance ou un fort mausais calcul ou spéculation
            A la fin de l’hivers les colonies d’abeilles pourvuent de réserves importantes permettent aux abeilles de proliférer .
            C’est clair que des ruches malades avec peu de provisions n’ont aucune chance de passer le cap lors de la survenue d’une épidémie dévastatrice .

          3. @ Dany

            « La sur-exploitation des ruches n’est pas une cause de CCD »

            – Une cause peut être pas mais un facteur favoris

          4. @ Dany

            « La sur-exploitation des ruches n’est pas une cause de CCD »

            – Une cause peut être pas mais un facteur favorisant très vraisemblablement.

          1. Avec 600 rûches,il me semble que Dany est l’interlocuteur idéal alors qu’attendez vous pour lui poser des questions !!!

          2. Le problème c’est le parasite exotique a Apis melliféra Nosema ceranae comme tous les noséma spécitiques de différents insectes et invertébrés provoque une baisse de l’immunité
            Il avait déja été largement prouvé que ce type de parasites attaquent directement le système protidique des insectes parasités
            D’ailleurs on utilise cette faculté en lutte biologique contre les criquets en Afrique

        2. @ Dany, Daniel et Zygomar :

          Dany, 19 avril 2011 à 21:43 : « Le problème c’est le parasite exotique a Apis melliféra Nosema ceranae comme tous les noséma spécitiques de différents insectes et invertébrés provoque une baisse de l’immunité
          Il avait déja été largement prouvé que ce type de parasites attaquent directement le système protidique des insectes parasités
          D’ailleurs on utilise cette faculté en lutte biologique contre les criquets en Afrique »

          => effectivement mais relisez l’article que je vous ai mis en lien :

          http://www.apiterra.fr/index.php/tag/interaction-nosema-ceranae-et-insecticide
          Effectivement Nosema ceranae a été évoqué comme cause possible du syndrome de mortalité des abeilles, mais il pourrait aussi ne s’agir que d’un pathogène opportuniste profitant d’une baisse de l’immunité de l’abeille.
          Extrait :
          « Jusqu’à présent, la majorité des études visant à expliquer les mortalités massives d’abeilles se sont focalisées sur un seul facteur de stress (pesticides, pathogènes…). Plusieurs équipes de chercheurs de l’INRA ont analysé les effets de l’interaction entre un champignon pathogène et un insecticide sur la santé des abeilles. Ils montrent pour la première fois que l’effet combiné induit un taux de mortalité plus élevé que chaque agent seul. »

          Cette baisse d’immunité peut elle même avoir plusieurs causes comme l’indique la référence de Daniel :

          Honey bee colony collapse disorder is possibly caused by a dietary pyrethrum deficiency Original Research Article Bioscience Hypotheses, Volume 2, Issue 6, 2009, Pages 439-440
          Richard J. Sharpe, Lisa C. Heyden
          http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B8JJ6-4WSWYR0-1&_user=10&_coverDate=12%2F31%2F2009&_rdoc=1&_fmt=high&_orig=gateway&_origin=gateway&_sort=d&_docanchor=&view=c&_searchStrId=1726827172&_rerunOrigin=google&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=6e8864bd29c2a6107d720c4b4c091348&searchtype=a
          Résumé : »We believe that a honey bee dietary deficiency of pyrethrums and other micro-nutrients from pyrethrum producing plants allows parasitic mites to either kill the honey bees directly or reduce honey bee resistance to other pathogens.  »
          En français : les chercheurs pensent qu’une déficience en pyrethrum (substance toxique pour les parasites de l’abeille) et autres micro-nutriments fournis par la consommation de pollen issues de certaines plantes entraîne soit la mort de l’abeille directement soit une baisse de résistance au pathogène.

          Donc en effet, les causes de mortalités sont imputables (pour partie mais de manière importante ?) aux parasites, mais du fait d’une baisse de résistance/immunité, due elle même à plusieurs causes dont (principalement ?) l’érosion de la biodiversité dont encore une fois les causes sont multiples

          1. La lecture des gazettes apicoles du passé montre que les crises ou épidémies dévastant les ruches de territoires entiers ont existés bien avant l’utilisation des pesticides
            Nosema apis et d’autres comme l’acariose , l’amibiase en étaient les responsables
            Pareille crise a également dévasté les élevages des vers a soie
            Le responsable en était aussi un microsporidies : Nosema bombycis et c’est Louis Pasteur qui a résolu la crise ( voir son Etude sur la maladie des vers a soie 1870 )
            Personnellement mes ruchers ont subit d’énormes dégâts en 1981 et 1982 attribués a Nosema apis et l’amibiase puis est arrivé 1983 ou miracle comme cette année grâce a d’ excellentes conditions de démarrage du a une météo favorable les abeilles sont a nouveau saines .
            Les dernières années les analyses par sondage sur mon exploitation montraient des taux extrêmement important de spores de Nosema ceranae ainsi qu’une affection grave par la maladie noire des ruches ayant stationnées en montagne sur des miellées de sapin
            Comme déja signalé c’est par la prolifération que les colonies d’abeilles rétablissent l’équilibre et se débarrassent des maladies !

          2. @Dany

            Des épidémies ont toujours existé, mais le phénomène actuel n’est pas comparable. « Des territoires entiers » : actuellement c’est à un niveau mondial et touche principalement les pays dits « industrialisés » qui sont ceux là même ou l’empreinte écologique de l’homme est la plus forte :
            http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9275

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27effondrement_des_colonies_d%27abeilles
            « Des disparitions d’abeilles ont été localement décrites dès 1896 »

            Encore une fois les causes sont multiples, et les pesticides en font partie. Les recherches sur les synergies sont peu nombreuses mais vous avez au moins cet article qui montre clairement l’interaction entre un pesticides et un parasite pour provoquer un effet combiné plus importants que les effets de chaque agent seul :
            http://www.apiterra.fr/tag/interaction-nosema-ceranae-et-insecticide/
            « Face aux mortalités massives observées chez les abeilles, les chercheurs de l’INRA ont testé l’hypothèse d’un syndrome multifactoriel en analysant les effets interactifs entre un pathogène et un insecticide sur la santé de ces insectes. Ils ont ainsi démontré pour la première fois que l’interaction entre ces deux agents affecte de manière significative la santé des abeilles.
            L’imidaclopride est un insecticide à usage agricole largement utilisé. Malgré un pourcentage élevé de ruches contenant des résidus de ce produit (en France, plus de 50 %), il est souvent difficile d’établir un lien entre son utilisation et le taux de mortalité des abeilles. Le champignon Nosema ceranae a été rendu responsable de pertes massives d’abeilles en Espagne, et associé à des pertes aux Etats-Unis. Nosema altère la nutrition de l’abeille en colonisant l’intestin, et perturbe le comportement alimentaire. Il induit une consommation plus importante de nourriture énergétique chez l’abeille (stress énergétique). »

  5. Il est interessant de constater qu’au moment où le conseil d’Etat annule les AMM 2008 et 2009 du Cruiser de Syngenta pour des raisons de méthodologies d’évaluation du risque qui ne seraient pas adequates (ce qui ne semble pas, mais les juristes distingués de ce forum me corrigeront si j’ai tort, être de la comptence de la Haute Assemblée), l’Union européenne désigne le laboratoire de recherches de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), installé à Sophia-Antipolis comme laboratoire de référence de l’Union européenne dans le domaine de la santé des abeilles. Or, ce labo est très compétent, précisément dans l’analyse des riques pour les abeilles… Cherchez l’erreur!

    http://www.actu-environnement.com/ae/news/sante-abeilles-laboratoire-anses-reference-UE-12341.php4

    Le laboratoire Anses de Sophia-Antipolis désigné par l’UE pour étudier la mortalité des abeilles
    11 Avril 2011 | Actu-Environnement.com

    La Commission européenne vient de désigner le laboratoire de recherches de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), installé à Sophia-Antipolis comme laboratoire de référence de l’Union européenne dans le domaine de la santé des abeilles.
    Ce laboratoire est prévu dans le cadre de la communication présentée en janvier 2011 par Bruxelles, visant à enrayer la mortalité des abeilles et renforcer les études existantes. Un règlement, paru le 2 février au Journal officiel de l’Union européenne, a nommé le site français. Le mandat du laboratoire Sophia-Antipolis qui a pris effet ce 1er avril, s’inscrit pour une durée de 5 ans, soit jusqu’à fin mars 2016.
    Les recherches de l’Anses porteront sur les principales maladies de l’abeille (d’origine parasitaire, bactériologique ou virologique) ainsi que des principaux prédateurs (insectes et acariens) comme le Varroa menaçant les abeilles, et les causes d’intoxications de colonies (agents chimiques dont les pesticides,…)
    L’une de ses missions prioritaires sera de fournir un appui scientifique et technique à la Commission européenne pour la mise en œuvre d’un programme européen de surveillance pilote.
    Ce mandat de référence européen est le 9ème attribué à l’Anses, sur les 10 que la Commission européenne a confiés à la France. L’Agence dispose ainsi de 81 mandats nationaux, européens et internationaux de référence.
    Rachida Boughriet

    http://www.actu-environnement.com/ae/news/conseil-etat-annulation-autorisation-mise-marche-cruiser-11965.php4

    Cruiser : le Conseil d’Etat annule les autorisations de mise sur le marché délivrées en 2008 et 2009

    Le Conseil d’Etat a annulé ce mercredi 16 février les autorisations de mise sur le marché (AMM) de l’insecticide Cruiser de Syngenta, délivrées en 2008 et 2009 par le ministère de l’Agriculture sur avis de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses, ex-Afssa), a annoncé l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).
    La fédération apicole avait déjà saisi trois fois le Conseil d’Etat sur ce dossier alors que le 8 décembre dernier, le ministère de l’Agriculture avait renouvelé pour 2011 l’autorisation de ce pesticide utilisé en traitement des semences de maïs. La molécule active du produit est le thiamétoxam, accusé d’être à l’origine d’une surmortalité d’abeilles par les apiculteurs et les associations environnementales.
    Le Conseil d’Etat a considéré que la méthode d’évaluation du risque utilisée par l’Anses pour donner son avis n’était pas conforme au décret du 5 mai 1994 relatif au contrôle des produits phytopharmaceutiques et ce pour  »deux raisons ». D’une part, l’Anses n’a pas recouru à la  »méthode des quotients de danger » qui permet de mesurer les risques de mortalité pour ces dernières en cas d’exposition au produit. L’agence a directement procédé à une évaluation des risques présentés par le produit selon les conditions d’usage proposées.  »La décision écarte l’argumentation selon laquelle la méthode des quotients de danger ne serait pas pertinente pour les produits dits « systémiques », qui, comme le Cruiser, ne sont pas appliqués par pulvérisation mais par enrobage, au motif juridique qu’une telle distinction ne se trouve pas dans les textes définissant la méthode d’évaluation. Il incombait donc à l’Anses de procéder en premier lieu à une telle évaluation », explique le Conseil d’Etat.
    D’autre part, le Conseil d’Etat juge qu’il n’est pas établi que la méthode retenue par l’Agence,  »dont les évaluations ne concluent d’ailleurs à l’absence d’impact inacceptable du Cruiser que sur le court terme, faute de données disponibles sur les effets à long terme, constituerait une évaluation appropriée du risque, telle qu’exigée par la réglementation ».

  6. Stan75 dit :
    18 avril 2011 à 23:58
    J’attends toujours la réponse de M. Zygomar

    zygomar dit :
    12 avril 2011 à 7:55
    Stan75

    « d’autres pollinisateurs ? lesquels ? »

    – Ben faut vous renseigner mon vieux! Les informations sont disponibles à qui veut bien ôter ses petites lunettes roses et vertes!

  7. @ Dany

    « Le problème c’est le parasite exotique a Apis melliféra Nosema ceranae comme tous les noséma spécitiques de différents insectes et invertébrés provoque une baisse de l’immunité… »

    – Les pesticides (lesquels??) sont également soupçonnés d’avoir un effet sur le système immunitaire des abeilles qui est déjà génétiquement faible.

  8. Je viens de lire un papier sur la Renouée du Japon.

    Cette plante est, parait-il, très prisée des abeilles (pour ces fleurs et son nectar).
    Hors elle contient de nombreuses molécules toxiques (tant envers les autres plantes, que les insectes).
    Quid de la relation entre la toxicité de cette plante et la mort des abeilles. Qui a étudié ce problème?
    Personne!!!
    Pourtant cette plante est ultra -envahissante à l’échelle mondiale!!!
    Enfin, elle est présente en France et Europe depuis 1825, et se répand comme une trainée de poudre depuis bientôt 30 ans….
    Tient cela semble coïncider avec les grandes mortalités d’abeilles….

  9. Extrait de Wikipedia:

    Composition chimique[modifier]La renouée du Japon est la plante connue pour être la plus riche en resvératrol, une molécule trouvée aussi dans le vin rouge, qui n’a cessé de susciter depuis les années 1990 un intérêt toujours renouvelé de la part des biologistes et des revendeurs de compléments alimentaires [13]. Les rhizomes accumulent de 20 à 50 fois plus de resvératrol que les autres parties. Pour Bae et Pyee[14] (2004), les rhizomes contiennent environ 197 μg/g MS de resvératrol alors que les tiges n’en ont que 9 et qu’aucune trace n’a été détectée dans les feuilles. Une trentaine de constituants ont été isolés dans les rhizomes. Les composés ayant un intérêt pharmacologique peuvent être regroupés dans les cinq classes suivantes : les anthraquinones, les stilbènes, les flavonoïdes, les lignanes et les composés phénoliques[15].

    Constituants du rhizome de Fallopia japonica (Polygonum cuspidatum)
    Famille Composés
    Anthraquinones Emodol (émodine) et ses glucosides, glucoside d’émodine-8-O-(6′-O-malonyl), physcione
    Stilbènes Resvératrol, glucoside de galloyl resvératrol, picéide
    Flavonoïdes Catéchine et ses dérivés, gallate de dimère procyanidol
    Composés phénoliques Acide gallique, acide benzoïque

    Les anthraquinones, aux doses thérapeutiques habituelles, sont des laxatifs stimulants[16]. L’émodol a aussi des propriétés oestrogéniques. Les flavonoïdes comportent quelques puissants antioxydants.

    Les stilbènes comportent le resvératrol et ses dérivés, aux propriétés pharmacologiques prometteuses. Le resvératrol est présent à des doses suffisamment importantes pour permettre une extraction par l’industrie pharmaceutique[17],[18]. La quantité de constituants de la racine « de P. cuspidatum ramassé dans diverses régions de Chine varient considérablement suivant les conditions de culture, le procédé de séchage, les conditions de stockage etc. ». (Zhang et al.[15]). Ces auteurs donnent la fourchette suivante : de 6 à 29 μg/g MS de resvératrol (par chromatographie en phase inverse RP-HPLC). Par une autre méthode (chromatographie sur couche mince HPTLC), Zhao et collaborateurs (2005)[19] trouvent 1810 μg/g MS.

    L’industrie chinoise traiterait actuellement 6 000 tonnes de rhizomes de F. japonica et proposerait 60 tonnes d’extraits plus ou moins purs sur le marché[20]. De nombreux compléments alimentaires riches en resvératrol sont apparus sur le marché. Ils associent en général aux polyphénols du raisin, des extraits de renouée du Japon, fournissant un resvératrol abondant et meilleur marché.

    La plante serait donc une source de revenu importante dans son pays d’origine, mais elle n’y est pas invasive et ne provoque pas de dommages aux milieux naturels comme dans les régions où elle a été introduite.

    — > Je ne pense pas qu’il y ait là-dedans de molécules particulièrement toxiques pour les abeilles. Et pour ce faire encore faudrait-il que ces substances soient présentes dans le nectar et/ou le pollen. Mais il faudrait faire quelques travaux. Peut être même que les abeilles butinent sans problèmes les fleurs de cette plante dans ses régions d’origine depuis des millénaires?

    1. rappel de votre mail du 12 avril 2011 à 7:55

      M. Zygomar, au niveau professionnel, vous vous occupez de toxicologie, dans mes activités professionnelles je m’occupe de biodiversité, sans utiliser l’argument d’autorité en disant que je m’y connais mieux que vous, je pense pouvoir raisonnablement dire que je suis suffisamment informé pour pouvoir avoir un avis et vous demander d’être plus complet dans votre (non) réponse sur le fait que la disparition de l’abeille domestique ne serait pas un problème compte tenu du fait que d’autres espèces pourraient la remplacer. Dans un environnement préservé ça serait effectivement le cas, or dans les secteurs ou l’abeille domestique disparaît il s’agit entre autres de facteurs environnementaux qui limitent également la survie des autres pollinisateurs (vous vous renseigneriez un peu plus et découvririez que l’abeille domestique n’y est pas la seule espèce en déclin).
      Cordialement

  10. M. Stan

    Apis mellifera n’est pas vraiment une abeille domestique
    Une ruche essaime et les rejetons s’installent aussi bien dans une ruche vide d’un apiculteur que dans des cavités naturelles ou artificielles hors de portée de l’apiculteur
    Apis mellifera n’est pas en déclin
    Elle doit le gros de ses problèmes a la survenue de deux parasites exotiques présents sur une autre espèce Apis cerana , du fait de l’homme qui a permis a apis mellifera de s’implanter sur tous les continents mais heureusement les apiculteurs sérieux a travers le monde ne ménagent pas leurs éfforts pour les soigner a coup d’acaricides ( pesticides ) contre varroa et d’ antibiotiques contre Nosema ceranae en cas de survenue de cette épidémie
    Parler de déclin d’apis mellifera est erroné et simpliste mais il est vrai que divers marchands des peurs agitent ce sujet en permanance dans un but politique

  11. 1 – « abeille domestique » correspond au nom vernaculaire d’Apis mellifera, et en parlant de l’abeille domestique je ne porte pas de qualificatif particulier puisque j’appèle l’insecte par son nom français. Donc oui pour être plus rigoureux, il serait plus précis d’indiquer systématiquement le nom latin pour éviter toute confusion, mais ne jouons pas sur les mots.

    2 – le fait que vous parliez du caractère de domesticité de cette espèce est intéressant car en utilisant un pesticide contre varroa et un antibiotique contre Nosema ceranae, vous rentrez justement dans le schéma correspondant à une domestication de l’espèce :

    « La domestication désigne aussi l’état dans lequel la reproduction, les soins et l’alimentation des animaux, ou le cycle des plantes sont contrôlés plus ou moins étroitement par l’humain »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Domestication

    Un documentaire récent diffusé sur Arte et visible sur le lien suivant apporte plusieurs éléments de réflexion (et même probablement de réponse…) sur les différentes causes du CCD, ainsi que sur le caractère de domesticité de l’abeille :
    http://cequevousdevezsavoir.com/2010/12/24/la-mort-des-abeilles-met-la-planete-en-danger-documentaire-complet-de-arte/

    l’industrialisation de l’élevage de cette espèce n’a plus rien a voir dans certaines régions avec un fonctionnement naturel de population sauvages (fourniture d’antibiotiques, de nutriments, transhumances, sélection génétique…) : voir 11′

    3 – « Apis mellifera n’est pas en déclin » : si en effet au niveau mondial cette espèce très répandue ne peut être considérée en déclin (ce qui resterais néanmoins à prouver..) vous ne pouvez nier le brusque accroissement des pertes de colonies dans les ruchers, à une échelle planétaire, causant dans plusieurs régions maintenant de réels problème.
    Je vous remet le lien pour un exemple de ce qui se passe au Sichuan :
    http://www.regardsurlemonde.fr/blog/les-abeilles-meurent-par-millions

    4 – ne retenir que les parasites comme cause du CCD est erroné et simpliste. La réponse au problème l’est autant : le traitement pesticide contre le varroa ne tue pas la totalité des parasites, il devient résistant et vous rentrez dans un cercle vicieux. En éliminant les facteurs de stress (dont carences alimentaires, effet synergique de plusieurs facteurs combinés, …) l’abeille serait plus résistante à ce parasite opportuniste, ça devient fatiguant de le répéter.

    5 – les « divers marchands des peurs » : pourriez vous être plus précis sur le but politique des scientifiques de l’ONU (entre autre, on peut continuer la liste …) que vous comparez à des marchands de peur ? :
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-pnue-declin-abeille-12127.php4#xtor=ES-6
    Dans un rapport du 10 mars, le PNUE revient sur les menaces qui pèsent sur les insectes pollinisateurs au premier rang desquels figure les abeilles. L’ONU craint pour la sécurité alimentaire des populations et en appelle aux gouvernements.

    1. Hier des gens d’une commune ou j’ai implanté un rucher de 50 colonies depuis plus de vingt ans m’ont appelé pour un problème d’essaim issu d’une colonie qui survit dans une cheminée désaffectée d’une maison depuis de nombreuses années et m’ont demandé s’il était aussi possible de les débarrasser également d’une autre colonie qui vit dans un pylône EDF creux en béton cent mètre plus loin…
      Les deux colonies ne sont pas récupérable sauf a démonter le pylône et la cheminée…
      Preuve que cet insecte domestiqué tant qu’il est dans ma ruche reste sauvage et peut très bien survivre sans aucun soin particulier des qu’il s’ installe ailleurs que dans une ruche tenue par un apiculteur
      Des dépopulation sévères ont bien eu lieu , on parle alors d’épidémies qui dévastent les ruches de territoires entiers mais on se garde bien de médiatiser les situations inverses ou comme dans ma région ces insectes prolifèrent massivement en année favorable comme c’est le cas cette année
      Le rapport du PNUE ne fait que reprendre des conclusions alarmistes de certains chercheurs qui ne sont pas tous des apidologues ou des microbiologistes qui se sont emparés du sujet mais n’ont aucune expérience de terrain de suivit d’un gand nombre de colonies sur de nombreuses années
      Dans le passé on avait coutume de dire qu’il arrive a chaque apuiculteur de perdre toutes ses ruches au moins deux fois dans une carrière
      Reste que Varroa effectivement reste un soucis majeur de par son caractère exotique ne laissant aucune chance a une coadaptation rapide entre hôte et parasite
      Je suis plus optimiste concernant Nosema ceranae qui provoque une nosémose plus sévère que la traditionnelle du a Nosema apis mais l’épidémie semble pouvoir disparaitre ou régresser naturellement
      Reste a savoir a quelle fréquence cette nouvelle maladie vas occasionner des dégâts importants

  12. Pour la fameuse com sur l’interaction nosémose X imidaclopride
    Aller chercher l’original sur
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2847190/

    Bien qu’envisageables ces résultats me posent différentes questions
    « Nosema and imidacloprid groups (P = 0.013, P < 0.001 and P < 0.01 respectively; Fig. 4A), demonstrating a synergistic effect between the two stressors."

    L'effet synergiques n'est pas évident, l'examen de l'ensemble de résultats montre plutôt un effet net de la nosémose dans les conditions de la contamination , seule ou associée à l'imidaclopride qui n'arrange rien modalités avec nosemose significativement différentes du témoin ou de l'imidaclopride seul.

    Ce qui est appelé synergie, parait davantage être de l'additivité pour les dose 0,7 et 7 ug/kg d'imidaclopride. Il existe des tests pour vérifier la synergie, j'ai du passer à coté en lisant très vite ou ils n'ont pas été reportés, ont -ils été même réalisés?

    Enfin, ce type de démonstration est construite à charge, a priori. Une approche scientifique pure aurait inclus aussi un autre insecticide de la ruche connu pour ne pas être trop soft pour les abeilles, du coumaphos par exemple avec 3 doses : 1 connue sans effet, 1 en limite inférieure d'effet et la dernière multiple de 10 de la seconde. En parallèle avec l'imidaclopride avec association à la nosémose dans une autre modalité. C'est ce que l'on appelle la référence, a priori sans effet inacceptable, puisque utilisé par l'apiculteur.

    Il n'est pas impossible que le résultat ait été comparable à celui obtenu avec l'imidaclopride mais avec un insecticide apporté intentionnellement par l'apiculteur.

    Il devient lourd de voir la recherche d'une démonstration obligatoire pour que l'imidaclopride dans les conditions normale d'emploi soit dangereux pour les abeilles.

    L'effort devrait porter sur des vraies causes de mortalité ou d'effets non intentionnels significatifs comme cela a été le cas au début des années 80 dans le cadre d'un mélange pyréthinoide + imidazole, sans gros problèmes utilisés séparemment mais explosifs en mélange sur des abeilles en activité, les restrictions raisonnables qui ont suivi dans un premier temps ont bien valorisé à la fois l'information glanée sur le terrain puisque les premiers cas ont notés en 1983- 1984, puis validé en laboratoire.

    D'autres synergies mériteraient une étude notamment en lien avec les antibiotiques utilisées sur nosémose dans certains pays ou des tests réalisés avec l'imazalil ( un fongicide) en UK.

    Que sait-on de l'interaction coumaphos + imazalil? deux produits utilisés dans la ruche dans certains pays pour jouer à la fois sur varroa et nosemose.

    Voila des questions qui devraient aussi passionner les équipes de recherche.

    Il est amusant cependant de voir les travaux d'Hyges décriés dans un premier temps, s'imposer comme la principale cause de la réduction des populations d'abeilles domestiques.

    Il est aussi amusant de voir que pour l'imidaclopride pur, il existe une proportionnalité de l'effet par rapport à la dose et à ce titre la même échelle en terme d'abscisse aurait facilité la lecture de la communication.

  13. Pour compléter ce qu’a dit Alzine:

    En Fig 1, on voit bien que l’effet nosema est le seul effet qui provoque une véritable inflexion de la mortalité. Malgré des changements d’échelle le taux de mortalité final est parallèle à celui observé dans le lot contrôle, avec même des croisements de courbe par moment…

    On remarque en Fig 2 que les abeilles traités présentent moins de spore de noséma, ce qui est en contradiction avec un effet synergique, notamment de dépression immunitaire, à moins que le gaucho ait un effet négatif sur le nosema…

    En Fig 3 compte tenu des p (erreur stats) il est totalement abusif de parler d’effet synergique. Les différences ne sont pas statistiquement pertinente, alors au plan biologique…

    Point important, on remarque à travers les fig 2 et 3 que le lot contrôle était en train d’être contaminé à leurs tours. C’est grave, ça dénote un problème dans le protocole et rend les comparaisons difficile voir douteuse.

    Dernière chose, le gaucho était dopé au DMSO, chose précisé seulement dans la procédure expérimentale. Ce produit est très dangereux, il a la propriété de transformer les cellules et les téguments en passoire. Rajouter ce produit a permis de faire passer plus facilement le gaucho dans le tube digestif de l’abeille. Même si ils en ont mis dans le contrôle, on ne peut comparer ça à une contamination par du nectar de tournesol traités.

    1. La nosémose reste une maladie énigmatique chez les abeilles certains auteurs parlent de peste des abeilles
      On avait coutume de mesurer le nombre de spores par abeilles sur un lot prélevé et déclarer la maladie a partir d’un certain seuil moyen or aujourd’hui on se rend compte que suivant le jour de prélèvement l’âge des abeilles de l’échantionage ce taux peut varier fortement
      Pour caractériser la maladie il est préférable de quantifier la proportion d’abeilles infestées dans une colonie et de pratiquer un examem clinique de la colonie infestée
      Faire des expérimentations de synergie me parait difficile avec de telles données mouvantes par comptage des spores

  14. En complément de Karg, la quasi stabilité de la différence de mortalité entre témoin et imidaclopride dans les graphes 1 A quelle que soit la dose d’imidaclopride mais la différence statistique significative systématique et la position des courbes l’un par rapport à l’autre, tout ceci sent le bidouillage de données à plein nez, lorsque les données n’aillaient pas dans le bon sens, on ne peut exclure que l’observateur ait éliminé les rép qui n’aillaient pas dans le bon sens, celui de la démonstration.

    L’écart entre le témoin et l’imidaclopride sur le 1A dose 0,7 ug/kg parait en particulier bien faible pour que la différence soit significative vu les contraintes de l’expérience.

    Il est grand temps que la même manip soit reproduite par une équipe sérieuse, ce qui n’exclut pas qu’une telle interaction soit possible mais en définissant bien la dose pour laquelle elle aura lieu et la gamme d’insecticides concernés dont potentiellement ceux utilisés à la ruche et non pas focalisé trop facilement sur le seul imidaclopride.

    Il en va de la santé des abeilles, de pratiques responsables en apiculture et d’un dialogue renouvelé entre apiculteurs et agriculteurs.et non instrumentalisé par des acteurs extérieurs qui se moquent du devenir de l’apiculture mais sont vraisemblablement passionnés par celui de l’agriculture. Ils sont tellement passionnés que certains se verraient bien propriétaires de centaines de milliers d’ha dans le bassin parisiens mais avant faut virer les indigènes, comme en Afrique.

    Alors St Nicolas enverra ces bouseux se noyer dans le délire vert…pour que des acteurs responsables et très labélisé, très green washés, prennent en charge le devenir de la bonne terre de Champagne, ou de Picardie ou de n’importe où en France pourvu que la production soit à la hauteur des investissements avec force communication sur la protection de la biodiversité qu’un tel remplacement d’acteurs aurait permis.

  15. @Alzine: moi aussi la courbe en parallèle et légèrement au dessus ça ma parait douteuse. On dirait vraiment que le chiffre de mortalité a était « boosté » par un biais de l’expérimentateur, qu’il en était conscient ou non. Je connais pas vraiment de poison qui provoquerait une mortalité linéaire sans seuil… mais je suis pas toxicologue.

  16. @ Jajan

    Le nul ! Celui qu’a écrit cette devrait être directe à la poubelle :noël:

    Jajan, quand on prétend traiter les autres de nuls, il vaut mieux d’abord savoir s’exprimer correctement en français, on a l’air moins ridicule!

  17. Et bien il faut reconnaitre que si les insectes pollinisateurs disparaissent, dont l’abeille qui pollinise 84% des plantes directement liées à votre assiette(source INRA), je donne pas cher de la peau de vos arrières petits enfants. Arrêtons de traiter les problèmes en surface et trempons nous dans la réalité du monde. Tout est lié ne l’oublions pas.

    1. peut être que la niche écologique occupée par les abeilles sera vite occupée par un autre insecte ?

      La nature a horreur du vide………

    2. Statistique – si c’en est une – complètement débile. D’ailleurs, quelle est la source précise ? L’INRA en voie d’extinction qui fait encore de la recherche, ou l’INRA en expansion qui produit du tapage médiatique ?

    3. Quand vous aurez d’autres arguments que des études de labo semi bidon et la méthode Coué, on pourra discuté, en attendant les abeilles africanisés prospèrent.

    4. « dont l’abeille qui pollinise 84% des plantes directement liées à votre assiette(source INRA) »

      Faux : plus de 50 % de notre alimentation est directement liée aux céréales et aux graminées d’une manière générale. Or ces plantes sont totalement anémochoriques. On est donc très loin de 84 % de plantes pollinisées par les abeilles.

      Ensuite, la majorité de la pollinisation des plantes à fruits peuvent aussi être pollinisées par le vent.
      Enfin, les abeilles ne sont absolument pas les meilleurs pollinisateurs. En effet, les insectes qui occupent le plus cette niche sont les Diptères et le Coléoptères.

      Donc, la raréfaction des abeilles n’entrainera pas de baisse de la production. C’est d’ailleurs très facile à vérifier : depuis le début des années 90 les effectifs d’abeilles domestiques ont baissé de plus de 50 % en France, mais durant cette même période la production totale de fruits et légumes est en augmentation !!!
      Il n’y a donc aucune corrélation entre l’effet pollinisateur des abeilles et le tonnage de production de fruits et légumes !!!!

      1. j ai lu que les abeilles sauvages étaient plus efficaces que les abeilles domestiques ..

  18. Si l’humanité disparait,
    l’escroquerie n’aura tout au plus que 4 années à vivre

    Si Einstein disparait,
    l’humanité aura tout son temps pour lui attribuer des fausses citations

    Si l’abeille pique Einstein,
    l’humanité compatira avec son mal de vivre

    Si l’humanité tue l’abeille,
    Einstein sera mort pour rien

    1. Ah ce sacré Serge de Beketch , l’antisémite notoire qui avait plein d’amis dans un parti que je ne citerai pas pour ne pas lui faire de pub.
      Enstein était de culture juive , y aurait il un lien ?

      Oui Einstein s’est inspiré des travaux de Point-Carré , mais un peu d’épistémologie vous ferait du bien .
      Aucun chercheur ne part de rien , on s’appui tjrs sur le travail des autres , on le pousse plus loin ou dans une direction auquel le confrère n’avait pensé .

  19. Ah ah , encore un site à la solde des pollueurs ! On se présente comme défenseur de l’environnement pour mieux avaliser les saloperies des chimistes. Et il y a même toute la cohorte des neuneux pour ajouter les avis bien débiles qui vont avec.

  20. Les apiculteurs du Sud Est de la France souffrent,
    les abeilles sont massivement exterminées. Président de l’Abeille Ardéchoise et Drômoise, je suis solidaire des positions défendues par Joël Schiro, dont j’ai bien connu le papa, qui était aussi un grand défenseur de l’apiculture.

    Dans cette affaire de sur-mortalité des abeilles, « L’état » a accepté une partie de Colin-Maillard, en ayant le rôle de celui qui a les yeux bandés ! Je ne savais pas, donc, je ne suis pas coupable ! A une certaine époque, c’était « responsable mais pas coupable », et aujourd’hui ? Irresponsable et encore moins coupable ? C’est à se demander comment sont accordées les fameuses AMM (autorisations de mise sur le marché des insecticides), ou plutôt on se le demande de moins en moins !

    La science pour une vie meilleure ! Oui, mais pour qui ? Uniquement les chimistes ?

    La sortie de Maya l’Abeille mercredi sur les écrans de cinéma, comme les mesures « écran de fumée » du Ministre de l’Agriculture (avec mise en œuvre en 2025) ne doit pas faire oublier la dramatique situation de l’apiculture Française, confrontée au « Verdun de l’Apiculture ». Dans 20 ans, nos enfants pourront-ils encore contempler et observer des abeilles dans la nature, dans nos campagnes ?

    Francis GRUZELLE
    Président de l’Abeille Ardéchoise et Drômoise
    Administrateur de la FARA (Fédération Apicole Rhône-Alpes), 8000 apiculteurs cotisants
    37, Bernaudin le Haut
    07100 ANNONAY

    Tél 04 75 34 38 79
    Port 06 47 62 53 83

    Pour mémoire l’AG de l’Abeille Ardéchoise et Drômoise se déroulera le 14 février 2015 à 15 h au Teil (salle des Fêtes). Point principal de l’ordre du jour : il faut sauver « le soldat Maya » du « Verdun de l’Apiculture » (ce n’est pas du cinéma !)

    1. Francis GRUZELLE:
      « Les apiculteurs du Sud Est de la France souffrent,
      les abeilles sont massivement exterminées. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2010/06/10/einstein-et-les-abeilles-sur-la-piste-d%e2%80%99une-intox/#comment-152271
      Sans être « intime » avec Joël Schiro mais pour avoir lu quelques uns de ses écrits, à moins qu’il tienne un double langage, sa position sur les traitements phyto en agriculture n’est pas le discours que vous insinuez, copie conforme du principal syndicat apicole.
      Pour les néonics par exemple, Joël Schiro proposait avant leur interdiction de faire des essais en région, les uns avec traitements enrobage des semences, les autres avec les traitements aériens post levée, pour contrarier les résultats…

      1. « …principal syndicat apicole… » ?

        Où avez-vous vu ça ? C’est – au moins pour sa direction – un supplétif de l’anticapitalisme déguisé en « altermondialisme », et de l’écologisme politique.

        C’est par ailleurs assez « drôle ». Sur le site de l’UNAF on peut lire : « Famille MARY devient le 1er donateur platine de l’UNAF »

        Et sur ce site (ça date de 2010) : « Condamnation définitive de la Présidente de Terre d’Abeilles ».

        Sur ce site aussi, tout récent, « Miels : forts taux d’anomalies »…

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