Les écologistes vont-ils exiger l’interdiction de la pilule ?

Partager sur : TwitterFacebook

Gilles-Eric Séralini, du CRII-GEN, était invité le 14 novembre à l’émission Terre à terre (France Culture) pour parler des pathologies environnementales. Il s’en est pris, comme à son habitude, au Roundup ainsi qu’aux OGM, mais aussi, fait nouveau, aux résidus médicamenteux que l’on trouve dans la nature. Comme il le note avec un certain sens poétique : « Sur 6 milliards de personnes, s’il y en a 1 milliard qui ont la chance d’être traités par des médicaments, eh bien, si vous me le permettez, elles font toutes pipi et caca dans la nature, et nos usines d’épuration ne sont pas prévues pour éliminer ces déchets. » Il en conclut : « Donc, si on veut boire du Prozac ou de la pilule, on va prendre un verre de Tamise ou de Seine. » Et il cite le professeur Leboulenger selon lequel « 300 grammes de moules qui avait été exposées à de l’eau de rivière pouvaient être l’équivalent d’une pilule contraceptive féminine parce qu’elles accumulent des produits œstrogènes qui ont eux-mêmes un pouvoir féminisant sur les poissons. Et d’ailleurs il y a beaucoup de poissons qui font des ovocytes dans leurs testicules, cela veut dire qu’ils se féminisent complètement. »

Comme les écologistes prônent, en général, l’interdiction des produits dont la dissémination dans la nature est jugée fâcheuse, va-t-on voir Greenpeace ou le MDRGF exiger l’interdiction de la pilule, dont les effets néfastes semblent avérés selon M. Séralini ? A moins que les écologistes demandent aux femmes de changer de comportement et de ne plus faire « pipi et caca dans la nature »…

35 commentaires sur “Les écologistes vont-ils exiger l’interdiction de la pilule ?

  1. Tout simplement interdire de faire pipi et caca à ceux qui prennent des médicaments.
    C’est pourtant simple !

  2. « Futura sciences » est un tissu d’âneries. Dans l’article signalé par Astre noir et dans celui-ci : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/cancer-du-sein-des-chercheurs-accusent-des-substances-chimiques_15126/ la relation est faite entre l’augmentation du nombre de cancers du sein et des facteurs environnementaux, les produits chimiques, encore eux !

    C’est idiot. L’augmentation du nombre de cancers du sein est due au développement du dépistage par mammographie.

    Le nombre de cancers dus à la pollution de l’air, de l’eau et de l’alimentation est très faible, à peine mesurable. Voir mon article : « Écologisme et cancer : mythologie et réalités » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-cancer-et-ecologisme-realite-et-mythologie-39514704.html

  3. Ceci étant dit, Séralini n’a pas tord sur ce point. La pilule est un gros polluant de nos eaux. Pourquoi ne pas poser sérieusement la question de cette pollution. Je serais assez intéressé de voir les écologistes soulever ce problème et le prendre véritablement à bras le corps (si je peux dire !). Ils vont se trouver confronter à l’opinion publique (qui n’est pas contre la pilule) et aux politiques qui vont dans le sens du vent. Donc bon courage !

  4. @Derubempré
    L’apocalypse imaginaire des médicaments dans l’eau, les serial catastropheurs comme Seralini nous l’ont fait depuis plus de 20 ans, avec les histoires de pertubateurs endocriniens (très à la mode chez les écochondriaques dans les années 90) et autres foutaises pseudo-scientifiques sur les « produits chimiques » dans le même genre, tout simplement parce que les appareils modernes d’analyse de routine peuvent maintenant détecter des concentrations infinitésimales, ce que les chimistes d’il y a une génération ne pouvaient pas espérer même dans leurs rêves.

    Ils se rabattent sur une nouvelle panique parce qu’ils ne peuvent plus continuer d’utiliser leur arme d’hystérie massive favorite qu’est la pollution de l’air (qui a diminué de manière spectaculaire depuis des décennies dans les pays riches). C’est juste histoire d’alimenter leur industrie de la peur pour tenter d’imposer leur idéologie liberticide d’anti-progrès , ça n’a rien à voir avec un quelconque problème de santé public.

  5. Bonsoir à tous.

    J suis d’accord sur un point avec Derubempré, il y a actuellement un réel problème de pollution des eaux de surfaces (les PCB relachés durant les années 50 – 60 – 70 et 80 sont fortement adsorbés sur les sédiements des rivières) par des molécules créer ou fortement utilisées par l’homme.
    Il est vrai que des phénomènes de « féminisation » touche certaines espèces dulcaquicoles (bouvières, hotus, moules d’eau douces, jusqu’aux écrevisses américaines; ce qui ne serait pas un mal vu l’invasion de cette espèces).

    Par contre il existe des solutions (tout au moins sur les médicaments, fluors etc). La plus efficace des solutions est le traitement des eaux par osmose inverse. Ce procédé permet de filtrer l’eau contre un gradient de concentration sur des membranes poreuse dont la taille des pores est égale à la molécule d’eau. l’eau est alors épurée de toutes les molécules plus grosses (bactéries, virus, médicaments, nombres de sels minéraux, métaux lourds…).

    Pourquoi donc les écologistes ne s’emparent pas de ce sujet réellement?
    Je pense pour deux raisons:
    1) L’osmose est efficace. Bien plus que tous les procédés de stations d’épurations actuels et surtout les procédés bidons de lagunage que veulent nous vendre les écolos. Ils seraient malvenu médiatiquement pour eux de s’aventurer trop sur ce terrain. L’eau (et son prix) est un bien qui hérisse vite le poils des consommateurs.
    2) Le problème ne trouve pas de solution idéologique toute faite. Dans ce cas ils ne peuvent pas attaquer les « fauteurs », les « polleurs ». Car ce sont monsieur et madame tout le monde. L’attaque serait trop frontale et mettrait en avant leur radicalisme malthusien et décroissant. Et cela les citoyens ne sont pas près à l’accepter. Là aussi ce serait suicidaire pour les écolos. Donc ils s’écrasent…

    Ce n’est que mon avis. L’attaque de Séralini (qui une fois de plus exagère avec les chiffres) n’aura aucun rebond dans le monde écolo…

    Bien cordialement à tous.

  6. Quoi? Je passe la moitié des mes journées aux toilettes car j’ai de sérieux problèmes de constipation et qu’il m’est impossible de me détendre, et vous me foutez la pression en me culpabilisant! Ça va pas, non? 😉

  7. daniel : « il y a actuellement un réel problème de pollution des eaux de surfaces par des molécules créer ou fortement utilisées par l’homme. »
    —————————–
    Quelles « molécules », pour quelle concentration, quelle évolution par rapport à il y a 30 ans où la plupart des communes rejetaient les eaux usées directement dans les rivières. Bref, quels sont les faits et données ?

    « Il est vrai que des phénomènes de “féminisation” touche certaines espèces dulcaquicoles. »
    ————————-
    Où sont vos données ?

    « Par contre il existe des solutions (tout au moins sur les médicaments, fluors etc).  »
    ———————
    Avant de proposer des solutions, encore faut-il définir les problèmes puis après les problèmes provoqués par vos « solutions » (comme, au hasard, le prix de l’osmose inverse, l’énergie que ça consomme…).
    Pour l’instant, tout ce que vous avez fait, c’est de reprendre la même propagande écolo basée sur des croyances et des généralités anecdotiques. C’est le nadir du raisonnement logique et scientifique ou pour faire court, de la rumeur.

  8. @ Minitax:

    Je ne suis pas spécialiste en limnologie, mais en science du sol. Je fournirais les études de mes confrères prochainement, actuellement je suis en déplacement (pas accès aux bases mondiales des publications scientifiques…).

    Par contre je peux répondre à plusieurs de vos questions tout de suite:
    « Quelles “molécules”, pour quelle concentration, quelle évolution par rapport à il y a 30 ans où la plupart des communes rejetaient les eaux usées directement dans les rivières. Bref, quels sont les faits et données ? ».
    La pillule remonte à 1956, le Planning familial lui à 1967. Sa généralisation chez les jeunes femmes voir les adolescentes au courant des années 1980 (taux d’utilisation 5% en 1970,40% en 1980, 60 % en 1990), les traitements contre la ménopause se sont généralisés dans les années 80. Il est clair que les stations d’épuration actuelles ne sont pas du tout adaptées pour traiter les quantités importantes (quelques dizaine de mg/l) de molécules et dérivés oestrogéniques.

    La pillule du lendemain depuis le début des années 2000 (http://www.senat.fr/rap/l00-049/l00-0491.html)

    voci quelques articles auquel j’ai accès (résumé…):
    Quantitation of estrogens in ground water and swine lagoon samples using solid-phase extraction, pentafluorobenzyl/trimethylsilyl derivatizations and gas chromatography–negative ion chemical ionization tandem mass spectrometry, Journal of Chromatography A, Volume 1017, Issues 1-2, 31 October 2003, Pages 167-185, Dennis D. Fine, G. Peter Breidenbach, Treaver L. Price, Stephen R. Hutchins

    Determination of natural and synthetic estrogens in water by gas chromatography with mass spectrometric detection,
    Journal of Chromatography A, Volume 1024, Issues 1-2, 23 January 2004, Pages 177-185, J. B. Quintana, J. Carpinteiro, I. Rodríguez, R. A. Lorenzo, A. M. Carro, R. Cela

    Assessment of river contamination by estrogenic compounds in Paris area (France), Science of The Total Environment, Volume 324, Issues 1-3, 25 May 2004, Pages 55-66 ,Maëlle Cargouët, Daniel Perdiz, Asmaa Mouatassim-Souali, Sara Tamisier-Karolak, Yves Levi

    Evaluation of the estrogenic potential of river and treated waters in the Paris area (France) using in vivo and in vitro assays, Ecotoxicology and Environmental Safety, Volume 67, Issue 1, May 2007, Pages 149-156,Maëlle Cargouët, Daniel Perdiz, Yves Levi

    Comparative responses of molluscs and fish to environmental estrogens and an estrogenic effluent, Aquatic Toxicology, Volume 66, Issue 2, 10 February 2004, Pages 207-222, S. Jobling, D. Casey, T. Rodgers-Gray, J. Oehlmann, U. Schulte-Oehlmann, S. Pawlowski, T. Baunbeck, A. P. Turner, C. R. Tyler

    Effects of environmental oestrogens on marine fish species
    TrAC Trends in Analytical Chemistry, Volume 16, Issue 10, November-December 1997, Pages 606-612
    Ketil Hylland, Carl Haux

    Bien cordialement.

  9. @ minitax (suite):

    dsl j’ai marqué mg/l au lieu de ng/l

    ———————————-

    “Par contre il existe des solutions (tout au moins sur les médicaments, fluors etc). ”
    ———————
    Avant de proposer des solutions, encore faut-il définir les problèmes puis après les problèmes provoqués par vos “solutions” (comme, au hasard, le prix de l’osmose inverse, l’énergie que ça consomme…).
    Pour l’instant, tout ce que vous avez fait, c’est de reprendre la même propagande écolo basée sur des croyances et des généralités anecdotiques. C’est le nadir du raisonnement logique et scientifique ou pour faire court, de la rumeur. »

    Depuis le temps que j’intervient sur ce site vous devriez savoir que je ne fait pas de propagande écolo, bien au contraire… Mais je suis et reste un chercheur en écologie. Je me dois donc d’être honnête.

    L’osmose inverse est le meilleur système de traitement de l’eau, son prix est élevé certes (installation essentiellement), mais l’efficacité est nette. Il existe uen technique aussi efficace mais plus cher: l’évaporation…
    En regard des idées des écolos (lagunage, pseudo-phytorémédiation) le coût / résultat est largement à l’avantage de l’osmose, ensuite les stations d’épurations normales et derniers le lagunage (totalement inéfficace pour les médicaments et ne nombreuses autres molécules). Mais les écolos ventent ces techniques surtout au près des petites communes qui hésitent à implanter une station normale (coût, surface , entretient) en faisant miroiter une solution « écologique ». Mais sans dire que les résultats depuis 30 ans sont quasiment nuls…

    Pour le coût je pense que les petites communes devraient mutualiser leurs moyens pour s’offrir un système plus performant et plus écologique (moins de surface impactée par une usine que par un étang de lagunage = 3ha / 1000 habitants).

    Bien cordialement.

  10. @ daniel :

    Les stations d’épuration par lagunage sont passées de mode, y compris chez les écolos.

    Maintenant, ce qui est trendy, ce sont les filtres plantés (roseaux, bambous)ou jardins filtrants.

    C’est beaucoup moins gourmand en espace : 2.5 m² par équivalent habitant, et je dois avouer que les résultats sur les paramètres classiques (DBO, DCO) sont excellents. Et c’est beaucoup moins cher qu’une épuration par osmose inverse, même si je trouve que les constructeurs se goinfrent un peu sur cette filière
    En revanche, c’est sûr que sur les micropolluants, c’est très peu efficace

  11. @ daniel (suite) :

    Mutualiser les moyens des petites communes, certes, mais c’est quelque fois moins cher de construire 2 petites stations d’épuration pour 2 petites communes qu’une station moyenne commune + 5 km de tuyaux…

  12. @ Astre Noir:
    « Mutualiser les moyens des petites communes, certes, mais c’est quelque fois moins cher de construire 2 petites stations d’épuration pour 2 petites communes qu’une station moyenne commune + 5 km de tuyaux… »

    Très bonne remarque.

    Je constate pourtant que les communes qui font ce genre d’installations optent souvent (budget oblige) pour un traitement minmum. Elles se doivent ensuite de gérer les boues résiduelles. Et la plus part du temps elles partent par camions vers des centres d’enfouissement, de compostage (quand elles répondent aux normes) ou de combustion.
    Ces déchets sont lourds, humides et en grands volumes. Ce qui génère de grosses dépenses, souvent non comptabilisées avant l’installation, pour leur convoyage par camions (majoritairement) et leur traitement.

    En gros les économies de bout de ficelles font des dépenses exorbitantes au final.

    De nombreuses communes ont mutualisé leurs moyens (souvent au sein de SAGE) avec plus ou moins de bonheur (il n’y a rien de parfait, nous sommes d’accord sur ce point). Mais je pense que le résultat; une installation de grande taille, plus performante, avec des traitements plus pointus et plus affinés; est souvent plus efficace qu’une myriade de petites installations sous dimensionnées et parfois (souvent?) archaïques.

    Je pense aussi que vous serez d’accord avec moi pour dire que le lagunage n’est que peu efficace et un véritable attrape gogo (bobo?).

    Bien cordialement.

  13. @ Astre Noir (suite):

     » 2.5 m² par équivalent habitant, et je dois avouer que les résultats sur les paramètres classiques (DBO, DCO) sont excellents ».

    J’ignorais ces chiffres, mais je très dubitatif… C’est une surface particulièrement faible. Les jardins filtrants (version moderne du lagunage) ne sont guèrent plus efficace qu’un petit ruisseau… La DBO, la DCO sont des paramètres biologiques directes (oxygène, carbone organique dissous) qui mesurent l’activité biologique des cours d’eau (essentiellement les biofilms). Donc oui, les jardins filtrants (offrant un support important aux bactéries) ont un effet sur ces paramètres biologiques. Avec pour corrolaire un développment bactérien (cf piscine biologique de combloux fermée cet été pour non-conformité sanitaire…)

    Mais comme vous le faites remarquer (et je suis d’accord avec vous), ces procédés sont d’une efficacité nulle sur les micropolluants (bien que les écolo et un département de véolia le disent), les métaux lourds, les médicaments, les dérivés benzéniques, terpènes, HCT..

    Ces « installations » détournent le principe de la phytorémédiation (qui s’inscrit sur le long terme pour dépolluer un secteur) en faisant croire quand quellesque heures l’eau sera propre juste en circulant dans un petit bassin planté de quellesque plantes.

    Bien cordialement

  14. @ daniel :

    L’appellation « jardins filtrants  » est réservé aux bobos-écolos qui veulent ce genre de dispositif pour leur système d’assainissement individuel.

    Pour les installations collectives, nous autres professionnels appelons ça « filtres plantés de roseaux ».
    Il s’agit d’un système de filtration sur sables et graviers (avec des caractéristiques techniques précises sur ces matériaux, notamment une granulométrie, des matériaux lavés, non calcaires, bref, ce n’est pas du tout venant…)sur lesquels on plante des roseaux. Le système racinaire des roseaux permet le maintien de conditions aérobies dans les filtres, et empêche le colmatage.

    Plus de renseignements sur la echnique ici :
    http://www.cemagref.fr/Informations/Actualites/une/08/epurationroseaux/GUIDE.pdf

    ou ici :
    http://www.cemagref.fr/Informations/Actualites/une/08/epurationroseaux/pop_up_comprendreepurrose.htm

    En ce qui concerne l’épuration des petites communes, le problème des boues peut être résolu par une valorisation sur terrains agricoles localement.
    Pour des communes rurales sans industrie, les boues ne contiennent quasiment pas d’éléments métalliques, ni de composésorganiques (hydrocarbures) et font un apport de matière organique et d’azote assez apprécié des agriculteurs qui ont le courage de se lancer dans la filière.

    Je dis le courage, car il leur en faut pour affronter l’opposition de beaucoup de riverains pour qui l’épandage des boues est l’horreur absolue…J’en ai même vu dans les années 2000 (au moment de la crise de la vache folle) qui faisaient un joyeux amalgame entre ESB, OGM et épandage des boues !!!

    En plus, les boues souffrent (grâce aux écolos !) d’une mauvaise image de marque. En effet, les épandages de boues d’épuration sont interdites sur les cultures bio, certaines productions en AOP (Camembert de Normandie par exemple) ou sous Label…
    Ce qui fait que beaucoup de gens se disent « Si c’est interdit en bio, c’est que ce doit être dangereux… »

  15. @ Astre Noir :

    Nous sommes bien d’accord sur le système filtrant, la méthodologie et les organismes employés (cf votre deuxième référence : »Développé par le Cemagref, ce procédé de traitement des eaux usées domestiques utilise des supports minéraux sur lesquels se développe une biomasse bactérienne pour épurer l’eau » = biofilms).
    Ces systèmes filtrants (à plusieurs étages) sont bien des améliorations des systèmes de lagunage des années 70. Les résultats ne sont pas encore suffisants pour les phosphates et les nitrates (et tous les sels ammoniacaux).

    D’ailleurs, ici nous voyons poindre le problème des « marées vertes ». En effet, les bactéries en dégradant la MO dans l’eau enrichissent celle-ci en nitrates. C’est le même phénomène sur les côtes bretonnes. Mais le biofilm est marin, et le relarguage des nitrates induit l’explosion des algues. le facteur initial à la croissance bactérienne, en dehors d’un support et d’un milieu aérobie, c’est la présence de phosphates.

    En ce qui concerne les boues toutes ne sont pas directement utilisable. Les écolos ont certes faite beaucoup de mal, mais les procédés de fabrication aussi.
    Ainsi il faut bien distinguer les boues primaires (issues du désablage, dégrillages, décantation) des eaux des boues secondaires issues des procédés biologiques. Les premières étant généralement très polluées.
    Pour clarifier les eaux, il faut rajouter des coagulants (sels de fers, cuivre, d’aluminium…) qui n’ont pas tous un effet bénéfique sur l’environnement, mais les produits actuels sont nettement moins impactants que ceux des années 70-80. Ensuite, la présence de bactéries entéro-fécales (E. coli, salmonelles, coliformes…) dans les boues n’ayant pas subie de traitement thermique (compostage 80°c) a largement incité nombre d’agriculteurs à les refuser sur leurs terres. Surtout en zone AOC; par exemple en montagne = station de ski, zone AOC Beaufort, j’ai fait ma thèse sur la restauration des pistes de ski… beaucoup de réticence de la part des agri vis à vis des composts… Une infestation bactérienne sur un alpage = perte de l’AOC. Mais 5 ans pour la ré-obtenir…

    L’interdiction en bio revient à ce problème de risque (réeln et non potentiel, mdr) de contamination bactérienne. Des cas on déjà été recensé. Même avec des excréments humains… Très bio certes, bon recyclage, mais mise en danger de la vie d’autrui

    http://jacquet.stephan.free.fr/eval_002.pdf
    http://seine-aval.crihan.fr/web/SilverpeasWebFileServer/2483905281Ifr_Seine_aval_06.pdf?ComponentId=kmelia106&SourceFile=1161364851194.pdf&MimeType=application/pdf&Directory=Attachment/Images/&logicalName=2483905281Ifr_Seine_aval_06.pdf

    Bien cordialement.

  16. @ daniel :

    je ne vois pas de différence en termes de risques de contamination bactérienne entre des épandages de boues d’épuration et effluents d’élevage.

    Non, ce qui cause la réticence vis-à-vis des boues, c’est la suspicion de présence d’éléments traces métalliques. Je dis bien la suspicion, car dans les faits, sur des communes rurales sans industries, les teneurs en ETM sont très faibles (de l’ordre de 10 à 20 % du maximum autorisé par la réglementation).
    Et même sur des communes urbaines de l’ordre de 30 à 50 000 habitants, mais avec un tissu industriel faible, les teneurs en métaux sont aussi très basses.

    Et savez vous que les engrais phospahatés du commerce peuvent contenir jusqu’à 100 mg/kg de cadmium, alors que les boues d’épuration sont interdites à l’épandage si elles présentent une teneur supérieure à 10 mg/kg, et qu’en général leur teneur réelle est de l’ordre de 1 mg/kg !
    Qu’un liser de porc peut apporter jusqu’à 700 mg/kg de Cuivre, 150 mg/kg de Plomb, 800 mg/kg de Zinc…Soit le double des teneurs moyennes observées pour les boues d’épuration !

    Enfin, je ne suis pas d’accord avec vous sur la différence de caractère polluant entre boues primaires et boues secondaires.
    Certes pour obtenir des boues primaires (par décantation ou floculation) on ajoute des coagulants (principalement chlorure ferrique) mais la pratique montre quasiment pas de différence de teneur en Fe entre boues primaires et boues secondaires.
    En revanche, le problème des boues primaires et leur absence de stabilisation, avec risques de reprise de fermentation, et gênes olfactives pour les voisins

  17. Laurent Berthod 1 Drame cornélien : si on interdit la pilule alors la démographie va donner des cauchemars aux malthusiens

    Malthusiens dont fait d’ailleus parti Séralini soi même!!

  18. @ zygomar :

    Mais non, y a pas de problème…
    Suffit d’avoir recours à des méthodes naturelles et écologiques…
    Faut leur couper les c***lles à ces salauds de pauvres qui ne pensent qu’à forniquer et se reproduire

  19. Faut leur couper les c***lles à ces salauds de pauvres qui ne pensent qu’à forniquer et se reproduire

    Cà peut effectivement être une solution!! Qui a un avantage certain, celui de ne pas être polluante!! Il y a peut être même quelque autre avantage encore inconnu que le bon¨Prof Montagnier pourrait certainement, contre espèces sonnantes et trébuchantes, mettre en évidence, je veux parler des éventuelles vertus anti âge de la pulpe de couille fermentée…..

  20. Dans le thriller de Jean-Christophe Ruffin, « Le parfum d’Adam », dont je recommande chaudement la lecture – c’est aussi haletant que Crichton, mais ça ne se perd pas dans des méandres compliqués et c’est plus vraisemblable – les écolos-malthusiens ne se proposent pas de couper les couilles à ces salauds de pauvres des pays pauvres, mais de les supprimer carrément d’une façon non polluante, que je ne révèle pas ici, ça atténuerait le suspens.

    Bien cordialement à tous.

  21. Questions à Daniel et à qui serait répondre.

    Il y a t’il une différence dans la composition chimique,d’un médicament absorbé par un malade et des résidus de ce même médicament ayant traversé l’intestin d’une personne,passé par les toilettes ainsi que dans les circuits d’assainissement pour se retrouver des mois plus tard dans mon verre d’eau?
    a t’il encore toute ses propriétés? est’il encore actif(et nocif)?
    que dire de résidus de pesticide ayant parfois séjournés plusieurs années,traversés plusieurs dizaines de mètres avant de se retrouver également dans mon verre d’eau?

    Enfin,es ce que des tests de toxicité(avant AMM),sont effectués aussi avec des résidus de pesticide retirés de l’eau,d’un fruit et d’un légume?

    Merci

  22. @ ME 51:

    Pour répondre à votre question, il faut d’abord (et je m’en excuse si vous le savez déjà) faire un petit topo sur la digestion et le devenir des produits ingérés.

    Un médicament ou un pesticide ou tout autre molécules non alimentaires qui est ingéré par l’homme est appelé un xénobiotique.
    Le produit arrive dans l’intestin, une partie est absorbée par la paroi intestinale et passe dans le sang, une partie est dégradée par les bactéries de notre tube digestif, une partie est éliminée sans modifications chimiques.

    La partie absorbée va agir sur les cellules cibles (pour un médicament), mais dans son entrée dans le sang elle va être en contact avec les cellules du système immunitaire (leucocyte, granulocytes et macrophages) et des protéines de transport (albumines). le xénobiotique sera pris en charges par les albumines puis phagocyté par les macrophages.
    Le sang permet le transport du xénobiotique jusque vers le foie (et d’autres organes mais le foie est le principal) où il sera absorbé par les cellules.

    Dans ces cellules (foie, rate, macrophages…) il existe des systèmes de détoxification comprenant diverses protéines (enzyme): Cytochrome P450, Glutathion S-transférases, Carboxylases, Carboxy-esterases, Désaminases, Alkylases… Ces protéines vont modifier la structure chimique de la molécule, en la coupant, lui rajoutant des atomes, des groupes, en l’hydrolysant, en alkylant (rajout de groupe alkyle type CH3, C
    H5…). Le but final est de rendre la molécule xénobiotique soluble dans le plasma sanguin sans intéractions chimiques possible avec les autres molécules physiologiques (inactivation).

    Le sang passant dans les reins, les molécules xénobiotiques sont alors excrétées dans les urines.

    Ce processus marche aussi bien pour les médicaments, les pesticides, les drogues, la nicotine, les alcaloïdes, les toxines bactériennes et autres… Même le bois (une écharde sera « digérée » par les macrophages), etc etc.

    http://www.chups.jussieu.fr/polys/biochimie/DGbioch/POLY.Part.III.html
    http://www-dsv.cea.fr/ibitecs/1
    http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21646471
    http://eprints-scd-ulp.u-strasbg.fr:8080/814/
    http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=20953260
    http://arjournals.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev.pharmtox.38.1.257

    Donc le xénobiotique se retrouve au final sous trois forme:
    2 altérées (humaine / urine; bactérienne / fèces) et 1 entière (active).
    D’où la nécessité de faire des dépollutions des eaux. Et actuellement la seule méthode efficace est l’osmose inverse.

    En ce qui concerne les résidus de pesticides ou autre, aucune molécule n’est 100% non-biodégradable (même le pétrole est dégradé par des bactéries). Ce qui fait qu’avec le temps les molécules interdites depuis plusieurs années disparaitront. Mais cela n’empêche pas de se prémunir actuellement et de potabiliser l’eau de boisson (traitement chimique avec des chélateurs, floculants…).

    enfin, la réponse à la dernière dernière question est oui. Toutes molécules qui subit une AMM doit prouver sa biodégradabilité et que l’innocuité des sous-produits. Par exemple, une molécule qui donnerait comme sous produit un arseniate (composé ionique arsenic inorganique) serait interdit.

    Voila j’espère avoir répondu à vos questions.

    Bien cordialement.

  23. Enfin,es ce que des tests de toxicité(avant AMM),sont effectués aussi avec des résidus de pesticide retirés de l’eau,d’un fruit et d’un légume?

    Les métabolites (produits de dégradation d’une molécule donnée) formés et détectés à une concentration minimale de 0,1 µg par litre dans l’eau ou dans le sang des rats de laboratoire ou 0.1µg/kg de terre pour les sols sont obligatoirement testés pour mettre en évidence leurs éventuelles propriétés « pesticides), pharmacologiques et toxicologiques. Ces études doivent nécessairement figurer dans le dossier de demande d’AMM. Ces métabolites sont appelés « métabolites significatifs » dans la réglementation européenne.

  24. Une autre précision utile. Les concentrations des molécules connues sont le nom de « perturbateurs endocriniens » nécessaires pour obtenir un effet donné sont supérieures par des facteurs allant de 1000 à 10 000 selon les produits à celles de l’oestradiol, hormone naturelle généralement utilisée dans les pillules contraceptives et les traitements de substitution, pour obtenir le même effet. Ce qui veut dire que les effluents contaminés par les hormones utilisées en thérapeutique humaine sont très nettement plus « efficaces » que ceux contaminés par les « perturbateurs endocriniens » objet de l’ire des écologues qui encore une fois parlent sans savoir.

  25. que je ne révèle pas ici, ça atténuerait le suspens.

    Ohhhh! Si, tonton Laurent, dis-nous la suite maintenant!!!!

  26. Merchttp://www.pnas.org/content/87/19/7777.full.pdf+htmi

    Merci beaucoup et en particulier à Daniel.

    Le lien ci dessus , est une étude sur les « pesticides naturels ».Malheureusement je ne sais pas lire l’anglais,ci une âme charitable pouvait mon faire un petit résumé ce serait sympa.

    Bon Dimanche

  27. Merchttp://www.pnas.org/content/87/19/7777.full.pdf+htmihttp://www.pnas.org/content/87/19/7777.full.pdf+html

    Merci beaucoup et en particulier à Daniel.

    Le lien ci dessus , est une étude sur les « pesticides naturels ».Malheureusement je ne sais pas lire l’anglais,ci une âme charitable pouvait mon faire un petit résumé ce serait sympa.

    Bon Dimanche

  28. ME51

    Le thème de cet article a été repris par Ames et Gold dans un article publié en 1999, donc plus récent de neuf ans, dans la revue « La Recherche ».

    On peut le chercher en cliquant sur :

    http://www.larecherche.fr/search/recherche/resultats?metaCategoryExpr=NOT%28OR%28210%3B211%3B212%3B213%29%29&keyword=Ames+et+Gold&x=8&y=4

    Payant pour les non abonnés à le revue, mais ce n’est pas cher.

    C’est très intéressant et ça ne va pas dans le sens du bio ni des écolos. Dix ans déjà ! Mais quand les savants parlent contre l’opinion ça équivaut à pisser dans un violon(avec ou sans oestrogènes dans l’urine !)

    Bien à vous.

  29. Merci Laurent,c’est très intéressant et en plus c’est gratuit.

    Bien Cordialement

  30. Oui, pour les autres lecteurs de ce blog, j’ai oublié de préciser que cet article est en français.

    Il y a une source plus récente encore sur les rapports entre environnement et cancers, c’est le rapport de 2007 dont le CIRC a été le maître d’ouvrage en collaboration avec d’autres institutions scientifiques. Il est brièvement résumé dans mon article « Écologisme et cancer : mythologie et réalités » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-cancer-et-ecologisme-realite-et-mythologie-39514704.html. Dans cet article on trouvera un lien vers le rapport, qui est très intéressant.

Les commentaires sont fermés.