« Nous n’avons qu’une Terre »

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Nouvel ouvrage dans notre bibliothèque verte virtuelle. Une idée de lecture pour passer un week-end aussi reposant qu’instructif sur l’origine de la pensée verte…

Nous n’avons qu’une Terre, Barbare Ward, René Dubos, 1972.

C’est en tant que secrétaire général de la Conférence des nations unies sur l’environnement que Maurice Strong chargea le biologiste et agronome René Dubos et l’économiste britannique Barbara Ward de rédiger un rapport devant servir de cadre intellectuel pour la conférence de Stockholm en 1972. Publié en quinze langues, il a bénéficié de l’apport d’environ 70 experts internationaux. Cet ouvrage est essentiel dans l’institutionnalisation du débat écologiste, servant de base à la création du Programme des nations unies pour l’environnement.

L’ensemble du livre se veut un constat objectif de la situation, éloigné de toutes considérations idéologiques. D’ailleurs, il ne rejette pas de façon systématique la science et la technologie, et concède même que « pour faire vivre décemment 7 à 10 milliards d’hommes sur cette planète, il faut faire un choix et ce choix se portera vraisemblablement sur l’énergie atomique ».

Tout au long de l’ouvrage, les auteurs décrivent les différents types de pollution et analyse « le prix de la pollution », les « bons et mauvais usages du sol », « l’équilibre des ressources », les « schémas de développement », etc. L’ouvrage commence par un bref historique de l’évolution de l’homme sur Terre pour arriver au « tournant de l’Histoire », au XXème siècle, en raison de « l’activité d’une population en prodigieuse expansion ». Les auteurs dénoncent l’impact sur l’environnement des activités humaines : « La combustion de carburant augmente, avec des conséquences imprévisibles pour les climats et l’atmosphère de la planète. (…) Trop de poisons, d’insecticides et d’engrais se déversent dans les océans, trop de pétroliers y vident le fond de leurs cales (…). » Ward et Dubos ajoutent que « cela n’est qu’un début. » En effet, ils s’inquiètent de facteurs aggravant : d’une part, la croissance démographique et d’autre part la volonté du tiers monde de s’industrialiser. Ils affirment ainsi : « Tous ces risques se profilent à l’horizon alors que la population mondiale est inférieure à quatre milliards d’habitants, dont au moins la moitié ne revendique pour l’instant guère plus de droits que l’homme néolithique. Mais supposons que sept milliards d’être humains essayent de vivre comme des Européens ou des Japonais… »

Pour eux, « il faut céder sur un point : la taille de la famille, le niveau de vie, ou la survie de la biosphère », et concluent  « que la solution la plus humaine semble être la famille de taille constante et d’importance modeste. » Pour arriver à ce résultat dans le tiers-monde, ils préconisent de jouer sur deux facteurs : 1) « une politique vigoureuse en faveur de la dénatalité » ; 2) articuler cette politique « sur une modernisation très rapide de leur agriculture et une expansion de leur industrie et de leur urbanisation ». Néanmoins, les auteurs contredisent un peu plus loin ce deuxième facteur. Ainsi, ils disent que « les dépenses publiques consacrées à un programme de limitation des naissances fixé d’avance sont plus rentables qu’un investissement équivalent consacré à l’équipement industriel et à toutes ou presque toutes les entreprises considérées comme essentielles à l’infrastructure du pays ». Concernant plus spécifiquement l’agriculture, cette modernisation devrait s’effectuer « sans lourdes machines qui consomment de l’essence », c’est-à-dire sans tracteurs, « mais par un travail manuel doublé d’un équipement léger qui, par définition, est moins enclin à déterminer des risques écologiques ». En fait, les auteurs craignent un exode rural important, facteur d’anarchie et désordre, si l’agriculture du tiers-monde se modernisait sur notre modèle. Le livre se termine avec une partie intitulée « L’ordre planétaire », dans laquelle les auteurs souhaitent « une planification mondiale de l’hygiène et de l’éducation, des investissements mondiaux dans une agriculture de progrès, une stratégie mondiale pour l’institution de villes meilleures et une action mondiale pour maîtriser la pollution et améliorer l’environnement ».

5 commentaires sur “« Nous n’avons qu’une Terre »

  1. Qui sont les vrais responsables,les chinois ? ou les consommateurs des autres pays qui veulent toujours payer le moins cher possible ?
    En fait tout le monde est responsable à part les vaches,quoique?

  2. En fait tout le monde est responsable à part les vaches,quoique?

    Y en même des qui disent que les vaches ne seraient pas si innocentes que çà et qu’elles auraient même une grosse responsabilité dans nos problèmes de réchauffement climatique, à force de manger, de roter et de péter!!! Faut supprimer les vaches…. Simple principe de précaution!!

  3. « La combustion de carburant augmente, avec des conséquences imprévisibles pour les climats et l’atmosphère de la planète. (…) Trop de poisons, d’insecticides et d’engrais se déversent dans les océans, trop de pétroliers y vident le fond de leurs cales (…). »
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    Oui bref, les mêmes rengaines écolo-catastrophistes il y a presque de 50 ans (!) avec les mêmes pseudos solutions à côté de la plaque, rien de nouveau sous le soleil quoi…
    Dire que ces écochondriaques malthusiens se prétendent être progressistes (tout en préconisant le travail manuel, warf, wouarff) et « aware ». Le pire, c’est qu’il y a toujours des pigeons qui continuent de croire à leurs fadaises.

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