La Peste verte

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Les propos délirant du député Yves Cochet continue à faire des vagues. Le Blog de Marianne décrypte avec pertinence le « discours apocalyptique » de l’écologie radicale qui « a donc tout pour prospérer dans la crise actuelle ».  « La décroissance est une idéologie qui conduira aux mêmes désastres que ses devancières, si elle venait à devenir dominante ».

Des propos aussi tranchés que ceux d’Alerte Environnement…

13 commentaires sur “La Peste verte

  1. Oui certes, mais regardez bien les commentaires qui suivent cet article : les bobos qui trainent sur Marianne sont légions, et incendient copieusement Malakine, l’auteur de l’article… effrayant !

  2. Déjà l’hebdo Marianne nous avait régalé d’un article sur l’affaire de la chlordecone en Martinique version Pr Belpomme: http://www.alerte-environnement.fr/?p=879

    Ils récidivent toujours dans le bon sens, sens de l’a propos, humanisme et quelques traits d’humour: bravo!

    Carton rouge en revanche au journal la croix, « grace » à des chroniqueurs qui ont décidé de la faire porter à leurs lecteurs avec un article d’une rare médiocrité pour un quotidien qui avait d’ordinaire peu tendance à s’écarter d’une ligne éditoriale sérieuse: »L’Argentine a aveuglément adopté le soja transgénique » c’est édifiant de bétise et de désinformation.
    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2370572&rubId=5547

    Visiblement le même virus vert, qui touche l’hebdo « la Vie » touche désormais ce quotidien. Il porte de moins en moins de fruits et lorsque c’est le cas, il s’agit de fruits pourris comme cet article. Faut dire qu’un fruit avec un vert dedans, le résultat est prévisible!

  3. Le vrai fascisme vert est là:

    Pendant des millénaires, on n’a parlé que de semences ou de plants, toute semence étant « par nature » le résultat du travail des paysans. Au siècle dernier apparu la profession de semencier, et de pépiniériste. Aujourd’hui, si le geste premier du paysan est de faire sa semence, on peut dire qu’il n’y a quasiment plus de paysans ni de semences paysannes en Europe. En effet, si plus d’un cultivateur de céréales sur deux ressème encore le grain récolté en revenant toutes les deux ou trois campagnes à l’achat de semences certifiées, une poignée seulement d’entre eux fait un véritable travail de sélection leur permettant de travailler de manière totalement autonomes leurs propres variétés. Quant aux autres espèces, maïs, fourragères, légumes, arbres fruitiers, vignes… toutes leurs variétés viennent de la coopérative , du semencier ou du pépiniériste. Il s’en est suivi une extraordinaire érosion de la diversité des plantes cultivées au point qu’aujourd’hui trois ou quatre variétés couvrent 60% de l’assolement annuel en blé, et que 80% des légumes cultivés il y a cinquante ans ont disparus. La qualité et la productivité des plantes cultivées dépendent avant tout de leur adaptation au milieu
    environnant dans lequel elles vivent. La transformation et la distribution industrielles ont besoin de disposer de grandes quantités de matières premières homogènes. Pour cela, elles imposent aux paysans, pour chaque espèce, une poignée de variétés qu’ils devront cultiver en grande quantité, en toutes circonstances et en tout lieu.
    L’agriculture industrielle est ainsi obligée d’adapter la diversité des terroirs et des conditions de culture à quelques variétés : engrais, pesticides, voire irrigation sont là pour ça. Elle a recours à des semences ou plants industriels qui ont été sélectionnés pour leurs capacités à utiliser au mieux toute cette chimie de synthèse (au point de ne plus pouvoir s’en passer). Aujourd’hui, engrais et pesticides atteignent leurs limites techniques (appauvrissement des sols, apparition de résistances…) mais aussi d’acceptabilité sociale (pollution…). Le recours aux OGM n’est qu’une fuite en avant qui se heurtera encore plus vite aux mêmes impasses.

  4. @Cat

    Globalement, ton constat est correct… hormis les conclusions…

    Ce que tu oublie, c’est que sans cette transformation des pratiques culturales, il aurait été impossible de nourrir correctement 3 fois plus de personnes qu’en 1960 (il y a 50 ans)… et que contrairement à ce que tu dis, les limites techniques sont loin d’être atteintes (et que les quantité d’intrants et de produits phyto-sanitaires utilisés diminuent avec l’évolution des techniques et des dits produits).
    Les OGM ne sont pas une « fuite en avant », mais l’étape suivante dans les biotechniques… qui suit les très nombreuses étapes qui ont parsemé l’histoire de l’agriculture depuis qu’elle existe, et qui ont permis de s’affranchir des famines et de nourrir une population de plus en plus importante tout en occupant de moins en moins de paysans au travail de la terre.

  5. une precision aussi sur le renouvellement des varietes :
    pour qu’une nouvelle variété soit inscrite, elle a dû répondre a des critères bien precis, souvent c’est par le rendement mais parfois c’est sur une qualité intraseque de la variété (ex blé de forece). Si la majorité des variétés cultivées il y a 50 ou 60 ans a disparu, c’est que celles-ci etaient moins productives. (en moyenne, chaque année,c e’st pres d’un quintal de blé en plus permis par les nouvelles variétés). De plus, maintenant la grande majorité des blé sont des panifiables (les 10 premieres cultivees en France le sont je crois)

    Si en blé, 10 variétés representent 50% des surfaces (et non 3 – 4 pr 50%), en maïs il en est toute autre, les critères de choix sont differents d’une region a une autre … la disparité est plus grande.

  6. Manifestement Laurent tu ne comprends pas ce que tu lis, et c’est surement parce que tu n’as aucune notion d’écologie fondamentale, et de stabilité écosystémique !
    Et tu te fais l’avocat de ceux qui ont massacrer nos écosystèmes, raser les haie, éroder les sols, pourrir les nappes pour des siècles, et qui n’ont toujours aucun scrupule de continuer.

  7. Ce commentaire de Malakine, dans le lien proposé, est éloquent:

    «Le souci de vouloir adapter la civilisation humaine aux limites de la biosphère est une nécessité que la pensée économique va bien devoir intégrer tôt ou tard. Pourtant, si la question est juste, la réponse qui consiste à vouloir réduire la population humaine est rigoureusement irrecevable et doit être rejetée avec force.»

    La première phrase, la « question » est exactement ce qui fonde le mouvement écologiste. La deuxième phrase, elle, est une autre histoire que la plupart des écologistes et les faits eux-même n’avancent pas du tout. La surconsommation et la surproduction ont toujours été plus vilipendées par les écolos de la base militante et les auteurs (peut-être pas les députés qui prennent l’avion, ça je ne sais pas) que la « surpopulation » humaine.

    D’ailleurs, la réduction de la natalité jusqu’à un point près de l’équilibre est corrélée avec la qualité de vie d’une population. La solution n’est donc pas dans des chimériques « chambres à gaz bio » mais bien dans l’éducation des femmes et un développement structurant pour les communautés.

  8. « chambre à gaz bio » et « éducation des femmes »

    Mon dieu

    « chambre à gaz bio » : ne confondons pas la régulation de la population via la baisse progressive volontaire de la natalité (critiquée, critiquable, à envisager ou inenvisageable) avec l’abattage d’une partie du troupeau pour cause de manque de ressources

    « éducation des femmes » : évidemment c’est bien connu, la contraception et la planification familiale ne concernent que les femmes, d’ailleurs c’est à cause d’elles si on est si nombreux.

  9. @Victor
    … sauf que la notion de « limite de la biosphère » n’est qu’un concept idéologique qui ne peut pas se traduire scientifiquement par des mesures tangibles et quantifiable.
    La biosphère étant elle-même en perpétuelle transformation (que cela soit partiellement le fait de l’homme ne change rien à l’affaire), la notion de « limite » n’a aucun sens.

    @Grégoire.
    Pour soutenir Victor (au moins sur un point… 😉 ), je pense que quand il parle « d’éducation des femmes », il parle à un sens plus général que juste sur l’information contraceptive et le planning familial.
    Il se trouve que dans beaucoup de PVD, la population féminine rurale n’a pas accès à l’école (l’accès étant restreint de par un offre restreinte, les garçons ont priorité sur les filles), ce qui fait que cette population féminine rurale reste très majoritairement illettrée.
    L’expérience montre que quand l’accès à l’éducation s’améliore, et qu’un pourcentage significatif de la population féminine se met à avoir accès à l’école, et aux ouvertures que l’éducation offre, alors la natalité baisse rapidement de façon significative.
    En cela je rejoint le raisonnement de Victor, il est correct sur ce point. Je suis d’accord à 100% avec son dernier paragraphe.

    Mais il reste que Victor se cache les yeux en refusant de voir la montée importante de l’intégrisme vert, et particulièrement de son coté décroissant néo-malthusien…

  10. Laurent: Tout d’abord merci pour cet appui inespéré 😀

    Vous m’avez effectivement bien compris, et avez très bien expliqué ce que je prenait peut-être un peu trop pour acquis.

    En ce qui concerne la notion de limite, l’entropie est une limite ultime de notre système Terre. On y est loin, mais c’est quand même une limite physique. L’ordre contenue dans la biosphère, qui permet entre autre d’accumuler de l’énergie sous forme de biomasse, dépend d’une série de conditions internes et externes. Un sol décapé et lessivé par exemple ne peut emmagasiner autant d’ordre et d’énergie par la photosynthèse qu’un sol profond et riche en MO, et qui dispose déjà d’un couvert végétal et d’une communauté écologique organisée. Même chose pour en ce qui concerne le renouvellement des sources en eau douce par exemple, ou en abondance des bancs de poissons en haute mer.

    C’est ces mécanismes que j’appelle le « capital-nature », et l’homme n’est pas désavantagé de le transformer. Ce point de vue est un écologisme humaniste, car il ne donne pas de valeur intrinsèque à la nature, mais une valeur relative à son utilisation par l’homme. Pourtant, vous le ridiculisez lui-aussi. L’autre approche considère que la nature a une valeur en soi et ne doit pas être altérée soit sur certaines parcelles (dans ce cas, c’est l’approche des conservationnistes) soit totalement (c’est l’approche disons primitiviste).

    Or, à moins de trouver une source bon marché et illimité d’énergie qui nous permettrait de court-circuiter notre dépendance aux écosystèmes (on peut toujours chercher vers le mouvement perpétuel, l’énergie libre, le prana ou autres trucs du genre) eh bien, à force d’entamer notre « capital-nature » et de désordonner le système de la biosphère, eh bien oui, nous allons bel et bien toucher une limite.

    Que voulez-vous que je vous dise, je ne vois pas comment il peut en être autrement. Vous imaginez le coût en énergie pour faire assurer par la technologie tout ce qui est actuellement assuré par les mécanismes naturels? Croissance des plantes, cycle de l’eau, structure des sols, oxygénation, dépollution, filtrage, fourniture de matériaux, de nourriture, régulation des climats et protections contre les sinistres… désaliniser l’eau douce et la transporter sur des distances immenses, la pluie le fait, un peu beaucoup grâce à l’organisation écosystémique et climatique… si on voulait le faire technologiquement, il faut s’atteler vite.

    Bon. Vous comprenez que bien sûr il existe une limite. Ce n’est pas parce que des gens qui voulaient la fixer ont pu se trompés qu’elle n’existe pas.

    Croire cela est un faux syllogisme. Colomb n’a pas découvert l’Inde, mais la terre n’en est pas moins ronde.

  11. Je répète, la notion de limite n’a aucun sens quand la limite change en permanence.
    Juste pour donner un exemple: On n’a pas besoin de sol ni de régulation de climats, ni de protections contre les sinistres pour faire pousser des plantes en hors-sol indoor. En rendement à l’équivalent surface au sol, le multi-niveau permet de repousser toutes les limites connues…
    En plus, on peut doser les nutriments au strict nécessaire, se passer totalement de produits phytosanitaires (d’ailleurs les japonais qualifient ce type d’agriculture « d’ultra écologique » 😉 , et pour le reste, on a juste besoin d’éclairage (donc d’énergie) et d’eau (et donc la encore, d’énergie).
    Je ne dis pas que c’est LA solution, mais que c’en est une parmi des milliers d’autres, et des millions qu’on a pas encore inventé…
    La seule limite qu’on pourrait trouver, c’est l’énergie… et les « peakoilistes » sont les seuls « lanceurs d’alertes » qui annoncent une vraie catastrophe…. à laquelle je ne crois pas. Il reste largement assez de carbone utilisable en attendant la fusion (même si cette dernière met encore 100 ou 200 ans avant de devenir la technique de production d’énergie qu’on attend qu’elle soit).

  12. @Astre Noir.
    L’hydrogène sera sans doute le carburant automobile de demain…. mais ce n’est pas une source d’énergie, c’est juste un moyen de stockage. Pour dissocier l’hydrogène de l’eau et compresser l’hydrogène liquide, il faudra de l’énergie, et dans tous les cas plus que ce que tu pourra restituer par les piles à combustible.

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