Coccinelles : principe de précaution ?

Partager sur : TwitterFacebook

Dans le cadre de la Semaine sans Pecticide, l’association APIFERA organise le 26 mars prochain à Toulouse une conférence intitulée « alternatives et parades aux pesticides ». Selon la présentaiton qui en est faite sur le site officielle de la semaine sans pesticide : « Christian BOIVIN de la Fredec Midi-Pyrénées, chargé de luttes biologiques contre des insectes, présentera des exemples de prédateurs comme les coccinelles, les chysopes, certaines punaises, des araignées, mais aussi les mésanges, chauve-souris, hérissons etc… »

La coccinelle est donc une des fameuses « alternatives aux pesticides » promues par le MDRGF.

Pourtant un article de l’administration fédérale suisse s’inquiète de l’utilisation de cet auxiliaire de l’agriculture. « La coccinelle asiatique, originaire de l’est de la Chine a été introduite, du fait de sa voracité, dans la lutte biologique contre les pucerons dans les cultures sous abri dès le début du 20ème siècle en Amérique du Nord et à partir de 1980 en Europe. L’espèce a commencé à se répandre hors des serres en 1988 aux USA et en 2002  en Europe (Belgique). Actuellement la coccinelle asiatique s’est implantée dans la nature dans la plupart des états des USA et des pays d’Europe du Nord (Grande Bretagne, Pays Bas, Belgique, Allemagne, moitié nord de la France). (…) C’est la première fois en Europe qu’un insecte auxiliaire utilisé dans la lutte biologique se transforme en organisme potentiellement nuisible pour l’agriculture. Ce cas souligne l’importance d’une évaluation des risques approfondie, tant d’un point de vue écologique qu’agronomique, avant l’introduction d’organismes exotiques comme agent de lutte biologique. »

Le MDRGF va-t-il demander l’application du principe de précaution sur ce sujet ?

14 commentaires sur “Coccinelles : principe de précaution ?

  1. Tiens les supporters de la lutte biologique, rien que la lutte biologique sont devenus soudian étrangement silencieux…..

  2. Tiens, mes parents et mes grands parents qui ont toujours « fait » leur jardin potager n’ont jamais utilisé aucun pesticide et m’ont toujours dit que les insectes avaient fait leur travail. Je n’ai jamais vu d’aussi beaux et mangé d’aussi bons légumes.

  3. « ….leur jardin potager …. »

    Freddy, vous confondez « jardins d’amateurs », « jardinage de loisir » et « agriculture professionnelle », celle qui est chargée de fournir des quantités importantes d’une nourriture de qualité à des prix abordables par tous tout en assurant des revenus aux producteurs. On change d’échelle….

  4. Comparer le p’tit jardin familial avec une activité économique légumière ou fruitière 10, 20, 30 à 50 (et plus) fois plus vaste, la petite attaque de pucerons, de doryphores ou de maladie est multipliée d’autant!
    Moi aussi dans mon jardin les doryphores je les éclate avec les doigts!
    La lutte intégrée n’est efficace que sous serre, en plein champs les petits prédateurs risquent de migrer chez le voisin…

  5. « La lutte intégrée n’est efficace que sous serre, en plein champs les petits prédateurs risquent de migrer chez le voisin… »

    >>> Oui, mais çà on ne peut pas le voir du balcon de son appart’des beaux quartiers…Alors on se contente de colporter les sornettes qu’on entend dans les cocktails et à la télé, pour avoir l’air branché et croire qu’on milite pour sauver la planète et s’endormir la conscience tranquille. Les mains dans le cambouis et la bouse c’est bon pour les culs terreux, pas vrai?

  6. Freddy, vous confondez “jardins d’amateurs”, “jardinage de loisir” et “agriculture professionnelle”,

    Bonjour zygomar et rageous,

    Oui, effectivement je parlais ici d’exploitation de taille familiale, destinée à couvrir les besoins d’un petit groupe de personnes à l’année, et non de l’agriculture à grande échelle. Mais ne nous disputons pas ! Ces débats ne sont pas méchants, ils sont au contraire l’occasion d’échanger. Je suis issu du monde paysan, mais, ayant dû me rappocher d’une grande métropole pour trouver du boulot, je n’ai plus qu’un modeste potager familial : ça n’a peut-être pas grand intérêt mais ceci explique cela. Et je sais parfaitement que ces saletés de coccinelles ne restent pas sur les terrains où les introduit, rassurez-vous.

    Je réponds ici sur le vin en biodynamie, car sur le forum consacré à l’emploi des pesticides dans la viticulture j’ai senti un peu d’agressivité. Ca ne sert à rien de se rentrer dans le lard. Je crois que les procédés de viticulture « naturels » sont quand même en train de reprendre du poil de la bête, que ça va au-delà d’une « poignée d’illuminés » et qu’il semble que ce mouvement devrait s’amplifier. Rappelons qu’à la création des AOC tous les vignobles étaient « bio » sans le savoir (à la façon de Monsieur Jourdain), et qu’aujourd’hui, en raison de nombreuses dérives qui ont conduit à une perte de qualité, on s’arrache les cheveux pour trouver de nouvelles classifications qui permettraient d’écrémer le meilleur des AOC. Il est vraisemblable que la culture biologique est un des critères possibles (quel que soit l’organisme certificateur), mais certainement pas le seul : l’élevage du vin est un autre critère de qualité à prendre en compte, celui-là complètement dépendant du travail du vigneron. Le « bio » ne résout pas tout évidemment.

    Mais quel rapport avec le cambouis et la bouse ? Pour ce qui est du cambouis je crois que j’en prends plus quand je répare ma vieille bécane qu’à l’intérieur de la cabine informatisée d’un tracteur moderne. Bon, OK, je dis ça pour rire… Sans rancune.

  7. @Freddy

    La « biodynamie » est du charlatanisme, équivalent à la sorcellerie et autres pratiques paranormales.
    Comme la plupart des pratiques « magiques » sans effet réel, elle a l’avantage d’être non agressive et de ne pas causer de dégâts.
    Par contre, ses effets protecteurs sont nuls. A moins d’être un illuminé, il n’y a aucune raison de l’utiliser.

    « Rappelons qu’à la création des AOC tous les vignobles étaient “bio” sans le savoir »
    Exact… mais déjà à l’époque ils utilisaient des traitements massifs à base de sulfate de cuivre, autorisé en agriculture « bio », mais qui n’en reste pas moins très toxique pour l’homme et pour les sols.
    Les traitements au sulfate de cuivre sur la vigne ont commencé dès le milieu du XVIIIième siècle, soit avant même l’apparition du mildiou (première apparition en France; 1978)
    Avant le mildiou, le principal ravageur des vignes était la pyrale…. qui a ravagé des régions entières pendant des années.

    Il faut quoi Freddy le viticulteur pour protéger ses vignes de la pyrale et du mildiou?…. il se contente de réciter des incantations, d’enterrer des cornes de vaches remplies de bouses et d’arroser ses vignes avec de l’eau à peine salée?
    Si c’est le cas, j’espère qu’il a des revenus complémentaires l’année ou ça va lui tomber dessus….

  8. Freddy,
    Si vous faites un potager, ce dont je vous félicite, vos légumes aussi doivent êtres excellents tout comme ceux de vos parents et grds parents, non?

  9. @ laurent : il me semble qu’il y a une petite erreur dans votre post :

    La première apparition du mildiou en France est 1878, et non 1978.

    Quant à l’usage du cuivre comme anti fongique, je me rappelle qu’au début des années 1980, j’avais été invité à St Emilion pour une manifestation commémorant le centenaire de la bouillie bordelaise.
    L’usage du Sulfate de Cuivre ne me paraît donc pas aussi ancien que vous le dites

  10. Tout a fait, 1878 (erreur de frappe, désolé)
    … et autre erreur de frappe pour le siècle… c’était XIXième… re-désolé…

    Le sulfate de cuivre est utilisé comme herbicide depuis environ 1850 et comme fongicide depuis environ 1880.

  11. Texte et débat intéressant,
    désolé de revenir sur le détail du texte mais lorsque vous parlez de
    « se transforme en organisme potentiellement nuisible pour l’agriculture. »

    je reste un peu sur ma faim : de quel(s) risque(s) parle ce texte de l’administration suisse ?

    A y être si vous pouviez citer la source complète : référence de cette parution – auteur -…

    En vous remerciant d’avance pour cette précision.

  12. Les expériences passées devraient nous avoir enseigné la plus extrème prudence au sujet de l’introduction d’insectes (mais pas seulement) étrangers.
    En ce qui concerne ceux ci, qui, semble t’il ont été d’abord importés en Belgique dans les serres, elles présentent un danger particulier pour nos coccinelles autochtones dont elles se nourissent aussi.

    Elles ont en plus une nuisance spécifique lorsqu’elles envahissent les maisons dès le début de l’hiver. Il m’arrive d’en avoir plusieurs centaines qui tentent de s’installer dans les coins de murs des différentes pièces de la maison.

Les commentaires sont fermés.